Un dixième album studio pour Idlewild

Idlewild sortira son nouvel opus – un éponyme – ce 3 octobre 2025. Il s’agira de son dixième. En attendant, il a partagé le single intitulé "Stay Out Of Place". Le chanteur Roddy Woomble explique que la chanson traite de la multiplicité des voix et de la…

logo_musiczine

Le cauchemar de This Will Destroy Your Ears…

This Will Destroy Your Ears verse dans le dark wave, puise son inspiration dans la noirceur des sons de l’Angleterre des années 80 tout en y mêlant des notes psyché accrocheuses et des salves soniques noisy. « Funland », son nouvel album, sortira le 10…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

dimmu_borgir_013_05
Kim Deal - De Roma
Didier Deroissart

Didier Deroissart

vendredi, 16 février 2018 02:00

Un show à la fois décomplexé et déjanté !

Marmozets est un quintet insulaire impliquant uniquement des membres de deux familles. Trois sont issus du clan McIntyre et deux, Bottomley. D’abord la chanteuse Rebecca, le drummer Josh et le guitariste rythmique Sam. Ensuite le gratteur soliste Jack et le bassiste Will. La formation pratique un cocktail truculent de post-punk, power rock, post-hardcore et pop, tout en préservant le sens de la mélodie. En fait elle s’est imprégnée de tout ce qui a construit l'histoire du rock alternatif, à savoir un son brut, revendicatif, issu des bas-fonds et de l'underground des pubs londoniens, pour le transformer en son moderne et contemporain.

Son tout nouvel opus, « Knowing What You Know Now », vient de sortir. Un elpee qui a bénéficié du concours de Gil Norton (Foo Fighters, Pixies, Jimmy Eat World) à la production. En live, le band jouit d’une solide réputation. Il a d’ailleurs déjà ouvert le festival Rock Werchter…  

Le supporting act est assuré Rumours. A son actif, « Infant », un Ep 5 titres paru en mai 2016. Ce quatuor gantois réunit Hannah Vandenbussche, Stéfanie Mannaerts, Jonas Boermans et Pieter-Jan Cools. Soit trois préposés aux synthés, machines et boîtes à rythmes ainsi qu’une chanteuse, dont la voix, à la fois claire et éthérée, évoque celle d’Agnès Obel. Les infra-basses forcent votre serviteur à reculer à l’arrière de la salle. Le son y est meilleur. Le set tient finalement la route et incite le public à se remuer le popotin. C’est à la mode. Donc électro. Il faut donc la chiquer avant de passer à la tête d’affiche…

Place à Marmozets. Le concert s’ouvre par « New Religion ». Un morceau au refrain survitaminé. La frappe du drummer est dévastatrice, sauvage et presque inhumaine. Il se lève de son siège, dès les premières mesures. La voix de Becca suinte de testostérone. C’est presque un instrument à elle seule. On a l’impression de replonger à la fin des 70’s, en pleine punk attitude. Et tout particulièrement sur « Habits », compo au cours de laquelle Marmozets durcit le ton dans ses couplets, alors que lumineux, le refrain contrebalance le timbre particulièrement aigu de Becca, tandis que le tempo emprunte un profil new wave. Sa voix devient enfantine tout au long d’« Insomnia », une ballade paisible et étonnement douce qui ramène le calme dans l’assemblée. Modulable au possible, elle devient carrément perçante sur « Major System Error », un titre hymnique. Saupoudré de quelques notes électro bien senties, « Play » est caractérisé par sa section rythmique hypnotique et ses riffs de grattes incisifs. Parfois on a l’impression que cette section et les vocaux s’affrontent en duel. Véritable frontwoman, Becca occupe totalement l’espace scénique. Elle grimpe sur les retours de scène, adresse une multitude de ‘fuck’ à qui veut les entendre et descend dans la fosse pour prendre la température dans la foule. Qui est alors incandescente. Faut dire que ce soir, Marmozets a accordé un show à la fois décomplexé et déjanté !

Le sonomètre n’a jamais dépassé les 97 Db, mais il faut reconnaître que si le son était puissant, il n’était pas vraiment irréprochable. Donc, il valait mieux assister à ce set le plus près possible de la table de mixage. Votre serviteur était donc dans les parages, durant tout le concert…

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

mercredi, 14 février 2018 02:00

Une Saint Valentin intergalactique…

C’est la Saint-Valentin. Pas étonnant dès lors qu’Intergalactic Lovers se produise à l’AB. Il y revient d’ailleurs après avoir été programmé en novembre 2017, pour défendre son denier elpee, « Exhale ». Paru deux mois plus tôt, il avait reçu le concours de Gil Norton (Pixies, Foo Fighters), à la mise en forme.

Portugaise, Surma, aka Débora Umbelina, assure le supporting act. Originaire de Leiria, elle a fait le buzz dans le cadre du dernier Eurosonic. Atypique, sa musique mêle instrumentation électronique et organique. Elle se sert ainsi de boucles et de synthés, mais également de la guitare et de la basse. Outre son chant. Une voix particulièrement douce et subtile qu’elle met au service d’un univers soigné et paisible au sein duquel les mélodies pop glissent tranquillement sur des couches sonores aux reflets ambient. Elle vient de publier son premier elpee. Il s’intitule « Antwerpen ».

Elle monte sur l’estrade vêtue d’un jeans noir, d’un tee-shirt blanc et chaussée de baskets de cette même couleur. Blonde, elle porte des lunettes. Elle semble légèrement timide. C’est la première fois qu’elle visite la Belgique. Des sonorités étincelantes de glockenspiel ouvrent le set. Des beats électro/pop singuliers embraient. La loop machine répercute les sons par couches successives. La voix est claire et puérile, évoquant parfois Björk. D’ailleurs, la musique nous entraîne, le plus souvent, vers les fjords profonds et mystérieux du Grand Nord, même si parfois des sonorités africaines (Kuduro et Kizonba) viennent enrichir l’ensemble. Il ne faut pas oublier que l’Angola et le Mozambique ont été, pendant longtemps, des colonies portugaises. La prestation est excellente, même si la démarche (NDR : celle qui consiste à injecter de l’électro, parce que c’est dans l’air du temps) est un peu trop systématique… (Pour les photos, c’est ici)

Votre serviteur suit Intergalactic Lovers à la trace depuis ses débuts. Il doit déjà avoir assisté à ses concerts, plus d’une dizaine de fois. Il ne peut d’ailleurs pas résister au charme et à la belle voix de Lara. Le line up du band implique également le bassiste Raphaël De Mey, le batteur Brendan Corbey ainsi que les gratteurs Maarten Huygens et Philipp Weies. Les influences majeures du combo oscillent d’Interpol à The Cure, en passant par Yeah Yeah Yeahs, Feist et P.J. Harvey. Mélodieuse, mais tour à tour intimiste ou aventureuse, sa pop indé est associée à la voix singulière de la chanteuse Lara Chedraoui, qui a tout pour plaire. Une alchimie troublante entre rage de vivre et contes de fées ténébreux. De quoi apporter chaleur et réconfort jusque dans les plus sombres recoins de son cœur et son âme.

Le light show comprend trois rampes de spots à led pivotants placées au plafond derrière les artistes, et deux, latéralement, pour permettre aux faisceaux de se focaliser sur les artistes en se croisant. Cinq pupitres de hauteurs différentes sont plantés à l’arrière, aux pieds desquels sont intégrés des spots ordinaires. 

De couleur bleue, l’éclairage balaie les planches dans tous les sens. Les musicos montent alors sur le podium, Lara la dernière. Elle est vêtue de noir. « Fears » ouvre alors le show. Frottées, les sonorités des grattes sont grinçantes, stridentes même. Le drumming est métronomique. Une compo infernale, sombre, qui traite des angoisses de la jeunesse contemporaine. Ce soir, sorte d’hybride entre une gazelle sauvage et une fée clochette, Lara me fait parfois penser à Lindsey Stirling. Sa voix est envoûtante, lumineuse ou atmosphérique. Un joli et léger grain rugueux, souvent mutiné, presque encore enfantin se pose sur son timbre, lors de ce morceau…

« Give It Up » émarge davantage au folk. Les cordes de grattes y sont omniprésentes et celles de la basse entêtantes. Acidulé, « Talk Talk » est réminiscent du Blondie des années 70. Pensez à Debbie Harry quand elle interprétait, en sautillant, « Plastic Letters ». Elle semble hantée par la native de Miami, tout au long du second single, extrait du nouvel LP.  

Empreint de mélancolie, « No Regrets » évoque les tracas de la vie quotidienne. « My I » et « For The Young Ones » envoûtent par leurs refrains. Très interactive, Lara s’adresse régulièrement aux premiers rangs. Elle demande de rallumer les lumières de la salle afin de découvrir le public qui l’acclame par des applaudissements nourris. « Great Evader » est parsemé de touches électro. L’ambiance remonte d’un cran dès « Let Go », un titre plus rock bien balisé par la section rythmique et dynamisé par l’électricité des grattes. La setlist n’en n’oublie pas pour autant les hits comme « Delay », « Distance » ou « Between The Lines », paru en juin dernier. Assurément, le bon plan du band alostois. Une compo dont le clip (NDR : à voir et écouter, ici) rend hommage à René Magritte. Et le set de s’achever par « River », au bout de 60’.  

Lors du premier rappel, la formation va nous réserver une version acoustique de « Northern Rd. ». Et du second, « Howl ». Le public est ravi. Le band a rempli son contrat. Et de bien belle manière. Il est annoncé au Ronquières le 5 août prochain ! (Pour les photos, c’est )

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

 

samedi, 03 février 2018 02:00

Laissez le bon temps rouler…

Fidèle au blues, Guy Verlinde est venu célébrer, au Zik Zak, les 10 années d’existence de son parcours en compagnie des Mighty Gators. Depuis plus de deux décennies, il fréquente les salles obscures européennes. Son blues est attachant et libère de bonnes énergies. Plus d’une centaine de spectateurs se sont déplacés pour applaudir cette formation, lors d’un spectacle divisé en deux (trois si on compte le rappel) parties. Considéré comme ‘The hardest working performer’, Lightnin’ Guy revisite, sur les planches, le répertoire de l’un de ses héros : Hound Dog Taylor qui, en compagnie de Brewer Philips à la guitare rythmique (en lieu et place d’un bassiste) et Ted Harvey à la batterie, ont formé le ‘house rockin’ blues band’ à la fois le plus profond et le plus rudimentaire que Chicago ait jamais produit depuis la fin des années 50 jusqu’au milieu des années 70.

Dès les premiers accords, on a de quoi être satisfait : le son est bon ! Interactif, Guy s’exprime dans un français presque parfait. Et pourtant, il est originaire de Zedelgem, en Flandre Orientale. Lors de l’entracte, au cours duquel le public va pouvoir souffler, se désaltérer ou se procurer le dixième elpee, sobrement intitulé « Ten », il va dispenser généreusement ses autographes. Il est d’ailleurs abordable et cool.

Dix titres seront proposés lors du premier acte et du deuxième et deux lors du rappel. C’est en baignant dans un authentique ‘footstompin’ blues’ et la ‘roots music’ que le set libère un max d’énergie. Faut dire que Guy Verlinde et les Mighty Gators respectent la tradition de la slide et de l’harmonica des ‘swamps’ louisianais et de la scène chicagoan. Les compos paisibles mais intenses sont toujours susceptibles d’exploser au cœur d’une forme euphorisante. Le backing group implique le second gratteur Stijn Bervoets, le bassiste Zosel et le drummer Benoit Maddens. Ils jouissent d’une excellente technique.

Souriant, Lightnin’ Guy (NDR : c’est son surnom !) est très à l’aise sur les planches. Faut dire qu’il fait face à un public de mélomanes avertis. La set list n’est pas très respectée, mais ce n’est pas un souci. Elle recèle essentiellement des compos issues du dernier opus, et tout particulièrement l’excellent single, « Words Are Overrated » ; mais également des covers de standards du blues. Dont le sublime « Ain’t No Sunshine » de Bill Withers (NDR : il a également été repris par Joe Cocker et Kenny Rogers). Sans oublier des morceaux de country ou d’americana qui projettent dans notre subconscient des images des grandes prairies de l’Ouest américain. Les interventions de Guy à la slide et de Stijn sur sa guitare sont incisives. La section rythmique est solide.

Guy déclare qu’il va interpréter une chanson d’amour faite pour les hommes. Mais il y en an aussi pour le public féminin, et en général elles sont soulignées par l’harmo du leader. « Pursuit Of Happiness » constitue le titre le plus nerveux du concert.

Prévu en intro, le « Bon Ton Roulet » de Clarence Garlow sera interprété lors du rappel. Alors, laissez le bon temps rouler…

(Organisation : le Zik Zak)

mardi, 06 février 2018 02:00

Un avant-goût de Tomorrowland…

Soirée ‘Electro’ à l’Ancienne Belgique en mode ‘Ballroom’ ou propice à la danse, si vous préférez. Un public majoritairement féminin et assez jeune (NDR : entre 15 et 25 ans) attend le duo suédois Galantis. Christian ‘Bloodshy’ Karlsson (NDR : il milite également au sein du trio Miike Snow) et Linus Eklöw, aka ‘Style of Eye’, multiplient les expériences : depuis la production au dee-jaying, en passant par la composition de musique électronique et l’écriture de chansons. Deux albums et quelques hits à leur actif, dont le single « Runaway (U & I) », publié en 2014…

Premier supporting act, Pat Lak, un dj issu de Vancouver. Pendant une demi-heure, il va se contenter de remixer des tubes. Il paraît plutôt à l’étroit, sur les planches. Faut dire que le matos de Galantis en impose…

CID suit. Et il a un don pour faire danser la foule. Pendant 30 minutes, il va littéralement mettre le feu, et tout particulièrement lorsqu’il va s’attaquer au « 99 Luftballons » de Nena. Pendant son set, il va même lancer des casquettes sur lesquelles figure son nom. On se serait presque cru au Tour de France…  

Le matériel de Galantis est impressionnant. Il y a des tas de projecteurs. Dont dix devant le podium. Entre ceux-ci des appareils Jet de CO2 fumée froide. Des machines et des synthés sont posés sur des tréteaux. Une énorme estrade campe au milieu. Une autre à l’arrière, sur laquelle se dresse quatre énormes ‘tom bass’ qui entourent un immense tambourin utilisé par Imagine Dragons, lors de ses concerts. Ces percussions ne seront utilisées qu’à deux reprises, en début de parcours. Le light show abuse des stroboscopes (NDR : votre serviteur ne fermera d’ailleurs pas l’œil de la nuit !) Pourtant, le set de Galantis tient parfaitement la route. De temps à autre, l’un des 2 Mc’s empoigne un micro et crache quelques mots dedans. Mais la musique et les vocaux sont essentiellement dispensés par les ‘samples’ des machines. Les appareils Jet propulsent de l’eau et de paillettes givrées tout au long du show. Pas vraiment une bonne idée ! Afin, sans doute, de reproduire la foudre et la tempête. Mais ils sont mal réglés. Si bien qu’après 75 minutes, votre serviteur est trempé. Il a donc quitté le navire. S’il a apprécié le set des Scandinaves, il n’ira certainement pas passer 3 jours au festival Tomorrowland pour subir cette musique boostée par les lights et se faire asperger de flotte glacée…

(Organisation : Live Nation + Tomorrowland)

 

mercredi, 31 janvier 2018 02:00

Avec le minimum, Jake Bugg fait le maximum…

Jeune prodige, Jake Bugg est déjà responsable d’un quatrième elpee, à l’âge de 23 ans. Un disque paru en septembre dernier. Produit par Auerbach, le leader des Black Keys, il a été enregistré à Nashville. En 2012, il avait déjà montré tout son talent, en assurant le supporting act de Michael Kiwanuka. Ce soir, il se produit dans l’Ancienne Belgique en mode flex.

Issue de Nottingham, Georgie assure la première partie. Soul, sucrée, sa voix évoque tour à tour Stevie Nicks, Carole King ou Joni Mitchell. Elle joue de la guitare en picking. Et sa technique est imparable. Clairsemé lors du début de son set, le public va devenir de plus en plus conséquent. Plutôt dissipé il n’accorde que peu de crédit à sa prestation, pourtant parsemée de quelques superbes compos, dont les singles « Hard Times », « This Ain't Heaven » et la cover de Fleetwood Mac, « Landslide ». Pas très sympa ! (Pour les photos, c’est ici)

Le concert de Jake Bugg va se révéler aussi minimaliste. Et pourtant, on peut dire qu’il a pris de l’assurance. Enfin, d’un point de vue instrumental, car son attitude continue d’être gênée aux entournures. Pas de jeux de lumière, de décor, de costume ou de backing group. Il alterne différentes sèches. Quatre Gibson et une Martin’s. Qu’il joue en picking. Toujours assis sur un siège, un coussin moelleux amortissant son séant… Ample, sa voix peut devenir éraillée, notamment lorsqu’il conte ses histoires empreintes de vécu et d’émotions. Délicate elle évoque Gabriel Rios, une voix qu’il entretient parfois à l’aide de ‘gin tonic’.

Il entame son set par le très beau et dylanesque « Hearts That Strain », titre éponyme de son nouvel LP. « How Soon the Dawn » nous transporte à Nashville. Bucolique, « Saffron » démontre que les titres les plus paisibles collent parfaitement à son répertoire. Emouvant, « Strange Creatures » est un blues particulièrement épuré. Dans son style, « Country Song » l’est tout autant. Il y excelle à la gratte. Découpé en 21 plages, sa setlist alterne anciennes et nouvelles compos, dont 6 morceaux du dernier long playing. Tout au long de « Broken », l’auditoire est silencieux, respectueux et attentif. Impressionnant ! On se demande même parfois où l’artiste puise cette profondeur d’interprétation.

Plus dansantes et chaleureuses –assez rare quand même– certaines compos évoquent Ed Sheeran. D’autres s’autorisent quelques jolies envolées de guitares. A plusieurs reprises, il s’adresse à la foule et est manifestement à l’aise dans cet exercice. Le seul hic, c’est qu’il a un accent à couper au couteau, et que le spectateur lambda ne comprend qu’un mot sur deux de ses propos…

Il n’en n’oublie pas son dernier single, « Waiting », (NDR : qu’il interprète sur disque, en duo avec Noah Cyrus), une ballade qu’il chante à la manière d’un crooner. Avant de clore le set par « Lightning Bolt », un morceau hanté par un certain Johnny Cash. Ce soir, avec le minimum, Jake Bugg a fait le maximum. En outre, sa prestation a libéré énormément d’ondes positives. De quoi oublier les préoccupations de la vie quotidienne... (Pour les photos, c’est )

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

 

 

lundi, 29 janvier 2018 02:00

Un set en forme de best of…

Ce soir l’AB est en mode flex pour accueillir Sam Beam, un artiste dont le projet, Iron & Wine, sévit depuis plus de 10 ans. Son sixième opus, « Beast Epic », est paru en août dernier. Si vous appréciez sa musique, vous devriez également aimer celle de Bon Iver, Sufjan Stevens, The Tallest Man On Earth, Fleet Foxes, Nick Drake, Sun Kil Moon voire d’Elliott Smith. Sam s’était produit en compagnie de Jesca Hoop, en septembre 2016, à l’Orangerie du Botanique.

Le supporting act est assuré par un trio flamboyant issu de Brooklyn : Half Waif. Le line up réunit Nandi Rose Plunkett (chant, claviers), Zack Levine (drums, percussions électroniques) et Adan Carlo (basse). Pas de six cordes en vue. La formation est responsable d’un album, « Probable Depths », gravé en 2016, ainsi que de quelques Eps, dont le dernier, « Form/a » est sorti, il y a juste un an. Et elle va nous en proposer de larges extraits.

Les nombreux nuages qui surplombent les artistes préludent un show atmosphérique. Le light show projeté sur ce décor rend le concert à la fois intrigant et quelque peu mystique. La musique de Half Waif oscille entre pop électro et expérimentale, baptisée avant-pop. Voluptueuse, proche d’Agnès Obel, la voix de Nandi Rose ne manque pas de charme et hante des plages hypnotiques et spectrales comme « Severed Logic » ou l’élégant « Wave ». « Frost Burn » baigne au sein d’un psyché disco lumineux digne d’Arsenal. Caractérisé par son remarquable break au piano, « Night Heat » est à la fois minimaliste et sucré. Et le set de s’achever par le classieux « Cerulean »…  

Setlist : « Severed Logic », « Wave », « Parts », « Frost Burn », « Know Your Body », « Night Heat », « Back In Brooklyn », « Keep It Out », « Lavender Burning », « Tactilian », « Cerulean ».

1 200 spectateurs acclament Sam Beam, quand il grimpe sur les planches. Il est accompagné par un violoncelliste, un préposé à la basse, contrebasse et gratte semi-acoustique, ainsi que d’une claviériste et d’une drummeuse, deux jolies femmes qui vont également se charger des chœurs. On retrouve, dans le décor, ces fameux nuages (NDR : une trentaine). Ils s’assombrissent et s’électrisent lorsque l’expression sonore devient tempétueuse ou diluvienne, c’est-à-dire lorsque les cordes de Sam (NDR : il se sert égalent d’une gratte semi-acoustique) s’envolent ou que sa voix s’élève à la limite de la rupture, alors qu’il se colorent de bleu et de rose, lors des moment les plus angéliques. Une voix qu’il est capable de moduler à son gré.

« The Trapeze Swinger » ouvre le set. Les interventions au violoncelle sont fascinantes. Les sonorités de gratte sont empreintes de calme et douceur. Les clochettes que fait tinter la drummeuse flattent l’oreille. Les chœurs sont à la fois précis et finement ciselés. Dès la fin de cette compo, Sam remercie le public et réclame un peu de silence, car c’est son show. Faut dire qu’on entend des gobelets vides craquer aux  pieds des spectateurs. Il est cool est une complicité interactive s’établit naturellement entre l’artiste et la foule, réceptive et acquise à sa cause. Il est très attentif à son auditoire, et tous les 3 ou 4 titres, entame une petite conversation à bâtons rompus, en y communiquant sa bonne humeur teintée d’humour. Il boit régulièrement quelques gorgées de vin, dans un verre, placé sur un siège, à sa gauche.

En ‘live’, l’artiste ne se contente pas de restituer ses compos. Il prend des risques, revisite son répertoire, bouleverse son univers. C’est plus caustique, tout en restant poignant. La musique oscille du blues à la pop, en passant par le folk, la country, le bluegrass, l’americana et le jazz, sans oublier les influences africaines qui la dynamisent. Les claviers envoûtent. Les orchestrations sont soignées, léchées même. Mais Sam va également épater la galerie en solitaire, armé de sa gratte semi-acoustique, en s’autorisant quelques morceaux ‘unplugged’, dont une reprise folk du « Love Vigilantes » de New Order. La seule cover de sa setlist.  

« Last Night » adopte un profil théâtral et lyrique. « Passing Afternoon » et « Carousel » nous replongent dans les 70’s et peut-être même dans les 60’s. « Flightless Bird-American Mouth » se distingue par ses harmonies vocales sophistiquées. Tout au long de « Glad Man Singing », les cordes de guitare percutent alors que les clochettes continuent d’exercer leur pouvoir enchanteur. Un chouette concert, au cours duquel Iron & Wine s’est finalement fendu d’une sorte de ‘best of’ de son répertoire. Jugez plutôt :

Setlist : « The Trapeze Swinger », « Grace For Saints And Ramblers », « About A Bruise », « Last Night », « Flightless Bird / American Mouth », « Call Your Boys », « The Truest Stars We Know », « Glad Man Singing », « Carousel », « Love Vigilantes », « Song In Stone », « Passing Afternoon », « Call It Dreaming », « Bird Stealing Bread », « Winter Prayers », « Dearest Forsaken », « House By the Sea », « Someday The Waves », « Claim Your Ghost ».

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

La dernière fois qu’Omar Souleyman s’était produit en Belgique, c’était en 2015, au sein d’une ABBox bondée. Le phénomène syrien est de retour, mais à l’Orangerie du Botanique, et le concert et soldout depuis quelques mois. Omar est né en 1966, à Tel Amir, un village situé dans le nord-ouest de la Syrie. Un vrai phénomène musical à lui seul. Depuis le début de la guerre civile, il s’est installé en Turquie. Il a publié son quatrième album studio « To Syria, With Love », en juin 2017, un opus auquel ont contribué Four Tet, Gilles Peterson et Modeselektor. Tout en se concentrant sur des sonorités très orientées techno aux claviers, il y rend hommage à sa terre natale.

Le supporting act est assuré par Dj Gan Gah. Désormais établi à Bruxelles, ce jeune producteur a été biberonné aux rythmiques traditionnelles gnawas et berbères depuis sa plus tendre enfance, dans les faubourgs d’Agadir. Musicien accompli, il sévit depuis plusieurs années comme beatmaker sous d’autres pseudonymes. Proposant un astucieux mélange entre Club Music et musiques traditionnelles d’Afrique du Nord, son premier Ep, « Souktronics », constitue une déclaration d’amour à ses racines marocaines et à la musique électronique contemporaine.

Vêtu d’une djellaba de couleur noire, il monte sur l’estrade, ouvre son PC et commence à triturer les boutons de ses machines. Il faut bien 15 minutes avant de s’imprégner de cette expression sonore aux accents orientaux, fruit de la rencontre entre techno et électro. Mais il est particulièrement doué, et parvient à inciter la foule à sauter, applaudir et danser pendant une bonne heure, grâce à ses beats ensorcelants. Pourtant, il n’y a pas d’interaction entre l’artiste et la foule. Et il n’émet aucun commentaire. Ce qui ne va pas empêcher l’auditoire de lui réserver une belle ovation, à l’issue de sa prestation…

Les innombrables traditions musicales de l’Irak reflètent, dans la musique d’Omar, le melting-pot culturel d'un pays où cohabitent irakiens, turcs et kurdes en grand nombre. Les hymnes populaires sont traduits en frénésie techno-pop festive (le ‘dabkeh’, un style folklorique, mais proposé dans une version moderne) ou en chansons plus solennelles et contemplatives (l'ataba, une forme traditionnelle de poésie populaire, équivalent de la soul). Souleyman chante en ‘mawal’ sur des poèmes signés par son complice de longue date Mahmoud Harbi. Les soli arabisants de synthés opérés par Rizan Said (NDR : un musico d’origine turque) se mêlent à l'oud, au saz, aux percussions et aux youyous, pour un résultat tout à fait déconcertant…

Sut le podium Omar est uniquement accompagné de Rizan. Deux synthés sont plantés au milieu du podium et légèrement en retrait. Toutes les sonorités, même celles de l’oud, du bendi (clarinette arabe) et de tambourin ont été synthétisées. A 21h05, Rizan, Said s’installe derrière ses machines et aligne deux instrumentaux. De quoi faire démarrer la Dabka en mode électro. Mais tous les yeux et les smartphones sont rivés sur la gauche de la scène. Et pour cause, le public très multiculturel attend le roi de la musique syrienne. Keffieh rouge vissé sur le crâne, vêtu d’un dishdasha, moustache rutilante et lunettes noires scellées sur nez, Omar Souleyman déboule sur les planches. Il est chaudement applaudi par un public acquis à ce type de musique traditionnelle du Proche-Orient, mise à la sauce électro. Il tient son micro à la main et déambule de gauche à droite en incitant l’auditoire, à l’aide de gestes, à applaudir et à danser. Un jeu de scène résumé à sa plus simple expression. Plusieurs spectateurs tentent de grimper sur l’estrade. Mais le service de sécurité les en empêche. Dommage, à l’AB, Omar avait apprécié ces débordements bon enfant…

Tous les classiques vont défiler, depuis « Warni Warni » à « Bahdeni Nami », en passant par « Salamat Galbi Bidek », « Wenu Wenu » et « Leh Jani », des morceaux au cours desquels les 'yalla' (Trad : ‘allez !’) vont fuser aux quatre coins de la salle. Sans oublier le single qui a précédé le dernier LP, « Ya Bnayya », une compo qui nous transporte au cœur des déserts syriens. Il n’y manque que le sable brûlant et les tambourins arabes, ici samplés par les machines de Rizan.

D’une durée de 50’, le set était particulièrement propice à la danse. Votre serviteur a découvert une Syrie chaleureuse, souriante, dansante, aimant la joie de vivre. Qui sait faire la fête à la musique et aux humains bien loin de la guerre civile qui la ronge depuis trop longtemps…

(Organisation : Botanique)

samedi, 06 janvier 2018 02:00

Cercle Metal 2018 : samedi 6 janvier 2018

Située à Chapelle-Lez-Herlaimont, Le Cercle est une salle dont la gestion a été reprise par l’ASBL Hell&M Prod, en septembre dernier. Et quand une équipe est aussi motivée en Wallifornie, il ne faut pas hésiter à la féliciter. C’est si rare aujourd’hui. D’ailleurs, organiser un festival metal réunissant 10 groupes, est une belle preuve d’audace. Les formations vont se relayer sur deux podiums différents. L’endroit est sympa, le son est bon et plus de 250 personnes se sont déplacées pour assister à cet événement, dont les têtes d’affiche sont des vieux de la vieille, Tagada Jones et Drakkar, mais qui ont encore bon pied bon œil. Le reste sera partagé entre découvertes, dans des styles –métalliques quand même– différents.  

Votre serviteur débarque pendant la prestation d’Octane, sur le podium ‘Club’. Fondé en 2012, ce quatuor est issu de Laval en Mayenne. Aujourd’hui, le line up implique la jolie Morgane au micro, Laurent à la basse, Alexandre (NDR : chef d’entreprise le jour et rockeur le soir) à la gratte et au chant ainsi que Fabien aux drums. Le groupe reconnaît pour influences majeures Foo Fighters, Alter Bridge, Stone Sour et AC/DC. La voix d’Alexandre est burnée, celle de Morgane, claire, mélodieuse et haut perchée, un peu comme Lzzy Hale d’Halestorm. En outre, elle déménage sur l’estrade. De la setlist, on épinglera l’excellent « Religion », compo au cours de laquelle les deux voix brillent par leur complémentarité, le drumming est métronomique et la gratte, particulièrement sauvage. Et puis surtout « Bullshit ». On a l’impression qu’il y a des échanges entre deux six cordes, mais en fait, c’est Laurent qui joue alors de la basse comme sur une guitare. Et le show de s’achever par le lumineux (?!?!?) « I Saw The Light ».

Ithilien se prépare à grimper sur la grande scène. Se consacrant au chant, à la guitare solo et au bouzouki, Pierre Ithilien en est, bien évidemment, le leader. Il est soutenu par Tuur (gratte rythmique), Ben (basse), Myrna (violon), Davy (flûte), Jerry (drums), Hugo (cornemuse) et Sabrina (vielle à roue, nykelharpa). Cet octuor pratique le folkcore. Soit du folk à la sauce métallique. Le combo va nous réserver de larges extraits de son dernier opus « Shapin The Soul », paru en février 2017. Le set s’ouvre par le titre qui entame l’opus, « Blindfolded ». La voix de Pierre est gutturale, mais mélodique. Les instruments traditionnels apportent une coloration particulière à l’expression sonore. Parfois même, ils prennent littéralement leur envol. La section rythmique est particulièrement efficace. « Lies After Lies » monte en crescendo, ce qui permet aux différents instruments de s’emballer et même d’entretenir un climat conflictuel. « The Dive » est d’abord dominé par la cornemuse, avant que le calme ne cède le relais à la tempête. Instrumental frémissant, « Danse de L’Ours » baigne dans le punk/rock celtique. Ithilien se produira dans le cadre du festival Propulse, ce 2 février au Botanique, et le 6 avril, dans celui du Durbuy Rock. 

Cathubodua –qui signifie ‘corneille de bataille’– est le nom d’une déesse guerrière celte. C’est également le patronyme choisi par un sextuor issu du Nord de la Belgique, impliquant une chanteuse, une violoniste, deux guitaristes, un batteur et un bassiste. A son actif, un Ep gravé en 2016, « Opus I : Dawn ». A l’instar d’Epica, la formation pratique du metal symphonique et épique. Le plus souvent, c’est le violon qui domine l’ensemble de l’instrumentation. La vocaliste a du coffre, mais son chant est mélodieux. En cours de set, cette dernière agite deux ailes, tel un oiseau, et en profite pour se ventiler la tête. Et en même temps, celles des spectateurs agglutinés aux premiers rangs. Jolie chorégraphie, par ailleurs… 

Originaire de Tunisie, Carthagods grimpe sur la main stage. Né en 1997, il réunit le chanteur Medhi Khéma, le bassiste Yessine Belghitith, le drummer Mohamed Ben Hadidia ainsi que les gratteurs Tarak Ben Sassi et le Batave Marcel Coenen (NDR : il a milité chez Sun Caged et Stormrider et c’est également le producteur du band). C’est la première fois que le quintet se produit en Belgique. Eponyme, son premier LP est paru en 2015. Lors du soundcheck, on est convaincu que le combo va envoyer du lourd. Pas étonnant que son metal old school puise ses racines chez Saxon, Iron Maiden, Def Leppard et encore Judas Priest. Les deux guitaristes sont complémentaires, la section rythmique est efficace, la voix est démoniaque, mais c’est la basse –qui compte six cordes !– qui trace la ligne de conduite. Tout au long de « A Last Sight », le combo affiche toute sa maîtrise technique. Il nous réserve une reprise nerveuse et longue de 6’ de « I Am A Viking », une compo signée par le ‘guitar héro’ suédois, Yngwie Malmsteen. Bien heavy rock, « Memorie Of Neverending Pain » clôt la prestation de ces metalleux pur jus…

Retour sur la petite scène pour accueillir Baraka, des ‘barakis’ particulièrement poilants et festifs. Issus de Braine-l’Alleud, ils viennent sans doute d’inventer le frit-bier-core. Et de la bière, ils en consomment ! Déguisés, ils pratiquent un cocktail de death-hard-punk-black-metal aussi sauvage que délirant. Déjantées, les grattes dépotent et les beuglements sont gutturaux. Les textes ? Ils ne veulent pas dire grand-chose et sont à prendre au troisième degré. Même le Grand Jojo est passé à la moulinette. Ces noceurs ont la patate et sont peut-être les cousins du combo hexagonal, Ultra Vomit. Car finalement, malgré l’exiguïté de la fosse, la mayonnaise prend et la réaction du public est enthousiaste… On assiste même à la formation de ‘circle pits’ ! Après un tel boxon, il est temps de prendre un bol d’air…  

D’autant plus que c’est Drakkar, le plus ancien groupe wallon de métal, qui embraie sur le podium principal. Son speed métal est technique et mélodique. Les papys n’ont rien perdu de leur dynamisme. Le son est excellent. Le chanteur occupe tout l’espace scénique. Bref, le set est excellent, mais comme le groupe n’a rien à proposer de neuf et que votre serviteur a déjà assisté, à leurs prestations, de nombreuses fois, il en profite pour se restaurer et s’oxygéner…

Le set de Tagada Jones va débuter avec une demi-heure de retard, suite à quelques soucis pratiques. Lorsque le concert débute, il y a du monde dans la fosse. Depuis la parution du dernier long playing, « La Peste Et Le Cholera », le combo rennais n’a pas composé de nouvelles chansons. Parabellum, Les Sheriff, The Exploited, The Ramones, Bad Religion, Suicidal Tendencies et Bérurier Noir constituent ses influences majeures. Au fil du temps, la musique du groupe breton a évoluée, avant d’émarger tout simplement au punk rock. Sérieusement engagés, les textes sont chantés dans la langue de Voltaire, d’une voix rageuse, par Niko.

En live, la musique de Tagada Jones est brute de décoffrage. Mais ce soir, il manque un des guitaristes. Ce qui finalement ne va pas nuire à la prestation, particulièrement rock’n’roll. Et ce malgré les petites touches discrètes, mais judicieuses d’électro. Les riffs de gratte sont racés et incisifs. Et si les pecus jouent un rôle essentiel, la ligne de basse lui sert de tremplin. « De l’amour et du sang » coulent dans leurs veines. Tout au long d’« Instinct Sauvage » et de « Zero De conduite », les cordes de gratte tagalopent. « La peste et le choléra », titre maître du dernier LP, est un des sommets du show. Au cours duquel l’interactivité entre le groupe et la foule est totale. « Je suis Démocratie » nous rappelle l’attentat dont a été victime la rédaction de Charlie Hebdo. Un concert de Tagada, c’est de l’énergie, de la sueur, de la testostérone, de la bonne humeur et une solide ambiance...

Le Cercle Metal festival est était sa première édition. Votre serviteur a passé une belle journée métallique. A l’année prochaine !

Tagada Jones + Drakkar + Carthagods + Ithilien + Trikhorn + Innerfire + Baraka + Cathubodua + Octane + Out The Monster

(Organisaton : ASBL Hell&M Prod)

Depuis l'ouragan Amy Winehouse, la scène soul ‘made in UK’ n'en finit plus de révéler des artistes qui n'ont rien à envier à leurs cousin(e)s issu(e)s d’outre-Atlantique. Après Michael Kiwanuka, Alice Russell et Harleighblu, place à Hannah Williams. Vous ne la connaissez pas encore ? Ce ne sera bientôt plus le cas ; et pour cause, le gotha de la soul lui a promis une proche célébrité. Dont les regrettés Sharon Jones et Charles Bradley. Enregistré en analogique, son dernier elpee, « Late Nights & Heartbreak », est paru en 2016. Et elle va nous en proposer, ce soir, de larges extraits. Pas de supporting act, mais une salle bien remplie par un public multigénérationnel.

The Affirmations, le backing group de Mrs Williams, réunit deux choristes, Hannah Nicholson et Victoria Klewin et six musicos. Soit le claviériste (Hammond, synthé) James Graham, le guitariste Adam Holgate, le drummer Jai Widdowson Jones et le bassiste Adam Newton. Sans oublier la section de cuivres, Liam Treasure, au trombone à coulisse et John Pratt au sax baryton. Ils sont tous issus de Bristol !

Les instrumentistes entament le concert par le lent, jazzyfiant, mais particulièrement électrique « 7 AM To Seville ». Au bout de 3 bonnes minutes, Hannah, pieds nus, débarque en même temps que ses choristes. Elle déclare qu’il s’agit de son premier passage en Belgique. Le band embraie immédiatement par le single qui a précédé le dernier elpee, « Tame in the water ». Déjà on ressent l’empreinte viscéralement soul de la musique, même si elle est subtilement teintée de psychédélisme. Oscillant entre Sharon Jones, Janis Joplin et Adèle, la voix d’Hannah est remarquable. Lorsque les trois femmes les conjuguent, c’est tout bonnement magique (?!?!?). Et tout particulièrement lors des morceaux interprétés a cappella. Même que pendant « Another Sunrise », on a des frissons partout. Et tout en chantant, le trio brasse l’air à l’aide de ses bras, un peu à la manière de feu Joe Cocker.

Les cuivres sont à la fois rutilants et impériaux tout au long de « Fool ». Certains titres plus old school, comme « Fighting Your Shadow » se révèlent davantage nerveux voire rageurs. A contrario, « Your Luck Can Change » est empreint de délicatesse. Avant d’entamer le vaporeux « In Your Arms », Hannah Williams demande à l’auditoire s’il est amoureux. Il lui répond par l’affirmative, la banane aux lèvres. « Aint Enough » lorgne davantage vers le funk. Bien soutenu par la section rythmique et généreusement tapissé par l’orgue Hammond, l’expression sonore semble alors cependant hantée par Nile Rodgers (Chic). A cause de ces accords de gratte funky, très caractéristiques.  

« Dazed And Confused » est une plage signée par Jake Holmès, en 1967, et popularisée, deux ans plus tard par le Led Zeppelin. La nouvelle version est très électrique. Et c’est « Women Got Soul » qui achève le show tout en douceur. Avant un rappel inévitable de deux morceaux. A l’issue du spectacle, le stand merchandising a littéralement été pris d’assaut. Preuve qu’il s’agissait d’un excellent concert…

(Organisation : Ancienne Belgique)

dimanche, 31 décembre 2017 02:00

Something In The Air (Ep)

Clémence de la Taille a choisi comme patronyme musical ASHES. La Bordelaise milite également au sein du duo Calame, en compagnie de son frère Arthur. Cette auteur/interprète est également peintre et sculpteur sur métal. Son projet implique également Syan, aux claviers et machines, matos dont se sert également Clémence. Cependant, elle se réserve les vocaux.

Ténébreuse, son électro/pop laisse quand même filtrer quelques rayons de lumière. Ce qui lui permet de créer des paysages sonores atmosphériques et envoûtants.

Il est clair que Clémence recherche la légèreté dans la puissance, la lumière dans l'ombre et l'équilibre dans la violence.

« So Do I » est censé transporter le mélomane au sein d’un univers vaporeux ; mais après s’être immiscé subrepticement sans le creux de l’oreille, la voix de Clémence est rattrapée par les beats frénétiques…

« Something In The Air » n’est pas une reprise de Thunderclap Newman, mais une plage électro/pop sucrée/salée par la voix feutrée de la vocaliste (le clip est à découvrir ici)

Une voix qui lorgne plutôt vers celle de Sharleen Spiteri sur « Lady In Black », une compo tendre, plaisante et à la mélodie accrocheuse… 

Le titre maître est étrange, envoûtant même. Il pourrait même servir de B.O. pour un film d’épouvante. Le spectre de Mike Oldfield plane même. Faut dire que son titre, « Ashes », a peut-être brûlé en enfer…

Page 70 sur 122