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Didier Deroissart

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samedi, 04 novembre 2017 02:00

L’Afrique, c’est chic !

La soirée avait été décrétée soldout depuis un mois. Au programme, un double affiche, FùGù Mango et Ulysse. Des groupes belges émergents, dont l’organisation, l’ASBL Silly Concerts, leur sert en quelque sorte de tremplin…

Ulysse réunit Arnaud Duynstee, Benoît Do Quang, Julien Gathy et un nouveau drummer, Martin Grégoire, qui a milité également chez Glass Museum, Rince Doigts et Perils Of Penelope. Après deux Eps, le quatuor a publié un nouveau single, « Manana », en octobre dernier.

Une intro préenregistrée précède la montée sur les planches des musicos. Le set s’ouvre par « Cashmere Guns ». En couches, les nappes électroniques sont presque homériques. Et les harmonies vocales, sucrées, éthérées. Un titre au cours duquel la gratte s’immisce discrètement. Changement d’instrument et de place pour les 3 frontmen avant d’aborder « Liquefy » et « Thunder », deux morceaux aux percus enivrantes. Benoît se consacre à la guitare tout au long du paisible « Cactus Blood », un titre qui pourrait tout aussi bien être interprété ‘unplugged’ ou carrément a cappella. « 1000 Sirens » est tout aussi calme, mais se révèle propice à l’étreinte de couples, sur la piste de danse. Vu le peuple présent, c’est impraticable !

Dominé par les ivoires, « Witness » se distingue par ses harmonies vocales atmosphériques, avant que les percussions ne prennent le relais. Et en y injectant une petite dose de hip hop, la musique incite les spectateurs à remuer le popotin ; sauf, bien sûr, les piliers de comptoir… 

Un des membres du band révèle qu’« Acid » a été cosigné par Roméo Elvis. Le fils de Marka n’est pas de la partie, ce soir, mais la version passe bien la rampe. Et c’est le nouveau single, « Manana », qui clôt le set.

Suite aux nombreux applaudissements, le band revient sur l’estrade. Et va nous réserver les imparables « Many Times » et « Wounds », deux compos puissantes qui au contact de l’électronique, virent alors au délire. Pas étonnant qu’Ulysse ait décroché un Octave, en 2016, dans cette catégorie… Une très chouette prestation !

FùGù Mango prend le relais, un groupe dont la musique est le fruit d’un cocktail subtil entre pop, afro et électro. Fondé en 2013, il réunit aujourd’hui les frères Jean-Yves et Vincent Lontie, respectivement guitariste et chanteur/percussionniste, Anne Hidalgo à la basse, aux percus et aux synthés, ainsi que Sam Gysen (Arno, Arsenal) aux drums, qui a remplacé Franck Baya. Votre serviteur a certainement déjà assisté aux prestations de ce band, à une dizaine de reprises. Mais aujourd’hui il se sent comme dans une boîte à sardines. Impossible de se faufiler pour atteindre les premiers rangs. Il fait particulièrement chaud, dans la salle. A l’instar du titre qui ouvre le set, « Summer Days ». Et la musique baigne déjà dans l’afro beat. Faut dire que les racines de la fratrie sont africaines Pourtant ils sont blancs. Mais leur maman est née au Congo. Dès « Kylie's Dream », la fosse est transformée en Matongé. Il manque de place à ‘Mama San’ pour vendre ses bananes plantains ou son moambe. « Blue Sunrise » transforme la piste en dancefloor torride. La version afro beat du « Golden Brown » des Stranglers est devenu un hit pour le band. Et son interprétation en ‘live’ constitue toujours un point d’orgue pour les shows de FùGù Mango.

Balisé par les ivoires, le paisible « Black Powder » permet à tout le monde de souffler quelque peu. Avant de repartir en Afrique du Sud, à Johannesburg très exactement, tout au long de « Bats », un morceau hanté par le « Graceland » de Paul Simon. D’ailleurs, particulièrement funky, les accords de gratte sont découpés à la manière de Nile Rodgers, chez Chic. Dynamisé par les percus, « Walk On By » baigne plutôt au sein d’un climat latino-américain, avant de virer à la pop sucrée. Pop et dansant comme « Alien Love ». Titre à la ligne mélodique soignée, il est enrichi de moult chœurs et autres envolées lyriques. Et c’est au sein d’une atmosphère tropicale que s’achève la prestation du combo bruxellois…

Setlist

« Summer Days »
« Kylie's Dream »
« Blue Sunrise »
« Black Powder »
« Bats »
« Golden Brown »
« Walk On By »
« Liar »
« Alien Love »
« Around »
« Mango Chicks »
« Birthday Beast »

(Organisation : Silly Concerts ASBL + Salon de Silly)

 

 

 

La soirée avait été décrétée soldout depuis un mois. Au programme, un double affiche, FùGù Mango et Ulysse. Des groupes belges émergents, dont l’organisation, l’ASBL Silly Concerts, leur sert en quelque sorte de tremplin…

Ulysse réunit Arnaud Duynstee, Benoît Do Quang, Julien Gathy et un nouveau drummer, Martin Grégoire, qui a milité également chez Glass Museum, Rince Doigts et Perils Of Penelope. Après deux Eps, le quatuor a publié un nouveau single, « Manana », en octobre dernier.

Une intro préenregistrée précède la montée sur les planches des musicos. Le set s’ouvre par « Cashmere Guns ». En couches, les nappes électroniques sont presque homériques. Et les harmonies vocales, sucrées, éthérées. Un titre au cours duquel la gratte s’immisce discrètement. Changement d’instrument et de place pour les 3 frontmen avant d’aborder « Liquefy » et « Thunder », deux morceaux aux percus enivrantes. Benoît se consacre à la guitare tout au long du paisible « Cactus Blood », un titre qui pourrait tout aussi bien être interprété ‘unplugged’ ou carrément a cappella. « 1000 Sirens » est tout aussi calme, mais se révèle propice à l’étreinte de couples, sur la piste de danse. Vu le peuple présent, c’est impraticable !

Dominé par les ivoires, « Witness » se distingue par ses harmonies vocales atmosphériques, avant que les percussions ne prennent le relais. Et en y injectant une petite dose de hip hop, la musique incite les spectateurs à remuer le popotin ; sauf, bien sûr, les piliers de comptoir… 

Un des membres du band révèle qu’« Acid » a été cosigné par Roméo Elvis. Le fils de Marka n’est pas de la partie, ce soir, mais la version passe bien la rampe. Et c’est le nouveau single, « Manana », qui clôt le set.

Suite aux nombreux applaudissements, le band revient sur l’estrade. Et va nous réserver les imparables « Many Times » et « Wounds », deux compos puissantes qui au contact de l’électronique, virent alors au délire. Pas étonnant qu’Ulysse ait décroché un Octave, en 2016, dans cette catégorie… Une très chouette prestation !

FùGù Mango prend le relais, un groupe dont la musique est le fruit d’un cocktail subtil entre pop, afro et électro. Fondé en 2013, il réunit aujourd’hui les frères Jean-Yves et Vincent Lontie, respectivement guitariste et chanteur/percussionniste, Anne Hidalgo à la basse, aux percus et aux synthés, ainsi que Sam Gysen (Arno, Arsenal) aux drums, qui a remplacé Franck Baya. Votre serviteur a certainement déjà assisté aux prestations de ce band, à une dizaine de reprises. Mais aujourd’hui il se sent comme dans une boîte à sardines. Impossible de se faufiler pour atteindre les premiers rangs. Il fait particulièrement chaud, dans la salle. A l’instar du titre qui ouvre le set, « Summer Days ». Et la musique baigne déjà dans l’afro beat. Faut dire que les racines de la fratrie sont africaines Pourtant ils sont blancs. Mais leur maman est née au Congo. Dès « Kylie's Dream », la fosse est transformée en Matongé. Il manque de place à ‘Mama San’ pour vendre ses bananes plantains ou son moambe. « Blue Sunrise » transforme la piste en dancefloor torride. La version afro beat du « Golden Brown » des Stranglers est devenu un hit pour le band. Et son interprétation en ‘live’ constitue toujours un point d’orgue pour les shows de FùGù Mango.

Balisé par les ivoires, le paisible « Black Powder » permet à tout le monde de souffler quelque peu. Avant de repartir en Afrique du Sud, à Johannesburg très exactement, tout au long de « Bats », un morceau hanté par le « Graceland » de Paul Simon. D’ailleurs, particulièrement funky, les accords de gratte sont découpés à la manière de Nile Rodgers, chez Chic. Dynamisé par les percus, « Walk On By » baigne plutôt au sein d’un climat latino-américain, avant de virer à la pop sucrée. Pop et dansant comme « Alien Love ». Titre à la ligne mélodique soignée, il est enrichi de moult chœurs et autres envolées lyriques. Et c’est au sein d’une atmosphère tropicale que s’achève la prestation du combo bruxellois…

(Organisation : Silly Concerts ASBL + Salon de Silly)

 

mercredi, 08 novembre 2017 02:00

Le monde étrange de Benjamin Clementine…

Benjamin Clementine est un phénomène musical et visuel. Sa voix de ténor est souvent comparée à celle de Nina Simone.
Il explique la genèse de son nouvel opus sur la toile : ‘C'est l'histoire de deux mouches vagabondes qui cherchent un parc. Je ne suis ni un politicien ni un prophète. En revanche un artiste qui crée uniquement pour divertir est un escroc. J'espère que cet album va atteindre son objectif dans la lignée de « At Least For Now ». Merci pour votre gentillesse, votre patience et votre soutien sans faille’. Ce soir il est venu défendre son deuxième concept album, « I Tell A Fly », dans le cadre de sa ‘Wandering Tour’ ; mais dans un désordre déroutant. Une démarche artistique pas toujours facile à comprendre…

Il est 20h45 lorsque les lumières s’éteignent. Deux spots inondent d’une lumière bleue autant de grandes cibles ajourées et tournantes placées en fond de scène. Les cibles représentent la ‘Roue du Temps’. La scène s’éclaire par l’arrière. Trois silhouettes déambulent entre et autour de deux podiums sur lesquelles sont placées des mannequins blancs et nus. Il sont six au total, partagés entre un même nombre de femmes enceintes, d’enfants et d’hommes dont l’un, assis sur un siège haut, à l’écart, tourne le dos à l’auditoire. Sur l’estrade de gauche, on remarque la présence d’un ampli et d’une basse et sur celle de droite est installé un kit de batterie. Elles sont surélevées. On imaginerait aisément cette musique interprétée en ‘live’ par des personnages en costume, ayant presque l'impression en l'écoutant, qu'il manque un spectacle vivant à regarder. Mais le Londonien assume son originalité.

Déroutant, « Farewell Sonata » ouvre le set. Après l’intro au piano, on ne peut plus classique, la compo dérive en chœurs distordus, drumming enlevé et vocaux fédérateurs. En outre, des sonorités de clavecin, à la limite de la distorsion, finissent par s’inviter. Les trois silhouettes sont vêtues de salopettes de couleur bleue. Le bassiste et le drummer ont les pieds nus. Benjamin est chaussé de bottillons noirs. Pas de trace de piano sur scène. Ses sonorités sont reproduites par des samples. Ce soir, Benjamin va se concentrer sur son chant et sa chorégraphie. Mais il va énormément bouger sur les planches. Et être interactif. Ce qui est surprenant dans son chef.

On assiste alors à une forme d’opéra baroque, au cours duquel la voix particulière, mystérieuse, chaude et grave de Benjamin va se mêler à ses propres chœurs en falsetto. Un spectacle tout en ombres et lumières, abordé à la manière des premiers films muets de Chaplin ou de Buster Keaton, et sonorisé par les interventions de Clementine, aux ivoires et aux vocaux.

« God Save The Jungle » est enrichi de somptueux arrangements. La voix est empreinte de délicatesse. Des roadies ramènent un nouveau mannequin. Benjamin se promène assis sur une charpente métallique à roulettes. Cette chanson véhicule un message. Celui des réfugiés et des fantômes d’Alep. Clementine déclare que la ‘Jungle’, ce n’est pas Calais. Il parle du terrorisme, des métastases qui se propagent, du sentiment d’étrangeté face au monde qui prend de plus en plus de place en lui. Il a du vécu. Ce qui le transfigure et le transcende. Et il embraie alors par « Calaisfornia ». Clementine pousse sa voix à la limite de la rupture sur « Better Sorry Than A Safe », alors que les notes de clavecin et de piano sont toujours désaccordées. Le spectre de Freddy Mercury plane. Mais c’est la section rythmique qui tisse le fil rouge. Il enfile son long loden sombre avant d’aborder « Phantom Of Aleppoville ». Profonde, la voix devient inquiétante.

Pendant « One Awkward Fish », Benjamin prend le mannequin d’un enfant dans ses bras et le promène sur le podium. Il lui ôte un bras avant de le jeter dans la foule. Le berce, et in fine, fait mine de l’inhumer. Et il chante alors, en decrescendo, sans micro, jusqu’au dernier souffle. Mais son ultime vagissement provoque des éclats de rire dans l’auditoire…

Pendant le plus pop et sucré « Jupiter », Benjamin entoure un autre mannequin, que les roadies ont de nouveau apporté sur l’estrade, d’un immense drapeau américain. Le light show est rouge et chaleureux. Le Britannique s’autorise alors une pause de 10 minutes et plaisante avec le public.  

Lorsque Benjamin s’exprime dans un français approximatif, de nombreux spectateurs esquissent un sourire. Il ose cependant ! A travers des mots, des interjections ou des calembours, comme celui consacré à Marine ‘Lepine’. Pendant « Paris Cor Blimey » on décèle des emprunts au « Clair de Lune » de Debussy, mais ils s’intègrent merveilleusement dans un ensemble agrégeant les musiques baroques et symphoniques du XIXème siècle tout en suscitant des angoisses semblables à celle provoquées par films de vampires des années 20… 

Les roadies ramènent un autre mannequin d’enfant, un siège et une TV d’une autre époque, sur les planches, avant que ne débute « By The Ports Of Europe ». Benjamin s'assied sur la chaise devant la TV. Il élève la voix, soutenue par ces rituelles sonorités de claviers désaccordés, en incantations shamaniques dans un registre propre du castrat. Puis se redresse et sollicite la foule qui l’accompagne en chœur… comme si elle s’était transformée en chorale. Benjamin se tait et apprécie cet élan. Il semble ému. Et un tonnerre d’applaudissements conclut la chanson. « Quintessence » et « Ave Dreamer » baignent dans une forme de recueillement. Les trois artistes saluent l’auditoire et se retirent ; mais on est sûr qu’ils vont revenir sur les planches.  

Dans le noir, on devine l’installation d’un piano à queue. Même s’il a découvert une autre facette de Benjamin Clementine, votre serviteur attend impatiemment sa prestation en mode piano/voix. Sous les ovations de la fosse, il revient sur l’estrade torse et pieds nus, vêtu d’un pantalon large de couleur noire et de son éternel loden. Il s’installe derrière son instrument. Tous les mannequins ont été rassemblés autour du piano. Après « I Won't Complain », il enchaîne par « Condolence ». Dès les premières notes, c’est l’hystérie dans la foule. Clementine semble quelque peu déstabilisé. Avec humour, il l’invite à se lâcher (‘You Scream’). Une réaction qui va durer plus de cinq longues minutes. Mais quand le calme revient, on n’entend plus une mouche voler. Pendant le bouleversant « London », l’auditoire reprend à nouveau le refrain en chœur, et une seconde fois a cappella, simplement soutenu par les ivoires.

Deuxième encore pour Benjamin Clementine, dont la prestation va dépasser allègrement les 120 minutes. Deux jours plus tôt, à Bordeaux, le concert s’est limité à une heure… Le public réclame « Cornerstone ». L’artiste signale que faute de cordes, ce n’est pas possible et que le morceau suivant sera le dernier. Alors il se lance dans un titre inédit, « The Great Lafayette ». Le show terminé, il se lève et salue le public conquis qui lui accorde alors une énorme ovation.

(Organisation : Live Nation)

vendredi, 10 novembre 2017 17:04

Un goût de gris pour Flox…

Alias Flox, Florian Gratton a publié son nouvel album, « Taste Of Grey », ce 27 octobre. Franco-anglais, cet artiste est installé à Paris depuis l’âge de 11 ans. Il pratique une forme de nu reggae, coincée quelque part entre roots et électro.

Un titre, un voyage, une rencontre, une couleur : le gris, c’est l’ambiance au sein de laquelle baigne ce sixième elpee.

C'est lors d'un voyage à la Réunion, dans le cirque de Mafate, endroit reculé de l'île accessible uniquement à pied que l’inspiration est venue à Florian. Symbolisant la mise en danger ainsi que l'envie de retrouver le feu ardent de la créativité, le titre maître fait l’objet d’un clip. Et il est à découvrir ici  

Flox sera en concert dans l’Hexagone

- Le 01.12.17 Aix en Provence (13) / Amphithéâtre de la Verrière 

- Le 02.12.17 Rambouillet (78) / L'Usine à Chapeaux 

- Le 09.12.17 Lorient (29) / Insolent festival

- Le 17.03.18 Lomme (59) / Maison Folie Beaulieu

http://www.flox-music.com/v3/

https://www.facebook.com/floxofficial/

 

vendredi, 10 novembre 2017 11:51

Afterglow

Considéré comme une star dans son pays, Ásgeir Trausti acquiert progressivement une solide réputation sur le Vieux Continent. Ses concerts sont d’ailleurs, le plus souvent, joués à guichets fermés. Paru en 2014, son premier album, « In The Silence », avait été particulièrement bien reçu par la critique. 

Sur ce second elpee, il a décidé de délaisser quelque peu son folk, pour embrasser des textures davantage électroniques.

Le long playing s’ouvre par le titre maître. Les sonorités délicates des synthés se superposent en couches et bercent la voix veloutée et atmosphérique d’Ásgeir. Transcendé par l’électronique, ce folk vaporeux invite au voyage afin d’y découvrir les volcans et fjords islandais. Et « New Day » est de la même veine.

Ecrit dans son village natal, « Laugarbakki » démontre toute la maîtrise du songwriting de l’artiste. Electro/soul, « Unbound » a certainement été influencé par James Black. « Stardust » se distingue par la voix exceptionnelle de l’Islandais.

« Here Comes The Wave In » et « Underneath It » sont parsemés d’incantations shamaniques et divinatoires. Les ivoires et la voix sont en parfaite communion tout au long du paisible « I Know You Know ». L’influence de Bon Iver est palpable sur « Dreaming » et « Hold ».

Retour au folk originel, torturé, mais tendre sur « New Day » et « Fennir Yfir ». Les interventions à la gratte se révèlent aussi belles que soignées.

La version deluxe est enrichie de deux remixes. Un d’« Afterglow » et l’autre d’« Unbound ». Et nous réserve en bonus tracks, « Where Is My Mind ? » et « Trust ».

Un superbe opus à emporter sur une île déserte. Ásgeir se produira en concert le 18 novembre 2017, au Trix, à Anvers.

 

vendredi, 10 novembre 2017 11:50

AqME

En vieux grec, ‘Acme’ signifie l’apogée. Le huitième elpee du quatuor de Pantin est tout simplement éponyme. Après un heureux évènement, Charlotte, la bassiste, a réintégré le line up. Trois longues années ont été nécessaires pour concocter ce nouvel opus, un disque dont les douze plages ont été mises en forme et mixées par le drummer, Etienne Sarthou. Quant au mastering, il a été confié au Suédois Magnus Lindberg.

Bref, « Ensemble » ouvre la plaque, une plage au cours de laquelle les interventions de Julien, à la six cordes, sont quand même particulières. « Tant d’Années » survole l’histoire parfois torturée de ce quartet, un quartet tellement soudé autour Etienne, le véritable chef d’orchestre, mais également le préposé aux fûts, il faut le rappeler !

« Refuser le Silence », c’est dans la nature des musicos… 

A l’instar d’« Enfant de Dieu », plage qui figurait sur le long playing « Dévisager Dieu », « Enfant du Ciel » soulève, une nouvelle fois, des questions relatives à la religion.

Reuno, le chanteur de Lofora, épaule Vincent sur « Rien ne nous arrêtera ». Conjuguant puissance et subtilité, les vocaux sont particulièrement réussis. Ce titre bénéficie d’un clip réalisé par Mathieu Ezan (voir ici).

« Si Loin » est de loin, le meilleur morceau de l’album

 « Tout Est Supplice » et « Un Damné » devraient enrichir la setlist des prestations ‘live’ du combo.

« Meurs ! » est une plage à la fois ténébreuse et mélancolique.

Sur le nerveux « Une Promesse », voix et cordes sont poussées dans leurs derniers retranchements.

« Se Souvenir » se distingue par ses cordes limpides et sa mélodie accrocheuse.

Envahissantes, les cordes de gratte qui alimentent « M.E.S.S. » finissent par devenir dérangeantes. Ce qui n’empêche pas la voix d’adopter un ton rageur après 2’30, avant que la compo (NDR : 6’ quand même !) ne prenne une autre direction. Une fin de parcours qui nous laisse cependant un peu sur notre faim…

dimanche, 05 novembre 2017 02:00

Sa voix est un instrument à part entière…

Votre serviteur se souvient du premier concert d’Asaf Avidan auquel il avait assisté. C’était à l’AB. En 2013. Il avait été surpris par la voix de cet artiste israélien. Haut perchée. Plus féminine que masculine. Evoquant tour à tour, Janis Joplin, Jeff Buckley ou encore Robert Plant. Elle ne collait d’ailleurs pas du tout au personnage.

Ce soir il se produit à la Madeleine, et pas comme initialement prévu au Cirque Royal. Qui est pleine comme un œuf. Même l’étage est occupé. Ce qui porte sa capacité à 1200 places. Et l’acoustique y est irréprochable. Le chanteur/compositeur est venu défendre son sixième elpee, « The Study On Falling », paru ce 3 novembre.  

Les musicos précèdent l’arrivée Asaf qui, armé d’une gratte électrique, est chaudement applaudi par la foule, lorsqu’il apparaît sur les planches, vêtu sobrement d’un jeans et d’une chemise de couleur verte. Il lui répond en adressant alors un timide signe de la tête. Le line up de son backing group réunit le bassiste Adam Scheflan (NDR : il arbore une barbe imposante), le claviériste Ido Zeleznik et le drummer Shahar Haziza, installé sur une petite estrade. Pas de violons ni de violoncelles. Simple, le décor se limite à une toile de couleur noire, tendue à l’arrière, et sept grosses lampes à led, suspendues un peu partout au-dessus des artistes.

Un filet de Hammond amorce « No Stone Unturned », une plage au cours de laquelle la slide se démarque du reste de l’instrumentation. La voix d’Avidan se révèle alors plutôt soul. Son écriture se nourrit des différentes épreuves qu’il a dû traverser dans la vie : ruptures familiales ou amoureuses, lymphome, service militaire… Ce qui explique pourquoi ses chansons véhiculent énormément d’émotion. Il opte pour une semi-acoustique avant d’attaquer le très americana « My Old Pain ». Des spots de couleur bleue se focalisent sur les musiciens. Issu du précédent opus, l’épuré « Gold Shadow », nous plonge au cœur d’une ambiance rétro et feutrée. Asaf prend soin de réarranger régulièrement ses compos, de manière à en proposer, lors de ses concerts, des versions différentes. Il avale une rasade de whiskey, afin d’éclaircir sa voix. « Green And Blue » nous entraîne ensuite dans le Bayou. « Sweet Babylon » est tapissé par l’orgue Hammond. D’abord lent, le morceau vire, en fin de parcours, au r&b allègre. « Man Without A Name » adopte un profil bien blues. Des roadies viennent installer un sampler et des percus électroniques, devant Asaf. Et il s’en sert impeccablement tout au long de l’oriental « Bang Bang ». Tout comme de la cigar box et du kondi. Il faut attendre le « Reckoning Song », pour qu’il se lâche enfin. Il commence à plaisanter avec le public et récite ses lyrics en slam, en s’accompagnant à la gratte semi-acoustique, avant de se lancer dans son tube planétaire. « Her Lies » lui permet d’afficher toutes ses capacités vocales. Faut dire que sa voix est un instrument à part entière, modulable à souhait et couvrant plusieurs octaves. Elle est empreinte de douceur sur « Twisted Olive Branch », alors que les ivoires s’élèvent dans l’éther. Avant de reprendre de la hauteur pour « A Gun And A Choice », un titre alimenté par des orchestrations emphatiques. « Love It Or Leave It » clôt le show. Qui a passé très vite. Trop vite, sans doute.

Pour le rappel, Asaf Avidan s’assied d’abord sur un siège haut. On lui file un autre verre de whiskey. Il cause avec les spectateurs et répond même à leurs questions. Le public féminin est aux anges face à cet artiste aussi humble que craquant. Un roadie lui tend une six cordes semi-acoustique. Asaf en souhaite une autre, puis se ravise, et la garde. Et va aussi nous réserver, seul à la guitare, « My Latest Sin »…

(Organisation : Greenhouse Talent + Gérard Drouot Productions)

vendredi, 03 novembre 2017 02:00

Une soirée remplie de petites étoiles

Jason Isbell pratique, ce qu’on appelle aujourd’hui de l’americana. En fait, il s’agit d’une forme contemporaine de country ou de bluegrass. Celui de cet artiste est particulièrement sudiste ! Ce qui s’explique, quand on sait qu’il est né, il y a 38 ans à Green Hill, dans l’Alabama. Il est venu présenter de larges extraits de son nouvel opus, « The Nashville Sound », qu’il a enregistré en compagnie de son groupe, The 400 Unit. Avant de se lancer sous son propre nom, il a milité, pendant 10 ans, au sein de Drive By Truckers. L’Ancienne Belgique est en configuration Box. Le concert est soldout. Donc, ce soir, il accueille 600 âmes. Dont de nombreux néerlandophones.

Le supporting act est assuré par la très jolie Catherine Tift Merritt. Cette Texane (NDR : elle est née le 8 janvier 1975, à Houston) est venue défendre son dernier et huitième elpee, « Stitch of the World ». Sa chevelure blonde lui tombe sur les épaules et dans le dos. Elle est vêtue d’une longue robe noire et chaussée de bottes brunes à hauts talons. Et se sert de grattes de marque Gibson. Electrique, sèche ou semi-acoustique. Elle est épaulée par son fidèle guitariste, Eric Heywood. S’ouvrant par « Eastern light », le début de set est intimiste et acoustique. La conjugaison des cordes nous entraîne sur les pistes des grandes plaines. Il ne manque plus que le feu de camp. Lumineuse, la voix de Tift me fait penser, tout à tour à Carole King, Emmylou Harris, Lucinda Williams ou Mindy Smith. Des lumières blues, mais tamisées, se focalisent sur les artistes. A partir de « Stray Paper », le concert s’autorise des moments plus électriques, voire même métalliques. Entre les morceaux, Tift se montre très interactive avec le public, en s’exprimant dans un français presque parfait. L’auditoire l’applaudit d’ailleurs très chaleureusement. Tift passe aux ivoires pour le bouleversant « Good Hearted Man », alors qu’Eric se consacre à la double pedal steel. Un instrument auquel il va se focaliser, en fin de parcours, alors que Tift revient à la gratte électrique. Tout au long de ce show, le public est resté très attentif ; à tel point, qu’hormis entre les chansons, on aurait pu entendre une mouche voler…  

Le  line up de The 400 Unit Band réunit un préposé à la slide (NDR : torturées ses interventions sont manifestement hantées par Jimi Hendrix !), un bassiste, coiffé d’un Stetson, un drummer et un multi-instrumentiste (claviers, accordéon diatonique) invité à chanter en duo sur trois morceaux. Pas de trace de l’épouse de l’épouse de Jason, la violoniste. Il a un fabuleux toucher sur ses cordes et vraiment tout appris en écoutant Joe Bonamassa, Steve Vaï et Eric Clapton.

Armé de sa Fender (NDR : au cours du set, il va également se servir d’une Gibson), Jason est chaudement applaudi quand il débarque sur le podium. Bâti comme un footballeur américain, sa stature en impose. Il salue le public, avant que le combo n’attaque « Anxiety ». La musique évoque instantanément ZZ Top. Rocailleuse, la voix véhicule également des accents issus du sud profond… et ne manque ni de charme, ni de tendresse. Mais lorsqu’elle s’envole dans les aigus, elle me fait penser à celle de Steve Winwood. A moins que ce ne soit de Garland Jeffreys voire de James Taylor. Encore que sur le pêchu « Hope the High Road », elle est manifestement comparable à celle de Bonamassa. La setlist n’en oublie pas pour autant, le hit « 24 Frames ». Lorsque Jason évoque longuement son Alabama natal, le batteur s’impatiente. Ce qui amuse l’auditoire. « Elephant » et « Cover Me Up » sont des ballades épurées et poignantes. L’interactivité est même touchante entre Jason et le public. Jason Isbell l’autorise même à prendre des photos en se servant du flash ! Et prend alors différentes poses. Pour la plupart autobiographiques, ses compositions sont tour à tour hantées par des mythes de la musique américaine : Bruce Springsteen, le regretté Tom Petty et bien sûr, son idole, Bob Dylan… C’est le musclé « Never Gonna Change » qui clôt ce set.

Lors du rappel, toute la troupe rend hommage à feu Tom Petty, en adaptant son « American Girl ». Une soirée remplie de petites étoiles… comme celles projetées sur le rideau masquant les gradins de l’AB…

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

jeudi, 02 novembre 2017 02:00

Du papillon à la chenille…

Bien que le nouvel opus de La Chiva Gantiva, « Despegue », soit sorti ce 15 septembre, la release party est programmée ce 2 novembre. A la Rotonde du Botanique. Le concert est soldout. A l’instar de sa traduction en français, cet elpee décolle…

Le supporting act est assuré par Juicy, un duo réunissant deux filles, Sasha Vovk (NDR : de son véritable nom Oton) et Julie Rens, casquette retournée vissée sur la tête, qui milite également chez Oyster Node et ExtraSystole. Issues du conservatoire de Bruxelles, elles cherchent à remettre au goût du jour le r’n’b et le hip-hop des années 2000, dans un style minimaliste et électrique. Elles ont enfilé des tee-shirts de couleur bleue, un peu trop longs pour elles, sur lesquels sont imprimés, dans le dos, ‘Juicy 18’, en lettres blanches. Le répertoire est constitué de reprises des années 90 et 2000. Les deux filles se consacrent aux synthés, aux samplings et au chant. Julie se réserve la gratte semi-acoustique. Avant chaque chanson, elles se font face et entament une danse en ondulant. Une situation qui provoque l’hilarité au sein du public. Elles signalent être venues pour mettre le feu et décoincer la foule. Les morceaux sont interprétés tantôt dans la langue de Voltaire ou de Molière. A l’instar de la cover du « Candy shop » de 50 Cent et du « Boulette (génération nan nan) » de Diam’s, un morceau paradoxalement non prévu dans la setlist. Contrat rempli. Un Ep est en préparation et devrait proposer des compos originales.   

Setlist : « Try Again », « Crush On You », « What's Love », « Partition », « Candy Shop », « Run It », « Work It », « One Love », « Caught Out There ».

Cocktail passionné et passionnant d’émotion, de sueur et de rythme, les prestations ‘live’ de La Chiva Gantiva sont devenues notoires. Manifestement, les musicos ne montent plus sur l’estrade, masqués. Chevelure colorée imposante, Rafael Espina est toujours la tête pensante du band. Vêtu de noir –pantalon et veste de pirate– il se consacre au chant, et circonstanciellement, à la gratte, à la gaïta et aux percus. Des percus qui jouent un rôle primordial dans la musique de La Chiva Gantiva et auxquelles a également recours, Natalia Gantiva. Elle porte une jupe de couleur blanche ultracourte et un tee-shirt à l’effigie du drapeau colombien. Felipe Deckers, le gratteur, a enfilé un peignoir aux motifs fleuris et un short. Un short, mais hawaïen, qu’a également choisi Tuan, le préposé au saxophone, à la flûte à bec ou traversière et à la clarinette. Quant à la section rythmique, elle est composée du bassiste Jose Buc Chavez et du drummer, Martin Mereau, installé au centre, mais en retrait.

Propice à la danse, « El Ritmo Lo Llevo Yo » (NDR : dont le clip délirant met en scène cosmonautes, singes savants et hôtesses de l'air ; voir ici) ouvre le set. Rafael frappe énergiquement sa conga, bien calée entre les jambes. Il semble heureux d’être là et signale que la soirée sera explosive. Il invite également la foule à remuer. Ce qui déclenche instantanément une forme d’hystérie, dans l’auditoire. Rafael se prend pour un kangourou. Ses acolytes finissent par l’imiter. L’ambiance monte alors encore d’un cran. Et tel un papillon, le concert décolle… Trempant dans le funk/jazz, « El Vivo » est dynamisé par des percus caribéennes. Et « Cuero » baigne au sein d’un même climat, même si c’est le bassiste qui tire ici son épingle du jeu. Rafael confesse que tout petit, il dormait la lumière allumée, parce qu’il craignait les fantômes. Une phobie qui le taraude encore aujourd’hui. Et « Fantasmas » reflète ces appréhensions. Chanson d’amour paisible, « Me Lo Llevo » marque une pause.

« Montanas De Selva Verde » relance la machine. La montée en puissance des cordes et la section rythmique y contribuent largement. Les musicos entament la chenille sur les planches, dans le sens des aiguilles d’une montre, avant d’opter pour la direction inverse. La foule leur emboîte le pas. Un moment de folie ! Une seule chanson interprétée en français, « Fais Comme Si ». Rafael en profite pour prendre un bain de foule. Faut dire que tout au long de ce show, il était littéralement déchaîné. Bref, ce soir on a kiffé grave. Merci aux artistes !

(Organisation : Botanique)

samedi, 28 octobre 2017 03:00

Quand les saxophonistes mènent la danse…

Double affiche pour ce samedi 28 octobre. La salle De Casino accueille The Beat et The Selecter, dans le cadre d’une tournée baptisée Co-headline tour 2017. Et ce soir, c’est soldout.

A l’instar de The Specials, Madness, Bad Manners et The Selecter, The Beat est un des groupes les plus populaires et représentatifs du mouvement ska, qui a sévi au début des années 1980, au Royaume-Uni, avant de se propager sur toute la planète. Originaire de Birmingham, la formation s’est séparée en 1983, et les musicos ont tenté leur chance en solitaire ou au sein de nouveaux combos, comme General Public, Special Beat ou encore Fine Young Cannibals. Seul ce dernier va vraiment récolter un succès commercial. Mais The Beat se reforme en 2003. Baptisé English Beat aux States, pour ne pas le confondre avec le groupe américain du même patronyme, The Beat compte 4 elpees studio à son actif, dont « Hard To Beat » est paru en juillet dernier. Mais ce sont surtout les hits incontournables « Mirror In The Bathroom » et « Tears Of A Clown » qui ont forgé la notoriété du band.

Une demi-heure de retard pour le premier concert. Il est donc 21 heures lorsque The Beat débarque sur le podium. Un septuor réunissant Everett Morton aux drums (NDR : installé du côté droit sur une estrade), David Steele à la basse, Saxa au saxophone (NDR : ben vu le nom !) ainsi que Dave Wakeling et Andy Cox aux grattes. Sans oublier les chanteurs, soit Ranking Roger, seul rescapés des débuts, et son fils, Ranking Junior. Ces deux derniers vont arpenter les planches au pas de gymnastique. Roger est fier de ses dreadlocks qui lui tombent dans le dos. Il signale que depuis 10 ans, il n’y a jamais eu de setlist. Pour chaque morceau, c’est lui qui souffle le titre à interpréter, aux autres musicos  (NDR : Bruce Springsteen, lui, demande au public de la créer).

« Hands Off... She's Mine » ouvre le bal. Roger demande à la foule –multi générationnelle, il faut le préciser– de lever les bras. Elle s’exécute, remue le popotin et se met à danser. Place ensuite au ska lent « Stand Down Margaret », une diatribe à l’égard de la première ministre britannique, de l’époque. Non seulement le public applaudit chaleureusement, mais très réceptif, il reprend en chœur les paroles, tant les couplets que les refrains. La section rythmique est en béton. Tout au long de la cover du « The Bed Is Too Big » de The Police, la fratrie se toise et sautille sur le podium. Deux téméraires y grimpent. Ils sont aussitôt remballés par le personnel de sécurité. Seconde reprise, le « Rock the Casbah » de The Clash. Et elle va littéralement mettre le feu aux poudres. L’intensité a alors atteint son comble. « Mirror In The Bathroom » reflète une époque lointaine, celle de la jeunesse du band, mais également de nombreux spectateurs, dont votre serviteur. Le répertoire va proposer trois titres signés par Andy Williams, dont « Can't Get Used to Losing You », en finale. Pendant 70 minutes –quand même– de concert, au cours duquel le ska sera contaminé tour à tour par du punk, du reggae, du dub ou du rub-a-dub, la foule et les artistes vont véritablement entrer en communion. La preuve que ce concert était vraiment épatant !

The Selecter est né en 1979. Tous les musicos sont issus de la scène reggae et soul de Coventry. A l’instar de The Specials, Madness et The Beat, il a participé à la renaissance du ska, à travers le mouvement ‘2 Tone’. Le nom du groupe se réfère à celui que l’on attribue au DJ en Jamaïque : ‘a music selecter’. Et avant d’opter pour ce patronyme, le collectif avait publié un énorme tube « Gangster », un single dont la flip side s’intitulait « The Selecter ». Il grave dans la foulée le fameux « On My radio ». Et en février 1980, son premier opus, « Too Much Pressure », devient disque d’or. Sa chanson fétiche, « 3 Minute Hero », se transforme en véritable hymne du 2-Tone. Et lorsqu’il quitte ce mouvement, 5 mois plus tard, c’est la débandade et l’inévitable split. Il faudra cependant attendre 1991 avant que le combo ne décide de reprendre le collier. Du line up originel, il ne demeure plus que les chanteurs. En l’occurrence l'emblématique Pauline Black et Arthur ‘Gaps’ Hendrickson. La formation implique aujourd’hui le drummer Winston Marche, le guitariste Will Crewdson, le bassiste Luke Palmer, le claviériste Lee Horsley ainsi que les préposés aux cuivres, Neil Pyzer-Skeete au sax ténor ainsi que Orlando La Rose au sax baryton et à la flûte.

Chapeau noir vissé sur le crâne, vêtue d’un pantalon et d’une veste de couleur noire, Pauline Black est toujours aussi sexy et explosive. Et puissante, sa voix est intacte. Arthur 'Gaps' Hendrickson est coiffé d’une toque de cuir brune. Le groupe va nous réserver de larges extraits du nouvel LP, « Daylight » qui vient juste de sortir.  Dès les premiers accords, les saxophonistes mènent la danse. Et lorsque le combo attaque « Three Minute Hero », la fosse remue déjà dans tous les sens. Véhiculant un message politique, « Frontline », un reggae plutôt lent dominé par les cuivres, est issu du  nouveau long playing. Le public est réceptif aux demandes de participation émises par les vocalistes, même si parfois elles tirent un peu en longueur. Un papy ose un exercice de crowdsurfing et atterrit aux pieds des artistes. Les interventions au Hammond sont à la fois chaleureuses et stimulantes. Rythmique, la guitare se révèle tour à tour discrète ou percutante. Les cuivres dynamitent carrément certains morceaux ; à l’instar de « Train To Skaville » et du hit « To Much Pressure ». Il faudra néanmoins attendre près de 45 minutes pour vibrer au son d’« On My Radio ». Et il va secouer les tripes. « Madness » clôt ce set. Pas de rappel. Et pourtant tout au long des 75 minutes de spectacle, The Selecter a mis une sacrée ambiance en dispensant son cocktail musical de ska, country et reggae. Un retour dans le passé qui a ravi le public présent ce soir…

(Organisation : De Casino)

 

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