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Kim Deal - De Roma
Didier Deroissart

Didier Deroissart

samedi, 28 octobre 2017 03:00

Epatant et sans la moindre setlist…

Double affiche pour ce samedi 28 octobre. La salle De Casino accueille The Beat et The Selecter, dans le cadre d’une tournée baptisée Co-headline tour 2017. Et ce soir, c’est soldout.

A l’instar de The Specials, Madness, Bad Manners et The Selecter, The Beat est un des groupes les plus populaires et représentatifs du mouvement ska, qui a sévi au début des années 1980, au Royaume-Uni, avant de se propager sur toute la planète. Originaire de Birmingham, la formation s’est séparée en 1983, et les musicos ont tenté leur chance en solitaire ou au sein de nouveaux combos, comme General Public, Special Beat ou encore Fine Young Cannibals. Seul ce dernier va vraiment récolter un succès commercial. Mais The Beat se reforme en 2003. Baptisé English Beat aux States, pour ne pas le confondre avec le groupe américain du même patronyme, The Beat compte 4 elpees studio à son actif, dont « Hard To Beat » est paru en juillet dernier. Mais ce sont surtout les hits incontournables « Mirror In The Bathroom » et « Tears Of A Clown » qui ont forgé la notoriété du band.

Une demi-heure de retard pour le premier concert. Il est donc 21 heures lorsque The Beat débarque sur le podium. Un septuor réunissant Everett Morton aux drums (NDR : installé du côté droit sur une estrade), David Steele à la basse, Saxa au saxophone (NDR : ben vu le nom !) ainsi que Dave Wakeling et Andy Cox aux grattes. Sans oublier les chanteurs, soit Ranking Roger, seul rescapés des débuts, et son fils, Ranking Junior. Ces deux derniers vont arpenter les planches au pas de gymnastique. Roger est fier de ses dreadlocks qui lui tombent dans le dos. Il signale que depuis 10 ans, il n’y a jamais eu de setlist. Pour chaque morceau, c’est lui qui souffle le titre à interpréter, aux autres musicos  (NDR : Bruce Springsteen, lui, demande au public de la créer).

« Hands Off... She's Mine » ouvre le bal. Roger demande à la foule –multi générationnelle, il faut le préciser– de lever les bras. Elle s’exécute, remue le popotin et se met à danser. Place ensuite au ska lent « Stand Down Margaret », une diatribe à l’égard de la première ministre britannique, de l’époque. Non seulement le public applaudit chaleureusement, mais très réceptif, il reprend en chœur les paroles, tant les couplets que les refrains. La section rythmique est en béton. Tout au long de la cover du « The Bed Is Too Big » de The Police, la fratrie se toise et sautille sur le podium. Deux téméraires y grimpent. Ils sont aussitôt remballés par le personnel de sécurité. Seconde reprise, le « Rock the Casbah » de The Clash. Et elle va littéralement mettre le feu aux poudres. L’intensité a alors atteint son comble. « Mirror In The Bathroom » reflète une époque lointaine, celle de la jeunesse du band, mais également de nombreux spectateurs, dont votre serviteur. Le répertoire va proposer trois titres signés par Andy Williams, dont « Can't Get Used to Losing You », en finale. Pendant 70 minutes –quand même– de concert, au cours duquel le ska sera contaminé tour à tour par du punk, du reggae, du dub ou du rub-a-dub, la foule et les artistes vont véritablement entrer en communion. La preuve que ce concert était vraiment épatant !

The Selecter est né en 1979. Tous les musicos sont issus de la scène reggae et soul de Coventry. A l’instar de The Specials, Madness et The Beat, il a participé à la renaissance du ska, à travers le mouvement ‘2 Tone’. Le nom du groupe se réfère à celui que l’on attribue au DJ en Jamaïque : ‘a music selecter’. Et avant d’opter pour ce patronyme, le collectif avait publié un énorme tube « Gangster », un single dont la flip side s’intitulait « The Selecter ». Il grave dans la foulée le fameux « On My radio ». Et en février 1980, son premier opus, « Too Much Pressure », devient disque d’or. Sa chanson fétiche, « 3 Minute Hero », se transforme en véritable hymne du 2-Tone. Et lorsqu’il quitte ce mouvement, 5 mois plus tard, c’est la débandade et l’inévitable split. Il faudra cependant attendre 1991 avant que le combo ne décide de reprendre le collier. Du line up originel, il ne demeure plus que les chanteurs. En l’occurrence l'emblématique Pauline Black et Arthur ‘Gaps’ Hendrickson. La formation implique aujourd’hui le drummer Winston Marche, le guitariste Will Crewdson, le bassiste Luke Palmer, le claviériste Lee Horsley ainsi que les préposés aux cuivres, Neil Pyzer-Skeete au sax ténor ainsi que Orlando La Rose au sax baryton et à la flûte.

Chapeau noir vissé sur le crâne, vêtue d’un pantalon et d’une veste de couleur noire, Pauline Black est toujours aussi sexy et explosive. Et puissante, sa voix est intacte. Arthur 'Gaps' Hendrickson est coiffé d’une toque de cuir brune. Le groupe va nous réserver de larges extraits du nouvel LP, « Daylight » qui vient juste de sortir.  Dès les premiers accords, les saxophonistes mènent la danse. Et lorsque le combo attaque « Three Minute Hero », la fosse remue déjà dans tous les sens. Véhiculant un message politique, « Frontline », un reggae plutôt lent dominé par les cuivres, est issu du  nouveau long playing. Le public est réceptif aux demandes de participation émises par les vocalistes, même si parfois elles tirent un peu en longueur. Un papy ose un exercice de crowdsurfing et atterrit aux pieds des artistes. Les interventions au Hammond sont à la fois chaleureuses et stimulantes. Rythmique, la guitare se révèle tour à tour discrète ou percutante. Les cuivres dynamitent carrément certains morceaux ; à l’instar de « Train To Skaville » et du hit « To Much Pressure ». Il faudra néanmoins attendre près de 45 minutes pour vibrer au son d’« On My Radio ». Et il va secouer les tripes. « Madness » clôt ce set. Pas de rappel. Et pourtant tout au long des 75 minutes de spectacle, The Selecter a mis une sacrée ambiance en dispensant son cocktail musical de ska, country et reggae. Un retour dans le passé qui a ravi le public présent ce soir…

(Organisation : De Casino)

vendredi, 27 octobre 2017 03:00

Un vrai coup de chœur !

C’est la première fois que Puggy se produit au Festival des Libertés. Un festival engagé et artistique, festif et subversif également. Le logo reflète d’ailleurs parfaitement cette lutte sociopolitique. Il mobilise du 19 au 28 octobre 2017, toutes les formes d’expression pour se faire le témoin de la situation des droits et des libertés et inciter à la résistance ainsi que promouvoir la solidarité. Un immense écran est présent en bord de scène. Que va-t-il se passer ? Assisterions-nous à la projection du film ‘Bigfoot Junior’, dont Puggy a signé la bande originale. Que nenni ! Les vidéos sont destinées à expliquer et conscientiser le peuple à la détresse des migrants qui quittent leur pays suite à la guerre. Ils ne sont toujours pas bien accueillis chez nous et sont parfois considérés comme des pestiférés quand ils ne sont pas confondus avec les djihadistes. Ce festival est donc également destiné à combattre les stéréotypes et à changer les mentalités.

Une page se tourne pour Puggy. Ce soir, c’est le dernier concert de la tournée « Colours », entamée en mai 2016, un périple qui lui a permis de visiter de nombreux pays ainsi que de fouler les planches de festivals majeurs. Comme cet été au BSF. Pour la circonstance, il avait tenté une belle et audacieuse expérience, en invitant un chœur gospel. En l’occurrence The Gospel Wings, une des chorales drivée par Didier Likeng, un auteur/compositeur/arrangeur/professeur et directeur artistique d’origine camerounaise. Ce n’était d’ailleurs pas leur première rencontre. La troupe implique 8 chanteurs, de parité hommes/femmes. Pas évident pour l’ingé son de gérer une telle entreprise. Mais Benoît connaît bien son job et il va assurer…

Ziggy se plante à droite derrière ses fûts et ses claviers. Matthew opte bien évidemment pour le centre. Il a le choix entre une fameuse panoplie de grattes semi-acoustiques et une Gibson rutilante, de couleur brune. Romain s’installe à gauche, toujours fidèle à sa vieille basse, modèle 1965. A l’arrière, se poste le claviériste/pianiste, Matthieu Vandenabeele, qui remplace John Janssens depuis un an. Les 8 choristes sont disposés en éventail, derrière le band. Ils sont tous vêtus de noir. Hormis « Dubois Died Today » et « Burned », la set list est identique à celle proposée dans le cadre du BSF. En début de parcours, les chœurs restent plutôt discrets ; mais au fil du show, la combinaison des voix devient de plus en plus complexe et lorsqu’elle entre en symbiose avec le groupe, le résultat est de toute beauté. Quand aux compos les plus soul ou funk, elles nous délectent de saveurs sucrées et africaines, à l’instar de l’inévitable « Soul », mais également de « Where You Belong ».

« Fight Like You’Re Fighting » adopte un profil électro. Pendant « Feel So Low », les percus prennent leur envol, alors que Matt torture sa gratte jusqu’au point de rupture, avant de prendre du recul pour laisser le micro à Romain. « Last Day On Earth » est toujours le titre préféré de votre serviteur. Et il sait pourquoi ! Place ensuite à « Where You Belong », un extrait de la bande sonore de ‘Bigfoot’. Et les envolées des violons sont avantageusement remplacées par la chorale. Superbe !

Les musicos de Puggy quittent alors le podium pour la laisser la place à l’octuor. Didier Likeng empoigne une gratte électro-acoustique (NDR : une ‘Martin And Co’, dont le prix varie entre 2 000 à 7 000 euros) et guide alors la troupe tout au long de ce morceau. La chorale s’exprime alors pleinement et libère tout son charisme. Retour de Puggy pour « How I Need You » et « Change The Colours ». Embrassades entre membres du collectif et de Puggy.

« Simple Feelings », c’est le second extrait de « Bigfoot Junior ». Maître du jeu, Ziggy s’époumone au chant tout en martelant ses les fûts. Matt et Romain se contentent de participer aux backing vocaux. Mais soutenu par les chœurs, cette compo génère de la magie pure. On en attrape des frissons partout.

Lorsque la voix de Matt émerge des chœurs, on ne peut s’empêcher de penser au « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band » des Fab Four. « Territory » clôt le set qui vire au délire electro.

Comme précisé plus haut, le rappel propose deux titres du premier elpee, puis « Burned », avant de s’achever définitivement par « When You Know » moment choisi par Matt pour pousser ses cordes vocales à la limiter de leur potentiel. Il invite également la fosse à participer à la fête et à reprendre les paroles… en chœur. Puggy a décidé de prendre une pause –bien méritée– avant de s’attaquer à l’écriture des compos d’un nouvel album… 

(Organisation : le Festival des Libertés en partenariat avec CNCD et 11.11.11)

lundi, 30 octobre 2017 12:38

« La Loi De Murphy » selon Angèle…

« La Loi de Murphy », c’est le premier single publié par Angèle. Elle le cosigne en compagnie de Veence Hanao et Matthew Irons, le leader de Puggy. Doublé d’un clip, réalisé par la jeune belge, installée à Paris, Charlotte Abramow, il est sorti ce 23 octobre. Angèle aurait pu naître d’un croisement entre Rihanna, Lily Allen et la Schtroumpfette.

« La Loi de Murphy » est une déclinaison du thème de la tartine qui tombe toujours du mauvais côté. Angèle évoque une succession de vexations ordinaires : de la pluie qui lui ruine le brushing, à ce mec qui lui demande son chemin, ‘Gentiment j'le dépanne, en fait c'était qu'un plan drague, ce con m'a fait rater mon tram’. Loin des plans glamours et des ‘amours toujours’, les préoccupations d'Angèle sont à son image : générationnelles, avec un twist arty délicieusement espiègle. Un humour dont l’autodérision vous chatouille le cerveau comme une canette de Fanta bien secouée. Angèle réinvente le concept de la chanteuse pop. Celle-ci ne craint ni le ridicule, ni le malaise, et, tout en assumant ses références populaires, propose un univers singulier, urbain et résolument décomplexé. Rappelons qu’Angèle est la fille de Marka et de Laurence Bibot, et son frangin, c’est Roméo Elvis. Ils ont tous foulé les planches de l’Olympia. Dingue, non ?

Les morceaux paraîtront au compte-gouttes. La sortie de l’elpee est prévue pour 2018. En tournée, Angèle assure actuellement le supporting act de Damso et d’Ibeyi.

Le concert du 22 novembre à la Rotonde a été rapidement sécrété soldout. Une nouvelle date a été programmée pour le 30 avril 2018, à l’Orangerie, dans le cadre des Nuits du Botanique.

Pour voir et écouter le clip, c’est ici 

https://www.facebook.com/angeleouenpoudre/

Incluant 3 cd, « The Early Years » paraîtra ce 17 novembre 2017. Il réunit donc les trois premiers elpees de la formation. Il sera également disponible en streaming. C'est avec beaucoup de tendresse et d'émotion que les membres du groupe ont décidé de retourner leur très riche passé, pour le plus grand bonheur de leurs fans. Grâce à ses trois premiers elpees, enchaînés rapidement, des concerts à bureaux fermés (NDR : il a ainsi rempli deux fois Forest National, quatre fois le Cirque Royal et cinq fois l’Ancienne Belgique) et des chiffres de vente de disques impressionnants pour l’époque, Machiavel a marqué la scène Rock belge des 70’s. Parmi ses 20 albums, il en a décroché 4 en or. Créé en 1975 par Marc Ysaye et Roland De Greef, il a récolté son succès, en proposant un (eu)rock mélodique, et en se servant du contraste maîtrisé entre douceur et puissance…

Machiavel se produira à l'Ancienne Belgique le 3 mars 2018.

http://machiavel.be/

https://www.facebook.com/machiavelofficial/?ref=br_rs

 

lundi, 30 octobre 2017 12:36

Dans l’esprit de Romano Nervoso…

BJ Scott et Giacomo Panarisi chantent en duo sur le nouveau single de Romano Nervoso, « In My Mind ». Tête pensante du band louviérois, Giacomo camperait un hybride entre Marc Bolan et Mick Jagger. Le rock spaghetti de Romano Nervoso ne jure que par le punk et le rock'n'roll et constitue de la pure dynamite.

« In My Mind » est le premier extrait de « I Don't Trust Anybody Who Doesn't Like Rock'n'Roll », album qui paraîtra ce 24 février 2018 sur le label Mottow Soundz. Et c’est Pelle Gunnerfeldt (The Hives, The Knife, Peter Björn & John, Paul Young, Mando Diao...) qui s’est chargé de la mise en forme.

https://www.facebook.com/romanonervoso?sk=wall

https://www.mottowsoundz.com/romano-nervoso-artist-page/

https://www.youtube.com/user/RomanoNervoso

 

samedi, 21 octobre 2017 03:00

Rien que des vaguelettes…

C’est la troisième fois que le Salon de Silly accueille Noa Moon, aka Manon De Carvalho Coomans. Elle est venue défendre son deuxième elpee, « Azurite », paru en avril dernier. Cette date est la dernière de sa tournée programmée pour 2017.

Le supporting act est assuré par Ebbène, un duo masculin liégeois réunissant le multi-instrumentiste Jérôme Magnée (NDR : de grande taille, il est parfaitement reconnaissable), également impliqué chez Dan San et Yew, mais encore drummer au sein du backing group de Gaëtan Streel, et le tout aussi connu Ben Baillieux-Beynon, le fondateur de feu The Tellers. Les deux musicos se consacrent aux claviers, à la guitare et au chant. Interprétées dans la langue de Voltaire, les compos séduisent manifestement le public féminin. Faut dire que les deux artistes ne manquent pas de charme. Au cours des 30’ de set, le tandem va notamment interpréter « Tu devrais », suivi de « Tout Oublier ». Sans doute les soucis de la semaine écoulée... Les grattes semi-acoustiques illuminent « Barcelone », un morceau imprimé sur un beat subrepticement électro, mais dont la voix évoque Jean-Louis Aubert, surtout lorsqu’elle devient plus atmosphérique. Atmosphérique comme les chœurs qui enrobent « Un », une compo plus paisible. Quiétude qui baigne également « Ne Penser A Rien », un titre à nouveau subtilement teinté de beats électro. Et lorsque les voix se superposent en couches, on pense alors inévitablement à Dan San. Bien équilibré, le concert va cependant proposer autant de compositions empreintes de sérénité que nerveuses. Un Ep est en préparation…

Sur les planches, Noa Moon est épaulée par la bassiste Aurélie Muller, le drummer Fabio Zamagni ainsi que la préposée aux claviers et aux synthés Laetitia Collet. Elle chante en s’accompagnant à la guitare. Elle remercie d’abord le public de l’avoir suivie sur son second opus. Et confesse s’être remise beaucoup remise en question.

La première partie du set va s’avérer plutôt tranquille. A l’instar du titre qui ouvre le show, « Kaleidoscope », un morceau qui invite des beats électro, en milieu de parcours. Une des filles se consacre parfois à la basse, et l’autre aux percus. Les voix se superposent en couches, tout au long du tempétueux « Ocean ». Le sable est chaud, mais l’eau est toujours froide. Balisé par les vocaux et dynamisé par cordes de plus en plus graves et agressives, « Let It Shine » incite les spectateurs à remuer le popotin. Après ce premier rayon de soleil, on s’attarde en Baie de Somme pour contempler « The Sea ». La plage n’est pas loin. On entend le bruit des vagues.

Le « Paradise » aurait-il élu domicile à Kingston ? La version proposée est davantage langoureuse. Blues, « Nightwalk » nous entraîne au cœur du Bayou. Plus nerveux, le plus notoire « Run » emballe enfin la fosse. Electro/pop, « A Live » concède de nettes références africaines.

D’une duré d’à peine 50’, ce concert s’achève par le très serein « Just A Song », un morceau traversé par une intervention à la clarinette. Sur sa faim, le public réclame un rappel. Qui lui sera accordé, le combo lui réservant un « My City » ‘unplugged’. Moment choisi par Manon, sèche à la main, et sa troupe pour descendre dans la fosse. Une fin de parcours à la fois cosy et intimiste pour un concert au cours duquel l’auditoire aurait aimé qu’il fasse davantage de vagues, et pas seulement des vaguelettes…

(Organisation : Silly Concerts ASBL + Le Salon)

mardi, 24 octobre 2017 03:00

Une transe purificatrice ?

Amadou et Mariam sont de retour à l’Ancienne Belgique. Alors, un tel concert, votre serviteur n’a certainement pas envie de le manquer. Le spectacle est sold out. Le début des hostilités est fixé à 20h30, et il n’y a pas de supporting act. Normal, puisque la prestation va durer deux bonnes heures. Et être particulièrement propice à la danse.

Le couple Amadou et Mariam, de leurs véritables noms Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia, sont des musiciens et chanteurs de nationalité malienne. Ils sont aveugles tous les deux. Amadou a perdu la vue à l'âge de seize ans, tandis que sa compagne l’est devenue à celui de cinq ans. Ils sont en tournée pour défendre leur dernier opus, « La confusion », paru 5 longues années après « Folila ». Peu d’artistes ou de formations pratiquant la ‘world music’ sont parvenus à autant transcender les genres et à bosser en compagnie de figures aussi marquantes de la scène internationale que Damon Albarn, Manu Chao, Nas et Damian Marley, Santigold, TV On the Radio ou encore Bertrand Cantat.

Les musicos débarquent sur les planches au compte-gouttes. Le drummer et le percussionniste se plantent sur une même estrade surélevée, du côté gauche. Ils saluent le public en frappant dans les mains. Le claviériste, s’installe sur un autre petit podium, à droite. Et après le bassiste, Amadou et Mariam font enfin leur apparition, en compagnie d’une choriste/danseuse. Et danser, elle ne va jamais s’en priver tout au du show, se lançant le plus souvent dans une forme de transe. En outre, son timbre de voix est à la fois puissant et grave.

Extrait du nouvel elpee, « Ta Promesse » ouvre le bal. La frappe du drummer est résolument rock. La ligne de basse soutient parfaitement l’imparable rythmique. On apporte une gratte à Amadou qui demande à la foule, s’il va bien. Pendant ce temps, Mariam chauffe déjà la fosse. Des spots rouges se focalisent sur les visages des artistes, qui sont –et ce n’est jamais une surprise– de bonne humeur. Il y a quelque chose de fort à voir deux personnes, atteintes de cécité être aussi heureux et complices sur les planches.

« C’est chaud » véhicule un message politique engagé. Les mots sont pourtant simples, puisqu’il s’agit d’une énumération des troubles subis par le monde contemporain, comme l’insécurité, la xénophobie, la haine et la crise économique, qui forcent les hommes à quitter le pays, laissant derrière eux, femmes et enfants. Non seulement, Amadou impose sa voix, mais il affiche un fameux toucher sur les cordes, parfois digne d’un Joe Bonamassa. « Filaou Bessame » campe un blues du désert ; plusieurs morceaux vont d’ailleurs nous y entraîner…

Pas de Mathieu Chedid pour « Masiteladi ». Les textes mêlent français et bambara. Et le résultat est fabuleux. Une chanson propice à la transe purificatrice et à l'éloignement des mauvaises ondes.

Issu du dernier elpee, le single « Bofou Safou » parle de jeunes garçons fougueux préférant aller danser plutôt que de travailler, une composition pimentée de sonorités électroniques, fait plutôt rare chez le duo malien.

« Africa » reflète la joie de vivre de ce couple magique et si chaleureux. Le titre maître de l’opus « La Confusion » pose un constat flagrant : ‘Les hommes et les femmes ont démissionné / Les enfants sont abandonnés dans les rues / Les mariés sont en train de divorcer, alors que jadis ils se mariaient tranquillement le dimanche’. Il soulève cette confusion ambiante qui ronge le Mali. Et « La Réalité », qui termine le show, communique un message de la même trempe.

Lors du rappel, le hit intemporel « Dimanche A Bamako » va faire chavirer le public. Même qu’à l’étage, plus personne n’est assis. Et le message de « La Paix » clôt ce magnifique set. Aujourd’hui, c’est également l’anniversaire d’Amadou, auquel la foule va lui réserver un vibrant ‘happy birthday’…

(Organisation : AB + UBU)

Il y a déjà trois ans que votre serviteur n’avait plus assisté à un concert de la fratrie Stone. La dernière fois, c’était déjà à Lille, mais à l’Aéronef. Pour un spectacle à la fois électrique et lumineux. Ce mardi 17 octobre, Julia et Angus se produisent encore au sein de la métropole, mais au Zénith ! Une salle qui peut accueillir 7 000 personnes. Or, ce soir, elle ne recense qu’une bonne moitié de spectateurs. Pourtant, fort de son succès en progression constante, le duo est de plus en plus souvent programmé au sein de grands espaces. La semaine dernière, Forest National a fait salle comble. Allez comprendre…

Le supporting act va nous réserver une belle surprise. En l’occurrence le Londonien Isaac Gracie. Arborant une longue chevelure blonde, il affiche une belle gueule d’ange. De quoi faire frémir le public féminin. Il a enfilé un pantalon bariolé, digne de Johnny Clegg et un pull à damiers blanc et noir. Ce soir, il se sert d’une gratte tour à tour électrique ou acoustique, et est flanqué d’un drummer et d’un bassiste. Son doigté sur les cordes est impressionnant. Et que dire de sa voix ? Tout simplement bouleversante, divine même ! Un peu dans le registre de celle de Jeff Buckley. Bref, pas étonnant que juste après avoir publié son premier Ep, il ait signé sur le label britannique, EMI. Une chose est sûre, il a littéralement retourné le Zénith et surtout est parvenu à faire chavirer le cœur de ces dames… A suivre de très près !  

Angus et Julia Stone sont donc partis en tournée européenne, un périple baptisé ‘Snow European Tour 2017’, qui transite notamment par Bruxelles et Lille. Ils vont y défendre leur dernier opus, paru en septembre dernier. Un album particulier comme l’explique Angus : ‘C'était la première fois que nous avons commencé à écrire ensemble, dans la même pièce’. Ils ont passé 8 semaines dans le même studio, coupés du monde pour concocter ce « Snow », dont ils vont présenter de larges extraits…

Vêtue d’une minirobe de couleur noire et chaussée de souliers à hauts talons pailletés, Julia se plante à droite. Barbu, casquette en pied de poule de teinte brune vissée sur la tête, Angus a choisi le côté gauche. Le duo est soutenu par un drummer, monté sur une estrade assez haute, un claviériste, un bassiste et un gratteur qui se consacre aussi bien à la guitare qu’au banjo. Ces deux derniers sont coiffés de Stetson. En fond de scène, trône un totem amérindien à l’effigie d’un renard, de 5 à 6 mètres de haut, placé devant un écran géant destiné à la projection des nombreuses vidéos. Elles vont donner tout leur sens au spectacle. Depuis les vagues à la lave en fusion, en passant par un cerf, une forêt de sapin où traîne un loup, des nuages, un ciel étoilé ainsi que les grandes plaines poussiéreuses ; et la liste est loin d’être exhaustive. On y reviendra. Notamment en fin d’article…    

« Baudelaire » ouvre le set. Julia souffle dans sa trompette. Elle se consacre également au lead vocal, Angus exécutant les chœurs. Tournoyant, le light show finit par devenir aveuglant. Armé de sa sèche, Angus déclame à la manière d’un slam, « Make it Out Alive », Julia inversant alors les rôles. D’une durée de 8 bonnes minutes, « Cellar Door » s’ouvre par un long passage instrumental, au cours duquel le tandem se réserve les six cordes électriques, avant qu’Angus n’opte pour le dobro. De couleur bleue, le light show projette une image du totem au plafond. Impressionnant ! Parfois Julia chante en agitant les mains, à la manière du regretté Joe Cocker. Irrésistible, « Chateau » est balisé par les ivoires et se distingue par ses harmonies vocales en couches ou conjuguées. Les spots se focalisent, l’un après l’autre, sur les musicos. Julia tapote le bord de sa sèche et salue le public avant d’entamer un titre indolent, mais carrément americana, « Wherever You Are ». Les trois guitares entrent en action sur le rock et bien nerveux « Bloodhound ». Etonnant, « Private Lawns » adopte un profil reggae avant de virer au ska, un morceau que se réserve Julia au micro, alors que le second gratteur est passé au banjo. Et c’est elle qui le ponctue à la trompette. Le public siffle pour marquer sa satisfaction. Chanson d’amour, « Who Do You Thinck You Are » est d’abord tapissé par le Hammond et traversé par un filet de guitare. Puis Angus saisit d’abord un harmonica et plonge la chanson au sein d’une atmosphère dylanesque. Et alors, décide de siéger derrière les ivoires, en fin de parcours. Pendant tout ce temps, Julia invite la foule à frapper dans les mains…

Julia et Angus proposent une version acoustique, mais surtout bouleversante, du « Uptown Folks » de Dope Lemon, un titre ponctué par des interventions au piano et au banjo. Une lune immense apparaît sur l’écran. Elle rougit et développe des effets pyrotechniques. Puis Julia s’autorise un superbe solo de gratte. Angus étale tout son talent à la cigar box, sur « Nothing Elses ». Des faisceaux blancs se concentrent sur les deux stars. Julia apporte la conclusion à la trompette. Enfin, place au hit « Big Jet Plan ». A la demande d’Angus, les spectateurs allument leur smartphones, dans un bel ensemble. Magique !

Julia chante en français « For You ». Le texte aborde les sujets de la passion du vin et de la vertu. Le public est conquis et frappe des pieds sur le sol. Deux renards lumineux, colorés et décorés de plumes d’indiens apparaissent sur les écrans pour souligner le solo de gratte électrique accordé par Angus, sur « My House Your House ». La fosse reprend le refrain en chœur. Et il fallait s’en douter, de la neige envahit l’écran et la scène pendant « Snow ». Un titre mélancolique pimenté par l’intervention du banjo. Le duo présente ses musiciens… qui sont apparemment tous américains. Au bout d’une heure quarante, le concert s’achève par  la reprise du célèbre « Harvest Moon » de Neil Young.

Manifestement, la fratrie a vaincu sa timidité maladive. Et lorsque Julia sourit, le cœur de votre serviteur fond comme neige au soleil...

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Verone Productions + Uni-T Production)

vendredi, 13 octobre 2017 03:00

Néo-prog et dansant à la fois…

Pas plus d’une centaine de personnes pour assister à la release party du premier elpee de King Child, « Meredith », une formation drivée par le compositeur et multi-instrumentiste Jean Prat. Pour la circonstance, le combo franco-belge se produit au Théâtre Marni, et plus exactement au bar. Et c’est au sein de ce lieu insolite et particulièrement cosy et convivial que le combo est venu présenter cet album.

Lyonnais, Prat n’est pas un inconnu, puisque avant de se lancer dans ce nouveau projet, il a milité comme drummer au sein du backing group de Joe BeL, qu’il a quitté, il y a déjà deux ans. Chez King Child, il se consacre également au Therevox (NDR : un clavier/synthétiseur analogique) et au piano électrique. Bruxellois, Quentin Hoogaert se réserve le micro et la gratte semi-acoustique. Ce n’est pas la première fois que ces deux musicos partagent une même aventure, puisque ils avaient déjà collaboré à celle de Leopold Tears et, plus tard, de Redrocks, un combo neo prog lyonnais.

Le line up de King Child implique également le bassiste David Kostman (ex-Morpheus Secrets et Dario Mars and The Guillotines), le guitariste Philip Bolten (ex-We Stood Like Kings, il a également côtoyé Elia Fragione, Denis K et Magy Tyson) et le pianiste de jazz Camille Mouton (il milite chez le Honey Jungle Trio ou au sein de son propre quartet). Les trois musicos se consacrent également aux synthés.  

Après une petite intro, le band entame le set par le morceau maître du long playing, « Meredith ». Couvrant plusieurs octaves, la voix de ténor de Quentin évoque tour à tour Ozark Henry, Thom Yorke et surtout Matthew Bellamy. Et on est parti pour un périple d’une bonne heure au cœur d’un univers atmosphérique, presque prog rock, qu’illuminent claviers ou ivoires et que caressent des cordes de gratte vaporeuses…

Synthé/pop, « Bending Time » nous plonge plutôt dans les eighties, mais dans l’esprit de Crowded House, même si on y décèle des traces d’XTC. Dominé par les ivoires, « 23 Février » aborde le sujet des violences causées aux femmes. Entretenus par le therevox, « Grief » et « Butcher » sont manifestement contaminés par la prog des 70’s, et en particulier le « Mechanical Moonbeams » de Machiavel ainsi que le « Trespass » voire « Wind And Wuthering » de Genesis. Abordé dans l’esprit de Queen, malgré les quelques touches électro, « True Romance » auraient pu figurer au répertoire de Beautiful Badness, le vocal se révélant alors très proche de celui de Gabriel Sesboué… « Monsters » retrouve sa Muse. « Opal » est taillé pour la bande FM ou le dancefloor, selon…

Un premier inédit : « Maxiliary Disfunction ». Egalement dansant « Ghost Dance » entretient une forme de mystère, comme si la musique explorait les fjords nordiques à la recherche des elfes et des fées. Et changement radical de climat pour « Désert » que l’auditoire est invité à danser jusqu’à plus soif.  

En rappel le combo va de nouveau proposer « 23 Février », mais en format piano/voix et puis un autre inédit, « One Last Ride », une plage empreinte d’émotion…

(Organisation : Urban Invaders + Théâtre Marni)

 

lundi, 09 octobre 2017 03:00

Des Baby cools…

My Baby est une formation néerlandaise qui fait un tabac dans son pays. Enfin pas tout à fait, puisque le guitariste, Daniel ‘daFreez’ Johnston, est néo-zélandais. A son actif, trois albums, « My Baby Loves Voodoo’», gravé en 2013, « Shamanaid », en 2015 et « Prehistoric Rhythm », en 2017, ainsi qu’un Ep, « Remedy II », paru en 2015. Fondamentalement revivaliste, sa musique puise ses sources dans le mouvement power flower de la fin des sixties…

Le concert est sold out. Pas de supporting act. Le trio amstellodamois grimpe sur l’estrade vers 20h45. Barbu, le gratteur est coiffé d’un chapeau boule décoré de plumes. Le drummer, Joost van Dijk, se singularise par ses chaussettes de couleur noire. Cato van Dijk, la chanteuse/bassiste, a un look encore plus caractéristique. Pieds nus, elle enfilé un short, une veste longue et un top aux motifs fleuris. Elle a maquillé le contour de ses yeux de paillettes dorées. Et entre ses mirettes, elle a serti ce qui ressemble à un diamant. Enfin, elle porte des colliers à plumes amérindiens autour du cou.

Compo de psyché/blues, « Love dance » ouvre le set. Cato van Dijk se consacre alors au violon. Les interventions aux drums sont particulièrement sauvages, et incitent à la transe. Le gratteur traite son instrument en slide, dans l’esprit des 70’s. Tout au long de « Remedy II », la chanteuse invite la foule à danser. Et elle montre l’exemple, à travers ses déhanchements sensuels. Lorsque sa voix emprunte un timbre plus grave, on ne peut s’empêcher de penser à Janis Joplin. « Luminate » et « Moon Shower » naviguent quelque part en r&b et deep blues néo-orléanais. Titre incantatoire, presque vaudou, « Cosmic Radio » agrège funk, blues et hip hop. Une compo qui aurait pu figurer au répertoire de Skip and Die. « Sunflower Sutra » est un morceau qui touche au sublime. Delta blues, « Make A Hundred » nous plonge dans le Mississippi. Pendant « Uprising », Daniel pousse ses cordes jusqu’à la rupture, alors que le préposé aux fûts imprime un tempo tribal. Avant d’attaquer l’endiablé « Seeing Red », Cato laisse tomber la veste. « Ancient Tribe » est aussi sulfureux. Paradoxal, mais dansante, la musique de My Baby est très susceptible de se teinter circonstanciellement de dub… et parfois même de gospel…

En rappel, My Baby nous réserve « Mad Moutain Thyme », un morceau au cours duquel Daniel s’autorise un bain de foule, alors que Joost, qui a ôté son marcel, soutient sa sœur aux vocaux. Manifestement, le band est prêt pour se produire au sein des grandes salles et même des festivals… mais bon, Woodstock, c’était quand même en 1969… et les éditions qui se sont déroulées en 1994 et 1999 ne véhiculaient certainement plus le ‘hippie dream’…

(Organisation : Ancienne Belgique)

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