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La fresque de Vincent Delerm

Six ans après « Panorama », le chanteur cinéaste au cœur battant Vincent Delerm élargit encore son travelling sentimental en gravant « La Fresque ». Un huitième album dont la chanson-titre parlée, sur un arrangement tout en palpitations électroniques et…

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Sebastien Leclercq

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mardi, 13 janvier 2009 01:00

Dark developments

Malgré son handicap (NDR : il est paraplégique), Vic Chesnutt peut définitivement être qualifié d’hyper productif. Moins d’un an après avoir sorti un splendide « North Star Deserter » et accordé un concert remarquable au club de l’AB, il nous propose un excellent opus baptisé « Dark Developments ».

Une chose est sûre ; l’artiste sait toujours s’entourer. Sur son précédent elpee, il avait reçu le concours de Guy Picciotto (Fugazi), Geneviève Heistek (Hangedup) et Silver Mt. Zion. Pour concocter ce nouveau cd, il a invité des citoyens d’Athens (Géorgie-USA). En l’occurrence ceux de la formation Elf Power. Un groupe issu du collectif Elephant 6, au sein duquel on retrouve, entre autres, Of Montreal et Apples In Stereo.

Une fois de plus, Vic Chesnutt nous propose de l’accompagner pour accomplir une longue balade, émaillée de surprises. « Mistery » ouvre l’opus. Une plage tout à fait conforme au folk ténébreux pratiqué par notre songwriter. Mais très vite, les événements se précipitent. « Little fucker » nous conduit, dans une décapotable, sur la route 66. Les riffs psychédéliques entretiennent ce dépaysement. Enthousiastes, on se met instinctivement à taper du pied. « And how » est cependant la plus belle réussite de cet elpee. On est ici précipité dans l’univers US reedien. Et plus particulièrement de la grande époque « Berlin ». Trois minutes de pur bonheur. Que les fans de Neil Young devraient également apprécier. « Teddy Bear » recèle également son lot de découvertes. Ce morceau démarre sur un tempo reggae, avant de s’électrifier et de s’achever sur une touche dub. Sans pour autant se départir d’une richesse émotionnelle à fleur de peau. Vic prend toujours un soin particulier à soigner les lyrics de ses compos. Teintée d’humour, « Bilocating Dog » en est la plus belle illustration ; une chanson que Vic chante d’un ton grave, au beau milieu des chœurs.

« Dark developments » est un petit chef-d’œuvre. Mais pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur, il est nécessaire de s’armer de patience. De l’écouter d’une oreille avertie et attentive. Les changements d’intonation et de rythmique ainsi que les variations de chœurs sont susceptibles de déconcerter. Mais les mélomanes qui auront fait le pas ou tout simplement les aficionados de Vic Chesnutt seront récompensés. Et comme votre serviteur, ils n’hésiteront pas à hisser cet elpee comme une des plus belles réussites de la cuvée 2008.

 

mardi, 13 janvier 2009 01:00

Cranes

Pour les néophytes, il n’est pas superflu de vous refaire un peu l’historique de cette formation. Cranes a été fondé par Alison Shawn et son frère Jim. Au beau milieu des eighties. Le choix de leur nom a été guidé par leur environnement ; c’est-à-dire les affreuses grues qui se dressaient à l’époque dans le port de Portsmouth, ville dont le groupe est originaire. Le succès n’apparaîtra cependant qu’en 1992, lorsque The Cure, séduit par leur rock gothique, va les inviter à assurer la première partie de leur ‘Wish Tour’. C’est à cette époque que la formation va commettre ce qui constitue encore aujourd’hui le meilleur elpee du groupe : « Forever ». Deux ans plus tard, « Loved » reçoit également des échos favorables de la critique. Mais dès le début de notre nouveau siècle, les problèmes commencent à s’accumuler. Plusieurs membres de groupe tirent leur révérence. Et pour corser le tout, le combo entre en conflit avec sa maison de disques, Dedicated. Un désaccord qui va forcer les Cranes à créer leur propre label, Dadaphonic…

Le précédent opus, « Particles and waves » remonte à 2004 ; et on ne peut pas dire qu’il ait frappé les esprits. Et comme leurs prestations scéniques se révélaient de plus en plus inégales, leurs fans les plus fidèles avaient vraiment le droit de se plaindre. Pourtant, en octobre dernier (voir la review du concert), le combo était parvenu à ranimer quelque peu la flamme du feu sacré. Dès lors on était en droit d’espérer une confirmation de ces excellentes dispositions. Sur ce nouvel elpee sobrement intitulé « Cranes », par exemple.

On ne peut cependant pas dire que le début de l’opus soit particulièrement rassurant. Intitulé « Diorama », l’intro est plutôt répétitif et sans grand intérêt. Et la suite n’apporte guère de surprises, hormis la présence plus marquée de l’électro. Notamment tout au long d’« Invisible ». Maintenant, il faut reconnaître que cet aspect plus synthétique parvient à se fondre naturellement dans l’électricité éternellement grinçante des guitares.

Heureusement, les Cranes peuvent toujours compter sur l’organe vocal d’Alison. Ce timbre fragile, angélique, juvénile, qui communique un charme inégalable à leur musique. Une raison et peut-être encore la seule raison pour aimer ce groupe, contre vents et marées. Et pour la circonstance, elle se pose délicatement sur l’électro minimaliste ou les riffs sombres. De quoi continuer à énerver les détracteurs et à ravir les aficionados, soit-dit en passant.

Paru dans le plus strict anonymat, cet album risque cependant de ne rencontrer de succès qu’auprès des fans de la première heure (NDR : ce qui n’est déjà pas si mal me direz-vous). Quant aux futurs concerts des Cranes, ils continueront à attirer les fidèles trentenaires… dans des salles intimistes à-moitié vide…  

 

jeudi, 18 décembre 2008 12:36

Morrissey : Tour of Refusal 2009

L'ancien chanteur des Smiths reprendra la route en 2009. D'abord avec une série de dates aux USA en mars, puis au Royaume-Uni en mai. Sa tournée passera par :

le 2 juin : Paris - Le Grand Rex  
le 3 juin Lille - Aéronef    
le 5 juin Luxembourg - Rockhal    
le 6 juin Rotterdam - WATT   
le 8 juin Anvers – Salle Reine Elisabeth

Toutes les dates sont sur : http://tour.morrissey-solo.com

 

jeudi, 04 décembre 2008 17:28

Graces Jones back in Belgium !

Ce lundi 16 mars 2009, la belle tigresse fera son grand retour sur scène en Belgique à l’AB.

Sa voix, son look et style sexy et typé à la fois sont autant d’atout de charme que la belle peut continuer à déployer sur scène.

Son dernier CD « Hurricane » est déjà très remarqué, et vaudra aussi son détour par les planches.

Infos : http://www.abconcerts.be/fr/concerts/p/detail/grace-jones-16-03-2009

 

jeudi, 04 décembre 2008 17:27

Amadou et Mariam de retour en live

Amadou et Mariam de retour en live. Ce sera à l’Ancienne Belgique de Bruxelles ce  18 février 2009.

Un concert à ne pas manquer quand on connaît l’ambiance et la bonne humeur dégagée par ce duo malien.

Infos sur : http://www.abconcerts.be/nl/concerten/p/detail/amadou-mariam-18-02-2009

Organisation : UBU

Review du CD sur :
http://www.musiczine.net/fr/index.php?option=com_alphacontent&section=1&cat=14498&task=view&id=5713&Itemid=35

 

 

 


 

 

 

mardi, 02 décembre 2008 01:00

Welcome to Mali

Autant l’avouer de suite, cet elpee figurera parmi mes coups de cœur de l’année 2008. Il s’agit déjà du cinquième d’Amadou et Mariam, si on ne tient pas compte du coffret compilatif « 1990-1995: L'Intégrale des Années Maliennes ». Il fait suite à « Un dimanche à Bamako », paru en 2004 ; une œuvre qui avait bénéficié de la collaboration de Manu Chao. Responsable de la production, il s’était également impliqué dans le futur hit « Sénégal fast food ». C’est à partir de ce moment que l’histoire d’Amadou et Mariam va démarrer et nous en mettre plein la vue (NDR : sans faire de mauvais jeu de mots).

Après avoir commis un album aussi populaire, on craignait que le duo ne bascule dans la world radiophonique. Ou si vous préférez qu’il ne se soucie plus que du grand public. Heureusement, « Welcome to Mali » remet les pendules à l’heure. Et n’hésite pas à brouiller les pistes. « Sabali » ouvre le disque. Damon Albarn, le leader de Blur, y apporte son concours. Une compo surprenante par sa légèreté. A cause de son mélange entre chant traditionnel et électro minimaliste. Les puristes risquent cependant de crier au scandale ; et n’hésiteront probablement pas à clamer haut et fort que ce titre ne ressemble à rien. Pourtant, en manifestant un peu d’ouverture d’esprit, cette prise de risque est tout à fait louable. En fait, l’échange vocal opéré habituellement au sein du duo a été ici purement et simplement remplacé par un couplage entre la voix de Mariam, enrichie de chœurs, et une boîte à rythme prête à imploser. « Ce n’est pas bon » se révèle beaucoup plus engagé. Côté textes, bien sûr. Il est plus proche de racines maliennes. En outre, le mélange world/funky est parfaitement soutenu par la guitare bluesy d’Amadou. L’œuvre recèle bien sût des morceaux plus classiques. Et je pense tout particulièrement à « Magossa » puis « Djama ». De quoi remettre l’église au milieu du village ; car ces deux plages renouent avec le style Amadou et Mariam pur et dur.

A l’écoute de cette œuvre, on comprend mieux pourquoi les auteurs qualifient leur musique de ‘Pour tout le monde’ plutôt que de ‘Musique du monde’. Outre Damon Albarn, les invités sont légion. Mathieu Chedid prête ses backing vocals à « Masiteladi ». Et inocule quelques riffs de guitare très caractéristiques. Keziah Jones, K’naan et même Tiken Jah Fakoly sont également de la partie. Laurent Jaïs, aussi. Mais à la console de mixage. Il faut cependant avouer que la présence d’une telle brochette de collaborateurs comportait un risque : s’égarer des pistes maliennes pour emprunter des chemins un peu trop exotiques. Mais les craintes ont été rapidement balayées. Cet album respire l’amour et la joie de vivre. Enfin, pas nécessairement sur les morceaux les plus mélancoliques. Une chose est sûre, Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia conduisent ici parfaitement leur barque. Et nous invitent à voyager dans leur univers multiculturel éclectique, mais tellement savoureux. Je vous suggère même de placer ce compact disc sous le sapin de Noël, ce 24 décembre. Et pourquoi ne pas y joindre des places pour le set qu’ils accorderont le 18 février 2009, à l’AB de Bruxelles ? De beaux cadeaux en perspective !

 

mardi, 02 décembre 2008 01:00

The Pied Piper Of Hutzovina (Dvd)

Difficile d’écrire quelques lignes lorsqu’on n’est pas du tout inspiré par ce qu’on entend ou ce qu’on voit. Pourtant, j’apprécie l’œuvre de Gogol Bordello et de son leader charismatique Eugene Hutz. Mais rien n’y fait, ce Dvd me pompe l’air. Il s’agit, en fait, d’un ‘road movie’  consacré au voyage opéré par le chanteur, au sein de différents pays de l’Est ; un périple filmé par sa compagne Pavla. Cette tentative de retour aux sources aurait pu être passionnante. Les paysage filmés nous extasier. Les moyens de transport utilisés nous mettre l’eau à la bouche. C’est loin d’être le cas. Principale raison : les prises de vue sont lamentables. Et les prises ‘live’ beaucoup trop rares. En fin de parcours, on a quand même droit à quelques minutes de spectacle de rue, qui nous sortent enfin de notre torpeur.

Il ne me reste plus qu’à vous communiquer le sypnosis de ce Dvd, si, d’aventure, vous souhaitiez gaspiller votre temps, votre patience et votre argent. ‘Eté 2004, Pavla Fleischer est tombée amoureuse d’Eugene Hutz, chanteur du groupe new-yorkais gypsy-punk Gogol Bordello. C’était lors d’un road trip accompli en Europe de l’Est. Captivée par son énergie et sa verve musicale, et cherchant un moyen de mieux le connaître, elle a décidé de saisir son énergie sur pellicule et de documenter son voyage.’ Il ne vous reste donc plus qu’à suivre les aventures des membres du groupe lors de leur pérégrinations qui les ont conduits, jusqu’en Ukraine, la patrie de Hutz…

mardi, 14 octobre 2008 03:00

Je m’appelle Stéréo

La découverte de Fonda 500 s’est produite, un peu par hasard, en 2005, au cours du festival  ‘D’Hiver rock’, à Tournai. Un set agréable, joyeux, parfois susceptible de glisser dans le délire. Et autant l’avouer de suite, ce nouvel opus réveille en mon fors intérieur, cette sensation.

Cette formation est donc britannique. Issue de Hull, très exactement. Et sa musique évolue quelque part entre Weezer et Belle & Sebastian. Une solution sonore surprenante, amusante même, atmosphérique, caractérisée par des accès d’électro vintage qui semblent sortir de nulle part. L’image qui illustre la pochette de l’album en est d’ailleurs le meilleur témoignage. Un vieux lecteur de cassette récupéré dont ne sait sur quelle brocante. C’est à la fois kitsch et vintage, tout comme le patchwork de photos du booklet.

Un conseil : lorsque vous introduisez le CD dans votre lecteur, zappez rapidement la première plage (« Music should always be played by the hands of the animals »). Son titre est interminable et son écoute plus que dispensable. Vous embraierez ainsi sur l’excellent « Je m’appelle Stéréo ». Un single potentiel ! Enfin presque, puisque Fonda 500 s’est également diverti à brouiller les pistes, en rallongeant le morceau, pour le porter à 6 minutes. Ce titre-phare s’élève en crescendo. Telle une cocotte-minute, elle se met à siffler, puis à imploser (NDR : la boîte à rythmes !), avant d’atterrir en douceur. Et j’épinglerai encore « Electronique Bee 101 », une autre plage qui cogne très sec ainsi que « Meet the bear », une invitation à rencontrer ce plantigrade. Un des membres du groupe prend ainsi un malin plaisir à se déguiser régulièrement en ours, sur scène… Un chouette album que je vous invite à découvrir également.

 

samedi, 02 août 2008 03:00

Lokerse Feesten 2008 : samedi 2 août

« Punk’s not dead » : c’est le titre du premier album d’Exploited, un disque qui avait cartonné en 1981. C’était aussi une façon de balayer, d’un revers de la main, les prétendues critiques annonçant la mort du punk, dès 1978. Force est de constater que le punk est parvenu à traverser les décennies, tel un navire résistant aux plus grandes tempêtes. Et l’affiche de ce samedi soir, réunissant de nombreuses légendes du genre, en est la plus belle illustration.

Les Belges The Kids ouvrent le bal. Sur leur MySpace, ils se targuent d’être ‘The Kids Belgians 1st Punkband’. Ce n’est pas tout à fait faux. Nous arrivons cependant un peu tard pour apprécier l’intégralité de leur set. Les membres fondateurs Ludo Mariman et Luc Van De Poel assurent toujours. Au fil des remaniements de line-up, ils se sont adjoint les services de Franky Saenen, le batteur des Scabs. Autant dire que leur popularité dans le Nord de notre pays n’a pas baissé d’un cran.

La pluie cesse définitivement. Le ciel se dégage et les éclaircies embellissent la scène. Tout juste pour admirer une autre référence intemporelle keupone : les Buzzcocks. Formé à Manchester en 1975, le band avait connu une pause entre 1981 et 1989, une période au cours de laquelle chaque membre avant embrassé des projets en solo. Depuis 1990, la formation a repris son bâton de pèlerin, en concoctant d’ailleurs un cinquième album studio, dès 1996. Pour fêter leurs trente années de carrière, ils ont gravé « 30 » sur Cooking Vinyl, un opus réunissant la quintessence de leur œuvre (NDR : allez jeter un coup d’œil sur la chronique Cd qui lui a été consacrée). Ce soir, leur prestation se met doucement en place et le public tarde à réagir. Mais à coup de tubes qui n’ont pris aucune ride, le feu commence à prendre et la foule à s’embraser. La voix de Pete Shelley est toujours aussi savoureuse. On se met à fredonner en chœur « What do I get ? ho ho ». Et c’est sûr c’est un tout bon ‘best of’ que nous réserve les Mancuniens. Hormis Steve Diggle, les musiciens sont cependant statiques. Faut dire que Steve est un spectacle à lui tout seul. Il s’agite comme un possédé et détruit une partie du matos en fin de parcours.

Changement de style en compagnie des New-York Dolls. Incontestablement les plus anciens, et aussi ceux à qui l’étiquette ‘sex, drugs and rock’n’roll’ colle le mieux à leur peau! Fondé en 1971, ils ont tracé la voie aux Clash, Damned et autres Pistols. Il ne faut pas oublier que Malcolm Mc Laren a été le manger des Dolls avant de devenir celui de la bande à Johnny Rotten. Le boss de leur ancien fan club, Morrissey, les a toujours soutenus et c’est même lui qui les a poussés à se reformer en 2004. Entretemps, les Dolls ont traversé de nombreuses épreuves. Tout d’abord le décès Billy Marciad, suite à l’absorption d’un cocktail d’alcool et de pilules. Celui de Johnny Thunders, ensuite. En 1991. Par overdose. Le bassiste Arthur Kane, enfin. Après une tentative de suicide manquée, il meurt en 2004, des suites d’une leucémie foudroyante. Quant au chanteur, David Johansen le chanteur il est toujours bien ‘alive and kicking’. Et tout particulièrement ce samedi à Lokeren. Mais son visage est marqué par les excès. Il me fait penser à Mick Jagger, voire même à Lou Reed de l’époque des Velvet. Leur punk est cependant bien différent de celui de leurs héritiers de la fin de 70’s. Outre le titre initial, on s’écarte un peu des 2-3 accords et des refrains simplistes qui ont rythmé le set des Buzzcocks. Les Ricains brouillent rapidement les pistes en embrayant, dès le deuxième morceau, par une reprise de Janis Joplin : « Piece of my heart ». S’enchaînent ensuite quelques temps forts comme « No Future », « Too much too soon » et un sublimissime « Trash », interrompu avant de redémarrer de plus belle. Autre fait marquant, le “You Can't Put Your Arms Around a Memory” que Sylvain Sylvain dédie à Thunders.

Les New-York Dolls sont vraiment une légende vivante ; mais peut-on en dire autant des Sex Pistols ? Leur tournée de reformation avait été vivement stigmatisée en 1996 (NDR : ceux qui ont assisté au concert chaotique à Zeebruges s’en souviennent encore). Ce ‘Filthy Lucre Tour’, comme ils s’étaient amusés à l’appeler par provocation, avait été accueilli de manière tout aussi critique par les médias et les spectateurs. Et à l’époque, la foule n’avait pas manqué d’invectiver le groupe sur scène. Mais si ce soir, il y a du peuple (NDR : il ne reste plus beaucoup de place disponible), ce n’est quand même pas sold out ! En outre, l’audience semble plus paisible, aussi. Après un « Pretty vacant » dynamique, le concert va se dérouler en mode pépère. Sans grande surprise. Les tenues de scène loufoques, le jeu de scène clownesque et les singeries répétitives de Johnny Rotten finissent même par lasser. Heureusement l’interprétation puissante d’« Emi » nous rend un peu d’enthousiasme. Le band réclame plus de bruits pour les rappels ; et très réceptif à la sollicitation, le public s’exécute. Il aura ainsi droit à deux ‘encore’ ; donc finalement à un concert d’une bonne heure trente. « Anarchy in the UK » chanté en chœur par toute la foule est plaisant ; et la formation quitte la scène après un long et bienveillant au revoir. Il faut reconnaître que le concert était techniquement au point. Et même de bonne facture. Mais cette touche provoc’ qui avait déclenché différents incidents lors de l’édition 96 du Beach Festival était absente aujourd’hui. Or, finalement elle a quand même manqué cruellement ce soir. Le public était courtois. Johnny Rotten exubérant. Mais il me faisait penser au pensionnaire d’un hôpital psychiatrique ou d’une maison de repos à qui on avait autorisé la sortie… Les Pistols auraient-ils (mal) vieilli ? Ou ont-ils décidé de se remplir le plus facilement leur portefeuille. A moins que ce ne soit leurs bides de plus en plus gras. Tout comme leurs prestations, d’ailleurs…

 

 

dimanche, 20 juillet 2008 03:00

Dour festival 2008 : dimanche 20 juillet

C’est déjà le quatrième et dernier jour du festival. Il doit être 15 heures. Nous croisons autant de personnes qui arrivent que de campeurs pliant bagage. La moyenne d’âge est aussi plus élevée. De nombreux riverains du site ont été invités par le Bourgmestre. Ils en profitent pour faire leur petit tour. Résultat, en ce début d’après-midi, l’ambiance au sein du public est plutôt calme.

Ce calme est toutefois de courte durée. Moins d’une semaine après avoir vécu un séisme de degré trois sur l’échelle de Richter, les terres douroises tremblent à nouveau ; mais sur celle de Lofofora cette fois-ci, une des grosses pointures du hardcore français. Après avoir commis un excellent opus, intitulé  « Dur comme fer », les Parisiens ont un peu tourné en rond. Le public d’ailleurs aussi. Mais à leur manière, puisque les ‘circle pits’ et autres pogos n’ont pas tardé à se déclencher. Pourtant, le set manque de subtilité. Tout comme les commentaires du vocaliste Reuno, par ailleurs. Mais les nombreux fans, dont notre Ponpon, ne leur jettent pourtant pas la pierre.

Au sein de Heavy Trash, Jon Spencer ne fait plus dans le Blues Explosion, mais plutôt dans le rockabilly. Il est secondé par Matt Verta-Ray (du groupe Speedball Baby). Bien que toujours très énergique, la prestation ne parvient pas à capter l’attention de la foule, sans doute fatiguée par quatre jours de réjouissances. Jon a beau être enthousiaste, ses ‘Oh Yeah !’ ne sont guère partagés. Maintenant, il est vrai que leur set était peut-être programmé un peu trop tôt dans l’après-midi…

Efterklang est un ensemble danois. Dans leur langue, ce terme se traduit par résonance ou réminiscence. Sur scène, leur mélange de post-rock, d’électro et de cuivres passe plutôt bien la rampe. Imaginez un peu 7 musiciens en tenue (négligée) de mousquetaires. Le spectacle assez plaisant rappelle quelque part leurs voisins d’I’m from Barcelona. Mais leur univers multi-instrumental est plutôt bordélique. Et seules les oreilles averties parviendront à tenir la distance. En outre, vu la programmation chargée de ce dimanche, on préfère zapper.

Le festival de Dour ne manque jamais d’artistes à découvrir. Tout dépend de sa culture musicale. Lorsqu’un ami ou un journaliste (l’un n’excluant pas toujours l’autre) nous recommande un groupe ou un musicien, notre curiosité nous pousse à s’y intéresser. Et à se rendre jusqu’au podium pour se faire sa propre opinion. C’est le cas de Chrome Hoof et de Why ? Les premiers pratiquent un rock inclassable, dont le style navigue quelque part entre les Bellrays (NDR : aussi déjantée, leur chanteuse est également de couleur noire) et Siouxsie. Le second ne nous botte pas trop. Why ? est un autre bidule à tendance hip-hop. Nos conseillers nous confient cependant que la prestation douroise est loin de celle accordée dans le cadre des dernières Nuits du Bota.

La toute grosse foule se masse sous le Dance Hall. Et même à l’extérieur. Didier Super jubile. Il faut dire que son humour énième degré cadre bien avec le festival. Son rock provoc’ fait toujours autant recette. Il vilipende constamment son public, notamment sur la pédophilie en Belgique ; et ses musiciens font même mine de le quitter, fâchés. Mais ce scénario n’est évidemment qu’une mise en scène bien huilée. Un des deux plus grand succès de foule ce dimanche (Alpha Blondy, programmé plus tard en soirée, sera l’autre), avant la première réjouissance, musicale cette fois-ci, de l’après-midi.

Au début des années 60 Buddy Holy signait « Rave on ». Ce tube a inspiré The Raveonnettes, une formation qui nous replonge dans l’histoire du rock’n roll. Et parfois plusieurs décennies, auparavant. Même si le fil conducteur semble s’attarder vers la fin des 80’s et le début des 90’s ; et nous rappeler en particulier des combos comme Jesus and Mary Chain ou Slowdive. Première surprise, ce n’est pas la délicieuse blonde Sharin Foo qui monte sur les planches. Mais sa sœur Louise. Sharin est enceinte. Les frangines possèdent un physique à nous rendre Foo. Louise ressemble à Kirsten Dunst (n’oubliez pas notre section ‘Live photos’). Elle est membre du collectif Ohmarymary. Plus réservée, sa tonalité vocale est tout aussi sensible ; mais son timbre est parfaitement complémentaire avec celui de Sune Rose Wagner. Les échanges d’harmonies vocales sont d’ailleurs savoureux. Bref, le spectateur ne perd pas au change. On a l’impression de déguster un bon homard arrosé d’un Bordeaux-supérieur. Enfin, un spectacle apprécié de bout en bout, même si les aficionados nous confieront qu’en salle, flanqué de la chanteuse principale, c’est encore mieux.

Autre régal de la soirée : Fujiya & Miyagi. Retenez bien leur nom : Fujiya & Miyagi ! On ne peut pas parler de coup de cœur, car on avait déjà pu assister à leur set accord au Pukkelpop, l’année dernière. Mais d’une confirmation. On est bien en présence d’un des meilleurs groupes découverts lors de ces deux dernières années. Le club circuit Marquee n’est pourtant qu’à moitié rempli, mais tous les spectateurs manifestent de l’enthousiasme, même ceux qui, comme nous, prennent le concert en cours de route. L’ombre de Yo la Tengo plane encore sous ce chapiteau qui les avait accueillis deux ans plus tôt. Surtout lors du final d’une durée, quand même, de plus de 10 minutes. Avant que le public n’applaudisse chaleureusement le départ du trio anglais.

Il est déjà 22h30. La foule est beaucoup plus conséquente. Certains festivaliers se seraient-ils réveillés tardivement ? Ou alors la présence d’Alpha Blondy focaliserait-elle un nombre très élevé de spectateurs. Déjà gâtés les jours précédents, les fans de reggae s’en donnent à cœur joie. De son véritable nom Seydou Koné, Alpha Blondy est en effet une des plus grandes figures du genre africain. Et dire que c’était déjà la troisième fois qu’il faisait honneur à Dour. A 55 ans, il n’a rien perdu de sa verve, arborant même fièrement un tee-shirt ‘sex machine’. Ambassadeur de la paix dans son pays, la Côte d’Ivoire, il se démène sans compter pour conduire son combat. Il est bien soutenu par deux choristes. Les mêmes que celles épaulant son compatriote Tiken Jah Fakoly, me semble-t-il…

La soi-disant ‘tête d’affiche’, pour autant que l’on puisse l’appeler ainsi, était Gogol Bordello. Ce groupe multiculturel résume à lui seul l’atmosphère du festival. Un sacré mélange des genres. Un foutu bordel mais qui a du style et de la pêche. Bref, une recette idéale pour faire la fête. Il ne faut que quelques minutes au leader Eugène Hütz pour électriser les premiers rangs. « Not a crime » sonne le départ d’un cortège incessant de slams et pogos. Pendant « Start wearing purple », la moitié de l’assemblée jumpe. Le final est un peu long. Plus d’un quart d’heure. Un massacre du pourtant sublimissime « When The Trickster Starts A-Poking ». Mais bon, vu l’ambiance, personne ne semble s’en soucier. Bonne nouvelle pour les nombreux aficionados, ils reviennent le 17 décembre 2008 au Splendid de Lille, au terme d’une tournée qui les mènera de Tokyo à Montréal en passant par Moscou. Le tout, en moins d’une semaine. Quelle santé !

Quant à nous, il est temps de penser à la route du retour. Emprunter ces fameuses passerelles casse-gueule à la sortie du site, après cette journée marathon. Heureusement c’est aussi celle de la clôture.

P.S. : Je me permettrai quand même d’ajouter un petit commentaire au sujet de l’ambiance qui a pourri le set des BB Brunes. En toute franchise, je dois avouer ne pas être trop branché par leur univers sonore. Lors de leur prestation, j’ai pris un certain recul. Au propre comme au figuré. Mais quel triste spectacle ! Pas celui accordé par le groupe, qui ma foi lorgne davantage vers le rock qu’un vulgaire ‘boys band’. D’ailleurs, la veille, dans le cadre des Francos de Spa, il avait récolté un franc succès, lors. Mais à Dour, les applaudissements étaient largement dominés par les lazzis ; si bien que la formation a dû se produire dans une cacophonie indescriptible. Aussi, je me demande qui est le plus immature ? Les jeunes ados ou cette frange du public dourois qui, après Patrick Juvet et Diam’s, a jugé bon de balancer une série de projectiles vers la scène. Le problème c’est qu’ils n'ont pratiquement jamais atteint leur cible, mais plutôt les spectateurs des premiers rangs. Dont de nombreux jeunes qui participaient pour la première fois à ce festival. Quel souvenir garderont ces ados de Dour ? Auront-ils envie d'y revenir ? Et que penser de ces médias (y compris le site officiel live.dour) qui se sont contentés de tirer à boulets rouges sur le groupe sans remettre un instant en question l'attitude du public. ‘BB cadum ? Dur dur d'être BB’ titrent-ils ? N'empêche les BB Brunes sont parvenus à tenir tête à leurs détracteurs et ont démontré qu’ils ne manquaient pas d'humour. Tout d’abord en respectant leur timing (NDR : dans ces conditions, difficile d’accorder un quelconque rappel). Ensuite, en leur rétorquant qu’ils étaient incapables de viser correctement. Faut croire que ces ‘hooligans’ qui dansaient la farandole sur des reprises d'Abba, le mercredi soir, jugeaient sans doute leur comportement plus branché... Tout est question de point de vue…

 

 

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