Vitas Guerulaïtis est une formation française exilée à Bruxelles qui a choisi pour patronyme le nom d’un tennisman roumain, célèbre pour ses escapades nocturnes, hors courts. Donc, a contrario des autres artistes distribués par le label belge Cheap Satanism, le trio ne se réfère à aucun rite satanique ni à une quelconque secte obscurantiste. L’écurie hexagonale Tandori héberge, en outre, Drive with a Dead Girls et Maria Goretti Quartet. Ce qui confirme la différence.
L’expression sonore de Vitas Guerulaïtis est plutôt atypique. Et si on n’approfondissait pas le sujet, on pourrait croire qu’elle s’apparente à une grande plaisanterie. Faut dire que les titres des morceaux sont peuplés de traits d’esprits. A l’instar de « Chomeuse Go On ». Pourtant, lorsqu’on gratte derrière la forme de cette musique galvanisée par la fougue, criblée d’infantilités, fertile en ruptures incessantes ainsi qu’en onomatopées féminines et masculines, on décèle des mélodies subtiles et habilement construites.
Et finalement, on se rend compte que Vitas Guerulaïtis ne manque pas de talent. Parfois il rappelle même Mr Bungle ; et lorsqu’il calme son jeu, il se montre capable de torcher des compos plutôt bien ficelées…