C'est en 1983 qu'Andy Prieboy prenait la relève de Stan Ridgway au sein du légendaire Wall Of Voodoo. Une aventure qui n'allait cependant pas lui laisser des souvenirs impérissables, puisque malgré sa vocation de compositeur prolifique et son timbre vocal vibrant, incrusté quelque part entre celui de Stan et de Peter Garrett (Midnight Oil), il ne parviendra jamais, ni à faire oublier son illustre prédécesseur, ni à sauver le navire du naufrage. Andy a donc dû reprendre une carrière solo qu'il avait pourtant entamée en 1980, en commettant le déchirant " Upon my wicked son ".
" Sins of our fathers " constitue officiellement son deuxième album en solitaire. Un disque habillé d'une curieuse pochette. Quoique de circonstance ! Inspirée d'une fresque consacrée à la bataille de Waterloo. Dont les soldats ne brandissent plus des armes, mais des guitares. Sur cette œuvre, Prieboy se penche sur la face la plus cachée de la personnalité humaine. Dévoilant nos obsessions et dénonçant nos vues à court terme. Une analyse tumultueuse, sombre et fascinante, hantée par un piano suavement désaccordé. Treize titres au cours desquels il affronte poésie, tragédie, mélodie, sarcasme et même dérision dans un langage sonore qui oscille du carnaval à l'opérette en passant par le music hall, l'histoire du rock'n'roll et le vaudeville. On a même droit à un pastiche impitoyable du célèbre " Bicycle " de Queen, rebaptisé pour la circonstance, " Psycho ex ". Avec chœurs, pompe et tout le saint tremblement… Un disque de bonne facture, intéressant, mais qui risque fort malheureusement de végéter dans le plus profond anonymat…