Comme son titre l'indique, "The Tindersticks' second album" constitue le deuxième opus de ce sextuor insulaire. Si le premier elpee était forgé dans une structure plus conventionnellement rock, le violon, la trompette, la guitare, la basse et la batterie se fondent ici très pudiquement dans l'ensemble et permettent aux arrangements symphoniques, pour la plupart assurés par le College Orchestral de Goldsmith, de mieux mettre en exergue le piano de Dave et la voix triste, caverneuse, nicotinée par la compassion de Stuart. Une œuvre assez ambitieuse, mais étonnante qui dépasse septante minutes pour seize fragments. Parmi lesquels figure la chanteuse des Walkabouts, Carla Torgenson, à l'occasion d'un duo accompli en compagnie de Stuart sur "Travelling light". Seize chansons qui ont été enregistrées au Conny Plank de Cologne, avant d'être reciselées dans les studios d'Abbey Road ou tout simplement à l'aide de leur propre ‘24 pistes’. Toutes les émotions diffusées sont filtrées subconsciemment à travers des idées et des images sur le cinéma, la TV et les magazines. Et génèrent une mélancolie à l'humour insidieux, une romance urbaine, nocturne, presque palpable, un parfum des rues de Londres, les jours de pluie...