Neuf longues années que The Young Gods n’avait plus sorti d’album. Et son comeback coïncide avec le départ d’Al Komet, remplacé par Cesare Pizzi, membre fondateur qui opère ainsi un comeback inattendu. Pour enregistrer « Data mirage tangram », le trio a reçu le concours d’Alan Moulder (Depeche Mode, NIN, etc.) au mixing. Les compos ont été rôdées lors du Cully Jazz Festival, avant d’être retravaillées en studio ; ce qui a permis aux musicos d’expérimenter pleinement face à un public averti, et d’explorer aussi bien le blues, le gospel, le post rock que le post jazz, tout en conservant cette approche particulière de l’électro et de l’ambient…
Première constatation, Franz Treichler y joue de la guitare, parfois en rêvant du Floyd, à l’instar de la berceuse électro-atmosphérique « Entre en matière » et du single au groove sonique, paru en single, « Figure sans nom ». Il souffle dans son harmonica sur « Moon above », y entretenant un climat cinématique, dans l’esprit d’une B.O. de western signée Sergio Leone ou Ennio Morricone. Mais le titre phare de cet opus est incontestablement « All my skin standing », une piste de 11 minutes qui met en exergue la performance de Bernard Trontin aux drums. Un boléro envoûtant dont les disgressions électriques rappellent celles produites par Erik Braunn sur le classique « In-a-gadda-da-vida » d’Iron Butterfly. On en oublierait presque la voix emphatique de Franz responsable de textes à la fois symboliques et poétiques, qui colle si bien à la musique des Young Gods, une expression sonore impeccablement fluidifiée par les interventions de Pizzi. Aux claviers et machines Et si vous souhaitez en savoir davantage sur ce dernier LP, on vous invite à lire ou relire l’interview consacrée au groupe ici ou encore le compte-rendu de son concert accordé au Botanique, le 24 mars dernier, là…