Ce poids lourd du blues a fêté ses soixante ans ce 31 mars 1960. De son vrai nom Ted Horowitz, Popa Chubby est originaire du Bronx et il est toujours resté fidèle à la Grosse Pomme. Il célèbre ses trente années de carrière et c'est à cette occasion qu'il publie "It's a mighty hard road", une œuvre sous-titrée "More than 30 years of blues rock and soul", un opus très personnel au cours duquel il se réserve les vocaux et la guitare. Mais également, la basse, la batterie et les percussions. Enfin, en général. Il a quand même reçu le concours de Dave Keyes, aux claviers.
Celui qui se définit comme mi-humain, mi-animal, et accuse 130 livres de muscles, signe treize des quinze plages. Particulièrement homogènes, les quatre première pistes ont été immortalisées au G. Bluey's Juke Joint de New York City, alors qu’il se produisait au sein d’un quartet. Bien rythmé, "The flavor is in the fat" (Trad : La saveur est dans la graisse) campe un blues humoristique et se distingue par un envol majestueux des cordes. Talonnée par le piano de Keyes, la voix du Popa se révèle particulièrement autoritaire tout au long du titre maître. Tranchants, ses accords de gratte lorgnent vers Albert Collins. A l’instar de "Buyer beware". Il brille à la slide sur "It ain't nothin'". "Let love free the day" change radicalement de style. Alors que les sonorités du synthé semblent empruntées à Barry White, les cordes évoquent plutôt les Allman Brothers. "If you're looking after trouble" adopte la formule du power trio sans concession, mais dans l’esprit d’un Walter Trout. Popa Chubby est également capable de varier son répertoire. Ainsi, l’instrumental "Cordito" concède des influences latines. "More time making love" se distingue par sa mélodie quasi-pop, un blues rock caractérisé par sa guitare tout en feeling. Une sensibilité qu’on retrouve dans ses cordes, tout au long de "Lost again", un blues lent qui se nourrit de jazz et de swing…