Pain Of Salvation est tout, sauf un groupe fédérateur. Il faut bien avouer qu’on ne rencontre pas à chaque coin de rues un combo de progressif n’hésitant pas à inclure dans ses compositions des influences néo-métal, world, emo et même disco ! (Le titre « Disco queen », parodie des Scissors Sisters, fera dresser les quelques cheveux qui restent sur les crânes des fans de Yes et du Roi cramoisi!)
Exit les concepts complexes teintés de funk, « Scarsick » démarre sur les chapeaux de roues sur un riff limite industriel, aromatisé d’effluves arabisantes et de couplets chantés à la Korn ! Et la suite confirme la nouvelle orientation empruntée par le concepteur d’un « Be », œuvre préludant une nouvelle orientation sonore. On se demande ainsi parfois si la totale remise en question du groupe n’a pas été planifiée pour séduire les jeunes générations chez qui Pink Floyd et Porcupine Tree riment avec ‘ringard’ et ‘pétard’. Plus atypique, le titre « America » permet de goûter au jeu du nouveau bassiste de Pain of Salvation. Chargé de groove et d’accents ‘humoristiques’, le skeud dévoile encore une autre facette de la formation qui ne craint pas les retours de manivelle des ‘intégristes prog’ du genre : ‘Nous on écrit ce qu’on veut car la liberté artistique est notre credo, un peu comme les rédacteurs de Musiczine !!’ Des morceaux comme « Kingdom of Loss » et « Idiocracy » apportent sans nul doute le pain quotidien aux fans habituels de POS. Plus classiques dans leur construction, parcourus de solos de guitares aériens voire floydiens, ils s’inscrivent dans la lignée de « The Perfect Element Pt.1 ». Mais « Enter Rain », (NDR : une conclusion de près de onze minutes) révèle des musiciens unis, talentueux et diablement anticonformistes ! Pain Of Salvation a peut-être, sans le vouloir vraiment, créé un nouveau style musical : le métal sans frontières. Avant de digérer cette aventure d’un genre nouveau, plusieurs écoutes s’avèrent indispensables. Du ‘space’ de chez ‘space’ !