Mis en forme par le Sonny DiPerri (Avey Tare, Dirty Projectors), « Relatives in descent » constitue le quatrième album de Protomartyr. Un quatuor issu de Detroit dont le post punk est enrichi de textes littéraires qui traduisent leur malaise face au monde et à son avenir (l'immensité de la civilisation moderne et les questions qui nous affligent telles que la pauvreté, la politique ou la procréation), et que chante ou surtout déclame, Joe Casey, à la manière de Mark E. Smith, Ian Curtis, Nick Cave voire Simon Huw Jones (And Also The Trees), même si sa voix emprunte parfois les inflexions à Hugh Cornwell (« Male plague »). Protomartyr puise manifestement ses références chez The Fall, Sonic Youth, Joy Division et même les Stranglers. Sa musique est sombre, sinueuse, allusive, dense, très électrique et parfois vertigineuse. Les drums sont particulièrement amples et complexes et les cordes de guitares tranchantes, grinçantes, incandescentes, torturées, spasmodiques, explosives ou grésillantes. Caoutchouteuse, la basse gronde, pulse. Un album incontournable de l’année 2017 !