En vingt années de carrière, Kings of Leon aura donc publié 20 albums studio. Et « When you see yourself » constitue son huitième. Si aux débuts, la musique proposée mêlait rock sudiste et blues, au fil du temps, le groupe issu de Nashville va y intégrer garage, post-punk et country. Mais en même temps, le mélomane va de plus en plus souvent avoir l’impression que les compos s’édulcorent en sortant d’un même moule. En outre, la sophistication de la mise en forme –à l’instar de ce nouvel opus, produit par Markus Dravs (Arcade Fire, Coldplay, Florence + the Machine), un disciple de Brian Eno– va également accentuer le phénomène.
Fondamentalement, cet opus n’est pas mauvais ; il est même agréable à écouter. Il recèle d’ailleurs quelques plages intéressantes et bien électriques, comme « The bandit » et sa ligne de basse ténébreuse, presque post punk. Ou encore « Golden restless age », dont les accords de gratte jacassent dans l’esprit d’un XTC. Des sonorités de cordes qui peuvent également devenir chatoyantes lorsqu’elles sont tirées d’une Rickenbacker, à la manière d’un George Harrison. Surprenant quand même, « A wave » surfe sur la vague d’Archive, lorsque le morceau monte en crescendo.
Là où le bât blesse, c’est lorsque la bande aux frères et au cousin Followill s’abandonnent dans des ballades tendres, romantiques, parfois mid tempo, en laissant les cordes gémir, un peu comme à l’époque dorée du hard FM.
Bref, un elpee sans grande surprise, qui devrait inévitablement satisfaire les nombreux fans du band, mais pas vraiment les mélomanes qui ne jurent que par l’indie rock…