Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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Bernard Dagnies

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vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Grungy Funky Punky Rock

Fondé en décembre 2003, Menolly nous vient du Nord de la France. Un quatuor qui rêve d’enregistrer son premier album. En attendant, il nous propose cet Ep quatre plages, concocté au cours de l’été dernier. Et rien que le titre de ce disque vous donne une petite idée du style pratiqué par la formation. Des références ? Nirvana, Siverchair, Noir Désir et Rage Against The Machine. Enfin, chez les trois garçons qui se réservent la guitare, la basse et les drums. Mais dans cet univers de brutes vient se poser la voix de Lau, dont le timbre fragile, candide, proche d’une Deborah Harry, prend le soin de canaliser les mélodies, au point de les rendre contagieuses. Sur les deux premiers fragments notamment. A contrario, lors des deux derniers morceaux, elle force sa voix, comme si elle avait été contaminée par la fureur de son entourage. Si le groupe ne manque pas de bonnes idées, il lui reste encore pas mal de pain sur la planche. D’abord afin de trouver le parfait équilibre entre l’instrumentation et le chant, deux tendances qui s’opposent manifestement au sein de leur musique. Ensuite pour améliorer la qualité des enchaînements, encore trop précaires pour ne pas trahir un certain manque d’expérience. Et si vous voulez en savoir davantage sur le groupe, je vous invite à aller visiter leur site…
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Echoes from the engine room

Pour enregistrer son premier album, ce quintet limbourgeois a reçu le concours de Peter Crosbie, à la production. Un Australien qui avait déjà été choisi pour mettre en forme le single « Half-lit cigarette », sur les conseils de Luc Van Acker. Après avoir sévi le temps de 4 albums chez les Dugites, une formation obscure des eighties qui avait notamment tourné en compagnie d’INXS, Midnight Oil et Split Enz, Peter s’est lancé dans la production. Sa carte de visite mentionne d’ailleurs des collaborations opérées auprès de Troy Newman, James Griffin, Bad Boy Johnny, Danielle Gaha, Gary Glitter ainsi que de Jason Donovan. Au cours d’un périple accompli avec ce dernier, il a décidé de se fixer à Bruxelles pour entamer une carrière de compositeur de bandes sonores destinées aux séries de TV, films, pièces de théâtre et ballet modernes. Sans pour autant négliger son travail de production. Axelle Red, BJ Scott et Arno ont ainsi bossé sous sa houlette. Mais venons en à cet « Echoes from the engine room » ! Découpé en 10 fragments, il est sculpté dans la britpop. Une britpop essentiellement inspirée par Oasis, Coldplay et surtout Ash. Ash ? A cause du sens mélodique mélancolique, contagieux, hymnique, utilisé dans les ballades. Pensez à « Candy ». Et puis du timbre vocal d’Erwin Marcisz qui campe un hybride entre celui de Liam Gallagher et Tim Wheeler. A la bande à Chris Martin ? Lorsque piano bringuebalant et guitares décapantes enflamment le refrain électrique (« Into the terraplane ») ou encore sous une forme aquatique. A l’instar d’« It’s never gonna be (what I had in mind) ». Enfin Oasis, pour l’emphase que manifestent le vocal sur “Dragon’s lair” et “Summer (= resurrected) ». Et lorsque l’univers sonore prend de l’ampleur, c’est pour épouser une forme électrique davantage convulsive (« Tragedy at the bookshop »), caressées d’harmonies vocales limpides, un peu comme chez Fountains Of Wayne. Des harmonies qui soulignées d’un filet de clavier, deviennent même angéliques, sur le titre maître, un fragment très fruité, acoustique et minimaliste (Girls in Hawaii ?). Enfin, « A shiny metal dream » campe une ballade empreinte de pop pure, une chanson à siffloter sous la douche (New Musik ?). Bref, un opus fort agréable qui se laisse fondre dans l’oreille comme un bonbon à la menthe sur la langue…
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

You are the Quarry

“Maladjusted”, le dernier opus solo de l’ex Smiths remonte déjà à 1997. « You are the Quarry » constitue son huitième essai en solitaire. Un disque pour lequel il a reçu le concours de Jerry Finn, un des producteurs le plus courtisés aujourd’hui (NDR : il est notamment responsable de la mise en forme de plaques pour Blink 182, AFI ou encore Green Day). Et puis du groupe en compagnie duquel il bosse depuis des lustres. En l’occurrence, les guitaristes Boz Boorer et Alain Whyte, le bassiste Gary Day et le drummer Dean Butterworth. Tout un petit monde rejoint pour la circonstance par le claviériste de Jellyfish, Roger Manning. Pour la première fois, la formation et Mozz n’ont pas opéré les prises séparément, mais lors des mêmes sessions d’enregistrement. A Los Angeles et à Londres. Une bonne trentaine de chansons, dont douze ont été retenues pour cet elpee. Avec pour résultat une œuvre qui alterne le très bon et le moins bon. Le moins bon, lorsqu’il s’égare dans le mélo pathétique et ampoulé. Et sous cette forme, la voix emphatique de Morrissey indispose. A contrario, ce timbre fait merveille dès que les chansons épousent un profil tourmenté. Et les variations de tempo tout comme l’agitation et l’intensité des cordes de guitares n’y sont pas étrangères. Parfois même comme à l’époque de Smiths. Une impression qui se manifeste sur les trois premiers fragments de la plaque. Mais les deux titres qui emportent toutes mes faveurs répondent aux noms de « I’m not sorry », plage balayée de percussions jazzyfiantes, réminiscente de la période postcard d’Aztec Camera ; et puis l’étonnant « How could anybody possibly know how I feel ? », dont la progression des cordes de guitares me rappelle un certain « I want you » des Beatles. Pas de lyrics susceptibles de susciter controverses ou polémiques au sein de ses chansons, mais des sujets ambigus, amers, spirituels, complexes, qui dépeignent sa vision très personnelle, ténébreuse, de la comédie humaine…
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

A life on standby

Il aura donc fallu deux ans de gestation à Mud Flow, pour le voir sortir son troisième opus. Mais l’attente n’aura pas été vaine, car ce « A life on standby » est tout bonnement épatant. Plantons tout d’abord le décor. Au cours de cette longue période de doute, d’interrogations et de remise en question, les musiciens du groupe ont commencé à être hantés par des idées noires. Et plutôt que de refléter ce spleen sur papier ou sur pellicule, ils l’ont transposé à travers leur musique (NDR : et si vous voulez ne savoir davantage, aller jeter un coup d’œil sur l’interview qui leur est consacrée). Résultat des courses, bercée par la mélancolie douce, cette œuvre conceptuelle baigne dans un climat ténébreux. Conceptuelle, parce que toutes les chansons tournent autour du même sujet. Même les plus pop (« Today » et « Debbie and Charlie » dont certains accents sont empruntés à George Harrison, ainsi que « How I got depressed and started a war » qui aurait pu relever du répertoire de Girls In Hawaii »), véhiculent des lyrics douloureux. Mais le plus étonnant procède de la présence de trois morceaux particulièrement longs et élaborés. Remarquables aussi. Qui nous replongent dans l’univers arty, brumeux, romantique, torturé, d’And Also The Trees voire de Sad Lovers & Giants. L’envoûtant, et complexe, presque prog, balayé de cordes de guitare gémissantes, « Tribal dance » (4’53), tout d’abord. « Five against six » (8’56) ensuite. Et son phrasé de guitare dramatique comparable à une houle perpétuelle. Oui, oui, comme chez And Also The Trees. Beau à pleurer ! Et lorsque l’intensité sonore atteint son paroxysme, c’est un peu comme si une aiguille vous traversait le cœur… Enfin, le final « New Eve » (10’34). De la même veine, mais en plus élaboré. En plus grandiose. Avec cette basse propulsive réminiscente de SL&G, ses quelques touches de claviers analogiques très 80’s (Berlin Blondes ?). Cette mélodie dense, céleste et hypnotique… Enfin, sachez que pour enregistrer cet elpee, le trio a notamment reçu le concours de l’ingénieur du son, Rudy Coclet (Calc, Sharko) et d’Olivier Mellano (Dominique A, Miossec) à la guitare. Un must !
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Divina luz

Mus c’est avant tout Monica Vacas et Fran Gayo, un duo issu de Gijon, une cité sise dans le nord est de l’Espagne. En Asturies, si vous préférez. La nuance est importante, car les textes sont chantés en asturien. Par Monica. Dont le chuchotement sensuel, éthéré, évoque instantanément Hope Sandoval. La musique de Mus est d’ailleurs aussi languissante que celle de Mazzy Star, mais privée de ses caractéristiques country. Parce que l’instrumentation est essentiellement partagée entre le piano, un clavier, la ‘six cordes’ (le plus souvent acoustique, mais aussi électrique), le dobro et quelques percussions. Ce qui n’a pas empêché le couple de recevoir le concours de quelques collaborateurs. « Divina lluz » évolue donc en plein minimalisme, mais un minimalisme poétique, visionnaire, atmosphérique, mélancolique… Pastoral même sur le moyenâgeux « Pala xenra blanca ». On a même parfois l’impression d’être en présence d’une bande sonore pour un long métrage. Tourné en Espagne, bien sûr. Les lyrics (d’après la bio), traitant de contes de mort, de désespoir, d’ode à la solitude et de luttes politiques. En fin de parcours, la valse brumeuse « A la fonte cada manana » et « Adios », sur lequel une voix caverneuse récite sa prose sur un lit d’orgue et de xylophone, ne peuvent m’empêcher de penser au film « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Titre plus élaboré, « Na esplanada » conjugue acoustique et électricité dans un registre slowcore que n’aurait pas renié un Low. Dommage d’ailleurs que ce type de morceau soit aussi rare sur cet opus. Il a d’ailleurs beau être planté au beau milieu du track list, il ne parvient pas à extraire la plaque d’une certaine morosité ambiante…
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Welcome to the North

A l’écoute du premier opus éponyme de ce quatuor de Leeds, j’étais resté littéralement sur le cul. Un disque sur lequel peu d'espace avait été réservé à la récupération. A cause de la constante du flux sonore dévastateur, tumultueux et viscéral. Et puis de la voix de Robert Harvey. Et quelle voix ! Haut perchée, stridente, sauvage, elle mettait littéralement le feu à la musique. Un peu à la manière de Robert Plant, lorsqu'il sévissait chez Led Zeppelin. Bref, avant d’écouter ce « Welcome to the North », mon enthousiasme était à son paroxysme. Et l’elpee démarre sous les meilleurs auspices, par le titre maître ; une compo tempétueuse, menaçante, à vous faire perdre le nord. Et embraie par le fiévreux et turbulent « Freedom fighters ». Puis le soufflé retombe. Il faut attendre le très énervé « I need love » pour retrouver une lueur d’intensité frénétique. Et le reste ? On a l’impression que The Music a beaucoup trop écouté U2 avant d’entrer en studio. Et cette propension à rendre chaque mélodie hymnique devient finalement agaçant. Dommage ! Je me demande d’ailleurs ce qu’ils sont allés faire dans les studios à Atlanta, en Georgie, sous la houlette de Brendan O’ Bien, dont la carte de visite mentionne quand même Pearl Jam, Soundgarden, R.A.T.M. et Bruce Springsteen ! The Music nous doit une revanche !
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Malin plaisir

Il y a quelque chose d’attachant et en même temps d’agaçant sur cet album. Agaçant, parce que les arrangements et les orchestrations ont tellement été fignolés qu’on a l’impression qu’il a fallu dix ans pour le terminer. Agaçant, parce qu’on ne sait pas trop si la musique relève de la pop, de la variété ou de la chanson française. Agaçant parce que Domino, la chanteuse, possède une si belle voix que parfois (« Héroïne »), elle en remet une couche, comme si elle devait défendre ses chances face au jury de la StarAc. Une voix belle et vraiment attachante, lorsqu’elle campe un hybride entre Véronique Sanson et France Gall. Attachant, parce que le jazz s’incruste en filigrane sur toutes les chansons. Dans l’esprit d’un Berger et surtout d’un Voulzy, auquel le duo emprunte la fluidité mélodique. Une chanson comme « Seul au monde » aurait même pu être interprétée par Souchon ! Ah oui, parce que Malin Plaisir est un duo. Parisien. Constitué d’un couple : Domino et Eric Parmentier. Avant d’entreprendre cette nouvelle aventure, Eric avait joué dans quelques groupes rock/blues. De la guitare, mais aussi des percussions. Sur cet opus éponyme il s’y réserve également les claviers, la basse et la lapsteel, tout en privilégiant les six cordes acoustiques. Un instrument qu’il partage avec Jacques Parmentier (NDR : son frère ?). Une chose est sûre ce ne sont pas des manchots, leur style en picking me rappelant tantôt Al Stewart, tantôt Mark Knopfler. Côté vocal, Eric dispose d’un timbre qui évoque parfois Jean-Jacques Goldman. Pourtant, une plage comme « Des heures des jours, des semaines » n’a pas été composée par Goldman. Heureusement, d’ailleurs ; car ce type d’affinités est plutôt pour me déplaire. Mais quel malin plaisir ont-ils donc à vouloir brouiller les pistes ?
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Lifeblood

Qu’il est loin le temps où Manic Street Preachers parodiait le punk pour véhiculer un message politique violent et nihiliste. Qu’il est loin le temps de « Generation terrorists » où la formation se réclamait du Clash, de Led Zeppelin, du Who et de Gun’s Roses pour dispenser un rock’n roll morbide et autodestructeur. Qu’il est loin le temps où ce quatuor gallois était parvenu à transformer sa violence intérieure en douleur humaine. Faut dire que depuis la disparition de Richey James, en 1995, le ressort était cassé. La sortie d’« Everything must go », l’année suivante, avait encore fait illusion. Puis l’inspiration est devenue de plus en plus rare. Avec pour résultat ce 7ème album studio pathétique. Hormis « 1985 » (NDR : un coup d’œil dans le rétroviseur ?), « Empty souls » (NDR : titre évocateur !) balayé par un piano sonore et le final « Cardiff afterlife » et ses superbes arrangements, le reste ressemble de plus en plus à du Stranglers post Cornwell, mais sans les claviers (NDR : encore que la bande à Jean-Jacques Burnel semble reprendre du poil de la bête). « Glasnost » semble même avoir piqué ses sonorités de guitare chez Mike Oldfield. Consternant !
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Bubblegum

Véritable antithèse de l’idole pop, Mark Lanegan en est aujourd’hui à son sixième opus solo. Une carrière qu’il semble aujourd’hui vouloir aujourd’hui privilégier, après avoir sévi chez Sreaming Trees et Queens Of the Stone Age. Pour enregistrer ce « Bubblegum », il a reçu le concours de quelques grosses pointures, et en particulier Greg Dulli (Afghan Whigs et Twilight Singers), Izzy Stradlin et Duff Mc Kagan des Guns n’ Roses, Josh Homme et Nick Oliveri des Q.O.T.S.A., ainsi que PJ Harvey. Cette dernière y échange un duo particulièrement réussi sur le très groovy « Hit the city », et puis sur le blues maladif et sensuel « Come to me ». Du blues, cet elpee n’en manque pas. Mais un blues urbain, contemporain, abordé un peu à la manière d’un Nick Cave. Il rend même un hommage aux pionniers de ce style sur « Like Little Willie John », qu’il interprète dans un registre très proche d’un John Renbourn, Bert Jansch, voire encore Roy Harper. Faut dire que son baryton ravagé par le whiskey et la drogue se prête bien à ce type de musique. C’est d’ailleurs la voix de Lanegan qui est le point central de l’expression sonore. Et pas seulement sur « Bombed », composition minimaliste limitée à son chant, une guitare sèche et quelques backing vocals féminins, un peu comme chez Léonard Cohen. Tout au long de ce disque, Mark confronte ses propres démons, en traitant des horreurs existentielles, du désespoir de l’âme tourmentée, des ruptures, de sexe malsain et même de mort, pour les assassiner (ses démons !) de sa langue effilée comme la lame d’un poignard. Une œuvre sombre, riche, abrasive, qui recèle des plages plus musclées, voire imprévisibles. A l’instar du tribal et stoogien « Sideways in reverse » (NDR : parlerait-il du cunnilingus ?), du tempétueux « Metamphetamine blues » (NDR : imaginez un Tom Waits qui aurait décidé de voyager en Zeppelin !), du velvetien « Driving death valley blues », et de « Can’t come down », mélange de frénésie et de drum’n bass qui aurait pu naître d’une rencontre entre Tricky et Nick Cave. Un Cave qui hante encore et toujours Lanegan, sur la prière lancinante « When your number isn’t up » et le douloureux « Wedding dress », titre sur lequel il échange un duo avec son ex épouse Wendy Rae Fowler (NDR : l’enregistrement avait sans doute eu lieu avant la séparation !), une ballade meurtrière qui aurait pu figurer sur l’album « Murder ballads » (NDR : c’est malin !). Un must !
vendredi, 31 décembre 2004 02:00

Rendezvous

Après 13 années d’existence ponctuée de 7 albums studio, Luna a donc décidé de se séparer. Une bien mauvaise nouvelle, pour celles et ceux qui vouent une grande admiration à cette formation devenue culte. Consolation : son leader a décidé de monter un nouveau projet. Produit par Bruce Goggin (Phish, Pavement), « Rendezvous » nous plonge à nouveau au sein d’un univers intimiste propice à la rêverie. Sensualité, esthétisme, quiétude et style servent de ligne de conduite à une musique élevée au rang de la poésie. Et aucun des onze fragments de cet opus ne déroge à cette règle. A l’instar de Richard Llloyd et Tom Verlaine chez le défunt et mythique Television, Dean Wareham et Sean Eden conjuguent leurs guitares avec tendresse, légèreté, subtilité, pour en tisser des mélodies soyeuses, croustillantes, sur lesquelles Dean vient poser son timbre vocal, jamais tout à fait parlé, jamais tout à fait chanté ; un peu comme un fantôme qui laisse ses traces de pas dans la neige. Et pendant ce temps, Britta Philipps alimente la contre mélodie à l’aide de sa basse, plutôt que de s’en servir comme instrument rythmique. Parmi les onze fragments de cet elpee, deux sont cependant chantés par Sean. Tout d’abord « Broken chair ». Une plage proche de la country alternative d’un Grandaddy, qu’il interprète de son falsetto rappelant Jonathan Donahue. Et puis le crazyhorsien « Still at home ». Un disque qui ne manque pas de surprises. Adressant même un clin d’œil au « Just like heaven » de Cure sur l’enlevé « Speedbumps » et au « More than this » de Roxy Music sur l’excellent « Star spangled man ». L’œuvre épingle également l’adaptation d’un poème d’Edward Lear, « The owl & the pussycat ». Ecrit par un écolier, ce texte prend ici une dimension visionnaire. Et si l’ombre du Velvet plane encore sur le capricieux « Malibu love nest », cette plaque recèle également une nouvelle version d’« Astronaut ». Figurant sur l’Ep « Close cover before striking », elle bénéficie ici d’une adaptation plus rapide, plus dansante, dans l’esprit de New Order. Epatant !