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Shaka Ponk - 14/03/2024

The Cult

Le rock a toujours été sexuel

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Tailler une bavette avec un type comme Ian Astbury restera toujours pour le journaliste une expérience intéressante. Lorsqu'il le souhaite et cela semble être souvent le cas, le grand Ian est un type d'une grande froideur, le genre de gars qui entre dans la pièce en houspillant un des roadies qui traînait dans le coin, un personnage qui vous toise d'un regard distant, regarde le mur d'en face lorsqu'il vous parle et ne vous fixe dans les yeux que lorsqu'il a envie d'insister sur certaines paroles plus importantes. Ian Astbury veut imposer sa personnalité, son identité sans vous laisser la possibilité de l'amener à aborder un sujet s'il ne le souhaite pas. Il garde la mainmise à chaque minute. Sur scène, pareil, c'est lui qui dirige. Sur disque aussi, Ian Astbury mène la barque selon sa volonté. Et cette attitude peut conduire à des comportements déroutants, comme aujourd'hui, pour parler d’un nouvel opus qui marque une certaine cassure vis à vis de ses précédents. Moins purement ‘metal’, moins puissant, plus varié, "The Cult" (l'album) marque un certain retour pour The Cult (le groupe), dans les eaux d'une musique rock au sens général du terme. Ian Astbury s'explique. Enfin non, il explique...

On a juste enregistré l'album comme on le sentait, rien de plus. A la base, ce n'est pas plus compliqué. Bien sûr, j'admets que je n'étais pas totalement satisfait des précédents. Il y a de bonnes choses sur un disque comme "Sanie Temple" mais lorsque je le réécoute aujourd'hui, je me dis qu'on doit pouvoir faire mieux. Quant à "Ceremony", il a été conçu par une formation en pleine déconfiture ; The Cult n'était plus un vrai groupe à l'époque et cela se ressent. Notre nouveau disque est plus positif, plus intéressant. Il correspond avantage à ce que nous sommes réellement. Lorsque je parle d’art, je pense aujourd'hui plus à Picasso et à Brecht, qu'à Jimi Hendrix et Jim Morrison. Je ne renie rien, mais j'ai envie d'aller plus loin, de réaliser des choses plus significatives. Elles nous rapporteront peut-être moins d'argent, nous vendrons peut-être moins de disques ; mais je m'en fous

Tu veux dire que vous avez d'une certaine manière, accepté des compromissions, avant?

Oui, mais c'était voulu. Au départ, on a été assimilés à la vague rock ‘indé’. On était là pour briser le monopole des grosses machines. Après un certain temps, on s'est rendu compte qu'on nous avait enfermés malgré nous là-dedans, pour des motifs qui n'étaient pas uniquement musicaux. On a voulu nous libérer de cette emprise parce qu'on déteste les ghettos et que celui là en était un. Il y a des dangers, tu vois, à ce genre de situation. T'octroyer un statut de groupe ‘indé’, par exemple, implique qu'on attend de toi des tas de choses dans ce domaine, donc on te pousse dans une certaine direction. Si tu n’y prends garde, tu peux te laisser entraîner et devenir, malgré toi, quelque chose qui ne te ressemble pas. Tu peux inconsciemment pousser le jeu trop loin. Nous, on a choisi de nous échapper de ce carcan en prenant la tangente. On a donc volontairement choisi de quitter la scène ‘indé’ pour rentrer dans le grand bain. Pas pour gagner de l'argent ou accumuler des disques d'or mais bien pour confronter notre travail à un large public et examiner ses réactions. Ce défi là nous plaisait, on l'a tenté. Maintenant qu'on sait ce qu'on voulait savoir, on est plus libres.

Take That et Metallica

Et plus sûrs de vous?

On n'a jamais douté de nous. Là n'était pas la question. De toute manière, on ne pouvait pas agir autrement, on n’a aucune envie de faire n'importe quoi, comme d'autres.

Qu'est-ce qui vous intéresse dans la musique?

Des tas de choses mec, mais c'est surtout un état d'esprit. Il se fait qu'on a choisi la musique pour s'exprimer mais, comme j'ai dit, je m'intéresse aussi à plein d'autres choses. J'utilise la musique comme un moyen d'expression, pour d'autres c'est la peinture ou l'écriture mais le processus est le même: c'est l'expression qui compte. Alors, tant qu'à s'exprimer, autant le faire bien et franchement en accord avec soi, c'est bien le moins.

Le business rock permet cette ouverture ?

Le tout est de ne pas se laisser dominer (NDR : ah, on y revient!) Il faut être attentifs et ne pas se laisser imposer des règles qui ne sont pas les bonnes. Nous voulons communiquer, nous recherchons les échanges mais nous gardons le contrôle.

Crois-tu donc que tout soit aussi rationnel?

Ce n’est pas ce que j’ai dit... Le rock, la musique, la création, le spectacle, ce sont surtout des affaires de pulsions. Sur scène, par exemple, nous libérons nos pulsions, mais celles-ci sont diverses. Le rock a toujours été très sexuel, c'est évident. Nous nous sentons très à l'aise par rapport à ce concept. Dans la salle, aujourd'hui (rappelons que The Cult a joué récemment à La Luna, à Bruxelles), il y aura des mecs mais aussi beaucoup de filles. On en connaît la raison. On sait aussi pourquoi un groupe comme Metallica n'attire que des mecs. Ces types ne doivent concevoir l'amour que sous la représentation de la pénétration. Chez Take That, par contre, le processus est inversé, ils n’attirent que les nanas. C’est intéressant ce genre de constatation, pas vrai? Nous sommes conscients de la situation que nous vivons et l’actuelle nous plaît beaucoup…

Article paru dans le n°30 du magazine Mofo de février 95

Hawkwind

Undisclosed Files - Addendum

Écrit par

Ce disque serait un bootleg officiel (cherchez l'erreur!) qui serait sorti dix-huit mois plus tôt sous la forme exclusive d'un vinyle. Reproduit aujourd'hui en CD, il réunit deux concerts différents. Le premier enregistré à Sheffield en 84. Le second en 89. Non localisé, mais le plus intéressant. Cinq titres hypnotiques, dont le rythme binaire répété à l'infini est destiné à échafauder une architecture post psychédélique dans son espace rituel. Et des compositions comme "Motorway City et "Angels of death" se posent en véritables références pour des groupes comme Loop et Spacemen 3. L'autre partie du morceau de plastique n'exerce pas la même fascination. Six titres qui se contentent d'investir l'univers ambiant techno de The Orb. A moins que ce ne soit le contraire...

 

The Greenhorns

Branded

En 1991, ce trio belge avait asséné un premier album de blues-rock-metal impitoyable, directement inspiré par MC5 et Dr Feelgood. Tout comme "Maverick", "Branded" concède l'une ou l'autre composition acoustique. Mais en général, ce deuxième elpee se révèle moins aride, moins nuisible. Ce qui ne veut pas dire qu'il épanche moins d'énergie ou de puissance. Mais il laisse davantage filtrer sa sensibilité blues, son relief boogie. Une mise en forme qui s'explique, sans doute, par sa participation aux dernières tournées de Canned Heat et de Blue Cher, pour lesquelles il avait été invité à assurer le ‘supporting act’.

 

Uzeda

Waters

Lorsqu'on évoque le rock italien, on pense inévitablement à Litfiba. Et bien, il faudra bientôt compter sur Uzeda. Un groupe sicilien dont le dernier album a reçu une excellente critique dans le Melody Maker. Ce qui mérite d'être souligné, car en général, la presse britannique n'apprécie pas tellement la concurrence du Vieux Continent... La production de Steve Albini y est sans doute pour quelque chose. Tout comme la remasteration du CD dans les célèbres studios Abbey Road de Londres. N'empêche, ce "Waters" ne manque pas de qualités. Dix compositions liquéfiées dans les guitares sauvages, distordues, intrépides (Pavement? Levitation?), canalisées par les drums hypnotiques, venimeux, et écumées par la voix tantôt alanguie (Kim Gordon), tantôt surexcitée (Polly Harvey?), tantôt gémissante (Kim Deal?) de Giovanna Cacciola. Impressionnant !

Ian McNabb

Head Like A Rock

Depuis la séparation d'Icicle Works, Ian McNabb n'est toujours pas parvenu à imposer son talent d'artiste solo. L'an dernier, il nous avait gratifiés d'un album en demi-teinte. Ses superbes capacités vocales et son sens mélodique aigre ne parvenant que trop rarement à s'extraire d'arrangements sub Black. Pour enregistrer "Head Like A Rock", Ian a décidé de mettre le paquet. Il est allé à Los Angeles et s'est entouré du gratin de la scène musicale californienne. Et en particulier du mythique Crazy Horse. Jusqu'à ce jour, hormis Neil Young, jamais personne n'avait pensé à leur proposer une semblable collaboration. Et il faut croire que l'idée a plu à Billy Talbot et à Ralph Molina, puisqu'ils ont accepté sans la moindre réserve. Leur intervention se limite cependant à quatre titres ("Fire inside my soul", "You must be prepared to dream", "Child inside a father" et "May you always"), mais quatre fragments qui valent à eux seuls l'acquisition de l'album. Pas besoin de vous faire un dessin pour imaginer la texture électrique des quatre chansons ! Et si le reste de l'œuvre ne possède pas la même pêche, il recèle d'excellentes surprises. Comme cette superbe ballade countrysante "As a life goes by" ou ce savoureux "This time is forever" trempé dans le new Mersey Sound et éclaboussé de steel guitar. Ian flanqué des Crazy Horse a donné quatre concerts en Grande Bretagne il y a quelques semaines. Croisons les doigts pour que cette expérience puisse se renouveler et transiter par la Belgique...

 

Manic Street Preachers

The Holy Bible

A l'issue de la première écoute du troisième opus de cet ensemble gallois, nous étions interloqués. Nous ne connaissions pas encore les circonstances qui avaient entouré les séances d'enregistrement, mais nous ressentions un profond malaise. Pas que le disque soit décevant, au contraire! Mais il inocule une mélancolie presque maladive, glacée, bouleversante, alors que les deux premiers elpees des Manics affrontaient simultanément la vindicte, le glamour et le punk. Que s'est-il donc passé? D'abord le groupe a travaillé d'arrache-pied pendant cinq semaines pour concocter ce disque. Et pour se changer les idées, il n'a rien trouvé de mieux que de prendre, sous forme de vinyle, une overdose de Joy Division. Moralité Richey Edwards, le chanteur guitariste, s'est tapé une déprime. Enfin, cette histoire aurait pu arriver plus tôt. Les textes traduisent cet état d'esprit. En général autobiographiques, ils reflètent une vision hantée, incroyablement désolée de l'existence. On se croirait revenu, lyriquement parlant, aux thèmes ‘cold’ développés par Cure, Bauhaus et bien sûr Ian Curtis début des eighties : holocauste, contrôle des armes, anorexie, suicide, dictature. Sans quoi cet "Holy Bible" constitue un superbe album. Les hymnes mélodiques rampant sous le clapotis des vagues de cordes de guitare tantôt acoustiques, tantôt électriques, tantôt venimeuses (Jane's Addiction?) ; des hymnes qui s'agitent convulsivement sur une ligne de basse aux vertus P.I.L. . Bouleversant !

 

Magnapop

Hot Boxing

Première constatation, ce quartet géorgien n'a plus fait appel à Michael Stipe pour produire son deuxième CD. Pas que Magnapop soit en froid avec le leader de REM. Au contraire! Mais le groupe souhaitait reproduire un son plus énergique, plus métallique, plus trash. Et dans cette optique il s'est tourné vers Bob Mould. Evidemment, connaissant la réputation de cet ex-Hüsker Dü, il ne faisait aucun doute que l'objectif serait atteint. Hormis une version acoustique de "Merry" et un détour par le punk pur et dur ("Pretty Awful"), les quatorze fragments consomment une électricité juvénile crépitante, torturée, à la croisée des chemins de Buffalo Tom, de Belly et bien sûr de Sugar. Une électricité sauvageonne, abrasive, vitriolée de lyrics menaçants, fiévreux, sensuels et grinçants mais conduite par un sens mélodique pop à la fois irrésistible et excitant...

 

Madder Rose

Panic On

Auteur d'un remarquable premier album en 1993, Madder Rose vient de rééditer sa performance avec "Panic On". Le quatuor new-yorkais nous invite, à l'instar de Mazzy Star (ça rime), à explorer le labyrinthe de la mélancolie. Mais d'une manière moins sinistre. A cause de l'ambivalence des compositions. Vulnérabilisées par le timbre vocal languissant, gémissant, tendre de Mary Larson. Et meurtries par les cordes de guitares tumultueuses, effilées de Billy Coté. Coproduit par Mark Freegard, personnage impliqué dans la finition du "Last Splash" des Breeders, "Panic On" exerce une fascination qui aurait été filtrée successivement dans l'univers de My Bloody Valentine et de Cowboy Junkies. Epatant !

 

Bob Mould

Poison Years

Entre la séparation d'Hüsker Dü et la naissance de Sugar, soit entre 1987 et 1992, Bob Mould a gravé deux albums solos. Deux disques qui passeront malheureusement inaperçus pour d'obscurs motifs de marketing... Pourtant, avec le recul, "Workbook" exhalait la même rage électrique et la même fièvre volcanique que le défunt et mythique trio de Minneapolis. Une fièvre exacerbée par les accents sauvages du violoncelliste James Scarpantoni. Plus complexe, mais aussi plus angoissé, plus amer, "Black Sheets of Rain" reflétait davantage l'état dépressif au sein duquel Bob avait fini par s'abandonner. Pourtant, ces deux opus constituent l'indispensable chaînon manquant entre le punk yankee (ou hardcore juvénile, si vous préférez) et le grunge (tout aussi juvénile vous l'avouerez). Enrichi de cinq titres enregistrés ‘live’, "Poison Years" synthétise en neuf morceaux les deux œuvres injustement ignorées. Un document!

 

Motorpsycho

Another Ugly

Le son dispensé par cet ensemble norvégien est tellement sableux, dense, qu'il est plus que probable que cet Ep a été enregistré à l'aide d'un matériel qui date des seventies, voire des sixties. Un peu comme l'affectionne Lenny Kravitz. Ou le garantissait des groupes comme Blind Faith, Free et Pretty Things près d'un quart de siècle plus tôt. Trois mythes qui semblent d'ailleurs exercer une influence majeure sur Motorpsycho. Même si le chanteur possède un timbre vocal proche d'un Greg Dulli (Afghan Wiggs) proche de l'agonie... Pour rester dans le ton, "Another Ugly" implique une cover de Kiss ("Watching You"), un morceau de psychédélisme acoustique consommé dans l'esprit du Jefferson Airplane ("Bluebery Daydream") et en guise de final, une rengaine ‘eurovisionnaire’ interprétée par un baryton qu'enrobe des chœurs mielleux...