Comment expliquer ce magnétisme, cette addiction, ce besoin de se lover dans l’univers de Fauve ?
Doit-on vraiment l’expliquer ? Il est vrai que c’est à la fois simple et compliqué. Un instant perdu puis retrouvé, le fil d’Ariane de Fauve, c’est nous. Nous tous qui nous identifions au groupe.
Parce que l’on est humain. Sensible et fragile. Parce que les déclamations de Fauve sont capables de t’anéantir ou de te rendre heureux. Sournoisement. Parce qu’elles sont véridiques. Elles remuent en ton for intérieur, incertitudes et désirs. Sans porter de jugement. Elles te rentrent dedans, te donnent envie de danser ou de baiser.
Fauve est le reflet de notre quotidien. De nos habitudes. Quand le climat est humide et les rues crasseuses. Mais également lorsqu’un putain de soleil brille la nuit, et nous donne l’espoir que si tout est compromis pour les autres, nous, on y verra clair… plus tard…
En gravant ce deuxième opus les Français ont encore frappé fort.
On se demandait comment ils allaient s’en sortir. Le premier elpee était si authentique, qu’il devenait presque impossible d’en proposer une suite de meilleure facture. Tenter ce challenge, c’était comme se tirer une balle dans le pied. Et bien Fauve est parvenu à accomplir cette gageure…
Bien sûr, certains morceaux sont plus sucrés, plus accessibles. Un peu comme si le crew avait voulu s’adresser à d’autres générations. Les trentenaires et les quadras ne pouvaient plus rester les seuls à vivre cette forme d’humilité…
Quelques compos sont ainsi davantage acidulées (« Tallulah », « Les Hautes Lumières »). Mais il faut rester attentif et ne jamais baisser la garde. Car des balles traçantes, les Parisiens en ont encore plein le chargeur. Suffisant pour nous faire tourner en rond. Insouciant et sous la pluie. Ouvrir la bouche sans hurler, tomber à genoux. Puis se relever, continuer et emmerder le peuple (« Bermudes », « Paraffine », « Azulejos », « Révérence », …)