A l’instar de Slaves, Shame ou encore IDLES, Fontaines D.C. appartient à cette nouvelle vague punk qui apporte un vent de fraîcheur à la scène pop/rock contemporaine. La formation n’est cependant pas anglaise, mais irlandaise. Issue de Dublin, très exactement. Et elle affiche ouvertement cette appartenance à travers ses lyrics, des textes qui reflètent une passion pour la littérature et la poésie (The Beats, James Royce, Chevron, Patrick Kavanagh, …), ainsi que les questions liées au Brexit ; des chansons écrites par Grian Chatten, dans les pubs locaux, à la manière de Shane McGowan…
« Dogrel » constitue le premier elpee du quintet, un disque qui inclut cinq titres déjà publiés à ce jour, même s’ils ont été remixés pour la circonstance, dont les singles « Too real », « Chequeless reckless » et « Boys in the better land », ainsi que « Hurricane Laughter » et Liberty belle », qui figuraient déjà sur son Bandcamp. Sur les 11 plages de cet opus, il ne reste donc plus que 6 nouvelles compositions. N’empêche, elles ont toutes de l’allure. Et si vous aviez raté ces premiers pas, profitez-en, c’est le moment d’étancher votre soif à cette source rafraîchissante…
Les compos sont souvent imprimées sur un tempo enlevé, tribal, voire frénétique, dans un style qui oscille du punk au post punk. Les accords de guitares sont tour à sinistres, pépiants, gémissants, chatoyants, bringuebalants ou carrément déstructurés, alors que la ligne de basse rappelle davantage celle tracée par Simon Gallup (Cure) que Peter Hook (Joy Division). Mais c’est la voix de Chatten qui focalise l’attention, une voix semi-chantée, semi-déclamatoire qui rappelle celle de feu Mark E. Smith, le leader de The Fall. L’opus s’achève par « Dublin city sky », une ballade somptueuse, romantique, digne de Shane McGowan, le parolier des Pogues.
Si vous appréciez ou avez apprécié Arctic Monkeys et les Srokes à leurs débuts, mais aussi les Libertines et Joy Division, vous ne pouvez passer à côté de ce « Dogrel »…