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Une forme d’onirisme difficile à décrire… Spécial

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Située sur la rivière de la Dendre, la ville de Lessines est principalement connue pour avoir vu naître le célèbre peintre surréaliste René Magritte, à la fin du XIXème siècle.

Naturel donc d’y ériger un centre culturel dédié à sa gloire ! Un lieu hautement symbolique au sein duquel de nombreux artistes s’y sont d’ailleurs produits.

En ce dimanche de février, c’est Jasper Steverlinck qui s’y colle. Son nom est évidemment associé à celui d’Arid, formation belge qui a connu la gloire, notamment après avoir gravé l’excellentissime « Little Things of Venom ».

Le groupe a suspendu son aventure, dès 2012, en partie à cause de ce succès. Il semblerait d’ailleurs que cette parenthèse se soit définitivement fermée…

Deux ans plus tard, il publie un album de reprises. Intitulé « Songs of Innocence », il est accueilli favorablement tant par la critique que par le public, dans la partie néerlandophone du pays. Un disque sur lequel figure la version truculente du « Life on mars » de Bowie…

La salle est de taille moyenne. Et c’est tant mieux. Elle permet d’être en contact direct avec la scène. Ce sentiment de proximité exalte.

Plutôt douce et feutrée, la musicalité et l’univers de porcelaine façonné par celui dont la voix haute perchée est gracieusement comparée à Jeff Buckley ou encore Freddie Mercury (NDR : il réfute cependant cette dernière affirmation) et se prête donc favorablement à l’environnement.

Il est venu défendre les couleurs de « Night Prayer », un disque exclusivement concentré sur l'écriture, dans sa forme la plus pure et la plus directe, procurant à l’ensemble un tissu mélancolique intemporel et voluptueux grâce à sa technique d’enregistrement live.

Le rendu émotionnel libéré par les compos transcende.

Pourtant, au-delà de la pression et des doutes, il a failli ne jamais voir le jour pour des différents qui l’ont opposé à sa direction artistique, au grand dam de son entourage professionnel il va sans dire.

Dimanche oblige, le concert est avancé à 18 heures. Le parterre est complet. Il s’agit de la deuxième date consécutive, la première ayant été décrétée sold out fort rapidement. Le public est plutôt mature, constitué essentiellement de quinquas masculins et néerlandophones.

A l’heure dite, sous un rideau de lumières tamisées, Jasper pose délicatement ses doigts sur les touches d’ivoire pour entamer en piano-voix un « Sad reminders » sur un ton aussi chaleureux que les rayons de soleil printaniers qui frappent à nos portes depuis quelques jours.

L’utilisation des projecteurs est réduite à sa plus simple expression ; une lumière d’une chaude fausse blancheur met en exergue ses principaux acteurs sans aucun autre artifice.

C’est à la gratte électrique et accompagné d’un pianiste qu’il chantonne un « So far away from me » du feu de Dieu qui dévoile encore une facette inattendue de son répertoire. C’est joliment interprété.

Les doigts glissent agilement sur le manche plus qu’ils ne s’agitent. Les mélomanes se sentent soudainement petits face à son talent.

Il faudra attendre « Our love got lost » pour voir apparaître les cordes (trois violons et un violoncelle) qui procurent à l’ensemble une texture sonore moelleuse et sucrée mettant davantage de relief à une prestation qui ne laisse pas pourtant indifférent dans sa version minimaliste.

Steverlinck est heureux d’annoncer que « Colour me blind », est joué en primeur. Peut-être s’agit-il d’un test grandeur nature... Nul ne le saura !

Quoiqu’il en soit, le public semble apprécier. Les yeux pétillent de bonheur. Les rares couples se rapprochent, se blottissent et de doux baisers s’échangent intimement dans la pénombre artificielle.

Cette musique fait un bien fou ! Elle s’élance vers de grands espaces de liberté sans s’essouffler. Elle ranime de vieux feux sacrés et s’élance brusquement vers une forme d’onirisme difficile à décrire…

Après un « That’s not how dreams are made » particulièrement émouvant, le singer s’attaque de front à « One thing I can’t erase » qui pourrait, selon lui, faire l’objet d’une matière première pour un prochain disque. 

Plutôt réussi, ce single s’inscrit parfaitement dans la lignée de sa culture. De quoi faire saliver les plus envieux.

Pourtant d’une qualité exceptionnelle, le show restera quelque peu subversif, le Gantois d’origine s’essayant certes dans une zone de confort qui lui va comme un gant, mais qui étreinte un chouïa sa qualité sur la durée.

Quoiqu’il en soit, les spectateurs observent, retiennent leur souffle, contemplent le temps qui passe et goûtent cet élixir d’exception dont le flot traverse sans crier gare les âges et les générations.

S’exprimant dans un français correct (mais parfois un peu hésitant), l’homme n’oubliera pas de parsemer son set de réflexions teintées d’un humour décapant, arrachant ci et là quand même quelques petits sourires timides au sein de l’auditoire.

Le set s’achève (forcément) par un « Night prayer » criant de vérité pour rebondir à peine deux minutes plus tard en guise de rappel par une reprise d’« Ice queen » du groupe néerlandais de métal symphonique Within Temptation. Pas étonnant quand on sait que les charmes de sa chanteuse, Sharon den Adel, n’ont pas laissé indifférent notre hôte d’un soir… Mais ne le dites pas, les murs ont des oreilles paraît-il !

Les cordes s’effacent ensuite doucement comme elles sont apparues après un « Open your heart » ouaté dans un écrin de beauté.

Le pianiste emboîtera le pas par « Fall in light », avant de laisser la place au maître des lieux, seul aux commandes, pour interpréter un magistral « On this day ».

Une heure trente durant laquelle Jasper Steverlinck a pu nous faire oublier le regretté Arid… ce qui constitue en soit déjà un miracle…

(Organisation CC René Magritte)

Informations supplémentaires

  • Band Name: Jasper Steverlinck
  • Date: 2019-02-16
  • Concert Place: Centre Culturel René Magritte
  • Concert City: Lessines
  • Rating: 7
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