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Une fenêtre qui s’ouvre vers de grands espaces de liberté… Spécial

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Lessines, principalement notoire pour avoir vu naître le célèbre peintre surréaliste René Magritte, à la fin du XIXème siècle, accueille dans le cadre des ‘Summer Nights’, une déferlante d’artistes. Depuis Axel Red à Girls In Hawaii, en passant par Hooverphonic ou encore Typh Barrow.

Si les premiers concerts de juin ont élu domicile dans la cour de l’enceinte même du prestigieux Hôpital Notre-Dame de la Rose, la suite des festivités se déroulera à l’ombre Hôtel-Dieu du XVIème siècle, un site en phase de reconnaissance par l’Unesco.

La scène enjambe curieusement la rivière. Le terrain, un joyeux amphithéâtre bucolique en pleine nature où blancs en palettes sont dispersés ci et là. En guise de table, des panneaux d’entrée d’agglomération où toutes les régions du patelin sont représentées. Une originalité sous bien des aspects, certes, mais pas de quoi profiter confortablement du spectacle qui va se jouer ce jeudi.

Des poules et des oies se sont aussi pressées au portillon sur une parcelle voisine. A défaut d’applaudissements, des gloussements en tout genre viennent perturber les moments de silence…

Les pluies torrentielles qui sont se sont abattues ces dernières heures sur le plat pays ont fait craindre une annulation de dernière minute. Les nuages pissent de temps à autre, histoire de rappeler que Dame Nature a les pleins pouvoirs. Mais, inutile de préciser que si la météo a épargné relativement cette partie du pays, il fallait s’armer d’une sacrée dose de motivation pour assister au concert de Steverlinck.

Ponchos sur les épaules et parapluies sous le bras, la bonne centaine de courageux aficionados a encore dû se soumettre aux mesures sanitaires (encore) obligatoires.

Ce soir, francophones et néerlandophones se réunissent d’ailleurs solennellement. Comme quoi la guerre linguistique n’a véritablement de sens que sur l’échiquier politique.

Kris Dane assure la première partie de ces festivités. Anversois de souche et Bruxellois d’adoption, cet auteur-compositeur-interprète a participé à une multitude de projets artistiques, parmi lesquels on épinglera l’opéra de Philippe Boesmans, Aka Moon, Ictus, dEUS (pour lequel il a frappé les peaux), mais également Ghinzu au sein duquel il a longtemps milité.

Armé de sa seule gratte, il apporte ce degré de légèreté douce-amère, grâce à sa voix très singulière.

Digne héritier d’un Damien Rice ou d’un Ben Howard, il caresse les cordes sensuellement et nous emmène dans un univers sonore où la bienveillance et l’amour font loi.

Aucun doute, la musique est bien le reflet de ce que l’on est. En néerlandais, on dit qu’on apprend en tombant et en se relevant. Un adage qui lui va comme un gant !

Une prestation d’une trentaine de minutes intéressante, mais un peu redondante par la longueur et le manque de relief dans l’interprétation des morceaux…

Les quelques flaques d’eau enlevées de la main stage, la pièce maîtresse de cette soirée est présentée par deux animateurs, histoire que la cour saisisse correctement le message dans sa langue natale.

Comme bon nombre de ses pairs, Jasper Steverlinck n’a pu rencontrer le moindre public depuis des lustres. C’est donc un retour très attendu.

Son nom est évidemment associé à celui d’Arid, formation belge qui a connu la gloire, notamment après avoir gravé l’excellentissime « Little Things of Venom ».

Le groupe a suspendu son aventure, dès 2012, en partie à cause de ce succès. Parenthèse définitive ? Nul ne le sait probablement. Lueurs d’espoir, une reformation éphémère s’est d’ailleurs produite, il y a quelques mois, à la demande des fans.

Le concert de ce soir risque d’être riche en émotion, vu le nombre de musicos qui entoure le Gantois : un contrebassiste, un drummer, un claviériste (qui a failli déclarer forfait suite à une blessure de la main), un violoncelliste et deux violonistes. De quoi rassurer quant à la nature de la prestation !

L’utilisation des projecteurs est réduite à sa plus simple expression ; une lumière alternant le blanc et le bleu met en exergue ses principaux acteurs.

Depuis la sortie de son dernier album « Night Prayer », enregistré ‘live’ (mais sans public), c'est-à-dire en ‘one take’, sauf en ce qui concerne les cordes, pour une question de budget, son actualité musicale a pratiquement été rencardée au Panthéon.

Les premières notes plongent immédiatement l’auditoire dans une atmosphère empreinte de douceur, feutrée même… Elles sautillent joyeusement comme les gouttes d’eau qui rebondissent sur l’herbe…

Haut-perchée, la voix de Jasper Steverlinck semble parfois ressusciter Jeff Buckley ou encore Freddie Mercury. Ses doigts glissent agilement sur le manche, un peu comme s’il manipulait de la porcelaine, plus qu’ils ne s’agitent. C’est un sacré musicien.

C’est à la gratte électrique et accompagné de son pianiste qu’il chantonne un « So far away from me » du feu de Dieu en dévoilant encore une facette inattendue de son répertoire. C’est joliment interprété. Avant d’emboîter le pas sur une reprise de K’s choice (NDR : groupe qu’il affectionne particulièrement) et qu’il avait arrangée pour les besoins d’une émissions télé.

Les cordes qui enrichissent « Our love got lost » rendent la texture sonore, moelleuse.

Des reprises, il en sera encore question, dont celle d’Arid, « You are », issu de « All Is Quiet New ». Il signale même avoir acheté tous leurs disques. Un bobard à deux balles qui a quand même déclenché l’hilarité dans la foule.

Autre cover, celle carrément décalée d’« Ice queen » du groupe néerlandais de métal symphonique, Within Temptation. Faut dire que le charme de Sharon den Adel rencontrée lors d’une émission de télé ‘Liefde voor muziek’, n’a pas laissé indifférent notre hôte d’un soir.

« Colour me blind », relate l’histoire d’un gamin en passe de perdre la vue et l’ouïe par la faute d’un virus. Mélancolique et voluptueux, ce titre est presque exclusivement centré sur la précision et l'écriture ; un exercice de style dans sa forme la plus pure et la plus directe.

Le set s’achève naturellement par un « Night prayer », qui aborde le thème de la guérison. La nuit montre le bout de son nez, les parapluies sont repliés depuis une trentaine de minutes.

Après avoir retenu son souffle durant une bonne heure trente, Jasper et son équipe décident de quitter les lieux durant quelques secondes, le temps d’un vrai/faux rappel de trois chansons.

Après avoir exploité les aigus de son organe sous un air d’opéra italien, il réinterprète le « Life on Mars » de Bowie (NDR : cette chanson figure sur l’album « Songs Of Innocence » de Jasper) pour rendre hommage aux sinistrés des inondations. Une adaptation particulièrement émouvante…  

En guise d’adieu, c’est à l’aide d’un vieil orgue en bois fraîchement installé sur l’estrade que le set prend fin.

Plus qu’un concert, une fenêtre qui s’ouvre vers de grands espaces de liberté, réanimant de vieux feux sacrés. De jolis moments qu’une bonne frange de la population semblait avoir oublié.

Pourvu que ça dure …

Informations supplémentaires

  • Band Name: Jasper Steverlinck
  • Date: 2021-07-14
  • Concert Place: Hôtel-Dieu
  • Concert City: Lessines
  • Rating: 7
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