Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

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Un tableau arc-en-ciel juste avant l’hiver… Spécial

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Les Girls in Hawaii ont effectué une dernière escale à Soignies, le temps d’un set qui marquera la fin de la tournée de cette année. Une date qui restera ancrée, sans doute, dans la mémoire collective.

Le Centre culturel est plein à craquer, signe de la popularité du groupe brabançon. Une image qui détonne alors que la pandémie frappe une nouvelle et énième fois le plat pays.

Fort heureusement, les Sonégiens ont mis en œuvre des contrôles très stricts ; le fameux CST et la carte d’identité devaient être présentés. Avec pour effet qu’hormis quelques marginaux, la quasi-totalité des participants avaient laissé tomber le masque. A tort ou à raison, chacun jugera.

Diminutif de Loïc, Lo assure le supporting act. Tantôt assis derrière son clavier ou aidé de son pad électronique, le jeune Bruxellois, nouvel étendard de la curiosité musicale belge, se fend d’un slam mêlé de tendresse et de spleen sous un beat puissant.

Il est venu défendre un premier Ep découpé en six morceaux, « Parades », dont les clips ont été réalisés par Simon Vanrie (Girls In Hawaii, Stephan Eicher). La plupart de ces titres ont été écrits fin 2017, début 2018. Ensuite, la Covid est passé par là, mettant entre parenthèses le projet. Un temps nécessaire qui lui a permis de le retravailler et de peaufiner ses compos. Tout juste pour le meilleur.

Du haut de ses 28 berges, le slameur baigne dans la musique depuis qu’il a 16-17 ans. Le piano, dont il avait appris les bases plus jeune, lui permet aujourd’hui de mettre en musique le trop plein d’émotions et d’y développer un univers singulier, introspectif, mais parfois un brin autocentré.

Il attise la curiosité grâce à des chansons vraies, une écriture ciselée et pas mal de candeur. On y sent en tout cas l’influence de Nekfeu dont il est un fan de la première heure. Ou encore de rappeurs français et belges, comme la Fonky Family, IAM ou MC Solaar, dont il s’est également imprégné du style, jadis.

Entre rires et larmes, ce jeune garçon « Mort-Né » rayonne en affichant une palette de compositions contemporaines riches, intelligentes, humaines et proches du peuple.

LO est devenu une valeur sûre. Un de ces artistes derrière lequel se cache une entité à la fois complète et sans fausse pudeur.

Si le public scande de le voir à poil sur scène, lui, sans se laisser démonter, promet de s’exécuter… peut-être plus tard.

Un set parfaitement maîtrisé et surtout une sacrément belle surprise !

Après une pause d’une dizaine de minutes, Antoine Wielemans, Lionel Vancauwenberghe et leurs acolytes montent sur le podium et attaquent  « Organeum ». Une plage issue de « From Here To There », elpee paru en 2004 qui leur a permis de devenir, à l’instar de dEUS, l’un des porte-étendards du rock belge.

Quelques minutes plus tard, « Indifference » et ses loops synthétiques venus tout droit de « Nocturne » sont martelés en guise de refrain aux aficionados venus en nombre. Histoire de chauffer la salle.

L’ombre de feu Denis Wielemans qui militait derrière les fûts et décédé tragiquement d’un accident de la route en 2010, plane toujours. Un vibrant hommage lui est rendu à travers le magnifique « Misses », tiré du gargantuesque « Everest ». Un joli clin d’œil tirant un trait sur le deuil et à cette résilience nécessaire auxquels le combo a dû faire face, il y a quelques années.

L’atmosphère s’électrise inexorablement. C’est alors que le batteur s’enivre avec charley, ride, caisse claire et grosse caisse sur l’entraînant « This Farm Will End Up In Fire ». Une chanson où la tessiture vocale du singer, légèrement éraillée, prend tout son relief pour laisser rapidement place à « Time To Forgive The Winter », un morceau qui prend à nouveau une place de choix depuis le lancement de cette nouvelle tournée.

La précision du jeu des uns et des autres est impressionnante. Et « No dead » en est une autre démonstration, notamment quand la rythmique syncopée et les chœurs viennent lécher encore un peu plus ce tableau arc-en-ciel. Aucun doute, le groupe n’a rien perdu de son potentiel en près de deux décennies.

Il faut attendre « Bees and butterflies », morceau doucement mélancolique et à la douceur âcre et mielleuse, pour retrouver un brin de sérénité, chaque membre du band conjuguant en chœur le refrain entêtant.

Le forcément légendaire « Switzerland » où électro et piano s’allient parfaitement au service de la chanson, vient encore quelque peu raviver le feu sacré du combo, juste avant que les flammes ne s’extirpent naturellement par un « Rorschach » et son flot de guitares salvatrices et saturées. Un pur régal !

« 9.00 AM », « Mallory’s Heights » (hommage à l’alpiniste George Herbert Leigh Mallory) et « Guinea Pig » marqueront un vrai/faux retour, bien nommé rappel.

Avant de tirer sa révérence et quitter ses hôtes d’un soir, Antoine salue Yves Merlabach, qui a assuré leur promo durant trois albums et est devenu aujourd’hui Président de l’association ‘L’Envol’, dont vocation est de récupérer divers objets et de les redistribuer aux plus nécessiteux. Un beau geste pour celui qui désormais œuvre pour les plus démunis.

Le monstrueux « Flavor » et son intro répétitive à la basse résonne alors et permet au leader et sa clique de littéralement s’époumoner artistiquement. Si le premier s’amuse à grimer sur les frontaux distribués de part et d’autre de la scène (au risque de se prendre une gamelle), ses comparses laissent libre cours à une folie passagère ou têtes et membres inférieurs communient ensemble, laissant apparaître un spectacle étrange entre mouvements saccadés et danse de Sioux.

En guise de cadeau, les musicos font profiter du parterre d’un tout nouveau morceau dans la lignée parfaite de l’univers des Girls. Un titre qui semble-t-il annoncerait un nouvel album prévu pour 2022. Affaire à suivre !

Girls in Hawaii a une nouvelle fois prouvé, ce soir, qu’il reste l’un des groupe phares et incontestable de la scène indé-pop musicale belge.

(Organisation : Centres culturels de Soignies et Braine-le-Comte)


 

Informations supplémentaires

  • Band Name: Girls In Hawaii
  • Date: 2021-11-12
  • Concert Place: Espace Culturel Victor Jara
  • Concert City: Soignies
  • Rating: 7
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