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W-Festival 2019 : vendredi 16 août Spécial

Écrit par Denis Fourrier
&

Lors d’un festival, il est toujours très chouette de (re)vivre une sensation de voyage à travers le temps. L’impression de parcourir quelques années en Delorean. Et cette journée du 16 août 2019 s’inscrit pleinement dans cette tradition chère à Doc Emmet Brown et Marty Mc Fly…

Dès que l’on croise les premiers festivaliers, on est comme transporté au cœur des années 80, lorsque la longueur des crêtes et la couleur de cheveux rivalisaient avec les tenues cloutées et les piercings au visage. Seul, peut-être, le nombre de tatouages en croissance exponentielle confirme que nous sommes bel et bien au XXIème siècle.

Le temps de faire valider sa place et de nouer contact avec les préposés au stand presse (très sympathiques et accueillants, par ailleurs), il faut se résoudre à abandonner Inertia et son métal progressif, en attendant donc Toyah, qui a le privilège d’ouvrir la journée de votre serviteur.

Née à Birmingham en mai 1958 (mais bon sang, quelle pêche !!!), Toyah Ann Wilcox est une sacrée ‘bombe’ d’énergie. Essentiellement connue comme la femme de Robert Fripp (depuis 1986) elle est parvenue à mener, en parallèle, une carrière d’actrice au cinéma et à la télévision (NDR : elle a même décroché un rôle dans ‘Quadrophenia’), mais a également publié 15 albums, dont « In the court of the Crimson King Queen », en 2008 (NDR : album d’ailleurs réédité en version ‘de luxe’, cette année), titre inspiré d’« In the court of the Crimson King », joyau de son mari, gravé en 1969.

S’il faut regretter quelque peu la qualité du son (on entendait très mal les backing vocals), Toyah a réussi à réveiller et tenir en haleine, pendant 45 minutes, un public encore un peu pauvre en unités.

Après « Rebel run » et « Ieya », c’est sa reprise d’« Echo beach » de Martha and the Muffins qui sonne le réveil des quelques âmes ensommeillées collées aux barrières en bord de scène. Si en plus, elle chante « Sensational » en hommage à ses fans ‘You’re sensationnal, YOUUUU’ et qu’elle est carrément déchaînée durant l’interprétation d’« I want to be free » et « Brave new world », les événements ne peuvent que bien se passer…

Très chouette moment passé en compagnie de cette artiste qui n’a rien à envier à Tina Turner en termes de ‘prestance’. En outre, elle possède une sacrée voix…

Changement de style complet en compagnie de Mlada Fronta. On passe d’une new wave bien rock à de l’électro-synthwave. Formé à l’initiative du Cannais Rémy Pelleschi (NDR : au demeurant bien seul sur les planches), au début des années 90, le projet du Français peut se targuer d’une discographie conséquente. Et pour cause, il recense la bagatelle de 15 elpees, depuis 1992. La prestation de ce vendredi se focalise sur le dernier en date, « No trespassing », ainsi que « Outrun » et « Polygon »…

Il n’y a rien à dire. C’est pro, propre et bien foutu au niveau des mélodies ainsi que du son. Rémy, noyé au milieu de ses synthés et ensevelis sous les samplers, nous sert un gig sympathique. Mais pourquoi n’échange-t-il pas un peu avec le public ? Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir oublié de communiquer en ce vendredi de la mi-août…

Ce reproche ne peut, par contre, en aucun cas être adressé au groupe belge resté mythique : Allez Allez !

Souvenez-vous du début des années 80, lorsque Kris Debusscher, Nico Fransolet, Serge Van Laeken et Sarah Osbourne mettaient le feu aux pistes de danse au son de leur titre éponyme « Allez Allez »…

Malheureusement, lorsque Sarah la Britannique, fila à l’anglaise, il ne restait plus beaucoup de souffle au groupe, pourtant auteur de 2 albums à succès : « African Queen » en 81 et « Promises » en 83. Le ressort semblait brisé.

Lorsqu’il publie un « best of » en 2013, on imagine que la renaissance est envisagée. Mais il faudra encore quelques années avant qu’elle ne soit véritablement effective.

Et c’est pour notre bonheur ! Car Serge, allias Marka, les frères De Busscher, et Nico Fransolet ont toujours autant de dynamisme que 35 ans plus tôt. Et ils ont eu la très bonne idée d’aller chercher la Namuroise Marie Delsaux comme chanteuse. Forte d’une carrière solo, même si celle-ci s’est révélée assez courte, mais de qualité, et toute jeune maman, Marie apporte clairement un plus au band comme en témoigne son clin d’œil adressé à Donna Summer à travers « I feel love », intégré en plein refrain de « You make me feel so young ». Elle remue Marie, et elle communique son dynamisme au groupe entier, soutenue par un Marka complètement déchaîné !

Les très funky « Marathon dance », « African Queen », « Flesh and blood » et bien entendu « Allez Allez », traversé par quelques riffs hip hop et un ‘pont’ réservé au « Good Times » de Nile Rodgers font grimper la température de quelques degrés au sein d’une fosse qui commence à s’étoffer. Ça swingue sur et en dehors de la piste…

C’est ensuite au tour de Breath of Life de débarquer sur l’estrade. On attendait beaucoup de cette formation belge, fondée en 1985 à l’initiative de Giovanni Bortolin (ex Jo Lemaire + Flouze) et d’Isabelle De Keyzer. Non seulement les musiciens excellent, y compris Didier Czepzyk à la basse et Philippe Mauroy à la guitare, mais son rock gothique est agréable à l’écoute…

Les Gembloutois accordent un set de toute bonne facture au sein duquel on épinglera notamment « HIde », « Until the day », « Living in a dream », « Naomina » ou encore « Black out »…

Hélas, 3 fois hélas, au bout d’une demi-heure, la voix haut perchée d’Isabelle devient criarde, et finit par lasser…

Nous approchons de 18 heures, et le ventre commence à sonner creux. Il est temps de se restaurer un peu, car les plats les plus consistants arrivent…

Et le premier à se présenter n’est autre que celui de Blaine L Reininger, l’un des membres fondateurs de Tuxedomoon !

Il n’a pas eu une vie facile notre brave Blaine… Entre ses multiples migrations qui l’ont amené à vivre une longue période à Bruxelles, (à plusieurs reprises, il confesse son amour pour la Belgique) et sa femme décédée dans ses bras…

Mais, il possède cette force interne qui lui confère un humour stupéfiant et une capacité à se replonger constamment dans la musique, comme le prouvent ses 18 long playings solos...

S’il faut regretter amèrement l’absence d’un véritable batteur, remplacé par une boîte à rythmes, situation qui va communiquer aux guitares, des sonorités sursaturées, et au violon, bien trop fortes, sa performance est excellente. Le premier artiste de la journée à manifester de l’interactivité auprès de son auditoire et à introduire tous les morceaux par une petite histoire, une anecdote croustillante (« Dry food for my cat ») ou émotionnelle en hommage à sa défunte épouse (« Blue sleep », un extrait de son dernier opus) …

De sa prestation on retiendra quelques moments forts comme « Foreigner », « Night air », « Mistery and confusion », mais surtout les titres-phares de Tuxedomoon, et tout particulièrement « Jinx » et « No tears » durant lequel l’assemblée de quelques centaines de fans conquis reprennent le refrain en chœur.

A l’instar de Breath of Life, on espérait également monts et merveilles de la prestation du duo anglo-suisse Lebanon Hanover et malheureusement, il faudra encore attendre… Car si Larissa Inglass est mignonne, excellente musicienne et très bonne chanteuse, et si William Maybeline possède les mêmes dons musicaux, tout en affichant un côté caricatural sympathique (NDR : son accoutrement et son jeu de scène semblent sortis tout droit d’un concert de Cure de l’époque « Charlotte sometimes »), et si la cold wave très Joy Division pratiquée par le duo est plus qu’agréable à écouter, le contact entre les artistes et la foule est proche du néant. Aucun titre n’est annoncé, et les ‘thank you’ sont aussi nombreux que les cheveux sur le crâne de Tony Levin…

Très difficile d’ajouter d’autre commentaires ou de décrire ce que L.H. a interprété, hormis le magnifique « Petals » ainsi que la mort simulée par Larissa lors du dernier morceau du set, alors que William donnait l’impression d’en retirer une certaine satisfaction morbide, en sautant tel un cabri sur l’avant de de l’estrade…

Enfin, il est l’heure du show prévu par le ‘Petit’ Nik Kershaw ! Ce serait un mensonge d’avouer qu’il n’était pas l’artiste que votre serviteur attendait le plus. Bien que fan, quand on n’a jamais eu l’occasion ou saisi l’opportunité d’aller applaudir en ‘live’ le natif de Bristol, malgré ses 3 bonnes années passées en haut des ‘charts’, on ne peut plus rater l’aubaine….

En dépit d’une balance proche du tragique durant les 2 premiers morceaux (on n’entendait que les basses…), le public présent en nombre est acquis à sa cause d’emblée, et ne lui en tient pas rigueur. Surtout que dès le 3ème titre, la qualité du son s’arrange et en nous balançant « The Riddle » à ce moment-là, il est sûr de son coup… de maître.

Nik nous offre une prestation de haut vol. En plus d’avoir conservé une qualité de voix intacte, il est excellent guitariste, et nous le prouve à travers plusieurs soli aussi qualitatifs que bien sentis. Il n’est d’ailleurs pas le seul musicien de qualité sur scène. Son groupe est vraiment très bon. Notamment Bob Knight à la batterie qui est réellement impressionnant... Kershaw n’en oublie pas pour autant ses plus grands succès : « Dancing Girls », « Don Quixote », « Wouldn’t it be good » et « I won’t let the sun go down on me », morceau qui termine le set, invitant l’ensemble de la foule à reprendre le refrain une bonne dizaine de fois pour finir en apothéose. Et on s’en voudrait de ne pas mettre l’accent, ô surprise pour ceux qui ne le connaissent pas bien, (il reprend d’ailleurs souvent également « The Lamia » de Genesis), sur sa magnifique reprise de « Ashes to ashes » de David Bowie !

Il aurait presté deux fois plus longtemps que personne ne s’en serait lassé…

Mais c’était au tour d’un petit monument belge de prendre place sur le podium juste à côté : Siglo XX !

Originaire de Genk, le line up réunit Erik Dries au chant, Antonio Palermo à la guitare, Dirk Chauvaux à la basse, Klaas Hoogerwaard à la batterie, et Chris Nells aux synthés. Et à ce jour, il a sorti la bagatelle de 19 albums studio.

Son style ‘cold darkwave’ très Bauhaus a mis le feu dans un auditoire de plus en plus nombreux. Ça ‘pogotait’ jusqu’au milieu de la fosse ! Il faut dire que les interprétations de « The naked and the death », « The art of war », « Summers die », ce qui était vraiment d’actualité vu la pluie qui s’invitait à la soirée, et « Dreams of pleasure » sont extraordinaires. Erik Dries est un vrai showman et rien que grâce à sa voix juste et puissante, il en impose sur les planches…

La formation est d’ailleurs la première à remercier l’assemblée lors du rappel, mettant d’ailleurs en danger des horaires scrupuleusement respectés jusqu’alors.

De quoi avoir même peur pour Howard Jones, programmé juste après …

Mais Howard, c’est Monsieur La Classe !

Il débarque, synthé en bandoulière, vêtu de son désormais traditionnel costume beige, slalomant entre les nombreux synthés blancs.

Chez lui, tout est douceur et majesté, gentillesse et professionnalisme. Tout est beau, aussi !

De « What is love » son titre majeur, à « Hide and seek » sa perle, en passant par « Equality », « New song », « Things can only get better » et « Like to get to know you well », les tonalités pures et majestueuses des synthés s’égrènent avec grâce, mélodie et joie.

A aucun moment, l’ambiance mise par Nik Kershaw et Siglo XX n’est retombée, même si le pogo a cédé le relais à des mouvements plus gracieux au sein d’un public amoureux.

Adorable ! A tel point qu’on s’est même habitué à sa coupe de cheveux un peu ‘perruche’, pas vraiment adaptée à sa chevelure de plus en plus clairsemée…

Chapeau Mister Jones !

Il est près de minuit, et il est décidé de terminer la soirée à l’issue de son set. Il restait pourtant encore Tony Hadley (Spandau Ballet). Mais en débarquant au stand réservé à la presse, il nous a été signifié de suite et clairement que Mister Hadley n’acceptait aucune prise de photo, alors qu’hormis « True » et « Gold », Spandau n’a jamais vraiment défrayé les chroniques ; aussi face à sa revendication aux ‘Droits à l’image’, ce sera la plus belle manière d’opposer son droit de véto. No pain, no glory !

Voir aussi notre section photos

Toyah + Mlada Fronta + Allez Allez + Breath of Life + Blaine L Reininger + Lebanon Hanover + Nik Kershaw + Siglo XX + Howard Jones + Tony Hadley

Informations supplémentaires

  • Date: 2019-08-15
  • Festival Name: W-Festival
  • Festival Place: Expo
  • Festival City: Waregem
  • Rating: 7
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