Renaud Mayeur a donc monté un nouveau projet, Dario Mars & The Guillotines. Une formation responsable de deux albums, à ce jour. Le premier, ‘Black soul’ est paru en 2013, et le second, ‘The last soap bubble crash’, l’an dernier. Un disque fort intéressant dans un style qu’une certaine critique musicale a qualifié de spaghetti-western-voodoo-garage. Avant de se lancer dans cette nouvelle aventure, il avait notamment drivé les Anges et Hulk, et sévi, début de ce millénaire, chez La Muerte ; mais s’est surtout illustré par ses bandes originales de films, dont celle qu’il a composée pour ‘Eldorado’ de Bouli Lanners.
Si les B.O. de films et tout particulièrement celles destinées aux westerns constitue ses principales sources d’inspiration –pensez à Sergio Leone et Ennio Morricone– on se demande quand même si cette fascination n’est pas née au cours de son enfance, quand il regardait la TV. La réponse fuse : « Evidemment. Et tout particulièrement les séries. Même les beats de batterie et les accords de guitare wah wah. Il y avait des bandes-son de haut vol. Bizarroïdes, expérimentales, fabuleuses même. On était particulièrement gâtés. Pense à ‘Starsky et Hutch’, ‘Mannix’ ou ‘Colombo’ ; enfin au début, avant que les épisodes ne passionnent plus que les mémères. C’est ainsi qu’on a été initiés au jazz, au funk, à la soul motown. Bon, les séries étaient des conneries sans nom, mais elles collaient aux seventies. ‘Le prisonnier’ et ‘Chapeau melon et bottes de cuir’ étaient certainement plus élaborés. C’est vrai. Dans cette dernière série, les prises de vue sont d’ailleurs de l’art. J’ai été biberonné à ça, ainsi qu’aux westerns spaghetti. Et pas seulement. Au films cultes, comme ceux de John Ford. » Oui, mais comment est-t-il parvenu à se faire une place comme compositeur de musiques de film. De nombreux artistes ont déjà émis ce souhait. Et très souvent sans qu’on leur accorde la moindre chance. Rappelons quand même qu’il en a réalisé également pour François Pirot, Hubert Gillet, Matthieu Donck et Marc des Marais (NDR : c’est le chanteur de La Muerte). Serait-ce dû aux bonnes relations, à un bon filon ou son job au départ ? Il rétorque : « Ah non, ce n’est pas mon job au départ. C’est le fruit du hasard. Notre manager était alors Bernard Carapelle, alias ‘Sourire’. C’est un Liégeois d’origine sicilienne. Mais aussi un bon pote de Lanners. On venait de sortir un album des Anges. Il avait amené Bouli pour assister à un de nos concerts. Bouli a entendu un morceau intitulé ‘Vendetta’. C’est une compo très western. Entre du Morricone et du Black Sabbath. J’ai toujours estimé qu’il y avait des traces de western dans la musique de cette formation. Bouli souhaitait ce morceau pour son film. Ensuite, il m’a demandé si j’avais d’autres trucs qui pourraient correspondre à ses aspirations. Parce qu’au départ, il avait sollicité An Pierlé pour cette tâche ; mais le deal n’a pas fonctionné. Il a donc conclu que si j’avais du matos, je pouvais foncer. Et c’est ce que j’ai fait. Il était content. Et le film a eu du succès. En outre, la B.O. a été appréciée. Ce qui m’a permis de contracter directement deux films. Dont ‘Dans tes bras’ d’Hubert Gillet. C’est un drame qui met en scène Michèle Laroque. Soit (rires). Michèle Laroque dans un film dramatique (rires) ! Contre-emploi. Et puis la suite s’est enchaînée. Pour moi, c’était un rêve. J’avais déjà envoyé pas mal de démos de musiques de films, au cours des années 90. Mais je n’avais jamais reçu l’ombre d’un retour. Pourtant, j’avais remarqué que souvent, les boîtes de production s’intéressaient aux artistes émergents. A mon avis, c’est parce qu’elles cherchent à toucher un public alternatif. Tu vois, quand un groupe sort un album, elles s’interrogent… Et comme la presse consacrait pas mal d’articles aux Anges, elles ont voulu faire d’une pierre deux coups. ‘On va prendre ce gars, car il vient de sortir un album. Ce qui risque de ramener du monde. Ca c’est bien mi…’ (rires) Et puis j’ai probablement aussi un don, dans ce domaine. Mais ne n’est pas toujours facile. Je me souviens avoir dû réaliser une bande sonore pour François Damiens qui apprenait la mort de son père. Et qui doit vite tourner la page. Délicat ! Heureusement, dans ce genre de situation, je parviens quand même à me débrouiller ».
Mais pourquoi avoir choisi comme patronyme Dario Mars & The Guillotines ? Il s’explique : « Pour lui donner un visage cinématographique. Evocateur, en même temps. Dario affiche un côté latin. Comme la musique proposée. Je suis un fan de Morricone. De de Roubaix. De Balamenti. J’ai une culture européenne. J’aime le flamenco, la musique balkanique, roumaine grecque, etc. Mars symbolise le côté cosmique. Et Guillotines souligne l’aspect tranchant (il joint le geste à la parole). Ce n’est pas un nom de groupe classique. Mais tout évolue si vite. L’esthétique et les codes changent. Et c’est bien. C’est un peu comme chez les bluesmen. C’est la touche ‘revival’. Et puis, c’était vraiment chouette qu’il sonne comme un titre de film. Enfin, j’avais besoin d’un pseudo pour déposer mes oeuvres. Notamment pour les B.O. de films ». Le long playing s’achève par une reprise étonnante du ‘I Wanna be loved by you’, une chanson popularisée par Marilyn Monroe (NDR : composée par Herbert Stothart et Harry Ruby, sur des textes de Bert Kalmar) dans le long métrage ‘Les hommes l’aiment chaud’ de Billy Wilder. Alors, toujours cette référence au cinéma ? « C’est toujours cette référence au cinéma, mais dans ce cas particulier, il s’agit d’une projection de ce à quoi la vie de Norma Jean ressemblait. La Marilyn démaquillée et malheureuse qui épanche toute sa solitude et sa tristesse, en chantant la version de sa propre existence. Qui n’était pas aussi glamour que ce qu’on aurait pu croire. Loin de là ! C’est aussi une critique du ‘star system’ et tout ce qu’il charrie. C’était une mangeuse d’hommes. Qui courait d’une relation à l’autre. Elle recherchait peut-être le clone de son père. C’est pas très jojo tout ça ». Paradoxe, mais la musique de Mario Mars & The Guillotines a beau tremper dans le cinéma, on ne peut pas dire que la toile regorge de clips cinématiques qui colleraient parfaitement aux ambiances des compositions. Il y a bien ‘Cold sun’, mais pour le reste, on reste sur sa faim. Un manque de moyens ? Pas le temps ? Ou pas envie ? « C’est un manque de moyens bien sûr. Jusqu’à présent, on est resté dans un cadre basique. On a bricolé, travaillé avec des bouts de ficelle. Parce que dans ce domaine, j’ai d’autres ambitions. Bien sûr, la musique se suffit à elle-même, mais bon on travaille aussi sur l’image. Clairement. Il est vrai que ce qu’on fait est un peu un suicide commercial. Maintenant, on a pu signer sur un chouette label. On a un manager. Les choses vont mieux, donc on va pouvoir mettre la gomme. Mais le clip dont tu parles nous a quand même coûté entre 300 et 500€. Et on a payé l’album comme on pouvait… »
Renaud a remplacé quelque temps Paul Van Bruystegem, le bassiste de Triggerfinger. Qu’a-t-il retiré de cette expérience ? « C’est relativement un bon souvenir. Les musiciens sont chouettes ; mais c’est en compagnie de Paul que je me suis le mieux entendu. Mais dommage qu’il n’était pas là (rires). J’ai appris énormément auprès d’eux. Au niveau de la rigueur. De l’assurance. Il n’y a pas de place laissée au hasard. Et puis, ce sont des ‘sound designers’, si on peut dire. Tout est calculé. Et le son est nickel. Ils m’ont aussi permis de progresser au niveau de la performance live. Qu’ils veulent irréprochable. C’est leur réputation. Ils peuvent tenir 1h30, 2 heures, 2 heures et demie et même plus. En concert, ils sont capables de capter l’attention des derniers rangs, en les interpellant. Mais leur réussite, ils l’ont obtenue à la sueur de leur front. Ils ont écumé les salles. C’est éminemment respectable. Il y a eu ce coup de pouce de cette reprise, qui n’est pas leur meilleur morceau (NDR : ‘I follow rivers’ de Lykke Li). Mais peu importe le flacon… (rires) Enfin, il était vraiment intéressant de jouer en phase avec Mario (NDR : Goossens). C’est un tueur à la batterie. Etre soutenu par son drumming, c’est fantastique. Et puis c’est un mec qui veut réussir. Il n’est pas là pour rigoler, ni pour faire la fête. »
Lorsque La Muerte s’est reformé, pourquoi notre interlocuteur n’a-t-il pas été sollicité pour reprendre du service ? « Didier avait envie de faire quelque chose de plus brutal. Le line up est très métal d’ailleurs. Il n’existe plus, dans cette musique, ce côté garage, déjanté, à la Nick Cave, même… C’est devenu de la boucherie, quoi ! Il est vrai que cette démarche féroce a toujours existé chez La Muerte. En même temps, pour parvenir à reproduire ce feeling sur les planches, il fallait des mecs qui aient encore ce feu intérieur. Vu mes visions parfois atmosphériques, je ne correspondais plus à ce profil… » Mais quels contacts a-t-il encore avec les autres musiciens des Anges et de Hulk ? « Sandra (NDR : Hagenaar, la claviériste, une véritable furie en ‘live’, qui a également milité chez 50 Foot Combo) est toujours une amie. Les autres sont restés des collègues de travail. Non, je n’ai plus trop de contacts. Et l’histoire s’est assez mal terminée. On a passé 8 ans ensemble. Mais il y a eu du contentieux. Il y avait des divergences d’opinion…. » Notamment entre Renaud et Giacomo (NDR : alors drummer et devenu le chanteur au sein de Romano Nervoso). Il s’épanche : « À l’époque, il était fan de grunge. De Pearl Jam, de Nirvana. Et ce genre de saloperies. Et ça passait assez mal entre nous. Je n’encaisse pas du tout ce genre. On s’est souvent pris le chou à ce sujet. Maintenant, il a changé de registre. Il a remplacé sa collection de disques. Et sa panoplie vestimentaire. Grand bien lui fasse. Bon maintenant, je ne suis pas sûr que ce soit également un bon choix. On se prenait beaucoup la tête sur la direction musicale à emprunter. D’autant plus que je m’occupais intégralement de la composition… »
C’est un peu une mode aujourd’hui, les musiciens participent à différents projets. Et tout particulièrement David Kostman, le nouveau bassiste, notamment impliqué chez Jane Doe & the Black Bourgeoises. « Et aussi King Child. Faut dire qu’il est considéré comme un mercenaire, tant il a collaboré à de nombreux projets. Parce qu’il est extrêmement compétent. C’est un excellent musicien. Compositeur. Arrangeur. Etc. Mais comme il le dit lui-même, il n’est spécialiste dans rien. Sinon en musique classique et en jazz. Il a fait le conservatoire. Puis l’école de jazz à Anvers. C’est une brute épaisse. Il arrive à donner de la profondeur à ce que je fais. Par les arrangements, les accords et la composition. Car il compose aussi. Il a pris part à 25% de l’écriture dans cet album… » Ex-Flying Superckick, Vincenzo Capizzi a été remplacé. Il confirme : « On a engagé quelqu’un d’autre. Pour des raisons que je n’ai pas envie d’approfondir. Mais il continue son parcours, de son côté. On a recruté un Hollandais, Barry van Esbroek, dont la culture musicale est formidable. Il connaît tous ses classiques. Il est capable de jouer des shuffle blues texans, du Chicago blues, du surf, du r&b. Nous sommes un peu les deux rockers dans l’âme, alors que David apporte une touche plus musicale, plus classique. Pas dans le sens symphonique, hein ! Ainsi il a la faculté de déterminer à quel endroit il faut placer un septième ou une quinte… »
‘The last soap bubble crash’, c’est le titre du nouvel opus. Serait-ce une critique formulée à l’égard de ceux qui se contentent de vampiriser les légendes du rock ? (NDR : il semble surpris par la question). « Non, c’est plutôt une métaphore sur les illusions qui se cassent la gueule. Tout simplement. Pourquoi me poses-tu cette question ? » Parce qu’en lisant une de tes interviews, tu fustigeais les artistes qui se contentaient de reproduire ce que font leurs idoles ! « Oui, c’est agaçant. Ca va mourir ! Eddie Cochran était constamment en recherche. Il mettait des micros sur sa gratte, les changeait. Chuck Berry aussi. Les Stranglers également (NDR : on y reviendra). Même MC 5 qui a mixé du jazz, du rock, de la soul et du punk. Si on se contente de tirer un polaroid de ce que les mecs ont fait après avoir cherché, c’est leur recherche qu’il faut aussi admirer. Une façon de faire. Oui ça m’agace religieusement de voir qu’on change de panoplie tout simplement pour adopter tous les codes d’un style musical. On en est au sixième revival du hard rock, après Airbourne. Nashville Pussy en est encore un mauvais exemple. Il y en a d’autres, bien évidemment. Et bien à un moment, ça suffit. Cela en devient grotesque. C’est la raison pour laquelle le rock se meurt. Parce qu’il n’y a plus aucune prise de risques. A ses débuts, Black Sabbath avait été descendu en flammes. Les critiques les plus virulentes disaient que c’était de la merde. Et pourtant ! Même Bon Scott chez AC/DC a été critiqué. Cette rythmique en béton sur ces accords ouverts blues a été refait 3 milliards de fois ; mais au départ, c’était nouveau, hein ! Et ce n’est pas une évidence à les reproduire. Avant, cette forme de disco-hard-blues n’existait pas. Mais il y avait Humble Pie et Grand Funk. La manière de chanter de Muddy Waters a été recopiée à l’infini par des centaines de groupes. C’est chiant bordel de m*****. C’est à se flinguer. Bon maintenant, le but n’est pas de plaire à tout le monde. Mon bassiste et moi avons conclu qu’après avoir réalisé ce qu’on voulait, on pouvait mourir. Je ne prétends pas que ce que nous faisons est extrêmement audacieux, mais on a tenté quelque chose, on a mélangé des éléments qu’on aimait le plus. Quitte à parfois se mettre en difficulté. Comme par exemple en intégrant le concept de la musique de film… »
On en vient donc aux Stranglers, formation dont il est un fan inconditionnel. « Oui, c’est vrai ». Pourtant, après le départ de Hugh Cornwell l’étoile du groupe a pâli. « Tout à fait ! Mais c’est un des groupes qui me comblent. Et il me comble toujours. Sa musique n’a pas pris une ride. Ecouter ‘The Raven’ ou ‘La folie’ est un pur bonheur. Tout au long ce dernier album, les textes sont mi-déclamés, mi-chantés. Les arrangements sont superbes ! La créativité est omniprésente et le spectre sonore, ample. C’est ce qui m’inspire. C’est un groupe punk classieux. Comme The Damned. Ou MC5. Pas une caricature. Il y a une classe aussi dans le rock’n’roll. Le rock’n’roll, ce n’est pas que se droguer parce qu’il faut se droguer. Etre drogué et faire semblant de boire du whiskey. Et beugler dans un micro ‘one-two-three-four’. Ca ne suffit pas. Les Ramones le faisaient, mais c’était eux. Je n’ai jamais été un grand fan des Ramones. Ni du punk bourrin rigolo. Je n’ai jamais d’ailleurs trouvé que les mots rock’n’roll et bourrin étaient conciliables ».
Du garage, on en trouve à tous les étages, dans toute l’histoire du rock’n’roll. Depuis les 60’s (NDR : les compiles Peebles et Nuggets en sont de formidables témoignages ; pensez aux Sonics, Standells, Strangeloves, Seeds et 16th Floor Elevators) jusqu’au nouveau millénaire (Hives, Strokes, The Jim Jones Revue, The Jon Spencer Blues Explosion), en passant par des mythes comme les Fleshtones, les Cramps et les Fuzztones. Et la liste est loin d’être exhaustive. Et ce sujet semble passionner Renaud. « Les Fuzztones ? Ce n’est pas trop ma tasse de thé. Ils se contentent de passer en revue toute une panoplie de références. Je préfère les Saints. Et puis les Nomads et les Cramps. J’en suis fan. Sans oublier les incontournables Stooges. Ouais. J’aime moins ces groupes contemporains. Certainement pas les Hives. C’est du pillage d’attitude. Quoique efficaces, leurs compos sont bateau. Formatées radio. Jon Spencer ? Sa musique est indigeste. J’adore sa voix, mais je préfère son Heavy Trash. C’est extrêmement organique et authentique. Par contre, Gluecifer a d’excellentes compos et parvient à injecter une énergie 2000. En remontant aux sources, les Sonics, 16th Floor Elevators, Electric Prunes, The Music Machine ; autant que tu veux… Mais le revival me dérange un peu. Quand tu empruntes aux sources, tu dois amener quelque chose de neuf. Les Nomads l’ont fait en leur temps. Un p***** de bon groupe qui a écrit de très bonnes compos. DMZ, il ne faut pas l’oublier. Et puis The Lords of The New Church. ‘Russian roulette’, c’est un p***** de bon morceau. Et ses albums sont vraiment remarquables. Quand tu t’inspires du garage, tu ne dois pas rester calé au revival ; il faut faire mieux. Faire juste pareil, bof ! Faire mieux, c'est-à-dire faire de bonnes chansons et avoir un son qui est de ton époque. Un petit quelque chose en plus quoi ».
Lors des sessions d’enregistrement, il n’est pas rare que l’on utilise le re-recording. Notamment pour la guitare. Est-ce le cas ? « Non, non, il n’y a qu’une guitare sur l’album. Parfois deux, mais rarement. En règle générale et plus précisément dans 90% des cas, il y a une guitare, basse, batterie. Pas de deuxième gratte. Je laisse ça à Metallica (rires). » Ce qui permet d’aborder le sujet de ses maîtres dans ce domaine. « Mes deux préférés sont Wayne Kramer (MC5) et Joe Perry (Aerosmith). Jimmy Page est génial, mais il est trop bavard. Hugh Cornwell, bien sûr. Il joue très intelligemment, sans jamais se mettre en valeur. Sans éruption. Ses interventions sont très jazz aussi. Il dessine de très beaux thèmes, de très belles suites d’accords. Je citerai également Tommy Iommi, surtout pour ses riffs, Angus Young, Jimi Hendrix, Pete Townsend, Link Wray, Dick Dale, Nick Gray, Joe Perry et hors catégorie, Brian Setzer. Scotty Moore et Chuck Berry encore. Pour la couleur. Mais là on se réfère plutôt aux 50’s. »
Renaud semble un peu mitigé au sujet de Led Zeppelin. Et pourtant, sur son elpee, on retrouve parfois un groove qui véhicule des accents similaires. Il confesse : « Oui, bien sûr. J’assume. J’aime bien Led Zeppelin. Mais j’aurais préféré que le chanteur soit celui des Small Faces et d’Humble Pie… » Steve Marriott ? « Oui, effectivement. D’ailleurs Robert Plant a tout piqué à Marriott. Il chante de la même façon. Ou Bon Scott. Je n’aime pas Plant. Il me casse les burnes. J’aime bien quand il chante medium. Mais quand sa voix est maniérée, elle m’irrite. Bien évidemment, l’ossature basse/guitare/batterie de Led Zeppelin est phénoménale. Surtout lors des éruptions, des moments de bravoure. Alors, c’est le pied. Cependant, quand Plant se coince les doigts dans la porte, c’est chiant (rires). Tu vois, tout à l’heure, je te parlais d’être comblé. Et bien le Led Zeppelin ne me comble pas complètement. ‘Stairway to heaven’, c’est chiant comme la pluie. Idem pour le ‘Child in time’ de Deep Purple. Ces longs bazars prétentieux me pompent l’air… »
En concert ce 1er mars 2017 à la Rotonde du Botanique