Les médias vous collent une étiquette death metal. En général, les artistes n’aiment pas trop ces classifications ; mais les mélomanes, bien. Pourriez-vous, quand même, attribuer une définition à votre style musical ?
Rémy : Bleedskin est un groupe de death metal typé old-school. Tous les musiciens du groupe ont des goûts divers et variés. Que ce soit pour du metal ‘modern’ ou ‘old-school’. Mais aussi de la pop, du jazz, du funk et du classique…
Céline : Les riffs que nous jouons sont contemporains, mais le son que nous essayons de capter aussi bien en live qu’en studio tirent vers l’old-school.
De quand date les prémices du groupe ? Le line up est-il toujours le même depuis ses débuts ?
R : Nous sommes les membre fondateurs (Céline Mazay, guitare rythmique) et Rémy Asma, chant, guitare). Fin 2016, Tom (Massart, batterie) et Logan (Dykens, chant/guitare) nous ont rejoints. Sous ce line up on a enregistré un premier Ep, en 2018. Mais en 2019, ces deux derniers nous ont quittés. Ils ont été remplacés par Benjamin (Lefèvre, guitare) et Anouk (Debecq, chant).
La sortie de cet Ep, « The Rotten One », en 2018 vous a-t-elle permis d’ouvrir les portes des organisations de concerts et des promoteurs ? Et quel accueil a-t-il eu auprès du public et des médias ?
C : Je ne m’attendais pas à ce que l’Ep nous ouvre autant de portes et que le public soit aussi réceptif ! C’est d’ailleurs grâce à cette sortie que nous avons connu Renald (NDR : le booker) …
R : Il faut reconnaitre que la qualité de cet Ep est loin d’être exceptionnelle. Par contre j’ai été surpris du nombre de réactions positives. Ce qui a sans doute incité les organisateurs/promoteurs à nous programmer…
Il est étrange que dans un petit pays comme la Belgique les groupes wallons éprouvent énormément de difficultés à percer en Flandre, mais également l’inverse. Enfin, c’est une impression. Est-ce dû à une sensibilité différente entre les publics de ces deux régions linguistiques ?
C : C’est exact ! Peu d’artistes wallons se produisent en Flandre, et flamands, en Wallonie. Les accès semblent bouchés, d’un côté comme de l’autre. Serait-ce dû à la barrière de la langue ? C’est à méditer. Enfin, on a la chance de pouvoir compter sur Renald pour booker toutes nos dates en Flandre…
R : En Flandre, le public remue beaucoup plus qu’en Wallonie. Il est ainsi très agréable de jouer chez eux…
Récemment, vous avez publié des titres issus du ‘Live at Heretic Metal Fest 2020’, sur votre Bandcamp (en écoute ici). Une raison ?
R : On a sorti ce live 3 titres en réponse au confinement (coronavirus). A défaut de concerts, nous voulions quand même proposer des chansons à nos fans. C’était également l’occasion de proposer du contenu enregistré en compagnie du nouveau line up.
Vu la pandémie, votre tournée a été fortement réduite. Comment gérez-vous cette situation ?
C : Tous nos concerts jusque septembre sont tombés à l’eau. Et malheureusement il y en avait quelques-uns… Certains ont été reportés plus tard dans l’année, mais d’autres ont tout simplement été annulés…
R : Nous venions de terminer l’enregistrement de notre nouvel album lorsque le confinement a été décrété. La parution du CD était prévue pour le mois de juin. Tout est malheureusement postposé… Mixage, pressage du digipack, tournage du clip, etc. Nous devrons patienter jusqu’au retour à la normale des activités économiques en Europe. Nous espérons le sortir en septembre ou octobre.
Comment gérez-vous cette crise, comme groupe et puis, individuellement ?
C : Humainement, l’épreuve est assez difficile. Nous nous réunissions plusieurs fois par semaine. Outre le groupe, nous sommes tous des amis…
Vous n’envisagez pas de diffuser des performances ‘live’ en direct via les réseaux sociaux ? De nombreux groupes ou artistes les proposent aujourd’hui…
C : Non. C’est très compliqué. Même sur Facebook. Parce que nous n’avons pas accès à l’ensemble de nos instruments. Et tout particulièrement la batterie…
Quels seront vos projets, lorsque la crise sera terminée ?
R : Sortir l’album, tourner un clip, reprendre les répétitions et se produire en concert…
Le métal véhicule pas mal de clichés, comme celui d’un univers où on picole pas mal. Dans une de vos interviews, vous avez déclaré que votre environnement familial était compréhensif à votre égard. Quelles sont les réactions de vos proches, aujourd’hui, après plusieurs années de parcours ?
C : Dans ma famille tout se passe très bien. Le monde du métal ne leur est pas inconnu. D’ailleurs mon père est un grand fan d’Iron Maiden…
R : D’un point de vue professionnel, j’évite d’en parler. Le cliché est toujours d’actualité. C’est un débat qu’on pourrait porter dans les réseaux sociaux…
Vous avez également été invité à participer au Metalworks, suite à un concours auquel vous avez participé ? Qu’attendez-vous de ce festival, quand on sait que l’affiche est quand même impressionnante ?
C : Se produire devant du public et, si possible, présenter des titres du futur album…
R : On ne vient pas jouer pour gagner, mais pour prendre du plaisir. Ce sera notre premier concert post-confinement…
Quel est l’objectif ultime de Bleedskin ? Que voulez-vous absolument réaliser en tant que groupe, artiste ou personne ?
C : Je n’ai pas spécialement d’objectifs finaux au sein du groupe. On verra bien où l’aventure nous mène. Si notre musique plait au public, tant mieux : alors nous continuerons à composer et sortir des albums…
R : Jouer dans un festival majeur d’Europe serait un rêve…
Vu l’absence de concerts, comment le public peut-il faire pour acheter des produits dérivés et autres ?
R : Via notre page Bandcamp ! (voir ici) Ou alors en suivant notre actualité sur Facebook (voir là), mais encore notre Instagram (voir encore ici)
Que préférez-vous ? Spotify ou Bandcamp, et pourquoi ?
C : Spotify. Il draine le plus d’internautes. Mais Bandcamp permet de vendre un peu de merchandising.
Merci pour cet entretien, en espérant pouvoir renouveler l’expérience, en tête à tête. Mais en anglais, alors.
Céline et Rémy : Merci beaucoup pour l’interview ! Au plaisir de se parler de vive voix…
(Adaptation B.D.)
Photo : Djinn Photography