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Hank Harry

The Girl Of My Dreams

Écrit par

Artiste bruxellois, auteur joyeux de 3 précédents albums, Hank Harry peut être comparé à un neo punk. Il a décidé cette fois-ci d’effacer un peu sa solitude créatrice et d’offrir un quatrième opus surprenant chez Carte Postale Records, nouveau label pour l’artiste. Auteur farfelu de mélodies naïves et inventives, il propose « The Girl Of My Dreams », suite logique de son précédent travail pour lequel il a adopté un même ton.

Amené en douceur, comme posé sur une rivière, ce projet suit le courant sans en être tributaire, sans jamais prendre l’eau. Sur la feuille qui vogue au fil du courant viennent s’ajouter des compagnons de route tout aussi déjantés que l’artiste. Parmi ceux-ci, une Suissesse : la violoncelliste Félicie Haymoz et sa scie musicale. Elle vient fendre l’eau pour accentuer de temps à autre sa course fluide. Excellente apparition de cette amie qui suggère des émotions brutes sur la pop alambiquée de Hank. Le minimalisme conforte la composition volontairement légère de l’album, même si la voix de notre compatriote ressemble quelque peu à celle de Christof Kurzmann, et frôle parfois le faux, sans jamais vraiment l’être. L’ambition des 12 morceaux de la plaque mérite toute notre attention et l’envie de creuser un peu mieux cet univers particulier. Un album recommandé seulement si on s’accorde le temps nécessaire d’écoute. Un coup de cœur : « No Matter How Big You Are », un morceau empreint d’une grande tendresse…



Hank Harry

Un ami qui vous veut du bien

Le troisième album d'Hank Harry, " Far From Clever ", est une petite merveille de " pop sentimentale " et sucrée, qui parle d'amour sur un tapis doré de cuivres élégiaques et de guitares sautillantes. Parce qu'" il n'y a rien de plus important au monde que l'amour ", Hank Harry se sert des mélodies qu'il a dans sa tête pour séduire la fille de ses rêves. Grâce à l'aide précieuse de Thomas Van Cottom (ex-Venus) et d'Aurélie Muller (Melon Galia), sa musique se pare joliment d'oripeaux délicats, de soupirs d'enfance… Un univers fragile et décalé, mais d'une épatante générosité. Parce que même si Hank Harry est un grand timide, il aime se donner à qui prendra la peine d'entrer son petit monde bercé de jolies notes et de refrains mutins. Rencontre.

Hank Harry, c'est qui au juste ? Est-il fort différent du Christophe en civil ? Est-ce un personnage que tu t'es construit pour surpasser ta timidité, concrétiser certains fantasmes ?

C'est un peu ça, oui… La réponse est dans ta question ! Se cacher derrière un pseudonyme, un personnage, fait déjà plus rêver les gens… Et puis ça permet peut-être d'être encore plus soi-même. C'est comme quand tu vas à une soirée déguisée : si personne ne te reconnaît, t'as l'impression de pouvoir te permettre plus de choses, donc d'être plus naturel.

Cela masque donc bien une certaine timidité?

Oui, bien sûr. J'ai du mal à aller vers les gens. C'est dans ma nature. Ce sont les gens qui viennent me voir après un concert. Je fais la démarche de monter sur une scène, ce n'est déjà pas si mal… C'est un peu courageux, si on veut… Mais après, c'est bien parce que les gens viennent me parler. Cette manière de sociabiliser est beaucoup plus facile pour moi.

Mais tu t'es lancé dans ce genre d'aventure avant tout pour la musique, je suppose?

C'est venu naturellement, en fait. Petit à petit, j'ai trouvé un peu de matériel. Et surtout, l'envie de faire quelque chose qui ne ressemble qu'à moi.

Peux-tu nous raconter l'histoire d'Hank Harry ?

Quand j'étais adolescent, comme tout le monde j'ai voulu monter un groupe de rock. J'ai acheté une basse et j'ai essayé de faire du rock'n'roll à la Rage Against The Machine, Biohazard, le genre de trucs assez durs que j'écoutais. Mais au bout d'un moment, je me suis rendu compte que ce genre ne m'amusait plus trop. En fait, j'avais l'impression qu'il ne m'épanouissait plus. Donc j'ai complètement laissé tomber. Ensuite, j'ai rencontré Miam Monster Miam, qui vient aussi de Liège, et je me suis rendu compte qu'il était possible de travailler seul en utilisant un 4-pistes. Chez soi. Sans te soucier de quoi que ce soit d'autre : juste effectuer des expériences, essayer plein de trucs. Quelque temps plus tard, je me suis retrouvé avec pas mal de matière. Et " Les Beaux Disques ", un petit label bruxellois, m'a proposé de sortir un album. A l'époque, il n'y avait pas l'envie directe d'enregistrer un disque : juste l'envie d'écrire des chansons dans mon coin. Je devais en avoir une bonne quarantaine. On en a sélectionné 18. A partir de là, tu te rends comte que c'est possible, et tu fais plus les choses dans l'optique de faire un disque. Donc il y a un deuxième, puis maintenant celui-ci, où la démarche est différente puisque j'ai travaillé en compagnie d'Aurélie (Muller, Melon Galia) et Thomas (Van Cottom, ex-Venus). L'idée était qu'ils produisent l'album dans le sens où, à partir des enregistrements que j'avais faits, ils accentuent mon univers. Comme je suis un peu limité musicalement, ils m'ont apporté du savoir-faire, et du recul. Toute une sensibilité qui est à eux mais qui ressemble à la mienne.

Comment les as-tu rencontrés ?

J'ai rencontré Aurélie à une soirée. On a sympathisé. Quand je suis venu m'installer à Bruxelles, on s'est revu par hasard, puis régulièrement, à des concerts, à des fêtes,… Un beau jour, alors que j'étais occupé de travailler sur mon deuxième disque (il n'y avait personne alors qui s'intéressait à ce que je faisais), elle m'a proposé d'assurer la première partie de Melon Galia, et d'apporter de petites choses sur leurs chansons. Et en échange, eux m'accompagneraient sur certains de mes morceaux. Beaucoup de titres de mon deuxième album ont ainsi été enregistrés en compagnie des musiciens de Melon Galia… Qui ont insufflé cette énergie de groupe. C'est un album qui était assez sombre au départ ; mais qui grâce à leur collaboration, a pris beaucoup plus de couleurs, y compris les morceaux que j'ai concoctés tout seul.

Et Thomas ?

Nous étions forcément amenés à se voir avec Aurélie (NDR : Thomas et Aurélie filent le parfait amour), et donc de temps en temps je lui faisais écouter mes morceaux. Plutôt que de bêtement jouer les instruments, ils m'ont alors proposé de s'occuper de l'album à partir de la matière que je leur donnais.

Jouaient-ils, en quelque sorte, le rôle d'arrangeurs, de " peaufineurs " ?

C'était plus que ça : je leur donnais un matériau assez brut, enregistré sur un 8-pistes, et quelques notes d'intention. Pour qu'ils aient une idée assez claire de ce que j'avais en tête… Puis ils se sont vraiment réapproprié les morceaux. Ils ont apporté leur sensibilité, certaines mélodies aussi, qui sont propres à eux.

D'où est venue cette idée de " Lovely Cowboys Orchestra " ?

C'est une idée de Thomas. Comme Aurélie et lui s'occupaient de toute la partie musicale, on se doutait bien qu'on allait devoir jouer les chansons en concert. Thomas est donc allé à la recherche de gens susceptibles de jouer les différents instruments présents sur le disque ; et qui en même temps étaient ouverts et disponibles pour le projet. Bref qui pouvaient consacrer du temps et de l'énergie à un projet qui au départ n'est pas du tout lucratif. Pour l'instant, le Lovely Cowboys Orchestra accomplit ce rôle par amour de la musique. C'est de la pure générosité ! Le côté humain était très important : il fallait qu'on travaille avec des gens qui soient sympathiques, ouverts, curieux, qui acceptent de vivre l'aventure jusqu'au bout.

Tu ne joues donc jamais d'un instrument sur scène ?

Je suis capable de toucher un peu à tout, mais ici on s'est dit que pour les concerts je n'allais jouer d'aucun instrument pour être libre de mes mouvements et me concentrer vraiment sur le chant. Plutôt que de faire deux choses à moitié, j'avais envie de n'en faire qu'une seule, mais très bien.

Vous accordez une place importante au visuel, à l'imagerie… Pourquoi des cow-boys ?

Encore une fois, c'est une idée de Thomas : elle colle bien avec " Hank Harry ", un nom qui fait un peu cow-boy. Et puis sur scène, elle donne une image forte : c'est un peu comme attaquer quelque chose, comme aller au front. Monter sur une scène demande quand même une énergie assez forte. Ce n'est pas comme se rendre au supermarché… C'est quelque chose, quoi : t'as le trac, t'as des gens devant toi, à qui il faut tout donner. Moi ce qui me plaît chez les cow-boys, c'est ce côté légendaire, les films de John Wayne,…

Ton univers, de fait, est assez singulier… Et fort empreint d'une certaine fragilité.

Musicalement, il n'a rien à voir avec de la country : c'est pour le show, qu'il se passe quelque chose sur scène. Parce que ce qui m'intéresse moi, musicalement, c'est de toucher aux sentiments. Toucher les gens dans ce qu'ils ont de plus intime, de plus intérieur. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'on me demande ce que je fais, je parle souvent de " pop sentimentale ", dans le sens où elle doit toucher à la sensibilité. Et du coup, cette définition permet une variété énorme au niveau du style musical : certains morceaux par exemple expriment une certaine colère, comme " Hot Summer " où je hurle… C'est presque heavy metal ! Moi ce qui me plaît, c'est de pouvoir aller piocher dans tous les styles, y compris dans les choses un petit peu honteuses… comme la variété italienne des années 80. Il y a énormément de références, de clins d'œil.

" My Clock " par exemple, c'est une ode à la fille de tes rêves ?

Oui, tout à fait. Ce que j'ai voulu faire des deux versions - " My Clock (10:30am) " et " My Clock (10:30pm) "- est une déclaration d'amour. En imaginant, dans la version du matin, la déclaration d'amour qui est faite très tendrement, sur l'oreiller, chuchotée à l'oreille. Mais en même temps être amoureux, c'est aussi euphorique, d'où la version rapide. Il y a plusieurs façons d'envisager l'amour, comme la rupture d'ailleurs : il y a la rupture super triste qu'on vit très mal, comme dans " Lily of the Valley ", et puis il y a la rupture quasi euphorique d'" Anyway ", où je dis " Excuse-moi, je m'en vais, je respire enfin, je revis ".

L'amour occupe une place centrale dans ton univers?

Ah oui, je ne parle que de ça : de l'amour, sous toutes ses coutures. J'aime bien creuser et voir les différentes façons de vivre les choses et de les exprimer. Sur l'album une moitié des chansons parle de l'amour, des rencontres, du fait d'être heureux et d'être amoureux, et l'autre moitié d'être seul, de mal vivre une histoire, de ne plus la vivre, d'être content ou pas que ce soit fini,… C'est ce qui est le plus important parce que ça touche ce qui a de plus intime en nous. Pour moi, il n'y a rien de plus important que l'amour.

Es-tu toujours à la recherche du grand amour ?

Oui, en permanence. C'est mon Graal à moi ! En même temps, c'est quelque chose de vraiment particulier. On naît seul et on meurt seul… Donc il y a toujours cette envie de partager cette vie avec quelqu'un et de vivre plein de choses avec elle. C'est de ça que je veux parler dans mes chansons. C'est une manière pour moi d'y voir aussi plus clair, par rapport à qui je suis, à comment je vis les choses.

Ton univers musical, par sa douceur, sa fragilité, évoque parfois les contes de fées, Lewis Carroll, les BO de Danny Elfman…

L'introduction, c'est " La Nuit du Chasseur ", un de mes films préférés. J'aime bien l'idée de parler de choses très vraies et très sérieuses, mais de les mettre dans un environnement particulier. Parce que l'idée, c'est quand même de faire rêver les gens, les faire voyager par la musique. Donc le contexte est important.

Est-ce que l'arrivée de Patrick Carpentier comme " scénographe " (NDR : avant chez Venus) vous a-t-elle aidée dans la mise en place scénique de cet univers ?

Ce n'est pas un metteur en scène qui nous dit ce qu'on doit faire… L'idée est que ce soit joli sur scène, mais de rester surtout nous-mêmes. Son travail consiste donc à faire en sorte que le public soit dans le concert autant que nous. Et donc il y a des choses à ne pas faire pour ne pas ennuyer le spectateur : je n'ai pas envie que les gens viennent pour un morceau ou deux, puis aille boire une bière, discuter et revenir. J'ai envie que ce soit comme un film : que du premier au dernier morceau, ils ne s'ennuient pas une seconde. D'où ce besoin de variété dans les morceaux, que chacun ait une position, un habillement, une manière de bouger particulières, sans parler du décor… J'aurais presque envie de faire des choses en plus dans la salle et en dehors. Que les gens vivent les chansons, pénètrent vraiment dans notre univers.

Vous venez d'être sélectionnés pour représenter la Belgique francophone au Printemps de Bourges 2004. Qu'est-ce que cela représente pour toi ?

Cette sélection crédibilise surtout notre projet. Le légitime. En outre, je suis très touché parce qu'on a eu à la fois le prix du jury et celui du public. Personnellement, j'ai encore plus de confiance en ce projet : maintenant je sais que ça ne tient plus qu'à nous, qu'une multitude de gens le soutient et va nous aider. Elle nous rend à la fois beaucoup plus forts et plus enthousiastes.

C'est la première consécration d'un véritable parcours du combattant ! Je me rappelle vous avoir vus distribuer des badges à Dour, coller des affiches, sans même être sûrs de voir ce disque un jour distribué… C'est formidable de voir tant de persévérance, de courage, de volonté de se faire entendre.

Nous, notre idée, est de créer une musique qui nous tient à cœur. Qu'on trouve belle ! Qui nous plaît ! Mais qui n'est pas forcément une musique que les médias ont envie de programmer, parce que c'est un peu particulier. Comme on sentait qu'on n'allait pas avoir un soutien énorme des radios, on s'est dit qu'on allait enregistrer un single à distribuer gratuitement aux gens, pour que tout le monde puisse l'écouter… J'ai l'impression que les radios sous-estiment leurs auditeurs : cette façon de les nourrir de choses très digestes mais dans le fond un peu fades… Moi ce que j'ai envie, c'est de leur donner du foie gras ! Donc si on ne passe pas par les médias, on va trouver directement les gens nous-mêmes.

Cette victoire, c'est donc aussi celle de la musique sur les préjugés façonnés par les médias, sur le consumérisme aigu, sur la médiocrité ambiante (je m'emballe, là ?) ?

Oui, c'est un peu ça… Nous étions vraiment très émus par cette victoire. Ce que je retiens surtout, c'est qu'on nous fait confiance. Il ne nous reste plus qu'à continuer à faire du bon travail ! Peaufiner notre univers, gagner en force, en assurance. Garder à la fois tout ce côté spontané et naturel tout en évitant de devenir le " groupe bizarre " de service. Il faut quelque chose de vraiment solide.

Le mot de la fin ?

Le plus important, c'est de faire ce qu'on aime et de le faire bien. D'être généreux. Les musiciens qui jouent avec moi sont là par générosité, et moi sur scène j'ai vraiment envie que les gens passent un bon moment. Quelqu'un m'a dit après avoir gagné qu'il était important que, pour une fois, on mette en avant un groupe généreux. Et ça, on en a vraiment besoin.

Hank Harry

Far From Clever

L'écoute de ce disque nous plonge dans un univers décalé et mélancolique qui rappelle un peu celui de notre enfance : cette époque bénie où on rêvait tout haut en s'imaginant la fille de ses rêves. Hank Harry n'a pas encore trouvé l'amour, mais son album pétille d'une allégresse qui fait chaud au cœur et aux oreilles. Face aux désillusions sentimentales que la vie nous réserve, " Far From Clever " se veut le parfait antidote. Un concentré fragile mais enthousiaste de douces ritournelles pour mieux passer l'hiver, et tous ces caps larmoyants de l'existence. D'amour, cet album en regorge, parce que c'est " notre Graal à tous " (cfr l'interview), et qu'il est censé nous rendre heureux, " comme un enfant " (" Little Love "). L'enfance, encore : de l'introduction tirée de " La Nuit du Chasseur " aux chœurs angéliques qui rappellent les BOs de Danny Elfman (Tim Burton), " Far From Clever " exhale un doux parfum d'innocence et de candeur. Une aubaine pour qui déplore les résignations de l'âge adulte, ses joies consumées et ses routines désastreuses. Mais si l'univers enchanteur d'Hank Harry semble prendre sa source (de jouvence) à ce stade de la vie où l'on voit le monde avec de grands yeux naïfs et purs, il n'en reste pas moins d'une lucidité somme toute rassurante. Sous les enluminures pop se cache en fin de compte une réalité qu'il est parfois difficile d'admettre (la rupture, l'incompréhension, la solitude), mais qu'Hank Harry défie à bras-le-corps avec une sincérité et un allant sans pudeur. Derrière ces cuivres rutilants, ces vocalises parfois tapageuses, ces mélodies fantasques, se cache un homme en lutte avec ses démons, la tête parfois dans les étoiles mais les pieds bien sur terre. Hank Harry n'est pas un artisan lunatique qui se réfugierait dans ses chansons pour fuir ce monde où tout n'est pas toujours rose : juste un type qui se sert de son talent d'artiste pour mettre en musique ses doutes et ses rancœurs, bref les transcender pour atteindre - un jour - au bonheur, celui (vital) de l'amour. Et quel talent ! Bénéficiant de l'aide musicale précieuse d'Aurélie Muller (Melon Galia) et de Thomas Van Cottom (ex-Venus), Hank Harry a réussi un album d'une envergure insoupçonnée, un véritable petit joyau de " pop sentimentale " où se bousculent des mélodies qui touchent droit au cœur. Du tube festif (" Turnaround, " Hot Summer ") à la ballade tire-larmes (" My Clock (10:30am) ", " Little Love ", " Lily of the Valley ", " So Long "), Hank Harry décline avec panache les sentiments qui nous tenaillent lorsqu'on est amoureux : du désespoir de la rupture à l'euphorie magique du coup de foudre. Tour à tour crooner vulnérable (" So Long ", son " Eté indien " à lui ?), Mr Loyal déguisé en Cupidon (" Hot Summer "), grand romantique sur l'édredon (" My Clock (10:30am) " et ses notes sibyllines comme suspendues dans l'éther), noceur en pleine ébullition de tendresse (" My Clock (10:30pm) "), cocu magnifique se réveillant d'une cuite d'amour veule enfin consommée (" Anyway "), Hank Harry se montre sans fards, et tel quel nous tend généreusement le miroir… Parce que dans ses chansons se retrouvent en fin de compte nos propres histoires. Pour tout cela, " Far From Clever " est un disque à chérir, dans lequel on se love parce qu'il nous réconforte mais aussi nous ravive. Comme quoi la musique, quand elle est belle, peut à la fois nous réjouir et nous guérir, et quand le cœur sursaute de joie ou de tristesse, s'avérer des plus indispensables.