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My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

Plein les tympans...

Les soirées rock made in Namur sont toujours de qualité : c'est que la scène locale est soutenue par quantités d'associations actives et passionnées, telles le Bear Rock, pour n'en citer qu'une. Ce soir pourtant, pas de Namurois au programme. Peu importe... A Namur, on n'est pas chauvin : pour preuve avec le groupe d'ouverture, My Little Cheap Dictaphone, des Liégeois abonnés à la Soundstation. Ou plutôt un : Redboy, grand échalas fan des Pixies et de Grease qui nous a livré l'année dernière un premier album fantastique (« Music Drama »). Ca commence dur avec un « Am I Your Friend ? » survolté, qui met déjà tout le monde d'accord. Le reste passera comme une lettre à la poste, et le public d'être impressionné par ce Liégeois pro du manche, adepte d'un rock classe et sans fioritures. Chapeau Redboy : même les coincés au bar en auront pris plein les tympans, de quoi les détourner un peu de leur verre de blanche de Namur (cela dit onctueuse et goulue).

Ensuite, pause acoustique avec Erlend Oye, échappé de Kings of Convenience, duo norvégien venu sauver les guitares en bois de la casse  il y a deux ans, avec un album digne de ces bons vieux Simon & Garfunkel. « The New Acoustic Movement », qu'ils appelaient ça : sans doute qu'Erlend en a eu marre de se voir traité de bobo fleur bleue fan de Nick Drake, puisque son premier album, « Unrest », sent plutôt l'électro tendance de chez Colette (beats eighties, prod' béton et copinage hyper hype). N'empêche que ce soir, le Norvégien n'aura pas failli à sa vieille réputation, en entonnant ses morceaux seul à la guitare, sans claviers ni séquenceurs. Comme quoi, une chanson bien écrite peut se jouer aussi bien avec des BPMs que sans tambours ni trompettes (ou bien c'est le contraire ?). Et avec un petit « Remind Me » ressorti du répertoire de ses amis Royksopp (la voix, c'est lui), les buveurs de bière, un peu bruyants, l'auront au moins écouté trois minutes. Chapeau Erlend : t'as même fait craquer les minettes avec ta grosse moustache et tes lunettes ringardes. A quand le look Erlend branché dans les soirées aware de Bruxelles et d'ailleurs ?

Enfin, les Allemands de Schneider TM, plutôt pénibles dans une version pouet-pouet de leur électro pourtant pas si mauvaise, auront (presque) clôturé la soirée. C'est qu'Erlend, trendy jusqu'au bout, nous aura fait le coup du DJ-pousse disques à l'éclectisme sans failles : Michael Jackson, Wham !, Felix Da Housecat et j'en passe. Ce type est trop cool, y a pas de doute. Dommage qu'il n'aura mixé (sic) qu'une demi-heure, parce que c'était drôle, surtout de le voir danser sur Jimmy Sommerville. Quelle teuf !

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

My Little Cheap Dictaphone nous a fait Tournai, la tête aussi…

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C'est à la Maison de la culture de Tournai, dans la chaleureuse salle Frank Lucas, qu'il fallait prendre place, ce soir, pour assister au concert de My Little Cheap Dictaphone. MLCD est en tournée pour défendre « The Smoke Behind The Sound », paru en janvier dernier, une œuvre pour laquelle le groupe a reçu le concours de Luuk Cow (Girls In Hawaï, Stromae) à la mise en forme et bénéficié des Studios ICP ainsi que sur du mythique Abbey Road pour l’enregistrer.

"Change in my heart" et "You are not me", du dernier essai, sont les deux premières chansons d'un set qui en comptera dix-neuf au total.

Une entrée en matière requiert toujours beaucoup d'énergie. Les 800 bornes parcourues pour nous revenir d'Annecy (France), où ils ont joué la veille, semblent avoir entamé, en partie, celle-ci. Je ressens, donc, une certaine fébrilité chez l'un ou l'autre.

La cohésion de l'ensemble et l'expérience préviennent cependant de tout faux pas. C'est au pied du mur que l'on reconnaît le maçon.

Les quatre compos suivantes, issues du précédent opus, "The Tragic Tale Of A Genius", délivrent le groupe, le public et les fans. Respectivement : "He's not there", "My holy grail", "What are you waiting for" et "Slow me down".

Le moment est venu pour Red Boy de changer de guitare. Intervalle durant lequel il remercie Tournai, se gargarise la gorge d'un petit coup de rouge avant d'attaquer une ligne droite, principalement dédiée au petit dernier ; sauf "Shine on" et "Devil".

L'ambiance est à son paroxysme, les kilomètres au compteur effacés. Les guitares électriques s'en donnent à coeur joie et s'allument mutuellement, jusqu'à en faire perdre l'équilibre des protagonistes.

Cinquante-cinq minutes ont passé, les musiciens quittent la scène le temps d'une salve d'applaudissements.

Le rappel revisitera les trois derniers albums, en cinq chansons, qui auraient toutes leur place dans un best of. En l’occurrence “Not Hype”, “Piano Waltz”, “Fire, Hope You're Back” et “Feather Smile”.

Le succès confirmé et croissant de MLCD, qui roule sa bosse depuis plus de 10 ans, n'est pas le fruit du hasard, mais celui de la persévérance, du travail et des synergies réinventées au fil du temps.

Le groupe vous informe ici 

(Organisation : Maison de la Culture)

 

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

The tragic Tale of a Genius

Écrit par

« The Tragic Tale of a Genius » est le fruit du projet solo de Red Boy, membre fondateur et éminence grise des Hollywood Porn Stars. Ce projet, il l’a baptisé ‘My Little Cheap Dictaphone’ à cause de l'orientation lo-fi (en opposition à hi-fi) empruntée par sa musique, à l'origine. My Little Cheap Dictaphone se décline sous la forme d’un trio (un quatuor sur les planches) que les règles et conventions intéressent peu. Entre folk de cabaret et rock déjanté, l'univers théâtral de ce groupe originaire de Liège est plus qu’intéressant.

Red Boy est un obstiné. Depuis trois ans, il veut écrire un opéra rock. Il y a travaillé ardemment. Il aurait même cassé sa tirelire pour y parvenir. En outre, il a réussi à attirer dans l'aventure d’autres chanteurs (NDR : et pas des moindres !) tels Jonathan Donahue de Mercury Rev, Ralph Mulder d'Alamo Race Track et Pall Jenkins de Black Heart Procession.

‘Ce n'est ni "Tommy" ou "The Wall", plutôt un conte moderne, explique Redboy. "The Tales Of Genius" trace la trajectoire d'un génie maudit. Avant d'écrire les chansons, j'ai lu les biographies de Brian Wilson des Beach Boys, de Johnny Cash et de Tom Waits. Ce qui m'a frappé, c'est le nombre de points communs qu'on peut retrouver dans leur parcours. Une enfance difficile, la reconnaissance critique, le sentiment d'aliénation et l'isolement dans un monde dont ils sont les seuls à posséder les clefs. Pour élargir le propos, le groupe s'est enfermé dans un chalet de Vielsalm. On se passait des films de David Lynch, de Lars von Trier ou d'Hitchcock et on jouait en improvisant’. Chaud chaud l’ambiance !

Le résultat de cette préparation surréaliste est un véritable chef-d’œuvre. Une histoire, un cabaret, un opéra rock/pop moderne qui raconte le parcours d'un artiste surdoué mais torturé par des démons intérieurs (Brian Wilson pour ne pas le nommer) décliné en treize morceaux de choix. Les envolées symphoniques côtoient les ballades pop du meilleur acabit. La réussite est totale. D’abord, les textes sont écrits de manière à vraiment frapper l’imagination. Ensuite, les mélodies sont variées à souhait, mettant en valeur toute la créativité et l’authenticité du projet. Dès la première plage, « Ouverture », on est pris au piège, capturé par cette musique théâtrale, envoûtante, imprévisible.

Chaque compo est une nouvelle création. Toutes les trois ou quatre minutes, on a l’impression que le rideau se lève et fait place à un nouveau numéro, différent des précédents. Quelle richesse !

L’ensemble des treize titres est indissociable ; mais on épinglera quand-même deux ou trois singles potentiels tels « He’s not there », « What are you waiting for » ou encore « Slow me down ».

Red Boy n’en a pas encore terminé avec son projet. Il a décidé maintenant de le monter et de tourner en compagnie d’un orchestre classique de trente musiciens. Le jeu en vaudra certainement la chandelle et les chançards qui sont parvenus à se procurer un ticket d’entrée pour les 7 et 8 mai à Bruxelles ou Liège ne le regretteront sûrement pas. 

Un des meilleurs et peut être déjà le meilleur album belge de l’année.

 

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

Une œuvre totale !

Écrit par

Vraisemblablement responsable de la confection d’un des meilleurs albums pop-rock de cette année 2010 (« The Tragic Tales of a Genius »), « MLCD » (feu « My Little Cheap Dictaphone ») s’explique. Discussion relative à un opéra pop soigné pendant trois longues années, traçant l’ébauche d’un bateau ivre sillonnant prodigieusement tous les grands fleuves artistiques : la musique, le théâtre, le cinéma, la littérature… Une schizophrénie musico-visuelle qui prendra vie sur les planches du Cirque Royal, ce 8 mai prochain, dans le cadre des Nuits Botanique. Concert à ne rater sous aucun prétexte !

- Votre nouvel album s’intitule « The Tragic Tale of a Genius ». Qui est ce mystérieux génie ?

- En fait, j’ai lu plusieurs autobiographies d’artistes qui m’ont inspiré un peu l’histoire. Il y avait, parmi d’autres, celle de Tom Waits, Johnny Cash et de Brian Wilson. L’important n’est pas tant de s’attacher à un personnage précis que de raconter le parcours d’un artiste. Cependant, c’est indéniablement Brian Wilson qui colle le plus à ce que je raconte.

- Pourquoi aborder la vie de Brian Wilson ? Quel regard portez-vous sur cet artiste ?

- C’est en lisant son autobiographie que j’ai eu réellement l’idée de réaliser cet album. L’histoire se déroule au début des années 80. Il est cloué sur son fauteuil, pèse 150 kg et n’est plus sorti de chez lui depuis un an… Il nous confie, au début du bouquin, qu’il s’est fait virer des Beach Boys, a tout perdu.

- C’est le personnage qui t’inspire de la tendresse ou plutôt la musique ?

- Les deux. Son parcours nous bouleverse pour les raisons que je viens d’évoquer. Alors on s’interroge : comment après avoir été le plus grand créateur de la pop, chez les Beach Boys, peut-on en arriver à ce stade ? C’est ça qui m’intéressait. La lecture de son livre a été réellement décisive et a inspiré l’orientation particulière de mon récit.

- Tu t’arrêtes sur la biographie de Brian Wilson et il y a deux ans d’écriture, ensuite…

- Plus ou moins… En fait, tout le processus, s’est fait en parallèle : le texte, l’histoire, la musique... Et a évolué au fil du temps. 

- Quel parcours avez-vous suivi avant que l’album-spectacle ne tombe dans les bacs ? (l’écriture, les studios…)

- De nouveau, tout s’est fait en parallèle. Il y a eu cette idée de concept ; mais, au début, nous ne pensions pas à un opéra rock ou plutôt, pop, comme il est décrit. Au départ, on voulait juste créer un univers, un concert un peu ‘scénographié’, y inclure un peu de visuel pour guider le spectateur, l’introduire dans un univers singulier. Alors, nous avons fait quelques rencontres décisives. Dont celle d’Eve Martin qui s’est chargée de réaliser le spectacle. Elle nous a demandé : ‘Alors, comment est-ce qu’on va raconter cette histoire ?’ Et, comme il n’était pas question pour nous de jouer –on voulait juste que ce soit leur concert tout de même– alors, on s’est dit qu’on allait tourner des vidéos pour raconter l’histoire, puisque c’est un langage universel…

- Comment pouvez-vous décrire cet univers musical ? Ce nouveau MLCD ?

- Je ne sais pas comment décrire notre musique… On a voulu sortir du schéma habituel, de la façon dont on compose d’ordinaire de la musique. Avant, c’était généralement moi qui arrivais avec une chanson que j’avais déjà écrite en grande partie à la maison. Ensuite, on la travaillait en groupe. Dans ce cas précis, on a commencé de bosser, un peu de la même manière. Puis, Louis nous a rejoints au piano. Peu à peu, on a ressenti une envie impérieuse de sortir de ce canevas classique guitare/piano/batterie ; et en ce qui me concerne, de cesser d’écrire de mon côté. Le nouveau concept qui s’est ainsi profilé, insinué au sein du groupe, impliquait une réponse radicalement collective. Alors, pour créer collectivement ce nouvel album, on a loué des chalets dans les Ardennes, du côté de Vielsalm.

- Et l’enregistrement s’est réalisé aux Etats-Unis, c’est ça ?

- A Amsterdam. C’est le mixage qui a été effectué aux Etats-Unis.

- Où précisément ?

- Au Texas, à Dallas, en compagnie de John Congleton, dans son studio à Austin (et à Liège aussi). 

- Comment parvient-on à rencontrer et à collaborer avec Jonathan Donahue ?

- Tout simplement. Je lui ai envoyé un mail, en y joignant ma chanson et voilà…

- Tu m’as dit que tout s’était fabriqué en parallèle mais ce projet présente une véritable trame narrative, je trouve… Il y a le titre (…), était-ce étudié ?  

- Oui, bien sûr, c’était un peu voulu que soit un tout. Tout y contribue : aussi bien la musique, que le décor, la façon dont on est habillé, les vidéos, le clip vidéo… Il est important que tous les éléments s’inscrivent dans une continuité.

- La pochette de l’album et les affiches évoquent le cinéma US des 50’s-60’s. Tout particulièrement la période américaine Hitchcock, que je ressens très fort. Et plus précisément encore, du long métrage « La mort aux Trousses ». Mais quel rapport MLCD et le cinéma entretiennent-ils, au juste ?

- Oui, Alfred Hitchcock, notamment, dont on a parlé tout à l’heure. C’est quand même l’une des influences majeures pour tout ce qui était visuel justement… « La mort aux Trousses » ? Par exemple. Ou « Vertigo ». Il est vrai qu’on est déjà fan du 7ème art, à l’origine. C’est pour cette raison qu’on s’est dirigé vers une équipe de cinéma pour travailler, plutôt que de théâtre. On se sent plus proche de cet univers filmique que du monde de la comédie, peut-être un peu plus statique, où la possibilité de montrer, de jouer sur les images, justement, est plus restreinte. Le théâtre repose davantage sur un jeu d’acteur, talent que nous n’avons précisément pas.

- Pouvez-vous nous donner un descriptif de votre ‘concert-spectacle’ programmé ce 8 mai prochain au Cirque Royal, dans le cadre des Nuits Botanique. Y aura-t-il une réelle synchronisation entre musique et images ?

- Oui, bien sûr, c’est exactement ça. On joue les morceaux et, simultanément, pendant qu’on les interprète, les vidéos sont projetées. Pas sur toute la longueur du morceau mais… En fait, les clips ont été conçus pour permettre au public de comprendre les thèmes généraux abordés dans les morceaux, pour qu’il puisse suivre le fil l’histoire et se laisser imprégner de l’atmosphère de l’album.   

- En vrai schéma narratif, donc …

- Oui, oui, bien sûr… D’ailleurs, tous les arrangements symphoniques utilisés ont précisément été conçus pour narrer l’histoire, pour renforcer les moments dramatiques ou joyeux ou…

- D’autres surprises pour le premier concert… ?

- Il y aura l’orchestre déjà.

- Combien serez-vous sur scène ?

- Une quinzaine de musiciens, les voix … en tout, une vingtaine.

- C’est le ‘combo’, quoi ! Et, principalement, quoi ? Des cordes, des cuivres … ?

- Essentiellement les cordes : 6 violons, 3 altos, 2 violoncelles, 4 harmoniums. 

- Quelles sont vos attentes …

- On ne sait pas exactement. On a réellement vécu la conception de cet album comme un nouveau départ. Nous avons même songé à changer le nom du groupe. C’est un peu une renaissance au niveau du style, de l’équipe, de tout. Notre travail s’est déroulé suivant un rythme propre. On a essayé de soigner chaque point, chaque détail sans se fixer de délai. On a décidé de prendre le temps qu’il fallait pour arriver au bout du projet, que ce soit dans l’écriture des textes, l’enregistrement en studio, la préparation du spectacle… et voilà ! On se rend compte, enfin, nous, My Little Cheap Dictaphone, qu’on a bossé presque 3 ans dessus quasiment tous les jours. On était un peu découragé parfois mais, bon, on espère que l’accueil sera positif, que le public comprenne un peu ce qu’on a voulu faire, qu’il y ait de l’engouement… (?) les projets semblent se développer…

- Et vous avez collaboré avec qui, justement, pour les vidéos, etc. ?

- Et bien, Eve Martin et Nico Bueno se sont chargé des vidéos, sous le nom de Bubble Duchese… Eve, également de la mise en scène. Elle a constamment collaboré à mon travail d’écriture. Je me suis rendu également en Norvège pour travailler sur l’histoire, en compagnie d’une écrivaine norvégienne qui s’appelle Yan Vatnoy… Durant ce séjour, nous nous sommes longuement penchés sur les chansons, sur le récit. A vrai dire, ce n’est pas vraiment une histoire qui retrace la vie d’un personnage. Ce qui importe réellement, c’est son évolution psychologique. C’est de ce point de vue que l’on a concrétisé le projet. Il s’agit de saisir le ressenti psychologique du personnage. Cette fêlure qui lui vient de l’enfance, comment va-t-il en faire un don ? Et, comment définir son pôle artistique par rapport à ce contexte ? Comprendre pourquoi et comment, tout au long de sa vie, il va se sentir sans cesse mal à l’aise dans ses baskets, toujours un peu en marge de la société. Comment il va évoluer à travers le succès, la déchéance, les excès de rock-en-roll, etc.   

- Peut-on facilement raconter la vie chaotique de Brian Wilson en un récit linéaire ?

- Oui, c’est un peu chaotique. Mais le récit respecte tout de même le fil chronologique de toute destinée : d’abord l’enfance, puis la création du groupe, puis le succès, les excès ; ensuite le pétage de plombs… enfin, dans la deuxième partie de l’album, le passage à vide, la nausée, le naufrage dans la folie, la schizophrénie… Nous avons voulu capter le chaos qui le cerne, rendre audible et visible la déchirure éblouissante qui le disloque, draguer le fond vertigineux de ses luttes intestines. Car telle est la question : comment peut-il affronter ses démons intérieurs ? On incarne cette descente aux enfers à l’écran par la représentation du combat avec le diable. C’est un peu lui-même, son ombre obscure qu’il combat. Il se livre à une lutte sans merci contre lui-même pour vaincre l’armée des démons intérieurs.

- (…) vous, comment définissez-vous votre opéra pop ?

- Il m’est difficile de le définir précisément… On avait juste envie que le spectateur plonge dans un univers pendant une heure comme s’il allait au cinéma, qu’il rentre dans notre histoire, vibre au son de la destinée du personnage, soit touché par les chansons, ressente des émotions à travers ce personnage, la mise en scène, les vidéos, à travers nous… C’est surtout ça qui nous guidait.

- Encore un mot, quelle est la participation exacte de Jonathan Donahue  sur le dernier LP ?

- Il chante sur une chanson, on se partage le chant…

 

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

The Tragic Tale of Brian Wilson !

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Bienvenue dans le monde merveilleux de Brian Wilson (fondateur des Beach Boys) ! Sous le ciel gris de Bruxelles, l’Archiduc ouvrait généreusement ses portes aux derniers récits sonores de My Little Cheap Dictaphone (NDR : prononcez MLCD !).

Deux ans d’écriture résumés en cinq clins d’œil mélancolico-tragiques tirés du nouveau ‘spectacle-album’ minimalement orchestré par Redboy (Chant-guitare), Xavier Guinotte (Basse) et Louis Louis (Piano). Architecture narrative habilement désossée contant le destin torturé du leader des Beach Boys.

Essence d’un opéra pop qui éclipsera les premiers visages sur les planches du Cirque Royal le 08 mai 2010. Un univers kaléidoscopique qui évoque, d’une voix ‘tomwaitsienne’ en filigrane, le monde magique de Mercury Rev et Bernard Herrmann (musiques de films Hitchcock). Fiction ingénieusement drapée d’une mise en scène orchestrée par Bubble Duchesse (Eve Martin) et d’une scénographie réalisée par Catherine Cosme et Gaspard Berlier. Vidéos (Eve Martin et Nico Bueno) qui prêtent un supplément d’âme aux symphonies ‘dictaphoniennes’. Spectacle sonore et visuel qui image le décor ‘rockocos’ d’une animation 50’s d’une synchronisation digne d’un d’horloger suisse. Attention aux oreilles et aux yeux car le résultat est surprenant !

Entre rêve et réalité le quatuor liégeois tourne les pages de la vie captivante du musicien californien avec un talent narratif digne de Tom Waits. Une expression surréaliste à ne surtout pas rater dans les bacs dès la mi-mars.

Concert-Spectacle à découvrir impérativement le 07 mai 2010 à la Caserne Fonck (Liège) et le 08 mai 2010 au Cirque Royal (Bruxelles) dans le cadre des Nuits du Botanique.              

 

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

Small Town Boy

Écrit par

Il y a quatre ans, leur premier opus (« Music Drama ») laissait présager un avenir radieux pour My Little Cheap Dictaphone. Depuis, Redboy a rencontré Anthony Sinatra. Ils fondent alors Hollywood Porn Star en 2003, signent un album chez Naïve et tournent à travers l’Europe. Mais My Little Cheap Dictaphone n’est pas délaissé et, fruit d’une longue maturation, le groupe sort aujourd’hui « Small Town Boy ». Produit, arrangé et mixé par Duke (Venus), Niek Meul (Das Pop), Phil Corthouts et Anthony Sinatra, ce nouvel album charme plus, à première vue, par sa sincérité que par son originalité. Entre folk à la croisée de Mercury Rev et des Thrills (« Travel », « Let the children play »), rock accrocheur (le single « Upside down », « Devil ») et ballades déchirantes proches de Sparklehorse (« Day is ending », « Hope you’re back » ou « Obviously »), My Little Cheap Dictaphone surprend surtout par une valse macabre (« What are you doing ») des plus jouissives.

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

Rat des villes et rat des champs

Écrit par

Quatre longues années se sont écoulées depuis la parution de l'initial « Music Drama ». Ce premier album, enregistré entre Liège et le Nebraska, tournait les projecteurs en direction du trio, titillant les tympans des rockeurs les plus réticents. En 2006, My Little Cheap Dictaphone reprend du service. « Small Town Boy », leur nouveau disque, dévoile leur cheminement artistique. Entre folk et rock, la pop du trio a gagné en maturité. Les excursions initiatiques ont leurs bons côtés. My Little Cheap aussi...

Qu'évoque « Small Town Boy », le titre de votre nouvel album ?

Un « Small Town Boy » représente l'homme dans toute sa diversité. Il s'agit d'un campagnard aimant se balader en ville. Cet intitulé nous représente bien : nous apprécions autant la vie urbaine – sorties, concerts, cafés – que la vie de reclus propre aux campagnards. Le côté festif d'une ville nous attire. Mais nous rejetons ses côtés stressants. « Small Town Boy » est également un compromis entre le passé et la modernité, entre la technologie et la tradition.

Vos chansons comportent-elles des touches autobiographiques ?

En fait, nous touchons essentiellement à l'autobiographie. Quelques textes de cet album ont été écrits en collaboration avec une écrivaine norvégienne. C'est une de nos meilleures amies. En ce sens, elle nous connaît bien et, à travers ses textes, elle touche à notre personnalité. Encore une fois, c'est très autobiographique !

L'introduction d' « At the Other End Of Love » peut faire penser à « Float On » de Modest Mouse. Est-ce une influence, une source d'inspiration pour « The Other End Of Love » ?

Pas vraiment... Nous recherchions davantage un côté urgent, une sorte de locomotive sonore. Cette chanson évoque une histoire d'amour tragique : la fin d'une romance. C'est l'opposition entre le côté dramatique de la chanson et le côté frappant de la grosse caisse qui donne ici l'impulsion.

« Upside Down » est votre premier single. La partie banjo de cette chanson renvoie à l'univers des Thrills mais sans le côté Beach Boys. C'est plus forestier. On se trouve davantage du côté de Sparkelhorse... Pensez-vous parfois aux influences que les méchants journalistes risquent de vous coller aux basques ?

Parfois, nous y songeons. Mais ces rapprochements sont souvent forts subjectifs... Tout dépend de l'expérience musicale du journaliste. Bon, ici, tu évoques les Thrills et Sparklehorse. Ce sont des groupes que nous apprécions. Mais cette chanson n'est pas un single pour ces valeurs référentielles. Nous abordons plutôt « Upside Down » comme l'ouverture de la saison printanière, une sorte d'hymne à la joie.

Sur votre nouvel album, la chanson « Travel » s'emploie aux réjouissances. Considérez-vous que la musique soit le meilleur moyen de voyager ?

La musique participe à tous les voyages : humains et artistiques. Nous baignons continuellement dans la musique. D'un côté, nous en jouons et de l'autre, nous en écoutons. C'est aussi ce qui nous permet de vivre. « Travel » évoque les voyages engendrés par la musique, les rencontres faites à ces occasions. Nous voulions parler des gens aperçus une fois en cours de route, toutes ces personnes qu'il faut laisser derrière nous lorsque le voyage nous mène à l'étape suivante. Cette chanson parle également de la peur de l'avenir. En effet, que se passera-t-il une fois que nous serons grisés de ces pérégrinations ? Aujourd'hui, nous sommes musiciens, nous vivons de notre passion. Mais que se passera-t-il dans dix ans ? Là, nous sommes contents de voyager. Mais si un jour nous ressentions un désir de stabilité dans nos vies... que se passera-t-il ?

Vous avez évoqué les rencontres éphémères, toutes ces relations d'un jour, d'un soir. Comment ressentez-vous ces rapports humains momentanés ?

Il convient de distinguer deux choses. D'une part, les gens qui sympathisent par pure envie de discuter lors de la soirée et, d'autre part, il y a des personnes avec lesquelles nous ressentons une certaine affinité. Celles-là, nous essayons de ne pas les perdre de vue...

N'en avez-vous pas assez que les gens viennent vous trouver en vous garantissant que votre concert était génial ?

Au contraire, c'est plutôt encourageant ! Le gros problème, c'est que je ne sais jamais quoi répondre. Quand un type arrive vers moi surexcité et me dit 'Ouah j'adore tout ce que tu fais et tout', je ne peux m'empêcher de lancer un pauvre 'merci'. Certaines personnes doivent penser que je suis un peu froid et renfermé. Mais en réalité, je ne sais vraiment pas quoi répondre lorsqu'on me dit des choses aussi gentilles.

Depuis votre premier album, il s'est passé beaucoup de choses, notamment une parenthèse Hollywood Porn Stars. En tout, il s'est écoulé quatre ans depuis « Music Drama ». Qu'est-ce qui a changé pour vous au cours de ces quatre années ?

Après le premier album, nous avons fait de nombreux concerts. Après deux ans, Red Boy a composé quelques titres plus rentre-dedans en compagnie d'Anthony Sinatra. Au départ, ces chansons ressemblaient davantage à une blague entre potes qu'à un projet déterminé. A ce moment là, nous avions déjà préparé de nouveaux morceaux pour My Little Cheap Dictaphone. Mais la blague en duo s'est rapidement transformée en Hollywood Porn Stars. Pendant deux ans, nous avons donc opté pour une pause. Pour My Little Cheap Dictaphone, le changement est surtout à chercher dans le retard engendré par ce deuxième projet. Car, on ne peut le nier, nous avons évolué : si nous avions enchaîné les deux albums de My Little Cheap Dictaphone, les compositions de « Small Town Boy » auraient été différent. Nous avons eu le temps de prendre du recul, d'apprendre et d'écouter de nouvelles choses. Tout cela enrichit forcément votre expérience.

Vous êtes fortement engagés et impliqués au sein du Collectif Jaune Orange. Pouvez-vous expliquer les fondements et l'esprit qui animent cette communauté d'artistes ?

A la base, Jaune Orange est un collectif composé de plusieurs groupes. Le but était de créer une plateforme susceptible de les représenter. Lorsqu'un groupe du collectif a de bons échos du public, il peut ainsi soutenir les autres formations, les pousser vers le haut. Ici, les groupes travaillent pour eux. C'est donc une association composée des bonnes volontés des groupes. Il s'agit avant tout d'une histoire de copains, une aventure où l'argent n'a que peu d'importance. Parfois, nous organisons des concerts avec le Collectif. Les fonds récoltés à ces occasions nous permettent de financer d'autres activités. C'est aussi simple que cela.

Vous sentez-vous plutôt « Sacrés Belges » ou « Massacrés Belges » ?

Il y a de bonnes choses dans chaque camp, mais aussi de mauvaises. Nous nous sentons aussi proches de groupes présents sur la compilation « Sacrés Belges » que sur celle des « Massacrés Belges ». Ainsi, par exemple, un des instigateurs du label indépendant « Matamore » est aussi un des initiateurs du Collectif Jaune Orange ! Nous aimons aussi le label Top 5. Aujourd'hui, c'est peut-être mal vu d'affirmer une telle chose mais tant pis : nous nous sentons aussi proches des deux structures ! Nous sommes convaincus que chacun peut trouver sa place...

En plus de vous voir sur scène, le public vous croise régulièrement dans les salles de concerts. Quelles sont vos dernières découvertes musicales ?

Pour l'instant nous écoutons beaucoup Josh Ritter, un singer songwriter américain. Nous avons aussi beaucoup apprécié le dernier album d'Arcade Fire : un compromis parfait entre la scène indépendante et le grand public. Dernièrement, nous avons vu Venus en concert... Les sonorités de leur dernier album sont vraiment très chouettes. Nous pourrions encore citer Calexico, Bruce Springsteen, Architecture In Helsinki, Art Brut, Flaming Lips, Spinto Band, Okkervil River, etc. On s'intéresse vraiment à toutes les nouvelles sorties.

 

 

My Little Cheap Dictaphone (MLCD)

Music Drama

Révélation wallonne de l'année 2000, Redboy alias My Little Cheap Dictaphone sort enfin son premier disque (après la démo " Listening Is Sexy "). Résultat des courses : on n'avait plus eu pareille claque depuis l'album de Millionaire. En mélangeant hardiment influences américaines (Sparklehorse, Pixies) et popote bien de chez nous (Venus, Orange Black), Redboy nous fait voir la vie en couleurs et en cinémascope, l'écran mental de ses rêveries pop-rock crépitant dans nos oreilles en dérangement. Car la musique de My Little Cheap Dictaphone n'est pas lisse comme du velours : elle patine, se plante, repart au quart de tour, fonce tête baissée dans les murs de la pop la plus frelatée –ce genre de mélodies catchy mais qui ne crachent jamais dans la soupe. Ici, la pop est malmenée par un theremin un peu branque (" Steven's Winter ") ou par un ragtime en goguette avec de la country (" So Sorry Today "). Sur " Silencio ", on croise Marnie et Norman en pleine crise de Sueurs Froides, tandis qu'" Am I Your Friend ? " ouvre l'album comme la musique de Danny Elfman les films de Tim Burton. " I want to get higher and higher ", chante Redboy sur " Get High ". Avec " Music Drama ", il s'envole loin au-dessus de la Baraque Fraiture, et nous avec : le soleil n'est plus loin, tout comme la planète Mars. My Little Cheap Dictaphone ? Le meilleur aller-simple vers les étoiles.