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Red Sparowes

The Fear Is Excruciating, But Terein Lies The Answer

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Fondé en 2003, Red Sparowes est devenu aujourd’hui une figure incontournable de la scène post-rock/métal. Il faut dire que le line up du combo réunit des musiciens ayant évolué, auparavant, au sein de formations comme Isis ou The VSS. Si la solution sonore de Red Sparowes s’avère plus mélodique que celle de la bande à Aaron Turner, elle se révèle néanmoins plus brutale que chez Mogwai ou Godspeed You ! Black Emperor. La formation californienne (NDR : issue de Los Angeles, très exactement) se complaît cependant au sein d’un univers ténébreux, tout en jouant subtilement sur les climats, afin de rendre ses compos les plus contagieuses possible. Responsable d’un excellent deuxième elpee, en 2006, l’ensemble américain avait depuis publié un Ep 3 titres. Intitulé « Aphorisms », il était paru en 2008. Depuis, c’était le silence radio. Et une suite à « Every Red Heart Shines Toward The Red Sun », était impatiemment attendue. 

 

Il y a deux ans, Josh Graham avait quitté le bateau pour fonder son propre groupe, A Storm of Light. Un départ compensé depuis par l’arrivée de l’ex-guitariste des Nocturnes, Emma Ruth Rundle. « The Fear Is Excruciating » continue de creuser dans une veine post-rock/métal ; cependant, leur style, est manifestement en évolution, sans pour autant fois parler de révolution. D’ailleurs, on y retrouve leur marque de fabrique : la facilité impressionnante à superposer des lignes de guitares et à glisser d’un envoûtement presque ambient à un déferlement d’électricité. Mais, dans le passé, la plupart des morceaux flirtaient allègrement avec les 10 minutes. Pour ce nouvel opus, le combo a décidé de limiter leur durée. Est-ce un bien ou un mal ? Point positif, les compos sont plus instinctives, urgentes. Point négatif, les splendides crescendos dont le groupe nous régalait, sont bien moins fréquents. Autre métamorphose marquante, l’aspect post rock est davantage privilégié, au détriment du profil métallique. Les compos lorgnent même souvent vers Mogwai. Le ton est plus léger. Plus aiguisées, les six cordes perdent de leur profondeur. En outre la basse est moins présente. Bien sûr, il n’est toujours pas question ici d’ambiance festive ; la formation continuant d’explorer la face sombre de l’existence. Et véritable marche funèbre, « A Mutiny » en est certainement une parfaite illustration.

Troisième album de Red Sparowes, « The Fear Is Excruciating, But Therein Lies the Answer » est une œuvre de toute bonne facture. Cependant, on reprochera au groupe, un manque flagrant de prise de risques. Car manifestement, il dispose du potentiel nécessaire et indispensable pour concocter une œuvre majeure. Ce sera peut-être pour la prochaine fois…

 

Red Sparowes

Every Red Heart Shines Toward The Red Sun

Si Neurosis a calmé ses ardeurs et que le dernier Isis bande lui aussi sacrément mou, que dire de ce deuxième Red Sparowes ? Qu’il s’agit d’un énième exercice de post-rock, mais sans le romantisme d’un Explosions in the Sky ni l’élégance cuivrée d’un Sickoakes ? Qu’on se demande bien comment concilier vision politisée et musique instrumentale, même si nous sommes tous des victimes de notre propre idolâtrie ? The message is the medium, ou l’inverse ? Jean Baudrillard est-il bien mort le 6 mars dernier ? ‘La séduction représente la maîtrise de l'univers symbolique, alors que le pouvoir ne représente que la maîtrise de l'univers réel’, écrivit-il dans un essai fameux… Mais si l’univers du post-rock s’avère ici parfaitement maîtrisé, il ne provoque pourtant aucune séduction : on attend que le riff ait fini ses incessantes simagrées comme on attend le bus, bref on s’emmerde comme des rats morts. Ce disque est un non-événement. ‘Je pense toujours que ce qui se passe est en fait déjà là dans le processus même, et que la fin est déjà là, à partir du commencement’. C’était donc ça, bordel ! Ce type a tout pigé, respect.

Red Sparowes

At the Soundless Dawn

Une aube privée de sons serait bien triste : au réveil on aurait l’impression de ne pas avoir quitté la nébuleuse nocturne, et l’on deviendrait fou à force de ne plus distinguer ce qui sépare la nuit du jour - si ce n’est la lumière. Red Sparowes, le side-project de deux gaillards d’Isis (Bryant Clifford Myer et Jeff Caxide), se voudrait donc la bande-son idéale de cette matrice étrangement suffocante. En gros du post-rock plein de puissance et de mélancolie, qui rappelle… Isis, mais sans les hurlements. L’alliance du lourd (les guitares, la batterie) et du léger (le piano, les mélodies), dont les effets s’annulent pour que subsiste seulement ce fameux vide. Une aube sans sons, comme un jour sans soleil et une nuit sans lune : le vortex abyssal, sans oiseaux qui piaillent et voitures qui klaxonnent. Dans ce flou cotonneux Red Sparowes veut déchirer l’hymen : il se détend mais ne rompt pas. Les flots de sang barbotent derrière en attendant leur heure. La vie est en suspens, arrivera-t-elle à terme ?