Brésilien, Celso Salim a chopé le virus du blues, très jeune. Il n'a pas encore vingt ans, lorsqu’il décide d’émigrer aux States où il va vivre pendant plusieurs années. Il va y découvrir différentes facettes de styles musicaux : roots, blues, country, folk et jazz, notamment. Ce chanteur, guitariste, compositeur et producteur a enregistré son nouvel opus du côté de Los Angeles, un disque qu’il a coproduit en compagnie de son bassiste Mike Hightower, alors que l’essentiel des parties vocales est assuré par son compatriote sud-américain, Rafael Cury.
Véhiculant des accents sudistes, néo-orléanais, plus exactement, "Mad dog" ouvre l'album. Les interventions au piano de David Fraser entretiennent cette impression. Celsa colore l’ensemble de sa slide dans un climat rappelant le Little Feat originel. Une superbe entrée en matière ! Une atmosphère qui baigne également "Got to find that babe". Darryl Carriere souffle dans son harmo et Lynn Coulter (ex-Rita Coolidge Band) imprime parfaitement le tempo sur ses fûts, lors du Chicago shuffle classique, "Locked out in misery". Ivoires et slide opèrent de solides et vigoureux échanges tout au long du boogie décapant "Let it burn". Le long playing recèle deux blues lents et dépouillés. En l’occurrence "No need to be alone", une plage caractérisée par un bel envol de cordes que tapisse l'orgue Hammond de Mo Beeks. Puis "Mama's hometown", une piste tracée par un dobro magique. Celso explore cependant d’autres styles, et notamment le jug band sur "Down the aisle" et le blues/jazz cool sur "Best of luck", un morceau au cours duquel la guitare est manifestement hantée par T-Bone Walker. La reprise du traditionnel "In my time of dying" (NDR : il remonte aux années 20) est respectueuse du blues originel ; Celso en profitant pour distiller ses dernières notes étranges et métalliques sur son dobro…