Agé de 50 balais, Bjørn Berge jouit déjà d'une belle expérience. Ce Norvégien est un spécialiste de la gratte acoustique à douze cordes. Chanteur et guitariste, il se produit le plus souvent en solitaire. Lors des sessions de ce treizième opus, il a reçu le concours d'un backing group impliquant un bassiste et un drummer. En outre, il a opté pour un blues très marqué par le rock amplifié.
"Monkey ship" pénètre au sein de l'univers de Berge. Sa voix est sombre et caverneuse. Solide, la rythmique s'intègre dans l'ensemble alors que la slide du leader s'en détache... La voix grave (un peu comme celle de Nick Cave) poursuit inlassablement cette croisière sur "Lost pearl", bientôt rejointe par la choriste Dany Christophersen. Accrocheuse et nerveuse, la slide porte bien l’empreinte du Scandinave. Très roots, "Mr Bones" adopte une démarche semblable. La voix vous pénètre profondément, alors que les interventions à la slide sont tout bonnement hallucinantes. "It just ain't so" conjugue parfaitement la voix rocailleuse et celle de la choriste. Soutenu par une solide rythmique, ce funk est à la fois primaire, obsédant voire hypnotique. Chargée de feeling, "Bitter sweet" est une ballade lente et paisible, aux arrangements simples, mais d'où émergent des interventions de cordes d'une beauté insoupçonnée. Dynamisé par un riff rythmique caustique, le tempo s'affole sur "Speed of light". La face sobre de l’artiste s'efface le temps de "Ginger Brandy wine", une compo boogie/blues digne de Z.Z Top, la slide gouailleuse emportant tout sur son passage...