Depuis le départ du bassiste Steve Garrington, Low est réduit à un duo. Enfin pas tout à fait, puisque BJ Burton (Bon Iver), le producteur, est pratiquement devenu le troisième membre du groupe.
« Hey what » constitue l’album le plus expérimental de la formation, gravé à ce jour. A première écoute, on a littéralement les tympans écorchés par la puissance et la compression du son. Les interventions de guitare et de batterie sont tellement compactées, qu’il est impossible d’en reconnaitre la moindre note. On se demande même si la chaîne hi-fi ne sature pas. Mais lorsque les harmonies vocales angéliques émergent, c’est un sentiment de perplexité qui vous envahit. Avant de se rendre compte que le couple joue constamment sur ce contraste tout au long de l’opus. Mais en prenant soin de torcher des mélodies enchanteresses. Qui laissent parfois transparaître de curieux spectres. Celui de Hooverphonic sur « All night », les vocaux se frottant même au gospel. De Neil Young et Emmylou Harris, qui auraient pu interpréter le mélancolique « Disappearing ». Dans un autre registre, évidemment. Et enfin les Corrs tout au long du plus punchy mais aux réminiscences celtiques, « More ».
Un album audacieux, dont les sonorités post industrielles sont purifiées par les harmonies vocales célestes. A ne pas mettre, cependant, entre toutes les oreilles.