Dès « Rising seas », le morceau qui ouvre l’elpee, on ne peut s’empêcher de penser à « Beds are burning », « Golden age » ou encore « Blue sky mine ». Un morceau bien rock, punchy, dont la formation australienne a le secret. Et le bien enlevé « At the time of writing », enrichi par une intervention de sax, en fin de parcours, ainsi que « Nobody’s child », dynamisé par ce piano martelé comme chez les légendes du rock’n’roll, sont de la même trempe. « The Barka – Darling river » démarre sur le même canevas avant de virer à la ballade, sur fond de bruitages psychédéliques. Ballade mid tempo tramée sur une gratte acoustique, « Tarkline » aurait pu figurer au répertoire de REM. Une sèche bien élégante qui amorce « Reef », une piste enrobée de chœurs, avant que la six cordes électrique ne prenne son envol. Bien que s’appuyant sur une texture synthétique sombre, « We are not afraid » bénéficie du concours d’une section de cordes. Fiévreux, « Lost at sea » trempe dans du Midnight Oil, pur jus. Tout comme « We resist », dont les arpèges en boucle libèrent des sonorités élégantes. Ainsi que « Last frontier », morceau final, au cours duquel Peter Garrett se demande qui va réparer les dégâts que nous causons à la planète. Car oui, évidemment, toutes les compos traitent des problèmes environnementaux, et tout particulièrement du dérèglement climatique, mais également des immenses défis que l’homme va devoir relever pour sauver notre planète.
Midnight Oil compte accomplir une toute dernière tournée mondiale. Il pourrait encore donner une suite à ce 12ème opus studio, mais rien n’est moins sûr. Faut dire que lors de sessions d’enregistrement qui se sont déroulées en 2019, le bassiste de longue date, Bones Hillman, était encore de la partie. Il est décédé 12 mois plus tard. Et cet LP lui est dédié à titre posthume.