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Sur scène, quand on utilise trop d'effets, on perd en intensité, en présence… Spécial

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On ne va pas y aller par quatre chemins : Whispering Sons est tout simplement le groupe le plus important apparu sur la scène alternative belge depuis fort longtemps. Les 5 jeunes musiciens sont originaires du Limbourg, de Houthalen-Helchteren pour être précis, et c'est à la fin de 2015 qu'ils ont été remarqués par Dimitri Cauveren (du label Wool-e-Tapes), Dirk Ivens (Minimal Maximal) et Michael Thiel (Weyrd Son Records) ; et ce, grâce à un premier Ep époustouflant, “Endless Party”. Ce qui a frappé dès le début, c'est la voix atypique, envoûtante de Fenne Kuppens et la présence, autour d'elle, de musiciens particulièrement doués : Kobe Lijnen, Sander Hermans, Sander Pelsmaekers et plus tard, Tuur Vandeborne.

Autre jalon important : l’édition 2016 du ‘Rock rally’ organisé par le magazine Humo, qu'ils ont remportée. C'était la première fois depuis belle lurette qu'un groupe post-punk associé à la 'wave' gagnait ce concours assez orienté 'mainstream'. Puis, tout est allé très vite : deux singles, une multitude de concerts en Belgique et à l'étranger et en apothéose, la signature d'un contrat chez [PIAS], le label belge légendaire, qui renouait ainsi avec ses premières amours obscures. Le premier elpee, “Image”, sorti en 2018, est venu apporter la confirmation d'un talent de niveau international.

Le 18 juin dernier, le groupe a sorti son deuxième opus, “Several Others“. Il négocie ainsi avec succès le virage dangereux de l'album sophomore. Musiczine a rencontré Fenne Kuppens et Kobe Lijnen, il y a quelques semaines, dans les locaux de [PIAS], à Bruxelles.

Comment décririez-vous l'évolution entre “Image“ et ce nouvel album ?

Kobe Lijnen (KL) : Nous souhaitions sonner moins 'grotesque', moins 'grandiloquent'. Nous voulions un son plus direct, plus brut, moins réverbéré et moins basé sur les riffs de guitare. On a opté pour des arrangements plus dépouillés et on a mis la voix de Fenne plus en avant.

Dans un descriptif, j’avais noté dépouillé, 'in your face', sans réverbération, sauf pour les guitares et la voix très proche de l'oreille...

KL : Oui, on voulait un son plus 'live' car sur scène, quand on utilise trop d'effets, on perd en intensité, en présence. Et pour la voix, ça provoque du larsen, du feedback.
Fenne Kuppens (FK) : Heureusement, nous avons un très bon 'ingé-son' pour les concerts, capable de faire des miracles.

Il existe une autre évolution marquante : votre musique a perdu son côté 'gothique'. Les références à Sisters of Mercy semblent avoir disparu. Est-ce une bonne nouvelle ?

KL : Oh que oui ! (rires) On y est arrivé ! Bien sûr, on ne regrette pas notre première période mais on a en quelque sorte acquis une certaine maturité. On a évolué en tant que groupe, à la recherche d'une certaine excellence. “Several Others” représente une nouvelle version de Whispering Sons, la version actuelle. Il est possible que le prochain album soit complètement différent.

Vous continuez également à progresser dans votre maîtrise musicale. Les harmonies et les arrangements sont plus riches. Vous utilisez même des mesures ('time signatures') plus complexes.

KL : Oui, “Dead End”, par exemple, débute en 5/4 ; “Satantango” est en 7/4 et 4/4, et il y a du 5/4 dans le refrain de “Surface”. “Flood” est en 6/8 mais c'est normal vu qu’il s’agit d’un rythme de valse.

“Flood” est précisément mon morceau préféré du disque. De par sa rythmique quasi-tribale et la superbe séquence ('arpeggio') au synthé. Quel est le thème des paroles ?

FK : La chanson parle de la saturation sensorielle que l'on peut ressentir en écoutant ce flux musical qui vous submerge. Elle symbolise ces moments où on est entouré(e) de tellement d'impulsions qu'on ne peut plus fonctionner et qu'on doit se replier sur soi.

“Screens” révèle une touche de Portishead dans la rythmique et un côté Nine Inch Nails dans la mélodie au piano. Une analyse correcte ?

KL : C'est marrant parce que le précédent journaliste, il y a une demi-heure, a également fait référence à NIN pour “Screen” (rires).

Et le thème de la chanson ?

FK : Ce sont les premières paroles que j'ai écrites pour le nouvel album. Je ressentais le besoin urgent de parler du succès obtenu grâce au premier opus et le côté un peu excessif de tout cela. Ça parle du fait d'être sur scène et de la manière dont les gens te regardent, avec leurs attentes et leurs projections.

Quant à “Aftermath”, c'est un peu le correspondant de “No Image”?

KL : Oui, c'est grâce à des titres comme “No Image” que je me suis senti suffisamment sûr de moi pour articuler une chanson autour d'un motif au piano. En fait, “Aftermath” était une 'démo' datant de 2017 et on ne savait pas quoi en faire. On se considérait comme un 'guitar band', donc on n'aurait jamais osé sortir une chanson limitée au piano et à la voix. C'est Fenne qui, plus tard, a proposé d'alléger la chanson en la dépouillant de ses caractéristiques inutiles.

Dans les paroles, on décèle, caché, le titre de l'album, “Several Others”. Il est à supposer qu’on y traite de l’identité ?

FK : Lorsqu’on on essaie de devenir quelqu'un qu'on n'est pas, quelqu'un de meilleur ; c’est le sujet. La chanson décrit le processus qui se développe quand on essaie de devenir cette personne.

Lors de notre première interview, en 2016, Kobe avait défini Whispering Sons comme étant ‘une jeune femme qui exorcise ses démons sur de la musique post-punk’. Lors de notre deuxième entrevue, Fenne, tu m'as confié que ‘ça devenait de pire en pire’. Qu'en est-il aujourd'hui ?

FK : Aujourd'hui, je me suis calmée ! (rires) Tout ça est beaucoup plus intériorisé.
KL : Oui, mais dès qu'elle retournera sur scène, je suis sûr que Fenne libérera à nouveau ‘la bête’ ! (rires)

Quelles images retenez-vous de votre carrière jusqu'à présent ? Pour ma part, c’est le final de “Waste” à l'AB Club, en 2018. Un moment magique ! 

KL : Oui, chaque fois que nous avons interprété “Waste”, nous avons recueilli des réactions très fortes du public, une émotion très puissante. Même tout au début, quand le public ne connaissait pas encore la compo.
FK : Je retiens pour ma part le moment où, il y a quelques jours, nous avons découvert notre nouvel disque, le vinyle et sa pochette. C'était important car nous avions investi beaucoup de temps et d'énergie dans le design du disque.

Avant de clôturer, pourriez-vous sélectionner deux coups de cœur ? Pour rappel, en 2016, vous aviez cité “Second Skin” des Chameleons et “Insides” par The Soft Moon et, en 2018, “Brean Down” de Beak> et “Superior State” de Rendez-vous.

KL : Je vais choisir un track de FACS, la formation de Chicago emmenée par l'ancien chanteur de Dissapears. Elle vient de sortir un nouvel album, “Present Tense” et j'aime beaucoup le titre “Strawberry Cough”.
FK : Quant à moi, mon choix se pose sur “The Holding Hand” d’Iceage, le premier single de leur dernier album “Seek Shelter”.

Merci!

Pour écouter le podcast de l'interview, rendez-vous sur la page Mixcloud de l'émission de radio WAVES (radio Vibration à Bruxelles), c’est

Pour commander le nouvel album, “Several Others”, c'est ici 

Les prochains concerts de Whispering Sons :

24/07 | Werchter Parklife, Werchter

02/09 | OLT Rivierenhof, Anvers | SOLD OUT

01/10 | C-Mine, Genk | SOLD OUT

09/11 | Democrazy, Gand

16/12 | Ancienne Belgique, Bruxelles

 

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