Société de consommation, civilisation d’adorateurs spécialisés dans l’art de la consommation impulsive, réjouis-toi : le New Musical Express vient de révéler le nom du ‘meilleur groupe émergent de la scène américaine’ ! Célébrité en devenir ou simple feu de paille fomenté par le NME, Cold War Kids s’impose et revêt le maillot rouge du buzz, patron incontesté du peloton dans ce tour de hype mensuel. Aperçus sur scène aux côtés des Two Gallants, révélés par un E.P. tonitruant (« We used to vacation EP »), les Californiens tendent aujourd’hui à justifier l’engouement suscité par la sortie de « Robbers and Cowards », leur premier album. Riffs menaçants, notes de piano chaotiques, voix chancelante, notre oreille emprunte le chemin tortueux esquissé par Nathan Willett et son équipe.
Ici, le post-punk se couvre d’envolées lyriques, les mélodies se déversent dans un déluge de distorsion, avant d’échouer sur les berges d’un havre de paix. Cold War Kids semble apprécier les ruptures, passant aisément d’un moment de pure tension à une embardée d’émotions. Sur « Robbers and Cowards », la formation de Long Beach laisse entendre l’écho de son chant théâtral, l’énergie de son désespoir, la variété de son répertoire. Les Kids ressuscitent les mélopées désabusées de Jeff Buckley sans se soucier des qu’en dira-t-on. Et, incontestablement, ce premier album de Cold War Kids séduit.

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