“Around the sun” constitue le 13ème album de R.E.M. et leur troisième depuis que Bill Berry a jeté l’éponge. Si en 1998, le trio avait opté pour une formule aussi expérimentale qu’électronique (« Up »), trois ans plus tard, « Reveal » en revenait à une expression sonore plus basique, même si la technologie moderne était encore bien présente. Il faut croire que depuis, le groupe se trouve devant une impasse. Et « Around the sun » en est la plus belle illustration. L’électronique est toujours bien présente. Y compris la boîte à rythmes. La guitare acoustique omniprésente. Il y a du piano ou des claviers. Peu ou pas d’intensité électrique. Des arrangements de cordes. Pour un opus empreint d’une mélancolie presque maladive. Qui ne recèle donc pratiquement que des ballades. Parfois hymniques. Britpop, « Wanderlust » aurait même pu figurer au répertoire d’un Snow Patrol ou d’un Keane. Il y a heureusement l’une ou l’autre exception qui confirme la règle. Et je pense tout particulièrement à « The outsiders » dont l’incursion dans le hip hop procède de la collaboration de Q-Tip de A Tribe Called Quest. Du jazzyfiant et arythmique « Boy in the roll ». Du cosmique « High speed rain ». Et puis surtout de « The final straw ». La meilleure chanson de l’elpee. Réponse à l’alt country de Wilco et sculpté dans des cordes en picking, son folk alternatif s’enfonce progressivement dans les abysses d’un orgue fluide. Dommage que toute la plaque ne soit pas de cette trempe. Bref, Michael Stipe n’a pas l’air de nager dans le bonheur. On savait qu’il avait une dent contre Georges Bush. Qu’il avait manifesté son opposition à la guerre en Irak. Mais pas au point d’inoculer ce spleen tout au long de cet elpee. Parfois, on a l’impression qu’il cherche absolument à reproduire un nouveau hit de la trempe de « Man on the moon ». Mais il a sans doute oublié que la terre continue de tourner « Around the sun »…