Un kit de survie pour Bertrand Betsch…

Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin. Comme toujours,…

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La Jungle

Lorsqu’on lâche les fauves avant le plat de résistance, il ne reste plus grand-chose à se mettre sous la dent…

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Double affiche ce soir en compagnie de Föllakzoid et La Jungle. La première formation est chilienne, la seconde belge, montoise pour être plus précis. Föllakzoid est devenu un des groupes phares de la scène psychédélique contemporaine. Il a même signé chez le label new-yorkais, Sacred Bones. Il s’agit, en outre, des premiers concerts de la rentrée pour votre serviteur. Et ils vont se dérouler au sein d’une Rotonde, sold out.

La Jungle est un duo réunissant le drummer Rémy Vernant et le gratteur Mathieu Flasse. Il est venu défendre son dernier elpee, « Past/Middle Age/Future », paru en avril dernier. De petite taille, Rémy est terriblement efficace derrière ses fûts. Des fûts minimalistes, qu’il frappe à une cadence autant métronomique que frénétique, martyrisant son kit de batterie, un peu comme Greg Saunier de Deerhof. Mathieu est impressionnant à la guitare dont il triture constamment les sonorités en écrasant ses pédales placées à ses pieds. La paire est de mieux en mieux rôdée sur les planches ; en outre, elle peut compter sur un expert à la régie-son, car il faut énormément de concentration et de dextérité pour suivre les envolées expérimentales et sauvages du tandem. Les fauves sont lâchés et mettent le souk dans l’auditoire, en dévorant math rock et électro. De nombreux mouvement se déclenchent dans la foule, des mouvements qui vont s’accentuer au fil d’un set de toute bonne facture…

Inspirée par le krautrock (NDR : tout particulièrement Neu ! et Can) et la culture précolombienne, la musique de Föllakzoid est hypnotique et ses mélodies tournent en boucle. Elle se trame lentement, à travers des rythmes denses et pulsants, des guitares saturées de delays, une ligne de basse profonde et des claviers grisants. Parfois lorsque les compos s’étirent sur de plus de dix minutes, la transe devient totale. C’est ce qu’on a ressenti à l’écoute de son dernier elpee…

Après le changement de matos, Föllakzoid grimpe sur l’estrade. Bien que réduit à un duo, le line up originel est épaulé par deux autres musicos, mais ils semblent perdus dans la pénombre, à l’arrière-plan. Le duo de base se partage également les drums et la guitare, ce dernier se consacrant également au chant. Domingo Garcia-Huidobro, entre look androgyne et gothique, se comporte comme un pantin désarticulé. Sa six cordes libère des sons monocordes. Son regard se focalise sur une bougie allumée dans un genre de bocal, quand il ne rallume pas son pétard (NDR : n’est-il pas interdit de fumer dans un lieu public ?) On est loin de ce que la formation propose sur disque. Trop puissante, la ligne de basse asphyxie toute velléité expérimentale ou rythmique. Pas convaincu par la musique proposée, votre serviteur tire sa révérence au bout de quelques minutes. Et suivant les échos recueillis auprès de ceux qui sont parvenus à rester, la salle s’est vidée progressivement de son auditoire. Finalement, c’est La Jungle, le supporting act, qui aurait dû servir de plat de résistance.

Pour votre info sachez qu’il se produira ce 26 octobre au Cultuurcentrum de Malines…

(Organisation : Botanique)

La Jungle

Une course-poursuite entre musique et physique

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La Jungle est de sortie, ce soir, au Salon de Silly, dans le cadre des Nuits Plasma. En tournée, le duo revient de Dijon pour assurer une des dernières dates de l’année 2018. Pas trop le temps de réaliser des balances parfaites. No prob, ces pros sont capables de les régler dès les premières minutes du set. Qui va se dérouler au sein du bistrot, en formule club. Et il y a du peuple pour accueillir la paire montoise…

Screaming Use Of Bass assure le supporting act, un quatuor atypique impliquant deux bassistes, dont Joris Oster (Yel, Organic, Silver Riot) et Michaël Colart, mais également le chanteur Jairo Alvarez Garcia et le drummer Olivier Justin (Organic,Yel).

« Just Shine » ouvre les hostilités. Et, bien évidemment, c’est la combinaison entre les deux basses qui forge la singularité de l’expression sonore. L’une libère des sonorités distinctes, incisives et mécaniques ; et l’autre, caoutchouteuses. Saccadé, le tempo finit par envoûter. La voix est limpide, atmosphérique ou enflammée. Et la musique navigue quelque part entre cold wave, rock, indus, post punk, psyché, stoner, électro et prog. Parfois, le spectre d’Archive se met à planer. Mais également, et sans trop savoir pourquoi, celui de Pearl Jam. Le groupe n’en oublie pas « Agora », son single percutant. « Plastic Dream » met en exergue des percussions paradoxalement sauvages ou métronomiques. A limite de la saturation, une des basses claque littéralement, tout au long de « Perfect Profile ». La formation a prévu de graver un album en 2019. Mais si vous souhaitez en connaître davantage sur ce combo, cliquez ici.

Setlist : « Just Shine », « Emergencia », « Breackdown », « Cinnamon Light », « Perfect Profile », « Sliding Doors », « Plastic Dream », « Agora », « Utopia ».

Mathieu Flasse et Rémy Venant appliquent la fameuse équation ‘1 + 1 = 3’ à leur math/kraut/noisy/funk rock transique et débridé. Une six cordes, un casio et un kit de batterie : après deux breaks et trois accords, ils font déjà péter le mercure, alors que les yeux s’irritent de sueur. Au sein de cette jungle équatoriale, peuplée de bêtes sauvages, dangereuses et venimeuses, la température devient rapidement torride et humide.

Structurées en crescendo, parfois même s’ébrouant sur un tempo lent, les compos giclent de riffs métalliques, d’éclats de noise, alors que les assauts de toms et cymbales sont guidés par les oscillations du stroboscope. Les loops sont créés en ‘live’, à partir de la guitare ou de la voix. Rien n’est préenregistré, et pourtant le résultat est rigoureux. Un peu dans l’esprit de Métroland voire de Kraftwerk. Et des morceaux comme « Hahehiho », « Ape In A Python » ou « Thylacine » en sont de parfaites illustrations. Un concert de La Jungle est considéré comme une expérience unique à découvrir. L’énergie est omniprésente. On a l’impression d’assister à une course-poursuite entre musique et physique. A l’issue du show, les t-shirts des musicos sont trempés de sueur, comme s’ils sortaient de la machine à laver, sans avoir été essorés…

(Organisation : Silly Concerts ASBL)