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Tout de suite : plus qu’un mantra ou une profession de foi, trois mots qui résonnent comme l’affirmation d’un désir pur. Un appétit qui guide la vie d'Emma Peters chaque jour. Surtout depuis deux ans et la sortie de son premier album, « Dimanche », clin d’œil…

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Tramhaus

The first exit

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Formation rotterdamoise, Tramhaus a emprunté son patronyme à un magasin de pitas sis dans cette ville portuaire.

Le quintet vient de sortir son premier album, « The first exit ». Un titre de circonstance !

Post punk, sa musique est caractérisée par un drumming serré, des changements vocaux intrigants et de nombreuses variations de rythme, mais également par la symbiose entre les deux guitares. Toutes deux se répondent constamment et puis anticipent de manière inattendue.

Frénétique, « The Cause » ouvre l’elpee. Un jeu de questions-réponses s’instaure entre le chanteur Lukas Jansen et la guitariste Nadya van Osnabrugge,

Imprimé sur un tempo saccadé, « A Necessity » reflète les états d’âme, tour à tour enragés ou stylés, des guitares

Mélancoliques, « Once Again » et « Beech » abordent les thématiques de l’identité, l’isolement et la quête de sens dans un monde qui semble souvent hostile.

Subtilement surf mais plus cold, « Once again » libère une énergie implacable, menaçante, chargée d’émotion brute, réminiscente des prestations ‘live’ du band.

L’opus s’achève par « Past Me », une chanson qui traite du combat intérieur pour ne pas perdre la raison.

Tout au long de l’elpee, le chanteur alterne cris primaux caustiques et phrasé déclamatoire. Dans le premier cas, on a l’impression qu’il tente de rugir comme Frank Black (Pixies), mais il ne parvient qu’à s’égosiller, à l’instar de Brian Johnson chez AC/DC. Dommage, car lorsqu’il déclame à la manière de James Smith (Yard Act) voire de feu Mark E. Smith (The Fall), sa voix passe parfaitement la rampe.

Podcast # 53 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Anotherr Heaven

See you later (Ep)

Issu de Minneapolis, Another Heaven est une formation qui pratique du sludgegaze, soit un sous-genre musical né de la fusion entre ‘sludge metal’ et ‘shoegaze’,

Né des cendres de Hollow Boys, poids lourd de la gloom-pop, ce quatuor est susceptible de créer une ambiance immersive et introspective.

Depuis 2017, il a gravé cinq albums, plusieurs singles et Eps, dont le dernier, « See you later », recèle 8 plages, si on compte le bonus track. Un disque dont les lyrics traitent de la mort, de l'instabilité politique, de l'internet, de la dépression, de la toxicomanie et de la vie moderne qui tourne en rond.

Pas d'espoir, pas de lumière, seulement des murs de guitares aux riffs puissants, mais accrocheurs, hérités des 90’s et introduits clandestinement dans l ‘expression sonore…

Extrait de cet Ep, « Dead to the word » est en écoute

Podcast # 53 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Dear Dorrit

Bedroom flood (Ep)

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Dear Dorrit est une toute jeune formation originaire de Phoenix, dans l’Arizona.

« Bedroom Flood » constitue son premier Ep, une œuvre au cours de laquelle la formation explore le post-punk en lui attribuant des caractéristiques shoegaze, tout en y incorporant des paysages sonores atmosphériques.

Extrait de cet Ep, « Mid June » est en écoute ici

Podcast # 53 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Casimir Liberski

Deux pros dans l’impro…

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Alliant la finesse du jazz noir-jaune-rouge à l’innovation avant-gardiste japonaise, le pianiste Casimir Liberski et le batteur Tatsuya Yoshida, connu pour son travail au sein de la formation Ruins, ont uni leurs talents afin de concocter un premier album intitulé « Troubled Water », explorant un paysage sonore mouvant constitué de free jazz, d'ambiant et de rock progressif voire d'éclaboussures punk. Et la fusion de leurs deux univers musicaux et culturels se rejoignent dans l'improvisation…

Casimir Liberski, ‘moitié’ belge de ce duo évoque pour nous les images de ce monde musical... flottant.

Comment avez-vous rencontré Tatsuya Yoshida ?

Via Facebook. Plus jeune, j'étais fan de Ruins, le duo que Yoshida formait en compagnie d’un bassiste occasionnel. J'ai découvert qu'il s’était inscrit sur le réseau social en 2012. Je l'ai ajouté comme ‘ami’, pour ensuite l'interroger sur ses prochains concerts en Belgique.

Lorsque j'ai sorti mon album « Cosmic Liberty », en 2017, avec le jeune batteur prodige Matt Garstka, Yoshida s'y est intéressé. Nous avons été directement en contact et il m'a demandé de lui organiser un concert en Belgique, un an plus tard ; c’est ce que je suis parvenu à planifier pour le duo Sax Ruins qu'il forme avec la saxophoniste Ryoko Ono.

Nous nous sommes enfin rencontrés et j'ai pu me produire en première partie de leur performance.  Depuis, nous sommes restés en contact malgré le covid, communiquant et nous échangeant des démos.

En janvier de l'année dernière, j'ai passé ma lune de miel au Japon. La veille de mon retour, Tatsuya m'a appelé pour m'annoncer qu'il nous avait dégotté un petit concert dans un bar à Tokyo le soir même. Spectacle qu'il a enregistré, et qui s'est révélé d'une intensité incroyable. Ensuite il l’a remixé et c’est devenu cet album.

C'est donc un opus d'une prise dans un bar à Tokyo ?

Oui, totalement à l'arrache. Tatsuya a placé deux ou trois micros, raccordés à son enregistreur zoom, et trouvé des astuces originales, comme placer des ventouses qu'on utile pour déboucher les toilettes sur les rosaces, les trous de la table d'harmonie du piano, tout en y insérant un petit micro.

J'ai ensuite transmis le résultat à John Zorn que je connais, lequel m'a conseillé de faire mixer le tout par James Dellatacoma, ingénieur du son qui collabore énormément avec Zorn et Bill Laswell, et a l'habitude de prendre en charge des prises ‘mal enregistrées’… ou plutôt avec les moyens du bord (il sourit).

Vous formez un duo batterie/piano, ce qui n'est pas courant, même dans le jazz ?

C'est vrai, mais Tatsuya Yoshida a précédemment formé un duo connu avec Satoko Fujii, lequel a sorti plusieurs disques sur Tzadik records, le label de John Zorn justement ; une musique mouvementée et lourde, exigeante d'un point de vue de l'écoute, dans un style très écrit et puissant.

J'avais la conviction qu'il fallait s'en distinguer et proposer autre chose. Raison pour laquelle j'intègre des synthés et des sons électroniques.

Ce n'est donc pas simplement un duo piano et batterie, mais autre chose ?

Au niveau de la composition, nous ne nous situons pas dans le registre de longues compositions très écrites à l'instar du groupe français Magma, que Yoshida adore, et de toute cette musique progressive. A l'inverse, nous sommes dans l'improvisation totale !

Les titres se réfèrent à l'écologie maritime ?

Je me suis chargé d’attribuer des noms aux compos, issues de deux improvisations d'une heure que nous avons sectionnées pour n'en conserver que des morceaux. Les titres sont sans doute liés à l'air du temps, mais parce que notre musique ressemble à une sorte d'océan, voire de tsunami par moment, à l'écoute des tumultes qui secouent notre musique.

L'image qui m'est apparue est celle du monde flottant du Japon où je séjournais en plein hiver. Nous nous étions rendus, mon épouse et moi, sur les côtes, constatant que de petits poissons morts, des fugus, avaient échoué sur le rivage, mais également de déchets dérivant de Corée et de Chine, ce dont les inscriptions sur les emballages témoignaient...

Le jazz est certes une langue universelle, mais chacun apporte-t-il sa propre culture au sein de ce projet ?

Yoshida n'est pas un jazzman, et est incapable de swinguer. Il ne pratique que le rock progressif et l'improvisation libre. Comme je suis plutôt un jazzman qui a débuté par le swing, nous nous rejoignons dans l'improvisation qui elle est véritablement universelle.

Je ne suis pas certain que le jazz soit à ce point universel ; il faut en connaître le vocabulaire, les standards... bref, détenir un passeport en jazz.

Par ailleurs, je ne possède pas une mémoire gigantesque comme la sienne en prog-rock, Yoshida se révélant capable de se souvenir de longues séquences. Personnellement, j'ai plutôt une mémoire à court terme... (il rit)

Album « Troubled Water » (Totalism Records) - 21/03/2024

Benni

Croire en ses rêves…

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Benni est une jeune artiste originaire de la région de Vielsalm. Influencée par le folk contemporain (Mumford & Sons, Bon Iver, Phoebe Bridgers, etc.), elle rêve d’un monde utopique et pourtant authentique, le sien. Après 10 mois passés à chanter et arpenter les rues, en Nouvelle-Zélande, elle s’est enfin réveillée…

Grâce à son grain de voix particulier qui lui confère une fragilité singulière à travers des textes qui traitent des enjeux environnementaux et sociétaux, ainsi que ses mélodies aux sonorités indie-folk, cette femme-enfant risque de faire parler d’elle prochainement en publiant un premier Ep qui s’annonce déjà remarquable. Retenez bien ce nom !

Réservée, peu prolixe, mais rêveuse, Benni s’est prêtée, en attendant, au jeu des questions/réponses lors d’une entrevue réalisée au LaSemo.

À 18 ans, alors que tu étais en Nouvelle-Zélande, tu rencontres un homme qui joue de la guitare en rue et finis par lui emboîter le pas. Cette rencontre fortuite a-t-elle scellé ton destin ?

Depuis toujours, j’ai toujours voulu faire de la musique. Je crois que mon objectif aurait été atteint quel que soit le moyen utilisé pour y parvenir. Concernant cette rencontre, je dirais qu’elle a précipité les événements.

La rue est un terrain difficile et austère. J’imagine que cette expérience a laissé des impressions, bonnes ou mauvaises d’ailleurs. La rue ne reste-t-elle pas finalement la meilleure école de la vie ?

J’ai une anecdote à ce sujet. Lorsque mes amis étaient à l’école, les uns et les autres se questionnaient quant à leur réussite. Je leur répondu que perso, j’avais aussi réussi, justement parce que j’avais fait la meilleure des écoles, celle de la vie. Cette expérience a été salutaire, oui. Même si je n’ai pas derrière moi un background scolaire classique, j’ai appris tout autant dans la rue.

Ta musique baigne dans le folk alors qu’une grosse majorité des jeunes de ton âge s’intéressent peu à ce style musical. Peut-on affirmer que Benni est une artiste à contre-courant ?

Ta question est intéressante ! Les jeunes n’écoutent pas ce genre de musique, j’en suis consciente. Ai-je choisi le folk pour son côté ouaté ou parce que peu de personnes s’y intéressent ? A vrai dire, je ne me suis jamais posé cette question. Je dirais que je pratique une musique qui me tient à cœur et me fait intensément vibrer.

Ton style est doux et chaleureux et, à mon sens, davantage compatible au sein d’un environnement feutré plutôt que lors d’un festival comme aujourd’hui. Comment abordes-tu cette mise en danger face à un auditoire qui n’est peut-être pas venu pour toi spécifiquement ?

Aujourd’hui, nous avons joué en formule groupe. Même si le public ne me connaissait pas spécialement, j’ai pris énormément de plaisir à jouer ici. Il était à l’écoute et les encouragements étaient très nombreux. C’est l’un des meilleurs festivals auquel j’ai participé sous cette configuration.

Au fait, la scène est-elle un bon moyen d’avoir une connaissance de soi ?

Faire face au public permet de mieux se connaître, effectivement. Il y a d’autres moyens pour y parvenir, mais ce biais en fait partie. Cela reste, en tout cas, une très belle expérience.

La musique te poursuit, d’abord, au sein d’une académie consacrée à la guitare classique vers l’âge de 8 ans, la chorale de ton village pendant un peu plus de dix ans et une formation musicale à la SAE de Bruxelles, en 2020. D’une passion, tu dessines aujourd’hui les traits d’une carrière musicale en devenir en recevant d’excellentes critiques. Comme quoi, il faut croire en ses rêves. Si ta vie était une histoire, cette fable en serait-elle la morale ?

Depuis petite, je caresse le rêve de devenir chanteuse. Il faut toujours croire en soi, c’est une certitude. En ce qui me concerne, le parcours a pris du temps et il a emprunté de nombreux détours. Mais je reste convaincue qu’avec de la motivation, on peut y arriver !

Tu as participé au concours ‘Concours-Circuit’, en 2020, ce qui t’as permis d’assurer des premières parties d’artistes comme Sharko, Roscoe et surtout de Cœur de Pirate. Est-ce que ce genre de vitrine est un passage obligé si on veut tirer la couverture médiatique à soi ?

Tu es vraiment bien renseigné, je suis surprise ! Oui, cette couverture permet une certaine crédibilité auprès du public. Dans mon village, personne ne croyait vraiment en mon projet. Puis, des connexions se sont établies et le public s’est ensuite intéressé à ce que je faisais, justement grâce à cette première partie de Cœur de Pirate. Elle a suscité la curiosité à mon égard, à charge ensuite au public d’apprécier ou non mon univers.

 « Mechanical Mind » est une lettre au bonheur adressée à ton cerveau, une chanson qui raconte que si on traverse de mauvaises passes, il y a également du bonheur à vivre. Je comprends le message, mais c’est un peu démago quand même, non ?

Je ne le crois pas, non ! Elle a été écrite durant le confinement. Le thème de la dépression y est clairement abordé. Cette période a été compliquée à vivre. La musique m’a beaucoup aidée. Il faut interpréter cette chanson comme une lettre d’amour à mon cerveau. Je lui dis que s’il se produit des évènements malheureux auxquels nous devons faire face, il existe aussi toutes ces choses positives qui nous entourent et grâce auxquelles nous pouvons avancer, même si, parfois, nous ne pouvons pas toujours les apercevoir.

« September 20 » clôture judicieusement le deuil d’une première histoire d’amour abandonnée par une lettre d’excuses que tu aurais aimé recevoir. En vain ! Résultat, tu l’as écrite à la place de l’autre. Cette compo a-t-elle suscité une réaction auprès de la personne à qui le message était destiné ?

Cette personne l’a effectivement entendue. Est-ce qu’elle en a saisi le sens ? Pour être tout à fait franche avec toi, ce n’est plus mon problème. De manière générale, toutes mes chansons sont de nature thérapeutique. J’ai le besoin d’exorciser et je n’attends pas nécessairement un retour.

Ce morceau a été produit par Thomas Médard de Dan San et mixé par Tommy Desmet que l’on connaît pour son travail auprès de Girls In Hawaii, entre autres. Comment se sont déroulées ces rencontres ?

Mon booker, Max, milite au sein Dan San. Il m’a vue au Concours Circuit. J’ai rencontré Tommy, via Thomas tout simplement. C’est une fine équipe.

Petite, tu adorais dessiner des baleines. Est-ce parce qu’elles symbolisent la protection et la sagesse –ces cétacés communiquant par la musique de leurs ultrasons pour prendre soin les unes des autres– ou parce que ce sont de géantes aventurières qui naviguent entre la profondeur des océans et la surface ?

Mais, où as-tu donc puisé ces informations ? Je suis surprise à nouveau ! Toute petite, j’adorais dessiner des baleines. Cet animal m’inspirait la sagesse et le calme.

J’ai appris plus tard que ces animaux communiquaient par vibrations. Je trouve leur mode de fonctionnement extraordinaire.

Je sais que ton souhait le plus cher serait de construire ton chez toi de tes petites mains et y vivre en autonomie complète en utilisant des matériaux bios et réutilisables, à l'orée des bois. Ce festival qui mise sur le durable tombe à pic. Quel est ton rapport à l’écologie et la nature au quotidien et que penses-tu des politiques successives en la matière alors que les mesures destinées à sauver la planète ne portent que (trop) très peu leur fruit.

Je n’y connais rien en politique. Je n’y suis pas et je n’ai pas envie d’y être. Je dirais que c’est comme dans tout, il y a du bon et du mauvais. Si des mesures prises par les politiciens vont dans le bon sens, tant mieux. A vrai dire, je n’ai pas envie de m’étaler sur le sujet. Tout ce qui m’intéresse est de faire en sorte de respecter au maximum la nature. Je souhaite poursuivre dans cette direction. Je constate un certain engouement auprès de la population dans ce secteur. Les gens cuisinent bio, ils s’entraident, etc. C’est davantage cet axe social qui m’intéresse, pas le contexte politique. Ma petite sœur flirte professionnellement avec ce milieu ; elle s’y plait et tant mieux pour elle. Je suis plutôt la bohème de la famille.

Benni, à quoi peut-on s’attendre dans les prochaines semaines ou les prochains mois ?

On peut s’attendre à un Ep pour la rentrée…

 

John Maus

Une cérémonie cathartique d'une intensité rare...

John Maus est ce qu’on peut appeler un artiste culte. Il est titulaire d’un doctorat en sciences politiques, décroché à l’Université d’Hawaï. Né en 1980, il est originaire d’une petite ville du Minnesota, et a commencé sa carrière musicale à Los Angeles, après avoir rencontré Ariel Pink. Depuis, il a sorti sept albums.

Sa musique est inclassable et navigue quelque part entre minimal synth, darkwave, indie-pop, lo-fi et synth-pop ; et le tout se distingue par une approche typiquement Punk / Garage / DIY. Un ‘melting-pop’ unique qui évoque tour à tour Suicide, The Velvet Underground, Fad Gadget, Dead Can Dance, John Foxx ou Nick Cave.

Ce soir, il est de retour en Belgique, sept ans après son dernier passage, aux Ateliers Claus. Et c'est une Orangerie du Botanique pleine à craquer qui a la chance de recevoir ce génie méconnu. Seul point négatif, il se produit seul sur les planches, chantant sur une bande qui reproduit les parties instrumentales et, parfois également, sa propre voix. Il va falloir franchement être attentif à cette fâcheuse tendance qu'ont les artistes de jouer en playback, une tendance de plus en plus visible depuis le ‘con-vid’. Mais en ce qui concerne Maus, on lui pardonne tout, d'autant que le point focal de ses concerts est, quelles que soient les circonstances, l'extraordinaire intensité de sa propre prestation.

Dès le premier morceau, “Castles in the Grave”, il entre comme d’habitude, dans une frénésie inimaginable, pratiquant un ‘headbang’ à s'en décrocher la tête, se frappant le cœur et le front avec le poing, une transe qui se poursuivra plus ou moins tout au long du spectacle.

Au niveau vocal, il chante parfois, mais la plupart du temps, il éructe véritablement les mélodies, déclenchant l'enthousiasme du public. Les morceaux de l'Américain prennent souvent la forme d'une synthpop spacieuse et quasi-mystique. Sa poésie est dystopique et surréaliste, voire dadaïste, l'artiste se laissant porter par la sonorité des mots davantage que par leur signification. Un chant fantomatique, qui se déploie à la perfection dans des joyaux tel que “Quantum Leap”, “... And The Rain” ou encore “The Combine”.

Affirmer qu'il est un artiste magnétique est un euphémisme ! On ne peut tout simplement pas le quitter des yeux tant il domine la scène. Après quelques titres, sa chemise est déjà trempée de sueur et l'incroyable ambiance qui règne au sein du public, à fond dans la folie du moment, a de quoi étonner.

Pendant “Just Wait Til Next Year”, on perçoit une filiation harmonique et mélodique évidente avec “Golden Brown” des Stranglers. L’artiste a d'ailleurs avoué sa passion pour la new-wave ainsi que les musiques médiévales et baroques. Après une petite accalmie et deux titres inédits, “Cop Killer” fait remonter la température de l'Orangerie, suivi par deux autres brûlots : “Time to Die” et “Pets”.

Le rappel se limite uniquement à “Believer”, et c'est trempé de sueur et échevelé que John Maus quitte finalement le podium, exténué. L’auditoire revient alors peu à peu sur terre, après une cérémonie cathartique d'une intensité rare.

Pour en savoir plus, écoutez l'interview réalisée dans l'émission de radio bruxelloise WAVES, au cours de laquelle John aborde des sujets aussi variés que la musicologie, la philosophie, la psychanalyse, la composition assistée par ordinateur, l'influence de la musique médiévale sur la new wave, etc. Le podcast est disponible ici 

Setlist
Castles in the Grave
Quantum Leap
(Unknown)
...And the Rain
Streetlight
The Combine
Keep Pushing On
Bennington
Rights for Gays
Do Your Best
Maniac
(Unknown)
Cop Killer
Just Wait Til Next Year
(Unknown)
Time to Die
Pets
Encore :
Believer

En première partie, Hun Hun, un projet de musique électronique expérimentale basé à Bruxelles, a séduit grâce à son univers fusionnant des paysages sonores ambiants, des rythmes techno et tribaux et des textures lo-fi. Le duo a présenté un aperçu exclusif de son prochain album ‘Midi Temple' dont la sortie est prévue pour 2025.

(Organisation : Botanique & LiveNation)

Photo : David LaMason

Inaudible # 52 !

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Inaudible a donc atteint son 52ème épisode, une année au cours de laquelle l’émission a programmé, sur rqc, un peu plus de 650 titres différents en y incluant, chaque semaine un oldie de la fin des 70’s des 80’s ou des 90’s (deux émissions spéciales ont été consacrées exclusivement à ces périodes au cours de l’été 2024), ainsi qu’un groupe belge ; 52 semaines au cours desquelles nous avons partagé des titres d’artistes ou de groupes prometteurs et/ou actifs sur la scène rock indé du XXIème siècle. Et ce sont 52 podcasts que vous pouvez retrouver sur le Facebook d’Inaudible ( https://www.facebook.com/profile.php?id=61553273998088 ), Spotify ( https://open.spotify.com/show/2f3XFKYz2vuBgR4oVgeSF1 ) et Deezer ( https://www.deezer.com/fr/show/1001021432 ).

Un retour effectué après une absence de 33 ans, puisqu’à partir de 1981 et pendant 10 ans, les frangins ont animé une émission sur Radio Intérim, puis FM Tournai (2 x 5 ans), déjà baptisée ‘Inaudible’.

 

Puggy

Un excellent concert, mais qui sentait quand même le ‘réchauffé’…

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C’est le retour triomphal de Puggy qui s’était accordé une petite pause de 7 ans pour souffler et avait permis à Matthew Irons de participer au Jury de ‘The Voice’ à 3 reprises ainsi qu’à celui de ‘The Voice Kids’. Mais également à Romain et Egil ‘Ziggy’ de produire les albums d’autres artistes, et notamment de Juicy, Lous And The Yakuza, Yseult, Adé et Angèle (NDR : ce qui n’a pas empêché Matthew d’apporter son concours aux mises en forme). Ils ont également composé plusieurs musiques de films, collaboré avec des orchestres symphoniques et accompagné de nombreuses personnalités sur la voie du succès. Des activités –pour la plupart– opérées au sein de leur studio ‘Radio Kitchen’. Et « Radio Kitchen » est ainsi devenu le titre du dernier Ep qui a enfin ressorti le trio de l’ombre.

L’Ancienne Belgique organise la deuxième édition du KETCLUB, c’est-à-dire, un concert spécialement destiné aux enfants ! Au Botanique et à l’Aéronef de Lille, ce type de spectacle existe depuis belle lurette, mais ils se déroulent l’après-midi. Bref, un vrai show pour les petits… et les grands, mais en version plus courte, tout en prenant soin d’adapter le volume pour protéger les fragiles oreilles. L'idée, c'est de faire découvrir la musique d’une manière amusante et originale, tout en passant un super moment en famille. Ce qui est encore plus sympa, c’est que Puggy a décidé de verser la recette du spectacle à KickCancer, une association qui aide les enfants atteints d’un cancer, mais également soutient la recherche contre cette maladie.

Le concert réservé aux têtes blondes se déroule ce dimanche 29 septembre. Il fait suite à celui accordé la veille, destiné aux aficionados.

Ils ne se sont pas foulés pour la setlist. C’est la même qu’hier sans la nouvelle compo « Murder », qui avait été interprétée en rappel. Coup de mou ? On va vérifier sur place !

Non seulement l’AB affiche complet, mais l’auditoire est composé d’un mix transversal de générations : petits, grands, filles, garçons, enfants, jeunes et adultes âgés. Et pourtant, il est chaud-boulette. Ce qui promet pour le reste de la tournée dont les concerts sont quasi-complets partout.

Le supporting act est assuré par David Numwami. Armé de sa guitare, sa loop machine magique et son ordinateur, il est seul sur les planches pour dispenser sa musique et ses beats sculptés dans les pecus et les basses qu’il chante en français ou en anglais. Il ne tarde pas à ôter sa veste et prend régulièrement des bains de foule, au sein de laquelle il se hisse même sur un fly case pour chanter.

Son melting pot de r’n’b et d’électro pop est à la fois épuré, synthétique et organique, doté de respirations poétiques, de claviers à la fois kawaii et lo-fi, de moult éléments percussifs et de sèche qu’il possède depuis son enfance, cabossée comme il se doit, mais au son qui touche en plein cœur. La foule apprécie et l’applaudit chaleureusement (page ‘Artistes’ ici). 

Place ensuite à Puggy. Comme d’habitude Romain (basse), se plante à gauche, Ziggy (drums, MPD), au milieu et Matthews (chant, guitare), à droite. Les trois musicos se servent également et épisodiquement d’un clavier. D’énormes projecteurs montent ou descendent suivant les circonstances et inondent de lumières, le band et l’auditoire. Parfois ‘PUGGY’, formé par des leds, en lettres capitales, apparaît en grand, derrière les musiciens.

Le set s’ouvre par deux plages issues de l’Ep « Radio Kitchen », « Age Of Wonders » et « Numbers ». Puis enchaîne par une série de ses anciens tubes, dont « When You Know », « To Win The World », « How I Needed You ». Entre le premier couplet et le refrain, Matthew s’interrompt même pour apprendre au public à frapper dans les mains en rythme.

Plus paisible et particulièrement cool, « Simultaneously » constitue le troisième extrait du nouvel Ep. Matt module sa voix alors que Ziggy adopte un ton plus grave. Un délice ! Charles (NDR : elle avait remporté une édition de ‘The Voice’ alors qu’elle figurait dans l’équipe de Matt) débarque pour assurer les chœurs, auprès de Matt et Ziggy, tout au long de « Lost Child ». Pas de trace du dernier morceau de l’Ep, « Sad Enough ». Puggy en revient ensuite à ses veux standards… bien électriques.

En rappel, le combo va nous accorder trois compos donc une cover d’Iliona, « Reste », au cours de laquelle Irons présente l’artiste comme un ami. Et sa voix très soul apporte un plus. Puis un extrait du premier elpee, « Dubois Died Today », « Dubois », avant d’achever la prestation par le premier single de « Radio Kitchen », « Never give up ».

On aurait aimé un peu plus de nouveautés dans la setlist. Il est vrai que le dernier Ep ne compte que 6 pistes. Mais également un peu de variation. Bien sûr, il est chouette de retrouver les anciens hits qui plaisent toujours, mais pour votre serviteur, si le concert était excellent et fort en intensité, il sentait quand même le ‘réchauffé’…

Setlist : « Age Of Wonders », « Numbers », « Give Us What We Want », « Something You Might Like », « Lonely Town », « Simultaneously », « Last Day on Earth (Something Small), « Lost Child » (avec Charles), « How I Needed You », « Insane », « To Win The World », « Teaser », « Change the Colours », « Goes Like This », « When You Know ».

Rappel : « Reste (Iliona cover) (+ Iliona), « Dubois », « Never Give Up »

(Organisation : OD Live Productions SPRL)

 

Glasstrees

Astral pojection (Ep)

Glasstrees c’est le nom d’une jeune formation originaire de Rugby en Grande Bretagne.

Et Rugby est une ville du comté de Warwickshire en Angleterre centrale, bien sûr connue pour son Collège, où le rugby a été inventé dans les années 1820.

Apparemment « Astral Pojection » (sans ‘r’ après le ‘p’, même si le titre maître s’intitule « Astral Projection », allez comprendre…) serait son troisième Ep, des disques enregistrés entre juillet et septembre 2024.

Quelque part entre slowcore et shoegaze, la musique évolue inévitablement sur une rythmique lente, voire mid tempo, et la voix flotte sur des sonorités tour à tour grinçantes ou atmosphériques.

Extrait de cet Ep, « In the waves » est en écoute

Podcast # 52 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Sun Mahshene

A place we’ve never been

Fondé en 2018, Sun Mahshene est un sextuor réunissant des musiciens issus d'Irlande, du Royaume-Uni et de Pologne.

Son premier elpee, « A place we’ve never been », a été masterisé par Mark Gardener du groupe Ride.

Eclectique et diversifié, son mélange audacieux de rock alternatif, d'électronique ambiante et de shoegaze est balayé par une tempête de guitares acidulées. Une forme de post-shoegaze qui se manifeste par ses mélodies mémorables et ses paroles perspicaces. D’ailleurs, le titre de l’album, « A Place We've Never Been », est particulièrement bien choisi, car sur le plan thématique, il associe des caractéristiques lyriques telles que l'évasion, les rêves et l'insatisfaction de la vie moderne face la résilience et la persévérance.

Enfin, en ‘live’, la formation jouit d’une solide réputation…

Extrait de l’album, « New shores » est en écoute ici 

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