Les visions shoegaze de Pills For Tomorrow…

Pills For Tomorrow est un groupe d’indie pop aux accents shoegaze et psychédéliques, originaire de Grenoble. Un univers musical qui sert d’alternative aux analgésiques. Une invitation au mystique et aux expériences transcendantales. Fondée en 2021, la…

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Ce n’est pas une sortie pour ill peach…

ill peach a sorti son nouvel elpee, « This is not an exit », ce 3 novembre 2023. Il s’agit de son premier. Les premières graines ont été plantées dans les studios d'enregistrement de New York, où Pat Morrissey et Jess Corazza travaillaient ensemble comme…

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CIVIC

Du punk propice à la fête…

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CIVIC est issu de Melbourne, une ville considérée comme le berceau du punk, en Australie. Paru en février de cette année, son second elpee, « Taken by force », a été mis en forme par Rob Younger, le leader du défunt et mythique Radio Birdman. Il se produisait ce mardi 5 décembre au Club de l’Aéronef à Lille. Il n’y a cependant qu’une centaine de personnes pour accueillir une formation qui compte normalement 5 musicos ; et pourtant quand elle grimpe sur les planches, on n’en dénombre que quatre : un guitariste, un bassiste, un drummer et le chanteur, Jim McCullogh.

Le set s’ouvre par « Selling sucking », et immédiatement on se rend compte que Jim McCullogh est un fameux showman. Interactif, énergique, démonstratif, il déambule sur le podium, harangue la foule, grimpe sur les retours de scène et ralentit régulièrement son chant qui se mue alors en parole. Pendant « End of line », les sonorités de guitare sont particulièrement fuzzées. Elles deviennent gémissantes sur New Vietnam, alors que le drumming vire au tribal. Dès le quatrième titre, « Hour glass », Jim ôte sa veste en cuir. Et à partir du sixième, « Blood rushes », le public commence à pogoter et les premiers crowdsurfings éclatent. Les audacieux finissent par monter sur l’estrade, avec la bienveillance du chanteur, et se lancent dans la fosse, amortis et portés par les mains des spectateurs. Des mouvements qui vont se répéter jusqu’à la fin du concert.

Au cours de « Call doctor », un téméraire monte sur les planches et prononce quelques mots dans le micro avant de replonger dans le public, et ce, avec le bon vouloir de McCullogh. Et finalement, toutes ces bousculades sont bon-enfant. Pas de casse. Juste une super ambiance entretenue par le groupe et l’enthousiasme de l’auditoire…

Si tous les morceaux durent plus ou moins 180 secondes, « Trick light » va au-delà des 5 minutes et se révèle à la fois très mélodieux et plus élaboré. Et quand la voix de Jim adopte un ton ténébreux et la ligne de basse devient mordante, on ne peut s’empêcher de penser aux Stranglers, lorsque Hugh Cornwell en était encore le vocaliste.

Après le presque doom « Skate death », le concert s’achève par l’hymnique et frénétique « Fly song ».

CIVIC reviendra pour accorder un rappel de deux compos enlevées et bien punk

Si le niveau musical n’était pas exceptionnel, il faut avouer que vu l’ambiance festive, le maigre public a vécu un chouette concert…

Setlist

  • Selling sucking
  • End of line
  • New Vietnam
  • Hour glass
  • Born Heat
  • Blood rushes
  • Time girl
  • Radiant Eye
  • Just a fix
  • Taken by force
  • Call Doctor
  • Trick light
  • Shake death
  • Fly song

Rappel

Papers
?

(Organisation : Aéronef, Lille)

Vince Clarke

De la musique électronique organique…

Écrit par

« Just Can't Get Enough », premier succès de Depeche Mode, c'était lui. Ensuite, il est parti former Yazoo, avant de fonder un autre duo baptisé Erasure. Fervent défenseur de la ‘synth pop’ (NDR : la pop électronique), le voici qui, la soixantaine bien entamée, publie son premier LP solo, quasi instrumental, et ambiant, organique aussi, malgré l'omniprésence des machines, déployant des paysages sonores grandioses nonobstant le climat claustrophobe qui a prévalu à leur création durant les différents confinements dus à la COVID.

Rencontre avec Vince Clarke qui sort son premier album solo en 40 ans de carrière…

Pourquoi ce titre, « Songs of Silence » ?

J'ai eu l'idée de ce titre, que j'ai gardé en tête, alors que je travaillais sur un autre projet il y a quelques années. Mais il s’explique surtout parce que je suis un grand fan de Paul Simon, et au cours de mon adolescence, une de mes chansons préférées était « The Sound of Silence » de Simon and Garfunkel. Par ailleurs, comme il s'agit principalement d'un disque instrumental, le titre coïncide parfaitement avec l'ambiance de l'album.

L'Eurorack, synthétiseur spécial que vous utilisez sur cet elpee, y joue un rôle central...

Il existe de multiples fabricants de modèles dans le monde entier qui créent leur propre style de synthétiseur. Eurorack permet de réunir toutes ces différentes approches. Un peu comme si vous aviez en main la voiture idéale : un moteur Porsche, un design Alfa Romeo... 

Je suppose que nous devons remercier la COVID qui vous a enfin permis de sortir votre premier long plyaying solo en quarante ans de carrière ?

Il a certainement été le facteur déclencheur. Durant le premier confinement, j'étais coincé chez moi comme tout le monde, et j'ai passé beaucoup de temps en studio. C'était une période très propice à la réflexion. Beaucoup de mauvaises choses se sont produites dans ma vie et dans celle d'autres personnes proches, ce qui a vraiment influé sur la façon dont j'ai commencé à composer ces morceaux. Je souhaitais exprimer d'une manière ou d'une autre la tristesse que je ressentais à ce moment-là.

Au départ de chacun compo, vous produisez une note et vous ‘tournez autour’ un peu à la façon dont Michael Brooks utilisait son ‘infinite guitar’, il y a trente ans. Cet opus serait-il en rapport avec ce procédé ?

Il y a certainement un lien, mais également avec d'autres musiques ambient électroniques que j'ai écoutées récemment.

En compagnie d'un ami, je produis une émission de radio consacrée à la musique électronique. C’est l'occasion pour moi de découvrir de nombreux artistes différents et divers types de musique ambient. J'ai toujours été curieux de savoir comment ces musiciens s'y prenaient pour composer ; pour ma part, je travaille à la création de chansons classiques depuis 40 ans dans un format refrain/couplet/refrain. Je me suis demandé si je serais capable de créer, développer et étirer un morceau intéressant sans vraiment utiliser ces astuces, plutôt que d'utiliser les traditionnels changements d'accords.

Je comptais sur une texture évolutive. Et j'ai aimé le processus plus que tout. Je l’ai trouvé très thérapeutique dans son ensemble.

Avez-vous été influencé par des artistes comme Brian Eno, David Sylvian, Ryuichi Sakamoto, Laurie Anderson ou Tangerine Dream ?

Evidemment, je connais tous ces artistes programmés dans notre émission de radio ; mais, pour être tout à fait franc, je n'ai vraiment découvert cette musique qu'il y a environ quatre ans. Jusque-là, le genre ne m'intéressait pas particulièrement. C'est sans doute parce que je vieillis un peu ; j'ai plus de patience désormais pour écouter un morceau (il sourit).

Par ailleurs, la musique ambient électronique a fortement évolué. S'il y a 20 ans, quelqu'un m’en parlait, je pensais toujours au bruit de la mer sur le rivage ou au cri des baleines (rires). Le genre s'est énormément développé, parallèlement à l'évolution de l'instrumentation électronique dont on dispose désormais. Le matériel que j'utilise à présent est beaucoup plus ouvert à l'expérimentation et je trouve cette perspective fascinante.

Vous faites est une sorte de ChatGPT musical sous contrôle humain ?

(Il rit) Oui, je suppose. Pour certains morceaux du disque, lorsque j'enregistrais, alors que je produisais quelque chose de très électronique, j'entendais parfois un son plus humain dans ma tête. Ainsi, par exemple, « The lamentations of Jeremiah » était au départ une sorte de paysage sonore de science-fiction. Je l'ai ensuite envoyé à mon ami Reed Hays, un excellent violoncelliste, qui a composé et enregistré une partition de violoncelle par-dessus. Soudain, c'est devenu un morceau complètement différent, très humain et triste.

Et c’est pareil pour le titre « Passage » qui contient une voix de soprano tout au début et en son milieu ; là encore, l'apport de la voix a créé ces morceaux particuliers, subitement complètement différents et organiques.

Pourquoi n'en jouez-vous pas vous-même car le premier instrument sur lequel vous avez joué lorsque vous étiez enfant, c'était le violon ?

C'était il y a longtemps ! J'ai commencé à en jouer à l’âge de 12 ans. J'ai gardé mon violon... qui est irréparable. Mais en vieillissant, j'apprécie d'autant mieux les talents et les compétences des autres d'autant que ceux de Reed Hays sont exceptionnels. Aucune chance que je puisse l'égaler vu mon lamentable jeu au violon (rires).

Vous êtes un passionné de technologie et d'instruments de musique. Aviez-vous l'impression durant l'enregistrement d'être semblable à un pilote de drone ?

(Il réfléchit) Je ne sais pas... L’intégralité du processus d'enregistrement de ce disque s'est révélée complètement différent de tout ce que j'ai réalisé auparavant.  D'abord, j’étais seul en studio ; enfin, mon chat et moi. Évidemment, lorsque j'écris des chansons avec mon partenaire d'Erasure, cela n'a rien à voir. Mais ces sessions n’étaient pas censées se retrouver sur disque. C'était juste moi qui expérimentais et créais de la musique en studio. Donc à l'origine, les morceaux s'intitulaient drone 1 2 3 4. Puis j’ai envoyé les fichiers à mon ami Daniel Miller de Mute Records qui m'a suggéré de les graver sur un album, ce qui n'était pas du tout mon intention au départ. J'aurais pu être simplement heureux de continuer à triturer ces morceaux à l'heure où je vous parle. Mais j'en ai tiré beaucoup de satisfaction, notamment du processus, probablement plus que toute autre chose. Un voyage intéressant.

Mais alors pourquoi des titres comme « White Rabbit » et « Red Planet » ?

(Il rit) J'avais l'habitude, pour les albums d'Erasure, d'écrire les chansons, et de laisser le choix des titres à Andy qui est bien meilleur que moi dans ce domaine.

Soudain, la responsabilité était mienne... résultat, c’est devenu un cas vraiment classique du son du morceau qui suggère le titre.

Par exemple, j’estime qu'un titre comme « White Rabbit » semble assez frénétique.

Et évidemment, c'est une référence à ‘Alice au pays des merveilles’. Le passage, dans lequel chante la soprano, me donnait l'impression d’un voyage difficile. Mais les titres ont surgi spontanément ; il m'a fallu à peine une demi-heure pour intituler les dix morceaux. Je devais sans doute inconsciemment y penser ces deux dernières années, car soudain ils ont émergé à la surface de ma conscience...

Et « Mitosis », est-ce une référence au jeu vidéo ou à cet élément scientifique qualifié de mitose ?

C'est une référence au phénomène scientifique, à l'activité frénétique des cellules qui se divisent.

Je souhaitais un titre qui exprime la vitesse et le chaos. Et c'est le mot qui a surgi.

« Red Planet », se réfère, je suppose, à la planète Mars.

En effet. Et je suis un grand fan de science-fiction.

Il en était donc de même pour un autre morceau, intitulé « Last Transmission ». Ils sont le résultat de visionnages de films de science-fiction pendant la COVID.

Donc, si Ridley Scott vous demandait de composer la bande originale du nouveau ‘Prometheus’, vous répondriez avec enthousiaste ?

Et comment ! Le tout premier titre que j'ai composé et qui m'a inspiré l'album, « Cathedral », l'a été après avoir visionné ‘Blade Runner 2049’ que j'ai dû voir six fois. A la fin, j'ai commencé à prêter attention à la bande originale. Et je me rappelle juste m'être dit :  ‘J'adore cette B.O. et je crois que je vais composer celle de ‘Blade Runner 3’... Mais j'attends le coup de fil, on verra bien (rires).

Mais rêvez-vous de composer la bande originale non seulement d'un film de science-fiction ou tout simplement d'un film ?

J'ai en quelque sorte composé quelques petites choses par ci par là, mais c'est un autre monde. Je me suis penché là-dessus il y a peut-être 20 ans. J'ai passé du temps à Los Angeles avec des gens du cinéma et des directeurs musicaux. Après ces rencontres, j'ai réalisé que c'était un univers dans lequel je ne voulais pas évoluer. Il y a beaucoup de politique en jeu, et puis je ne souhaitais pas composer en compagnie de quelqu'un qui regarde par-dessus mon épaule.

La pochette évoque le ‘Best of’ de The Cure, un disque paru il y a bien longtemps, dont la photo en noir et blanc représente le visage d'un vieil homme ?

Lorsque cette aventure s’est transformée en album, j'ai souhaité que la pochette corresponde un peu plus à un documentaire ou soit un peu plus sérieuse que celles des disques auxquels j'ai participé par le passé.

L’idée que ce soit dans un style très documentaire et très rugueux me semblait intéressante. J'ai 63 ans et il me plaît de ne pas faire semblant de ne pas avoir mon âge. Les visuels donnent un peu plus de poids au disque ; c'est pourquoi nous avons choisi le noir et blanc. Et le photojournaliste Eugene Richards n'est pas du tout un photographe musical, mais plutôt documentaire.

Comment revoyez-vous aujourd'hui à cette scène électro qui a sévi au début des années 80 ? Je pense à John Fox, Heaven, 17, Human League et Fad Gadget ?

C'étaient mes héros. Je garde donc de très bons souvenirs de cette époque et, j'écoute encore toujours ces disques.

Lorsque j'étais jeune, la musique punk est apparue, ce qui était assez excitant ; mais en fin de compte, je ne la trouvais pas très révolutionnaire. Juste du rock and roll joué un peu plus vite...

Ce qui ne veut pas dire que je n'aimais pas. Au contraire j'adore les trucs punk.  Mais quand la musique électronique a émergé, elle m'a paru révolutionnaire.  La réinvention de tout, du son, surtout grâce à des groupes comme Human League, Fad Gadget et Neu!, c’est quelque chose que nous n'avions jamais entendu auparavant.

C'était donc incroyablement excitant. Eh bien avant de commencer à faire de la musique pour de l'argent, mes amis et moi étions fans de ces formations qui ont émergé à l'époque…

Ceux que j'ai mentionné pratiquaient de la cold wave. D'un autre côté, des bands comme OMD, Ultravox, Pet Shop Boys et The Bronsky Beat étaient plus pop. Vous les appréciiez autant ?

Oui. Je suis un grand fan de ces groupes simplement parce qu'ils ont sorti énormément de bonnes chansons. A l'époque de Depeche Mode, nous étions tous fans de musique pop, de chansons qui duraient trois minutes, sans doute parce que c'est ce à quoi nous avons été exposés à la radio en grandissant. Dans le cas d'Erasure, on dit souvent que nous sommes un groupe de synth-pop. Mais je préfère entendre qu’Andy et moi sommes de véritables auteurs-compositeurs.

Simplement, nous utilisions des synthétiseurs. Les chansons que j'ai le plus aimées sont pop, dont je suis grand fan et je n’ai pas honte de le dire.

Les Sparks et Jean-Michel Jarre ont-ils exercé une grande influence sur vous ?

Oh, « This Town's Not Big Enough For The Both Of Us » a été le tout premier disque que j'ai acheté. J'avais 15 ans et ma sœur travaillait chez un disquaire et pouvait bénéficier d’une réduction. Ce qui était donc important. C'était la première fois que l'on voyait un claviériste qui ne souriait pas... Par la suite, évidemment, tout le monde l'a imité... (rires).

Et Jean Michel Jarre ?

J'ai eu la chance de travailler avec lui sur quelques titres d'un album. Il m'a contacté, puis est venu me voir à New York. Ma femme et moi étions très stressés parce que c'était la personne la plus célèbre que nous ayons jamais rencontrée. J'ai signalé à mon épouse qu’il fallait acheter du bon vin et lui proposer de l'excellente cuisine... (rires). Bref, nous étions vraiment très anxieux. Mais il s'est avéré être l'une des personnes les plus charmantes que je n'ai jamais rencontrée. Et puis, il est tellement enthousiaste ; il adore ce qu'il fait, c'est évident. Cette rencontre a été un véritable honneur pour moi et j'étais très flatté.

Suivez-vous encore la carrière de Depeche Mode ?

Pas de façon compulsive, mais j'ai écouté leur dernier album ainsi que les deux précédents qui sont probablement parmi leurs meilleurs disques. L'écriture de Martin (Gore) y est phénoménale.

Le plus récent est évidemment très poignant à cause de la mort d'Andy Fletcher. Lorsque le premier single est sorti, j'ai demandé au label s'il était paru avant ou après la mort d'Andy Fletcher. C'était avant. Pourtant, il reflète le drame de son décès. Martin est un véritable génie…

Vous composez souvent à la guitare dans Erasure. Mais pour cet elpee, vous avez débuté par la machine…

En effet et avec des sons très simples, puis j'en ai progressivement introduit d'autres et des éléments divers, sans planning, dans un processus évolutif.

Ce qui a pris du temps car j'étais totalement absorbé par le projet. Il ne m'a jamais paru comme une corvée, et j'y ai trouvé beaucoup de sérénité.

Vince Clarke - Songs of Silence (Mute) – Date de sortie : 17 novembre 2023

Egyptian Blue

Une valeur sûre du rock indé… du 21ème siècle…

Écrit par

Ce dimanche 3 décembre, l’Aéronef accueille RVG et Egyptian Blue, dont le premier elpee, « A living commodity », est paru ce 27 octobre 2023. Un excellent opus qui devrait figurer dans les Tops de l’année 2023.   

Issu de Colchester, mais depuis établi à Brighton, Egyptian Blue s’est formé en 2013, mais il n’a finalement opté pour ce patronyme qu’en 2015, après avoir sévi sous les noms de Warsaw et Kidblacki.

A l’origine, il a été fondé par Andy Buss et Leith Ambrose à la fin de leur adolescence, avant que le line up ne passe à un quatuor. Qui reconnaît pour influences majeures, Foals et The Maccabees. Pas étonnant, qu’il ait été invité à assurer le supporting act de la bande à Yannis Philippakis, en 2022. Encore qu’aujourd’hui le style du combo d’Oxford soit très éloigné de celui d’Egyptian Blue qui pratique une forme de post punk spasmodique et angulaire.

RVG assure la première partie. Un quartet originaire de Melbourne, en Australie, drivé par la chanteuse/guitariste/compositrice Romy Vager (NDR : ce qui explique le sigle). Et formé en 2015, le groupe compte déjà trois albums à son actif, dont le dernier, « Brain worms », est paru en juin dernier.

Le début de set est plutôt brouillon, et on remarque quand même que Romy possède une voix écorchée, comme si ses cordes vocales étaient usées par le temps. Pourtant, elle met toute son âme et son cœur dans l’interprétation de ses compos. Le guitariste joue régulièrement de sa main droite sur son manche et de la gauche sur un clavier. On se demande d’ailleurs comment il parvient à sortir des sonorités de sa gratte. Il a cassé une corde et la remplace. A partir de cet instant, l’instrumentation trouve son équilibre et la prestation s’achève par deux excellentes compositions…

Place ensuite à Egyptian Blue. Il doit y avoir un peu plus de 200 personnes au club. Première constatation, Leith Ambrose est gaucher et joue sur une sixcordes partiellement transparente et dont le manche se termine en ‘V’. Et menaçant, il ne tient pas en place. En position centrale, Andy Buss assure d’abord, seul le chant.

Le single « Salt » ouvre les hostilités. L’expression sonore frôle le funk blanc. D’ailleurs les arpèges de guitares sont régulièrement tendus et les repises enlevées. « Skin » se distingue par ses breaks incessants. Et « Never » alterne moments paisibles et déflagrations.

Constituée de Luke Phelps à la basse et d’Isaac Ide à la batterie, la section rythmique est solide, car les deux musicos sont particulièrement complémentaires.

Avant « Belgrade shade », Leith ôte sa veste en cuir et commence à participer aux vocaux. La plage nous réserve une belle montée en intensité électrique, construite méthodiquement. Ballade mid tempo, « A living commodity » nous gratifie de jolies sonorités tintinnabulantes. Elles deviennent même chatoyantes ou orientales sur « Matador », un morceau au cours duquel le drumming devient jazzyfiant. Enfin, notamment, car manifestement il excelle derrière ses fûts. Et imprime un tempo new wave à « Four in the four », un titre qui se termine sèchement par les mots ‘One, two, three, four’. Et à cet instant, il n’y manque que le ‘5’ pour penser à XTC et sa chanson « Senses Working Overtime » ; encore qu’il s’agisse d’une de ses plus accessibles. Et en fin de parcours le drummer se déchaîne littéralement.

Le concert s’achève par l’énergique « To be felt », une compo caractérisée par sa jolie mélodie au cours de laquelle Leith a troqué sa guitare singulière contre une ‘Phantom’.

Un seul titre sera accordé en rappel de cet excellent concert, Nylon wire ». En moins d’une heure, Egyptian Blue a démontré qu’il était devenu une valeur sûre au sein du rock indé. Celui du 21ème siècle…

Setlist

Salt, Skin, Container, Belgrade shade, In my condition, Suit of lights, A living commodity, Matador, Four is the last four, To be felt

Rappel

Nylon wire.

(Organisation Aéronef, Lille)

Photos Ludovic Vandeweghe ici

 

 

 

 

 

 

Inaudible, une émission de radio consacrée au rock indé du 21ème siècle

Écrit par

Inaudible, une émission de radio abandonnée, il y a 33 ans, renaît de ses cendres. Cependant, l’objectif n’est pas de ressasser le passé, mais simplement de proposer une programmation à la pointe de l’actualité. Et plus précisément dans le domaine du pop/rock alternatif ou indé, soit : post punk, shoegaze, garage, néo-psychédélisme, dream pop, indus, punk rock et la liste est loin d’être exhaustive… mais pas de variétés, de chanson française, de r&b, de jazz, de blues, de prog, de world, de métal, de rap, d’électro ou de pop mainstream. Pas question non plus de frapper d’ostracisme ces genres musicaux, car il existe suffisamment de radios qui en diffusent sur la bande FM. Et puis les animateurs ont opté pour le créneau qu’ils connaissent le moins mal. On ne peut jamais dire le mieux, car au plus on découvre, au plus il y a à découvrir. 

Guy est constamment à la recherche de groupes ou artistes émergents, dans le style ; et comme rédacteur en chef de musicizne, Bernard dispose d’un éventail intéressant, qui mériterait cependant d’encore s’élargir. Et l’émission évite de se focaliser sur les singles. Ils sont rarement représentatifs des albums. Une place est quand même réservée à un ‘oldie’, puisé dans les 80’s ou des 90’s, ainsi qu’un titre d’un groupe belge et/ou français qui colle à l’actualité, et de préférence, ne se fourvoie pas dans l’électro/pop.

Des commentaires les plus pertinents et clairs possibles, dans l’esprit de Musiczine, sont bien entendus dispensés, mais en se limitant à l’essentiel -à ce sujet, rien n’a changé, 33 ans plus tard- pour que l’émission ne soit pas comparée à un débat politique. Elle peut parfois paraître donc moins spontanée, car elle demande de la préparation. Elle évoluera donc encore au fil du temps, pour la rendre la plus radiophonique possible. La première a été retransmise début octobre.

Elle est diffusée le mercredi de 20h00 à 21h00 et rediffusée le samedi à 8h00 sur rqc.

Les podcasts sont disponibles sur https://shows.acast.com/inaudible et sont téléchargeables.

Vous y trouverez également les playlists des émissions tout comme sur le Facebook (https://www.facebook.com/people/Inaudible-%C3%A9mission/61553273998088/) : et y sont renseignés les liens vers les titres qui ont bénéficié d’un clip vidéo.

RQC – 95 FM – DAB + 12 B - Radioplayer - www.rqc.be

Rqc couvre l’Eurométropole (voir info Wikipédia ici)

Présentation et production : Guy et Bernard Dagnies

Concours Botanique – Drab Majesty – 2 x 1 entrées à gagner

Écrit par

Gagnez 2 x 1 ticket pour le concert de Drab Majesty au Botanique (Witloof Bar) le 30 janvier prochain, un duo californien qui mélange avec succès cold wave, post-punk et shoegaze.

Plus d’infos : https://botanique.be/fr/concert/drab-majesty-2024

Deux manières de participer au concours

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Question : quel est le nom et prénom du chanteur du groupe ?

1 : Deb Demure

2 : Luis Vasquez

3 : Matia Simovich.

Soulignez la bonne réponse

Mentionnez votre nom, prénom adresse e-mail et rôle linguistique souhaité :

NL ou Fr

Pas de pièce jointe. Elles ne seront pas ouvertes.

Les gagnants seront avertis personnellement et les organisateurs leur enverront leur duoticket par e-mail.

A l’issue de la période de concours, vous recevrez un Identifiant et un mot de passe pour participer aux concours suivants et vous serrez inscrit à la newsletter qui, dans un futur proche, vous avertira, notamment, de l’organisation de ces concours

Fin du concours : 15 janvier 2024.

Organisation Botanique - www.botanique.be

Envoyez vos réponses à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

Cassée, la voix ?

Écrit par

Blane Muise, aka Shygirl, est rappeuse, DJ, chanteuse, compositrice et co-fondatrice du label et collectif anglais Nuxxe. Elle se produit, ce vendredi 1er décembre à l’Ancienne Belgique, configurée en AB Box. Le spectacle est annoncé comme le fruit d’un mélange génial de rap et de pop sur des paroles mordantes et drôles.

La salle réunit essentiellement un public ‘queer’ (NDR : queer, en anglais, signifie bizarre, inadapté, et s'adresse particulièrement aux personnes gays, lesbiennes, bi, trans ou aux êtres humain dont le genre brouille les pistes).

Le supporting act est assuré par Angelita, une DJ anglaise totalement inconnue. Casquette vissée sur le crâne, elle s’installe derrière une table placée au bord du podium, devant une trentaine de personnes. Pas une parole, ni un sourire. Aucun contact avec le public et surtout aucun regard. Elle nous balance de la techno. Votre serviteur reconnaît un remix d’ABBA. Pour le reste, rien d’intéressant au programme. Le son est trop fort et libère pas mal d’infrabasses. Le light show est aveuglant. Point positif, la foule qui commence à affluer, danse. Pas trop la tasse de thé de votre serviteur…

La musique de Shygirl incorpore des éléments de dance music, de hip-hop industriel, de pop expérimentale, de grime et de club déconstruit. Elle a également été associée à la scène musicale hyperpop. Shygirl a bossé en compagnie de tas de producteurs notoires comme Sega Bodega ou Arca & Sophie. Mais aussi des artistes comme Rihanna ou Björk. Elle a remixé des singles de Lady Gaga. Elle a utilisé quelques morceaux du collectif Nuxxe pour ses publicités et défilés de mode ‘Fenty Beauty’. Son premier elpee studio, « Nymph », est paru en septembre 2022, et le second, « Nymph-o » est sorti cette année.

L’AB Box est comble pour accueillera Shigirl. Pour tout décor, on remarque la présence d’une sorte de paravent métallique sur lequel est tendu une toile qui fait toute la largeur de la scène. Puis, une personne assez corpulente et vêtue de rouge débarque sur les planches. C’est Shygirl. Pas de musicos pour l’accompagner ; la musique est préenregistrée. 

Elle entame son set par « TWELVE ; mais si on distingue bien son grain de voix, elle est enrouée. Elle s’excuse, signalant qu’elle est enrhumée et que cette affection est susceptible de déformer son chant et risque de ne pas coller aux chansons délivrées. Un aveu qui va se vérifier. Dès lors, au bout de quelques morceaux, votre serviteur préfère arrêter le frais et rentre chez lui…

Setlist : « TWELVE », « Woe », « Shlut », « Freak », « Come For Me », « Body », « Firefly », « Heaven », « Coochie (A Bedtime Story) », « Honey », « Cleo », « Tasty », « SIREN », « Poison », « THICC ».

Rappel : « Missin U », « Nike », « Fake », « BB », « BDE ».

(Organisation : Live Nation)

Miles Kane

Un mod qui vit au 21ème siècle…

Écrit par

Miles Kane a sorti son cinquième album "One Man Band", ce 4 août 2023. Toute guitare dehors, cet elpee se révèle un subtil mélange de pop-rock catchy et condensée, d'hymnes propulsés par les riffs rugissants et la voix assurée de Miles Kane. Le comparse d'Alex Turner –leader des Artic Monkeys– dans The Last Shadow Puppets, replonge dans ses racines liverpuldiennes, sur cet opus, au fameux Merseybeat, et à celles des premiers âges du rock. Sans oublier la référence à sa propre enfance et son premier héros… le footballeur italien Roberto Baggio

"Baggio"est l'un des titres phare de l'album. Pourquoi cette référence au joueur de foot italien des nineties ?

C'est la première personne que j'ai adorée : j'avais huit ans et ce joueur de football avait quelque chose de particulier, non seulement dans son jeu, mais aussi dans son attitude sur le terrain, toujours pacifique, sans animosité à l’égard de ses adversaires ; il était différent et il est devenu mon premier héros qui a déclenché en moi, cette volonté de me démarquer, renforcée ensuite par les vidéos d'Oasis ou les films sur T. Rex...

Cette chanson évoque en fait mon parcours et ce que je suis aujourd'hui à 37 ans

Vous saviez qu'il était bouddhiste ?

(Il rit) Non pas à huit ans, mais je l'ai appris récemment ; quelqu'un m'a d'ailleurs transmis un livre sur le bouddhisme que je vais m'empresser de lire pour en savoir un peu plus...

"Trouble Son" parle de votre jeunesse ?

Oui si l'on veut, mais tout le monde peut se reconnaître dans les paroles de cette chanson, qui évoque les années d'adolescence, lesquelles comportent souvent des moments plus difficiles...

Mais elles se réfèrent également à l’enfant unique que j’étais, très proche de sa mère, et incapable d'avoir une relation de longue durée dans laquelle très vite je deviens claustrophobe...

Asthme

Être asthmatique comme Iggy Pop vous a-t-il poussé à devenir musicien ?

J'ai écrit une chanson qui s'intitule "Inhaler" ! Mais bon, une rockstar ne souffre pas nécessairement d’asthme (rires). Il est vrai que lorsque je me sens oppressé j’ai envie de crier, de chanter, de me libérer...

Vous citez souvent T. Rex, The Jam et Paul Weller parmi vos influences. Vous n’oubliez pas les Yardbirds ?

J'adore ! Et c'est vrai que j'oublie souvent de les citer ; Jeff Beck reste un de mes guitaristes favoris

Vos chansons sont très pop et accrocheuses comme celle de Supergrass à l'époque…

Merci ! C'est exact qu'il s'agit d'un groupe que j'aime et que j'écoute encore souvent... C'est d'ailleurs ce que je vais faire après cette interview

Et pas les Pixies ?

Je ne connais pas trop. Disons que je suis resté très insulaire, très british pop des années 90.

Votre guitare sonne un peu comme celle de Johnny Marr...

Que je vénère, j'accepte le compliment. Mais je suis un grand fan de Link Wray, un guitariste des années cinquante, le premier à maîtriser la distorsion et le larsen.

"Never Take Me Alive" évoque d'ailleurs le rock des débuts fifties…

C'était le but. Je suis admiratif de cette période où tout était simple, condensé et sans fioriture à l'image du jeu d'un guitariste comme Dick Dale, inventeur du surf rock ; le genre de musique que Tarantino utilise dans tous ses films. Je voulais éviter les violons, le piano, un décor sonore élaboré pour en revenir à l'essence même du rock, de son début... Des morceaux qui seraient des hymnes.

Simples et courts ?

Exactement. De trois minutes au maximum. Je souhaitais composer des titres spontanés et honnêtes, réalistes. D'ailleurs, cet album de 11 chansons dure à peine une demi-heure !

On sent que pour vous l'image est importante... Vous êtes toujours bien habillé…

A la ‘mod’

Oui, cela fait partie intégrante de ma personnalité. J'ai toujours aimé les beaux vêtements. Être bien habillé. Même lorsque je traînais chez ma mère. De changer de style en fonction des jours voire des heures. Là, je porte un costume, mais je peux très bien m'habiller à la manière de Marc Bolan de T. Rex et mettre de l’eye-liner. C'est aussi très liverpuldien, où la moindre racaille se sapera comme un prince…

Vous ressemblez à un mod de la période "Quadrophonia"...

Je suis un mod, qui vit au 21e siècle, et il est vrai que ma musique se réfère aussi beaucoup à cette période des années soixante. L'époque justement des Yardbirds, des Kinks et des Beatles...

Pouvez-vous expliquer ce qu'est le Merseybeat ?

C'est un truc que tous les rockers de Liverpool possèdent, qu'il s'agisse d'Echo and the Bunnymen, The Coral, Ian Broudie ou moi-même, et qui fait partie intégrante de notre âme ; un certain sens du rythme ou de la mélodie spécifique se référant au fleuve qui arrose Liverpool. Cela tient sans doute à la qualité de l'eau (rires)

Et qui n'aurait rien à voir avec les Beatles ?

Si, certainement, mais je crois que cet aspect leur préexistait, notamment chez Gerry and the Pacemakers dont Brian Epstein, le cinquième Beatles, a été le manager. Ils sont d'ailleurs les auteurs du "You'll Never Walk Alone", hymne des supporters de Liverpool... mais il est clair que les Beatles ont montré la voie...

J'ai lu d'ailleurs que supporter de Manchester United vous avez changé pour en devenir un des Reds de Liverpool...

Euh, oui, bon, j'étais jeune et mon père supportait Man U. Mais devenu adolescent, tous mes copains supportaient Liverpool, j'ai donc adopté leurs préférences... pour me faire adopter (il sourit).

On parlait des Beatles ; il y a quelques années. Vous avez composé en compagnie d'Andy Partridge de XTC, les héritiers des Beatles dans les années 80 qui ont totalement disparu...

Oui c'était dans le cadre de mon deuxième album solo. J'aimais beaucoup XTC pour leur sens pop et mélodique. Alors un jour, j'ai contacté Andy qui vit reclus dans son cabanon à Swindon. Il a bien voulu me recevoir et nous sommes rapidement devenus potes. Je m’y rendais une fois par semaine et nous avons écrit ensemble des morceaux incroyables sur mon deuxième album solo. Vous faites bien de m'en parler ; je vais le contacter tout de suite par mail pour voir comment il va.

Vous avez vécu à Los Angeles entre 2015 et 2019. Aviez-vous besoin de revenir en Angleterre pour retrouver l'inspiration ?

Il y a de cela. Je me suis bien amusé à L.A. J'habitais à côté de la maison d’Alex Turner avec qui j'ai formé The Last Shadow Puppets. Mais après un moment, mes amis, mon management mes musiciens tout cela me manquait... même la pluie (il rit) ! Je me sentais perdu.

Non sans rire, je crois que l'ambiance particulière et la ‘british pop’ telle que je la pratique me manquait et j'avais besoin de revenir à Londres pour me ressourcer.

Alex Turner des Artic Monkeys vit toujours là-bas ?

Il est plus malin : il est toujours entre Londres et Los Angeles... (rires)

Et quelque chose est-il bientôt prévu avec lui au sein de The Last Shadow Puppets ?

Pas dans l'immédiat, car je suis fort occupé par la promo de mon nouvel album et Alex par la tournée mondiale des Artic Monkeys.

Donc, il n'y a rien de prévu pour l'instant ; bref, les Shadow Puppets sont vraiment… à l'ombre (il rit) …

 

Miles Kane : "One Man Band" (Virgin) sortie le 4 août 2023

 

The Pogues

Mort du poète punk romantique des bas-fonds, Shane McGowan…

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Il ne fait pas bon approcher les 65 ans ! Après Kevin ‘Geordie’ Walker, le guitarise de Killing Joke, Shane MacGowan est décédé alors qu’il allait bientôt les fêter. Pas d’un AVC, mais des suites d’une encéphalite virale.

Bien qu'il soit Irlandais, Shane MacGowan est né en Angleterre dans le Kent, à Tunbridge Wells. Ses parents, immigrés irlandais (NDR : son père est féru de littérature et d'écriture), ont notamment vécu à Londres et Brighton. Peu de temps après sa naissance, sa mère est retournée en Irlande, où il a passé six années avec elle dans la maison familiale. Là-bas il sera complètement immergé dans la musique traditionnelle. Sa mère est chanteuse et danseuse folklorique et travaille comme mannequin à Dublin.

En 1971, il avait décroché une bourse d'études musicales et intégré la Westminster School, mais trouvé en possession de drogue, il avait été expulsé de l’institution, lors de sa deuxième année académique. Malgré une partie de son enfance passée en Irlande, il a vécu la majorité de sa vie à Londres, d'où il tire son accent très prononcé du nord de la ville.

En 1976, il découvre la nouvelle scène punk londonienne dont les Sex Pistols. Mais c’est lors d’un concert de The Clash, qu’il se fait connaitre. Une fille qu'il vient d'embrasser lui mord le lobe d'oreille et un photographe de presse immortalise l’événement, alors qu’il est couvert de sang, et publie un article titré ‘Cannibalism at Clash gig’.

En 1982, il participe à la création des Pogues. Mais il souffre déjà d'une sévère addiction à l'alcool et aux drogues, ce qui explique aisément sa voix rauque.

En 1991, lors d’un festival auquel votre serviteur assiste, les Pogues sont à l’affiche. Shane entame le set, chante 3 morceaux tout en se rinçant régulièrement le gosier, et puis s’éclipse afin de cuver dans les coulisses. Lors du rappel, il refait surface, tente d’interpréter une chanson, mais ses musiciens le raccompagnent en backstage avant de poursuivre le concert. Et qui a donc chanté pour le remplacer ? Le public, tout simplement.

Mais ce comportement récurrent lasse les musiciens, crée des tensions au sein du groupe et rend interminables les sessions d'enregistrements. Il quitte les Pogues en 1991, et forme un nouveau groupe, Shane MacGowan and The Popes, au sein duquel il enregistre de nouveaux disques et repart en tournée.

Cependant, en 2001, Shane MacGowan revient au sein des Pogues pour une tournée à guichets fermés.

En novembre 2010, Shane forme un nouveau band qu’il baptise The Shane Gang en compagnie duquel il enregistre un nouvel opus, plus de dix ans après la sortie du dernier.

Reconnaissable par sa dentition ravagée par l’alcool et les drogues ainsi que ses oreilles décollées, il avait une plume remarquable. Un poète racontant des légendes celtiques et des chansons à boire. Mais il était aussi devenu la voix politique des jeunes immigrés irlandais à Londres, anti-Thatcher et anti-censure. Et quoi de plus naturel de vivre ce folk/punk à la mode pub rock, en reprenant les paroles en chœur, en buvant une bière ou en se lançant dans un pogo…  

Le plus grand succès commercial des Pogues est « Fairytale of New York », un duo échangé entre Shane et Kirsty MacColl, datant de 1987, devenu un classique de Noël teinté de folklore irlandais. Mais sa chanson la plus populaire demeure une ballade romantique, un hymne des bas-fonds, « Diirty old town ».

RIP

 

Killing Joke

Décès de Kevin Walker, le guitariste de Killing Joke…

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Kevin ‘Geordie’ Walker, le guitariste de Killing Joke, est décédé ce 26 novembre 1958, à Prague, des suites d’un AVC. Il allait avoir 65 ans. Avec le chanteur Jaz Coleman, c’était un des derniers membres fondateurs du groupe britannique. Son surnom, ‘Geordie’ provient de son accent ‘geordie’, rencontré au sein de la population issue du nord-est de l'Angleterre.

S’il reconnaissait avoir été influencé par Love Sculpture (le titre « Sabre dance ») et John Mc Kay (Siouxsie & The Banshess), il a lui-même eu une influence sur la musique industrielle. Et des artistes comme feu Kurt Cobain (NDR : sur l’elpee éponyme de 2003, Dave Grohl était derrière les fûts pour deux titres, « The Death & Resurrection Show » et « Loose Cannon ») et Kirk Hammett (Metallica) le considèrent comme une référence. A cause de la distorsion, du chorus, des riffs métalliques ou gothiques et de la reverb’ qu’il injectait dans son jeu. Pas étonnant qu’il ait également milité au sein de formations comme Murder, Inc., The Damage Manual et Pigface.

Killing Joke avait publié son quinzième elpee, « Pylon », en 2015, l’Ep, « Lord of Chaos », l’année dernière, et le single « Full Spectrum Dominance », en mars dernier.

RIP

Drop Nineteens

Hard Light

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Après avoir publié « Delaware », en 1992, et « National coma », l’année suivante, Drop Nineteens se sépare. Un peu plus d’un quart de siècle plus tard, la formation bostonienne nous propose son troisième elpee, « Hard light ». En fait, son leader, Greg Ackell, voulait tout simplement savoir à quoi pourrait bien ressembler une compo contemporaine du groupe. Qui s’est donc reformé au 4/5 de son line up originel.

A l’instar de ses deux premiers opus, le band replonge dans le shoegaze, et bien sûr, sous une forme plus actuelle : des harmonies vocales diaphanes (en boucle tout au long de « A Hitch » et ‘byrdsiennes’ sur « Tarentula », une plage qui adresse un clin d’œil à Ride) des cordes de guitares cristallines, crépitantes, brumeuses, fuzzées, entrelacées ou qui hurlent en douceur (« T », une ballade de 7’), une ligne de basse cold ou ondoyante. Un vrai régal pour les oreilles. Le long playing recèle encore une compo jazzyfiante (« Lookout ») un instrumental dépouillé (« Rose with smoke ») et une version acoustique d’un titre de Clientele, « Policeman getting lost » …

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