Sages Comme Des Sauvages face à l’obsolescence programmée…

« Répare ou Pas », premier single issu du troisième album de Sages Comme Des Sauvages est un hymne en forme de question. On le répare ou pas ? Face à un monde plein de vices de fabrication et de malfaçons, le duo se demande si ça vaut encore la peine de…

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Baxter Dury

Celebrate me !

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Début novembre 2002, Baxter Dury accordait son tout premier concert à la Rotonde du Botanique. Près de 21 ans plus tard, et après de fréquents passages dans ce parc urbain bruxellois, il est de retour à l’Orangerie et le concert est archi sold-out.

Ttrruuces ouvre les hostilités. Comme son nom ne l’indique pas, le band s’est formé à Londres, à l’issue d’une rencontre entre le Français Jules Apollinaire et l’Anglaise Natalie Findlay. C’était en 2019. Par la suite, Ben Simon (à la basse) et Connor Burnside (à la batterie) sont venus compléter le line up. Ce dernier est toutefois remplacé par une jeune fille derrière les fûts, ce soir. Bien que tagué comme ‘psychédélique’, dans le communiqué de presse, la formation distille une musique plutôt éclectique, parfois aux relents très (trop) poppy ou parfois enrichie de touches de folk. Et lorsque le violon entre dans la danse, on pense alors à Arcade Fire. On a même droit à du disco kitsch lors d’un mix entre « Funky town » et « Rasputin ». Si le set est assez posé au début, et Jules plutôt relax et discret, Natalie va multiplier les poses sexy, et le finir de façon plus déjantée. Une première partie agréable à suivre, mais pas la découverte de l’année non plus.

Baxter Dury était revenu chez nous aux Lokerse feesten il y a un peu moins de deux mois, en ouverture de Blur. Un show qui avait quelque peu perturbé les fans de la première heure vu son changement de style. Pourtant ce soir, c’est toujours en tenue de dandy british, costume classique et chemise grise, que le natif du Buckinghamshire débarque sur les planches, précédé d’un batteur et d’un guitariste. Bien que leurs interventions s’avèrent particulièrement efficaces, ils resteront en retrait, tout au long de la soirée. A sa droite, sa fidèle et charmante claviériste est toujours au poste. Elle le soutient aux backing vocaux, d’une voix translucide et impeccable, qui contraste toujours avec le chanté/parler du leader.

« So much money » ouvre le bal (NDR : tout comme le dernier opus « I Thought I Was Better Than You », sorti cette année). Avant d’embrayer par deux titres phares de « Happy Soup » (NDR : l’elpee qui l’avait révélé au grand public, en 2011) : « Leak at the disco » et « Isabel ». Parfois Baxter reste figé face à son micro, ne s’autorisant que quelques mimiques, rappelant, quelque part, son paternel Ian (NDR : si vous ne le connaissez pas, on vous invite à découvrir le clip de « I Want to be Straight » ici,

 enregistré le 11 septembre 1979, dans le cadre de l’émission ‘Top of the Pops’, alors qu’il est déguisé en bobby, tout comme ses musicos, les Blockheads ; sachez également que c’est à la mort de son père, début 2000, que Baxter s’est mis à composer).

Mais souvent, ce soir, il abuse d’une gestuelle réminiscente du Tai-chi. Qui finit par irriter. A-t-il passé un séjour trop long en Asie ? Quand il se noue un foulard autour du front, on se remémore Christophe Walken, perdu au sein de la jungle vietnamienne, dans ‘Voyage au bout de l’enfer’. Ses pas de danse semblent hantés voire possédés. Mais il emprunte plutôt une voix rauque et un phrasé à la Sleaford Mods. Les nuances de douceur sont apportées par Madelaine, notamment sur l’un des titres phares de la soirée, « Celebrate me ».

La fin de set souffre d’ailleurs beaucoup moins de monotonie, et tout particulièrement lors d’un « Cocaïne man » au cours duquel Baxter porte un casque lumineux digne de Daft Punk. Il abandonne ses déhanchés pour se rapprocher du public qui l’applaudit et lui permet d’atteindre le sommet de son concert. A un certain moment, on imagine qu’il va se lancer dans un crowdsurfing ; mais après mûre réflexion, il y renonce. Paradoxal, mais pendant le refrain de « Prince of tears » (‘Everybody loves to say goodbye’), le public a envie que ce moment privilégié se prolonge et vire même à la fête. Et c’est ce qui va se produire, au cours d’un ultime rappel électro traduit par le « These Are My Friends », de Fred Again. Les premiers rangs se transforment en véritable dancefloor, et le band partage alors, avec le public, un délire en apothéose.

Un show très varié, très lent à véritablement prendre son envol, mais qui s’est achevé dans une forme de frénésie collective. Baxter Dury s’éloigne, en effet, du côté dandy de ses débuts, mais cette métamorphose n’est finalement pas pour nous déplaire. Un signe distinctif ? L’ovation qu’il a reçue en fin de prestation…

(Organisation : Botanique)

 

Baxter Dury

Baxter Dury en compétition…

Écrit par

Le nouvel elpee de Baxter Dury, "I Thought I Was Better Than You", paraîtra ce 2 juin 2023. Ce sera son septième.

Il a été produit par Paul White, mieux connu pour son travail dans Golden Rules et des artistes comme Charli XCX et Danny Brown.

En attendant, il nous propose son nouveau single, “Aylesbury Boy” (feat JGrrey), sous forme de single,

A propos du nouveau titre, Baxter a déclaré : ‘Cette chanson parle du fait de venir d'un endroit et d'arriver à un autre sans s'intégrer à l'un ou à l'autre, et je pense à ces gens comme à des personnages du film ‘Spirited Away’ du Studio Ghibli’.

En concert

26/09 - Den Atelier, Luxembourg, Gd Duché de Luxembourg
02/10 - Epicerie Moderne, Feyzin, France
03/10 - Krakatoa, Bordeaux, France
05/10 - Stereolux, Nanates, France
06/10 - Le MeM, Rennes, France
07/10 - La Cigale, Paris, France
08/10 - Botanique, Brussels, Belgium

 

Baxter Dury

En toute décontraction et dans la bonne humeur…

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Jeudi dernier, le Botanique accueillait un habitué des lieux. Et pour cause, c’est la cinquième fois que Baxter Dury foule les planches d’une salle du Botanique. La toute dernière, c’était en 2014, dans le cadre de la présentation de son album, « It’s a Pleasure ». Quatre ans plus tard, il est venu défendre son tout dernier, « Prince of Tears », paru en 2017. Un opus moins convaincant que le précédent, nonobstant ses quelques petites perles. Cette légère baisse de régime n’a pas pour autant découragé la foule, puisque le show est soldout depuis quelques jours. Faut dire que le fils de feu Ian Dury peut compter sur un large panel d’aficionados, au sein duquel toutes les générations sont représentées.

A 21 heures tapantes, les lumières s’éteignent. Les haut-parleurs crachent une musique de bal. Les musicos grimpent sur le podium. Deux choristes/claviéristes s’installent aux extrémités de l’estrade. Un guitariste, un bassiste ainsi qu’un batteur se plantent en retrait. Ils commencent à jouer, avant que Baxter Dury n’entre en piste. Vêtu d’un costard cravate, le dandy britannique, malgré quelques cheveux gris en plus, est toujours aussi élégant. Dès l’entame du set, il nous gratifie de quelques pas de danse désarticulés. En toute décontraction. Le concert s’ouvre par « Isabel », une excellent compo issue de son elpee, « Happy Soup ». Entre les morceaux, sourire en coin, Dury s’amuse à chauffer le public, voire à taquiner des spectateurs bavards. Il enchaîne les titres de son dernier LP, en passant du micro au piano. Mais également les chansons qui ont fait son succès. Le son est parfait. La guitare et la voix de l’Anglais sont bien mis en évidence et sont parfaitement soutenus par les choristes qui, elles aussi, n’hésitent pas à oser quelques mouvements de danse.

Un peu avant 22h, la formation vide les lieux. Quelques instants plus tard, après avoir reçu une rose, de la part d’une admiratrice, le natif de Wingrave et sa troupe accordent deux derniers morceaux ; en l’occurrence le savoureux « Cocaine Man » et son dernier single, « Prince of Tears ». On ne pouvait rêver mieux pour couronner un concert au cours duquel la bonne humeur était omniprésente...

(Organisation : Botanique)

Baxter Dury

Un mec sympa…

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En publiant « It’s Pleasure », son quatrième album, Baxter Dury avait un motif légitime de partir en tournée, pour le défendre. Ce qu’il a décidé de faire. Une tournée qui passait par le Botanique, ce jeudi 13 novembre. Une salle au sein de laquelle le fils de feu Ian Dury a évidemment l’habitude de se produire. Mais si l’Orangerie était bien garnie, elle n’était pas pour autant sold out.

Vers 21h00, toute la formation monte sur l’estrade, surplombée d’un cygne gonflable, symbole du dernier opus. Les deux choristes sont élégamment vêtues tout comme le guitariste ; le bassiste, un peu moins. Baxter Dury a opté pour un costume gris. Un look qui finalement correspond plutôt bien à la musique proposée par le natif de Wingrave, en Angleterre. Une musique que certains qualifient de disco/rock chic et d’autres de britpop contemporaine. L’artiste a l’air en forme et dès son entrée en scène, il n’épargne ni ses petits pas de danse, ni de ses habituels cris aigus, sortis de nulle part. A mon humble avis, il n’est pas tout a fait ‘clean’. D’ailleurs entre les morceaux, il s’hydrate plus que généreusement…  

Si le dernier opus se taille la part du lion, au cours de son set, Baxter Dury a quand même la bonne idée de puiser dans l’ensemble de son répertoire. Il entame sa prestation par « Isabel ». Et la réaction du public, acquis à sa cause, est instantanée. Un auditoire qui semble très emballé de le revoir sur les planches. De son précédent elpee, il puise « Claire », « Leak at the Disco » ou encore « Trellic », entre autres. Et de son « Floor show » publié en 2005, le superbe « Cocaïne Man ». En rappel, il nous réserve « The Sun », morceau plutôt macabre, parcouru par les cris de ce cher Baxter. Il semble euphorique et sympathiquement ne tarit pas d’éloges Bruxelles. Quant à savoir si ses déclarations sont sincères… Le public est manifestement comblé. Il danse, chante et prend son pied. Faut dire qu’il est difficile de résister aux accès de basse caoutchouteux et aux rythmes entraînants. En outre, le set bénéficie d’un light show multicolore digne d’une boîte de nuit, comme au cours des 80’s.

Ravi du succès recueilli par son concert, Baxter Dury rejoint le bar à l’issue de celui-ci et se montre particulièrement affable. Un reproche quand même, la brièveté de son spectacle. Malgré le succès recueilli, il n’a duré qu’1h10. M’enfin, s’il avait joué jusqu’au bout de la nuit, les aficionados en auraient encore réclamé davantage…  

(Organisation : Botanique)

 

 

Baxter Dury

Happy Soup

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C’est en 2005 que j’ai découvert Baxter Dury. C’était lors de la sortie de son second opus, « Floor Show ». A l’époque, le dandy insulaire (NDR : il est né à Wingrave) avait été salué par la presse spécialisée pour ses talents de songwriter et sa voix de crooner. Six ans plus tard, le fils de feu Ian Dury (NDR : c’était le chanteur de Blockheads !) nous propose son troisième elpee, « Happy Soup ». Pas vraiment de changement radical dans sa musique. Qui est toujours d’aussi bonne facture, par ailleurs. La seule différence, et elle n’est pas des moindres, c’est qu’aujourd’hui, on parle de Baxter Dury. Il fait la ‘une’ des magazines, remplit les salles de concerts au sein desquelles il se produit, et son dernier opus figure parmi la plupart des tops 10 de l’année 2011. Mais pourquoi cet intérêt soudain envers l’artiste ? Aucune idée ! Une chose est sûre, cette notoriété est amplement méritée.

« Happy Soup » est un superbe album. Les lyrics sont souvent bouleversants. Baxter pose nonchalamment sa voix de crooner sur des morceaux pop délicieusement surannés (NDR : ces chœurs 70’s !), bourrés de charme, mais également désarmants de simplicité et d’efficacité. Chaque titre pourrait devenir un single.

Et si vous n’avez pas eu la chance d’aller l’applaudir, lors de sa prestation accordée au Botanique, mi-janvier, sachez qu’il reviendra se produire dans le cadre des Nuits Botanique, ce 17 mai 2012. A ne manquer sous aucun prétexte !

 

Baxter Dury

Baxter Dandy

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C’était une évidence, l’immense talent de Baxter Dury devait un jour rencontrer le succès escompté ! Ses petites constructions pop foutraques ont en effet tout pour séduire un large public ; plus large en tout cas que celui récolté jusqu’à la sortie de son dernier album, l’inestimablement décalé « Happy Soup ». 

Un nouveau statut attend donc le fils d’Ian Dury (membre des Blockheads, aujourd’hui décédé, et responsable du fameux « Sex, Drugs & Rock n’ Roll ») grâce au mini-tube « Claire ». C’est donc au sein d’une Rotonde affichant complet que le dandy anglais débarque –vêtu d’un costard bien entendu– en affichant une nonchalance désarmante. A l’aise dans son ensemble très british, Baxter semble toutefois épuisé et nous raconte d’ailleurs les péripéties vécues au cours de sa nuit agitée, d’un accent cockney à couper au couteau. Entouré de 4 musiciens, dont la très jolie Madelaine Hart qui le soutient aux claviers et aux chœurs, il refourgue d’emblée « Isabel » et « Claire » comme pour se débarrasser d’un poids. Son interprétation est convaincante mais l’Anglais ne semble pas réellement réveillé. C’est après avoir ingurgité quelques bières et un cognac –demandés et offerts par une admiratrice– qu’il commence à émerger, pour offrir, à un auditoire très réceptif, des morceaux principalement issus de ses deux derniers albums (« Floor Show » et « Happy Soup »). Pour notre plus grand bonheur, le concert va aller crescendo et Baxter Dury de nous réserver quelques moments de pur bonheur pop, empreints de mélancolie, parmi lesquels j’épinglerai « Oscar Brown », « Cocaïne Man » et « Hotel in Brixton ». L’artiste semble heureux d’être là et les partage, en toute simplicité, avec son public. Ses musiciens assurent. Pas un moment faible, chaque chanson est un mini-tube, en puissance…  

On risque encore de parler beaucoup de Baxter Dury, le magnifique crooner du pauvre, dans les prochains mois.

A redécouvrir absolument le 17 mai aux Nuits Botanique !

(Organisation Botanique)

Baxter Dury

Baxter s party

Écrit par

Dans la série fils de… Voici que se profile la progéniture d'une célèbre expression paternelle : " Sex & Drugs & Rock & Roll ". Baxter est le fils de Ian, illustre punk poliomyélitique. Pas de mystère sur le sujet. Reste à décliner l'allocution. Sexe ? Indéniablement, le fils à papa est sexy. " Mais là, je ne me suis plus changé depuis trois jours ", annonce-t-il atténué par une chaleur pesante. Nous étions en plein été, au cœur d'un parc bruxellois, forcément royal. Echappé d'une fête de mariage bien arrosée, Baxter a égaré ses bagages. Toujours déguisé en invité de la mariée, le garçon aborde une barbe naissante et essouffle son inimitable accent cockney sous la canicule ambiante. 'Ma chemise est bousillée par les tâches de vin. En plus, elle pue ! Heureusement que l'attaché de presse m'a filé ce superbe t-shirt (NDR : estampillé du sceau de Sons and Daughters).' Sexy mais dépravé. Drugs ? Pour les accrocs, ce sera difficile : la réponse se fait attendre. Rock'n'Roll ? En 2005, " Floor Show ", son deuxième album, propose une acceptation raffinée de la discipline : une quintessence du rock. Bienvenue pour le spectacle.

Difficile de se trimbaler avec une telle consanguinité, non ?

Avec " Floor Show ", je signe mon second album. Il s'agit donc du deuxième tour de piste de cette question. C'est étrange, car au fil des interviews, je me suis rendu compte que ces interrogations relatives à mon passé familial se sont instituées : c'est devenu une tradition ! Je ne décèle pourtant pas d'importance fondamentale à parler de mon père. En fait, c'est très frustrant de recouvrir le même sujet. Ma tête s'habitue à ressasser la même histoire et ces annales en deviennent familières. Mais malgré ça, je comprends que les gens s'interrogent : il est très difficile d'éviter la question, cette curiosité.

Au risque d'enfoncer le clou, dans vos souvenirs d'enfance, quelle était la principale différence entre votre mère et votre père, mis à part l'aspect biologique ?

Evidemment, l'aspect biologique ! (Rires) Mais le vrai contraste entre mes parents se situe certainement au niveau artistique. Ma mère était presque dingue : une artiste, entièrement vouée à la peinture. Mon père, lui, était davantage tourné vers le bruit, la musique. C'est une différence essentielle. Mais ensemble, ils essayaient d'adopter une politique commune. Et cela pouvait fonctionner, car le rythme de vie de ces deux disciplines est finalement assez similaire.

Quelle est, à tes yeux, la principale différence entre " Len Parrot's Memorial Lift " et ton nouvel album ?

Cette fois, j'ai essayé d'évoluer vers un album aux contours plus pop. Je ne sais pas si c'était nécessairement un but en soi. Mais je pense avoir écouté tellement de musique pop que, soudainement, cela ma balancé dans la tranchée. Pourtant, cette pratique m'a toujours effrayé. Quand je composais une chanson résolument pop, je me sentais obligé de la détruire par le son, de la rendre sinistre. A l'origine, je me suis concentré sur l'écriture de véritables 'pop songs'. Au final, cet objectif se retrouve seulement en filigrane de mes chansons. Pour écrire une grande chanson pop, il faut être très malin. Et arriver à écrire une telle chanson n'est pas quelque chose de naturel, c'est une bénédiction ! Je ne connais pas grand monde capable de percer le mystère de la pop. Mais certains peuvent y parvenir, parfois de façon somptueuse.

Mais comment y parvenir ? Pour toi, que doit apporter une chanson pop au public ?

Elle doit transfigurer un caractère, une émotion personnelle et doit être guidée par des paroles qui créent un sens pour l'auditeur. Ce processus doit se faire sans effort. Le public ne peut le comprendre. Il doit juste tomber amoureux des mots qui sortent de la bouche du chanteur. C'est le pouvoir de la mélodie. La relation entre l'auteur d'une chanson pop et son auditoire ? Ce n'est ni une considération ni une expérience : c'est de la confiance, un accomplissement qui ne nécessite aucun effort. A 18 ans, Bob Dylan écrivait déjà des chansons majestueuses. La naissance d'une chanson pop revêt une dimension magique, presque spirituelle.

Ton album parle de gens étranges, drogués. Tes personnages sont complètement déboussolés. Où vas-tu puiser cette inspiration ?

Dans mon isolement le plus profond. Parfois, l'environnement londonien peut devenir très consistant. Certaines personnes ont un mode de vie tellement fou : les gens prennent des drogues, se demandent où ils sont, qui ils sont. Je crois que toutes les grandes villes européennes consomment des drogues. Mais particulièrement à Londres…

Serais-tu amateur de substances psychotiques ?

Evidemment. Il m'arrive parfois d'en prendre. Mais je ne cherche pas à mettre ma vie en danger. Je trouve cette conception là aberrante !

A l'écoute d'une chanson comme " Cocaine man ", on ne peut s'empêcher d'évoquer leur univers… Est-ce que tu aimes la musique du Velvet Undergound ?

J'aime ce groupe... Le rapprochement entre " Cocaine man " et " I'm Waiting for the Man " est possible. J'adore cette chanson. Mais en écrivant " Cocaine Man ", je n'avais aucune intention de m'en inspirer. En fait, chaque artiste a ses propres influences. Quand il commence à composer, à écrire des chansons, il essaie toujours de reproduire le travail d'un autre. Et ceux qui affirment le contraire sont des menteurs ! Cette chanson du Velvet Underground m'a beaucoup marqué, elle me rend heureux. Alors oui, je suis enchanté que vous rapprochiez une de mes chansons du répertoire du Velvet…

A l'écoute de ton disque, on a la sensation que tes chansons baignent dans une brume épaisse. Toutes les émotions traversent ce brouillard sur la pointe des pieds. Avec du recul, n'as-tu jamais songé à écrire des hymnes rock'n'roll écervelés ?

Ah… En fait, tout le temps ! J'ai toujours envie d'écrire des chansons hyper rock'n'roll. Quand tu composes, tu rêves d'évasion. Pour ma part, je devrai me lancer dans un nouveau 'side project' pour me concentrer davantage sur des chansons fortes, simples. Je pense que " Floor Show " est déjà plus rock'n'roll que " Len Parrot's Memorial Lift ". Derrière chacune de mes chansons, il y a un squelette rock'n'roll. Ensuite, c'est plus délicat, car je dois tout réaliser avec une guitare, une voix, etc. Ce n'est pas forcément évident. Souvent, tu as besoin de confiance, d'une attention extérieure pour te concentrer et réaliser ce type de chansons. Mais j'aimerai pouvoir simplifier les choses, les rendre très directes, composer une œuvre 'urgente'.

Tes chansons orneraient parfaitement l'univers cinématographique d'un film de Sofia Coppola (Virgin Suicides, Lost In Translation). T'intéresses-tu au cinéma ?

J'adore cette atmosphère, j'aimerai beaucoup participer à une telle expérience. Malheureusement, je n'ai pas l'impression d'être suffisamment populaire pour faire ce genre de choses... En fait, je n'attends qu'une seule chose : que quelqu'un vienne frapper à ma porte en me demandant de plancher sur son film !

Baxter, si tout devait s'arrêter à cet instant, quels souvenirs conserverais-tu de ta carrière musicale ?

Je recherche les moments clefs de ma carrière, ce n'est pas simple… D'ailleurs, cette question n'a rien de drôle ! Si ma carrière s'arrêtait là, je ne me vois vraiment pas m'établir, me poser derrière un bureau… Je ferai tout pour que ça change, j'en voudrai davantage : toujours plus.

La pochette du nouvel album est très sexy. Etait-ce un rêve d'habiller ton disque d'une femme nue ?

J'aime cette image. Ce n'était pas dans mes rêves, non ! Je perçois davantage cette pochette comme un message artistique. Elle ne montre rien : elle est très saine. Ici, personne ne peut pointer du doigt une vision pornographique… Ce serait complètement ridicule. C'est simplement une peinture et elle n'a rien de décadent.

Et pourquoi pas une bonne photo porno ?

Et bien… (Rires) J'aime la peinture, la beauté des courbes et tout ce qu'une fresque peut dégager. Ce que je veux dire, c'est que je ne recherchais pas forcément le besoin d'afficher une femme nue sur mon disque. Par contre, je ressentais le besoin de l'illustrer d'une œuvre que je trouve belle. Le but de cette pochette s'est donc d'afficher un beau dessin, une peinture originale. Ni plus ni moins. Derrière cette image, il n'y a rien de provocant. Sérieusement, vous trouvez ça choquant ? Cette peinture, c'est mon choix, je l'assume.

Et les autres décisions artistiques te reviennent-elles ? Le choix des singles, par exemple ?

Déjà pour la pochette, les gens de mon label (Rough Trade) aimaient l'idée, la controverse que ce dessin pouvait drainer. J'ai disposé de toute la latitude nécessaire pour réaliser ce deuxième album. En fait, Rough Trade correspond parfaitement à l'idée que je me fais d'une maison de disque. C'est vraiment là que je veux être. Ces gens sont des professionnels, ils ne cherchent jamais à interférer dans ton travail. Pour le choix du single " Lisa Said ", par exemple, nous en avons discuté et pris une décision de commun accord : rien n'est imposé. " Lisa Said ", une chanson étrange… elle ne me semble pas vraiment achevée. En fait, si je l'apprécie, c'est que je la trouve très frustrante. Le second single du disque sera " Francesca's Party ". J'adore également " Dirty Water ", le titre qui clôture le disque. Mais ce ne sera pas un single. Cette chanson est trop barrée !

Dans une de tes chansons, tu parles des " Young Gods ". Est-ce une référence au groupe, aux prémices de la musique industrielle ?

Franchement, pas du tout ! C'est un titre qui évoque l'homme, seul face à ses responsabilités. Un humain qui appose un regard critique sur sa personne, acceptant de reconnaître qu'il n'est plus aussi jeune qu'il ne le prétend. Ce titre est assez particulier. En fait, cette histoire est autobiographique. Vous savez quand on devient parent, la vie n'est plus du tout la même, l'angle devient tout à fait différent. En grandissant, j'ai continué de traîner mes rêves d'enfants. Mais ces rêves n'existent pas vraiment. En règle générale, je constate que les gens n'acceptent pas le changement, n'acceptent pas de regarder les choses en face. Souvent, ils préfèrent fuir une réalité qui leur échappe. " Young Gods " parle donc du changement, d'une prise de conscience, du sens des responsabilités.

Maintenant que tu as le sens des responsabilités, quels sont tes projets d'avenir ?

Sans déconner, j'aimerai vraiment travailler sur la bande originale d'un film. Et puis, enregistrer un très bon album dans les plus courts délais, ce ne serait pas mal non plus. Peut-être que les mélomanes apprécieront déjà " Floor Show ". Mais je veux vraiment parvenir à créer une musique qui dépasse toutes les espérances, un album meilleur encore. Très rapidement. Je veux accélérer le processus.

Baxter Dury

Floor Show

Écrit par
Dans le domaine de la musique, il n’est pas facile d’être le fils de Ian Dury. C’est aussi délicat que d’assumer la progéniture d’Eddy Merckx, aussi périlleux que de gagner cinq ‘Tours de France’ et cinq ‘Tours d’Italie’. La descendance de Ian Dury s’incarne sous la bouille de son biquet : Baxter Dury. Pour les mélomanes, le jeune homme ne chatouillera jamais la cheville de son maître de père. Comment pourrait-il écrire un hymne incantatoire du calibre de « Sex and Drugs and Rock and Roll » ? L’étiquette ‘fils de…’ collée sur le faciès, Baxter Dury s’était déjà défendu de toutes comparaisons en 2002 par l’entremise du singulier « Len Parrot’s Gift ». Aujourd’hui, l’artiste délivre un second effort : « Floor Show ». Soit neuf titres submergés de brouillard et de défonce : une nébuleuse effronterie. Baxter Dury ne doit souffrir d’aucune comparaison : il se tient fièrement dans son siècle. Songwriter mélancolique, improbable héritier de la morgue de Lou Reed, Baxter tourne le dos à ses détracteurs. L’écoute anesthésiante de « Cocaine Man » replonge irrémédiablement l’auditeur dans le coma d’ « I'm Waiting For The Man ». Le single « Lisa Said » sort de la masse narcotique et attend sagement son heure radiophonique. Et puis, il y a « Young Gods », chanson autobiographique, ‘overdosée’ de regrets et de souhaits, pétrie de légères notes de piano qui s’enfoncent doucement dans l’air comme la seringue dans la chair. « Francesca’s Party » ouvre le disque. Elle aurait tout aussi bien pu le clôturer. Terminer par une fête, c’est toujours agréable. Mais Baxter préfère la face sordide de l’existence. Il psalmodie « Dirty Water », fin plus sale, incisive et diaboliquement jouissive. Baxter Dury a choisi la perversion, la déchéance et la déliquescence comme thèmes de prédilection. C’est le « Floor Show » : l’enfer y est paradisiaque. Bienvenus à tous.

Baxter Dury

Len Parrot´s memorial lift

Écrit par

Baxter Dury est le fils de feu Ian Dury, responsable du chef d'œuvre new wave " New boots and panties ", commis à la fin des 70's, et surtout de l'hymne au rock'n roll, " Sex & drugs & rock'n roll ". Pour enregistrer " Len Parrot's memorial lift ", Baxter s'est entouré de toute une flopée d'invités de marque. Et notamment de membres de Pulp, de Portishead, quelques Blockheads et surtout de la vocaliste Johanna Hussey, dont le timbre limpide se conjugue à la perfection avec le falsetto de Baxter. Hormis le plus allègre " Lucifer's grain " et " Gingham smalls 2 ", dont la forme déstructurée semble héritée de son père, les 7 autres chansons baignent au sein d'une atmosphère rêveuse, brumeuse, bohémienne, envoûtante, légèrement psychédélique, dominée par des claviers atmosphériques, des chœurs angéliques, des arrangements de cordes délicats et un piano à la fois spectral et sonore ; des chansons qui rappellent tour à tour Mercury Rev et Gorky's Zygotic Mynci, lorsqu'elles ne tirent pas leur chapeau à Syd Barrett ou au Velvet Underground ; des chansons dont les lyrics traitent avec beaucoup de compassion des tribulations vécues par des cas sociaux qui peuplent l'Albion. En commettant un album de cette trempe, cet artiste insulaire vient peut-être de frapper à la porte de l'ordre des excentriques, auquel émarge encore aujourd'hui Robyn Hitchcock et Nikki Sudden, ainsi que depuis plus de trente ans Kevin Ayers et Peter Hammill…