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Beth Hart

Une fin de soirée zeppelinienne exceptionnelle…

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Début 2020, Beth Hart avait annoncé partir pour sa ‘Thankful Tour’, une tournée qui devait passer par le Cirque Royal, à Bruxelles. Vu la pandémie, il sera reporté à 3 reprises et finalement, il se déroulera ce 23 novembre au même endroit.

En février dernier, elle a publié un nouvel elpee intitulé « A tribute to Led Zeppelin », au cours duquel elle rend hommage au légendaire dirigeable, en reprenant 12 de ses compos. Un disque qui fait suite à « Fire On The Floor » (2016) qui l’a vue monter un nouvel échelon en matière de reconnaissance, et un « Black Coffee » (2018), pour lequel elle avait reçu le concours de Joe Bonamassa.

Le supporting act est assuré par John Oates. Il s’agit de la moitié de Hall & Oates, un duo (NDR : et une machine à tubes) que votre serviteur avait eu l’occasion d’applaudir, en 1982, à l’Ancienne Belgique. Ce soir, il se produit sans son comparse. Et pour accompagner son chant, il va se servir de guitares semi-acoustiques. Et pas n’importe quelles grattes, puisqu’il s’agit de Martins… rutilantes ! Il est soutenu par un percussionniste. Bonnet de couleur brune vissé sur le crâne, il est assis sur un cajon et dispose d’une cymbalette à pied.

Il entame son set 10’ plus tôt que l’horaire prévu. Ce qui va lui permettre d’accorder un set de 40’ mêlant reprises de son célèbre tandem et titres issus de son elpee, « Live in Nashville », paru en 2020. Un LP ‘unplugged’ tout comme sa prestation au cours de laquelle, il va nous réserver son single, « Pushin' A Rock », mais surtout une version mémorable du « What A Wonderful World » de Louis Armstrong. Pas à la trompette, mais à la gratte semi-acoustique…

Après 20 minutes d’entracte, alors que la salle est plongée dans la pénombre, un faisceau de lumière se focalise sur l’entrée de la fosse sous la table de mixage. Beth Hart apparaît et entame un tour de salle complet en chopant les mains des spectateurs ou en leur faisant petits coucous tout en se dandinant de manière assez sexy. Une promenade qui va se prolonger pendant 10 bonnes minutes, lors du morceau d’entrée (« Love Gangster »), avant qu’elle ne grimpe sur l’estrade. Un podium au fond duquel une toile à deux coloris est tendue ; ce qui va permettre aux techniciens du light show de faire fluctuer les couleurs de l’arc-en-ciel. La Californienne est soutenue par trois musicos, soit le bassiste (également préposé à la contrebasse et au piano) Tom Lilly, le drummer Bill Ransom, une casquette vissée sur le crâne, le bassiste Tom Lilly, (qui se consacre également à la contrebasse et aux claviers) et enfin le guitariste Jon Nichols, un stetson enfoncé sur la tête. Jon est le bras droit de Beth et son directeur musical depuis 16 ans. Ils coécrivent les chansons ensemble. Il a joué, notamment, en compagnie de Jeff Beck, Slash et Joe Bonamassa et drive son propre band, quand il ne se produit pas en solo.

Dès les premières notes, la voix puissante, phénoménale, tout en nuances, à la fois sensuelle et torturée de Beth Hart charme nos tympans. Elle discute, rit, pleure, s’émeut avec grande classe aussi bien en interaction totale avec ses musicos que la foule. Que ce soit lors de ses titres interprétés au piano ou ceux partagés avec son band… Ses chansons oscillent de la joie à la mélancolie en passant par la rage et la douceur.

Tout au long de « When the Levee Breaks » de Memphis Minnie & Kansas Joe McCoy et de « Rhymes » d’Al Green cover, elle s’accroupit et invite l’auditoire à l’accompagner au chant. Elle passe derrière les claviers pour « Bad Woman Blues ».  

« Words In The Way » est attaqué sous une forme dépouillée, Tom Lilly se consacrant à la contrebasse, Jon Nichols à la semi-acoustique et Beth à l’orgue Hammond. Dans le même esprit, « Rub Me For Luck » pourrait servir de B.O. à un film de James Bond. Et toujours dans la même veine, « Thankful » est interprété en mode piano/voix, un slow langoureux au cours duquel on ne sait plus si on se trouve à la maison ou dans un club de blues…

Beth signale que le Cirque Royal est intimiste, proche du public et que le son y est excellent. Et elle a tout à fait raison.  

Il faudra cependant attendre le rappel pour enfin savourer deux extraits de son dernier long playing consacré à des reprises du Led Zeppelin, et tout particulièrement lors de la finale, à travers un « Whole Lotta Love » d’anthologie. Les interventions du batteur son magistrales, dignes de Bonham, père ou fils. Lors de ces instants magiques, la diva s’efface et se couche même sur les planches. Une fin de soirée zeppelinienne exceptionnelle !

Setlist : « Love Gangster », « When the Levee Breaks » (Memphis Minnie & Kansas Joe McCoy cover), « Rhymes » (Al Green cover), « Bad Woman Blues », « Spirit Of God », « Bang Bang Boom Boom », « Rub Me For Luck », « Setting Me Free », « Rub Me For Luck », « Thankful », « Woman Down », « Without Words In The Way », « Sugar Shack », « Can't Let Go » (Randy Weeks cover), « House of Sin »,

Rappel : « No Quarter » (Led Zeppelin cover), « Whole Lotta Love » (Led Zeppelin cover).

(Organisation : Greenhouse Talent)

Beth Hart

Mettre littéralement le feu aux planches…

Écrit par

Il s’agit déjà de la troisième visite accordée par cette grande dame du blues, à l’Ancienne Belgique. Et le concert est sold out.

Née en 1972, Beth a fait ses classes dans les clubs de Los Angeles. Elle a bossé en compagnie d’une multitude de musiciens dont Jeff Beck, Slash, Joe Bonamassa, Les Paul et Neal Schonn, Ian Gillan et Toots Tielemans. Cette chanteuse américaine est devenue célèbre grâce au hit « LA Song (Out of this Town) », diffusé durant un épisode de la série Beverly Hills. A son actif, une dizaine d'albums, dont deux immortalisés en ‘live’. Plus jazzy, son dernier opus studio, « Fire On The Floor », est paru en octobre dernier. Elle va y puiser largement pour étoffer sa set list. Mais Beth, c’est avant tout une voix. La plus souvent puissante, granuleuse, rocailleuse même ; mais aussi capable d’emprunter un timbre tendre, enjôleur…

Davy Watson est chargé du supporting act. Il se produit en solitaire, armé d’une gratte semi-acoustique. Ce qui ne l’empêche pas de dispenser des accords énergiques sur ses cordes. Ses compos baignent dans le r&b, le blues, la roots, le folk ou l’americana. Issu de Belfast, cet Irlandais a notamment travaillé auprès de Bob Geldoff et Phill Lynott. Il vient d’entamer une carrière solo et est venu présenter, en 30 bonnes minutes, de larges extraits de son nouvel Ep, « Heart & Soul »…

Particulièrement sexy, Beth est à l’aise dans tous les répertoires : blues, jazz, gospel ou soul. Son humour est ravageur. Que ce soit derrière le micro, les ivoires, la guitare ou la basse, elle est imperturbable. Elle a une fameuse présence scénique et son interactivité avec la foule est permanente.

Sur les planches, elle est soutenue par un trio de musiciens talentueux. Le drummer, Bill Ranson, installé sur une estrade. Le bassiste Bob Marinelli. Et un guitariste (NDR : qui se sert tour à tour d’une électrique ou d’une semi-acoustique). Pas Joe Bonamassa, mais Jon Nichols.

Une toile froissée est déployée à l’arrière-plan. Elle est composée de deux teintes différentes et divisée en six bandes verticales. Au pied, des spots led de différentes couleurs projettent leurs faisceaux vers le haut. Un piano à queue trône sur la gauche, près de Mrs Hart.

« Fat Man » ouvre le show. C’est un extrait du nouvel opus. Les sonorités arrachées par le sixcordiste sont oppressantes. Sa gratte et celle du bassiste finissent même par entrer en duel. Beth se dandine derrière son pied de micro tout en balançant les bras. La set list épingle de nombreuses reprises. Celle du « I Love You More Than You'll Ever Know » de Blood, Sweat & Tears est sublime. La voix de Beth est haut-perchée tout au long du solide « Chocolate Jesus » de Tom Waits.

L’adaptation du « Rhymes » d'Al Green se distingue par des inflexions vocales bien plus graves, profondes, même. Les riffs de gratte sont précis. Bill s’emballe derrière les fûts. Il les martèle, bien sûr, mais n’épargne pas les cymbales. La cover du « If I Tell You I Love You » de Melody Gardot est remarquable et respectueuse de l’originale. Et au sein de cet univers jazzyfiant, Mrs Hart brille sur sa six cordes. Elle est tout aussi inspirée derrière son piano, pour celle du « I'll Take Care Of You » de Bobby ‘Blue’ Bland, un blues indolent au cours duquel les accords de gratte languissants vous guident jusqu’au cœur du bayou. Les petites bougies (des leds en fait) posées devant le piano scintillent alors de mille feux.  

Elle est encore au piano pour « Easy », une chanson propice au recueillement. Comme pour « Mama This One's For You » (« Better Than Home »), une chanson plus soul qu'elle dédie à sa mère. Un grand moment d’émotion. A vous flanquer des frissons partout. Ainsi que tout au long de « Setting Me Free », alors que le light show de couleur bleue se focalise sur l’artiste.

Lors du plus rock, « Delicious Surprise », les guitares se chargent d’agressivité. Beth sollicite la participation des premiers rangs pour chanter en chœur le refrain et puis de l’ensemble de l’auditoire, créant alors une belle communion entre les musicos et les spectateurs.

On apporte un siège et une gratte semi-acoustique à Beth. Jon opte pour le même type d’instrument. C’est donc presque ‘unplugged’ que sont interprétées « Today Came Home », « The Ugliest House On the Block » (« Bang Bang Boom Boom ») et « Fine & Mellow ». Des adaptations qui vont communiquer davantage de nuances à la prestation.

Au bout de 70 minutes, le show s’achève par « Might As Well Smile ». Retour dans le Delta du Bayou. Beth Hart quitte son siège derrière le piano et, micro en main, invite le public à se lever et à remuer les bras. Il s'exécute. Elle le salue longuement qui applaudit chaleureusement

La pause est de brève durée. Et pour attaquer le rappel, l’équipe a choisi le « Nutbush City Limits » d’Ike & Tina Turner. Le light show est passé au rouge. Et la version est chargée de testostérone. Faut dire que la voix de la Californienne est alors aussi puissante que celle de Tina. Elle revient derrière le piano pour aborder le titre maître de son dernier long playing. Et sa voix met littéralement le feu aux planches. Avant de conclure par « No Place Like Home », un morceau qui remonte significativement dans les tours…

(Organisation : AA Productions)

 

Beth Hart & Joe Bonamassa

Seesaw

Écrit par

Parmi les jeunes chanteurs/guitaristes de blues/rock, Joe Bonamassa est probablement celui qui a rencontré et rencontre encore le plus de succès. Et il commence à prendre de la bouteille, puisqu’il affiche désormais 36 balais. Il avait à peine 12 ans, lorsqu’il tape dans l’oreille de la légende BB King. Son emploi du temps est particulièrement chargé. Ainsi, l’an dernier, il avait participé à trois projets différents. Il avait ainsi gravé son 13ème elpee, "Driving towards the daylight", un disque pour lequel il avait reçu le concours du gratteur d'Aerosmith, Brad Whitford. Publié deux Dvd. En ‘live’. Tout d’abord "Beacon Theatre : Live from New York", au cours duquel il avait bénéficié de la participation de quelques invités de marque, dont Paul Rodgers, John Hiatt et Beth Hart. Ensuite "Live from the Royal Albert Hall", en compagnie d'Eric Clapton. En mars 2013, il a encore commis un opus enregistré en public, "An acoustic evening at the Vienna Opera House". Sans oublier sa coopération au Black Country Communion, auprès de Glen Hughes et Jason Bonham, une expérience qui semble avoir pris fin.

Chanteuse, Miss Beth Hart est âgée de 41 ans. A 27 ans, elle avait assuré le rôle de Janis Joplin, dans une comédie musicale. Elle a longtemps dû affronter ses démons et traversé de nombreuses dépressions. Mais c’est Joe Bonamassa qui l'a remise sur le droit chemin. Elle a ainsi participé à la confection du long playing de Buddy Guy, "Rhythm & blues", en 2012. Et puis Beth et Joe avaient déjà réalisé un LP en duo, "Don't explain", en 2011.

C’est le "Them there eyes" de Billie Holiday qui ouvre la plaque. Tout au long de ce R&B largement cuivré, Beth révèle la puissance naturelle du timbre de sa voix. Caractérisé par la présence discrète de cuivres, "Close to my fire" trempe dans le blues. Joe assure son rôle de soliste en conjuguant autorité et sensibilité. La version du "Nutbush City limits" d'Ike Turner ne manque pas de panache. Miss Hart démontre qu’elle est capable de reprendre le rôle de Tina Turner, générant une excitation digne de la grande dame. "I love you more than you'll ever know" est imprimé sur un tempo lent. La tessiture vocale de Beth est remarquable. Malheureusement, cette compo est surchargée de cordes. Joe se réserve la slide sur "Can 't let go", une plage au rythme plus rock'n'roll. L’accordéon communique une atmosphère très roots et radieuse. C’est dans ce style que la voix de Beth prend toute sa dimension, oscillant entre douceur et tourmente. Et manifestement, elle a du tempérament à revendre. Le rythme est toujours bien présent pour "Miss Lady". L’orgue Hammond s’infiltre dans la solution sonore dominée par les cuivres. Ballade folk roots, "I tell you I love you" ne manque pas de charme ; une chanson issue de la plume de Melody Gardot, une auteure-compositrice issue de Philadelphie. L’accordéon colore joliment ce morceau fluctuant entre bossa nova et valse, alors que quelques mots d’amour sont prononcés dans la langue de Molière. Beth chante à la manière d’Etta James, "Rhyme", un bon R&B découpé dans un riff stonien. Elle nous réserve alors "A Sunday kind of love", une ballade blues signée par même miss James. Le titre maître adopte un tempo très dansant, lorgnant même vers le style du label Stax et de son égérie Aretha Franklin. L'album s’achève par "Strange fruit", une plage très lente dont les effets dramatiques sont causés par les interventions de Joe…