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Boenox

Boenox, 100 points.

Boenox est un quatuor anversois qui fait de la musique pop avec des instruments classiques, et non l'inverse : un voyage sonore non identifié, qui s'adresse davantage aux jambes qu'aux neurones. Un comble pour des types qui ont fait le Conservatoire ! Heureusement, Boenox se fiche bien des puristes, et revendique son envie de créer une musique hors normes et hors mode ; bref à part. Nous les avons rencontrés pour tailler une bavette, avant leur passage à l'AB dans le cadre du festival Domino, le lundi 5 avril.

Tout d'abord, comment a débuté l'aventure Boenox ?

Dimitri Brusselmans : On s'est rencontré lors d'un stage d'orchestre au Conservatoire… Un jour on était bien saouls en jouant au scrabble, et j'ai inventé le mot " BOENOX " parce que je n'avais pas d'autre idée… Les autres ont accepté !

Stoffel de Laat : Ca ne veut rien dire mais ça valait beaucoup de points ! (rires)

D. : On avait donc le nom mais pas encore la musique…

S. : C'est alors qu'on s'est dit qu'on allait jouer ensemble, parce qu'il n'y avait pas de musique pour nos instruments (NDR : le hautbois, la contrebasse, le basson et le violoncelle). On a cherché en bibliothèque, mais on n'a jamais rien trouvé d'équivalent ! Et puis on avait déjà arrangé un concert, donc il fallait aller au plus vite ! On a demandé à un copain de nous composer quelques morceaux, et on s'est lancé dans l'aventure.

D. : Au début, c'était très difficile, parce que nous jouons tous des instruments d'orchestre, et pas du piano, de la guitare ou des percussions…

Il n'y a aucune œuvre, dans le répertoire classique, qui réunit vos quatre instruments !?

D. : Il y a bien Michael Haydn, mais c'est pour clarinette, violon, violoncelle et contrebasse…

S. : Et comme notre bassoniste a aussi un diplôme de clarinette…

D. : Sinon on a fait une reprise d'" Only You " ! Mais ça c'est plutôt rock.

Vous écoutez aussi du rock ?

D. : Pour moi c'est évident d'aussi écouter du rock, et même d'en jouer… Mais au Conservatoire cela reste plutôt rare.

S. : J'ai aussi joué dans des groupes de rock et de blues, mais c'est vrai que nous sommes un peu des exceptions !

C'est mal vu de dire qu'on aime la musique populaire quand on étudie le Conservatoire ?

S. : Ce n'est pas vraiment mal vu, mais les gens qui font le Conservatoire sont en général des puristes de musique classique…

D. : Et puis c'est vrai qu'il y a tellement de compositeurs fantastiques en musique classique : Mozart, les musiques de chambre,…

S. : Le répertoire est très riche.

Ce n'est pas justement difficile de se positionner par rapport au public ? D'un côté il y a les amateurs de rock qui trouveront votre musique peut-être trop " classique ", et de l'autre les amateurs de musique classique qui la trouveront sans doute trop " rock " !

D. : C'est ça qui est intéressant !

S. : C'est un peu un voyage de l'un à l'autre, du classique à la pop. Et ça nous plaît !

Le public à vos concerts est donc mélangé ?

D. : Oui. On a joué aussi bien au Pukkelpop que dans des églises, sans amplification.

Mais comment expliquez-vous que le public " rock " s'avère réceptif à votre musique ?

S. : … (un ange…) C'est une question difficile, ça ! (…passe) C'est venu comme ça. On ne s'est jamais vraiment dit qu'on allait toucher tel ou tel public. On fait notre musique, point barre.

On vous sent assez proches d'un groupe comme DAAU, par exemple…

D. : Peut-être, oui… Ils ont aussi fait le Conservatoire.

S. : Le fait qu'on mélange le classique au rock nous rapproche sans doute d'eux, mais notre style est quand même différent : leur musique est plus " folk ", la nôtre reste plus " classique ".

Le fait d'avoir choisi quatre instruments d'orchestre ne vous limite-t-il pas au niveau de la composition ?

S. : C'est à nous qu'il revient d'explorer (d'exploser) ces limites, pour voir ce qui est faisable ou pas… Et pour changer aussi : ce n'est pas toujours la basse qui doit jouer la basse ! Il faut sans cesse explorer, d'autant que rien n'a jamais été écrit avec ces quatre instruments.

D. : C'est une musique qui bouge.

C'est le cas de le dire, puisqu'on y entend aussi des beats ! Vous êtes aussi des amateurs de musique électronique ?

S. : Ca remonte à l'époque où j'avais une console Atari ! Et puis on a suivi des cours de musique électronique au Conservatoire, parce que ça nous intéressait…

D. : Même si on n'utilise pas toujours le laptop en concert, parce que s'il crashe, on ne peut plus rien faire ! Ca nous est déjà arrivé.

A cet égard, le morceau " Tic Tac " ressemble un peu à du Red Snapper… Avez-vous réalisé les beats tout seuls, ou bien avez-vous bénéficié d'une aide extérieure ?

D. : Pour ce morceau justement, on a travaillé avec Yannick Fonderie de Technotronic… Tu vois, " Pump up the jam " ? (rires)

La classe… Mais sinon, qu'écoutez-vous en musique classique ?

D. : Moi j'écoute beaucoup de musique contemporaine et de musique de chambre…

S. : Moi plutôt Beethoven (la symphonie n°7) et Brahms… Katelijn les suites de Bach et Edwin Shostakovitch.

Finalement votre musique pourrait amener les jeunes à se tourner davantage vers la musique classique…

S. : Ce n'est pas le but, mais pourquoi pas ?

D. : Ce qu'on fait nous semble normal. Couler de source. C'est Boenox, quoi…

Justement : comment définiriez-vous la musique de Boenox à quelqu'un qui ne vous connaît pas ?

D. : Ce n'est pas de la fusion en tout cas ! Je déteste ce mot.

S. : C'est entre la musique pop et la musique de chambre : c'est de la " pop de chambre " !

 

 

Boenox

Studio

‘BOENOX’, ça vaut 100 points au scrabble. C’est aussi le nom d’un quatuor atypique d’Anvers, qui pratique de la musique classique à contre-courant des coutumes en vigueur, bref avec l’énergie des rockers et la sueur des clubbers. Un hautbois, une contrebasse, un violoncelle et un basson : de ces quatre instruments d’habitude réservés aux élites bien pensantes qui ne jurent que par Bach et Mozart, Boenox a tenté de retirer une toute autre moelle, moins académique, plus « populaire ». Le mot est lâché : chez Boenox, on ne parle pas de musique classique au sens « noble » du terme, mais bien de musique pop. Parce qu’ici, pas question de se tourner les pouces en scrutant le plafond d’une église : ça bouge, ça pète, ça dérouille, ça sursaute. C’est fou ce qu’on peut faire avec un archet, une anche et des cordes de basse… Incendier un dance-floor (« Obsession » et ses rythmes groovy), taper du pied en cadence (« Tic Tac », qu’on croirait signé Red Snapper), jerker à donf sur du « Pierre et le Loup » version digitale (« G Spot »),… Boenox ne rassurera sans doute pas les puristes de chez Deutsche Grammofon, qui crieront au sacrilège avant de se boucher les oreilles… Les nôtres resteront grandes ouvertes, parce que de mémoire on n’avait plus entendu tel affriolant mélange depuis DAAU. Vive les mariages contre nature, et vive Boenox !