Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

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The Sea And Cake

Runner

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Fondé au milieu des nineties, The Sea and Cake est une formation qui ne s’est jamais soucié du temps ou de la mode pour composer sa musique. Après dix-huit années de carrière, on peut affirmer qu’elle figure parmi les rares, capables de jongler avec tous les genres, tout en conservant une identité personnelle. Dixième album du band, « Runner », fait donc suite à « The Moonlight Butterfly », publié l’an dernier.

Précurseur du post-rock, le combo ne pouvait éluder sa marque de fabrique. Et il le rappelle sur l’instrumental « The Invitation ». Parmi la multitude de genres que TS&C aborde, on épinglera la synth pop, le rock, l’americana et le jazz. Mais The Sea and Cake a le don de fondre toutes ces références pour restituer un tout homogène. Une symbiose due au talent des musicos. Les dix titres de cet opus sont délicats mais anachroniques. Les guitares sont légères. La rythmique change de tempo sans que le mélomane ne s’en rende compte. Un ensemble de subtilités que Sam Prekop vient souligner de sa voix tout en retenue. Caressante, fragile, elle propulse les compos en apesanteur et les transforme en saveur sonore…

 

Collapse Under The Empire / Mooncake

Black Moon Empire (split ep)

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La discrète maison allemande Oxide Tones présente l’obscur « Black Moon Empire », un split cd très indiqué en cette fin de vacances sombre et pluvieuse. Un titre noir pour une collaboration germano-russe pourtant lumineuse entre deux groupes très peu connus hors initiés du genre : Collapse Under The Empire et Mooncake. De belles découvertes post-rock pour des ensembles, en tout cas, post-union soviétique…

Collapse Under the Empire est un duo issu de Hambourg qui réunit Chris Burda et Matthew Jason. Responsable de deux albums à ce jour, il jouit d’une certaine notoriété en Allemagne. Mooncake nous vient de Moscou. Peu notoire en Europe Occidentale, ce combo a publié un premier opus en 2008, « Lagrange Points ». Et il faut reconnaître que le tandem tient la dragée haute aux formations issue de l’Ouest du Vieux Continent.

Les deux groupes se partagent 5 morceaux post rock, sur un Ep tout en nuances. En guise d’ouverture, les deux ensembles participent au titre maître, une compo abordée dans l’esprit de Mogwai et caractérisée par ses envolées atmosphériques. Les bands se réservent ensuite deux inédits chacun. Les Allemands nous livrent un « TSD » à fois complexe et chargé d’émotion avant de littéralement nous rentrer dedans lors d’un « Spark », dont l’énergie percutante évoque la quintessence de 65DaysofStatic.

Dépouillées et subtilement construites, les compos de Mooncake lorgnent plutôt du côté de Caspian. Le combo nous livre deux pépites dénichées, probablement, dans les eaux profondes de l’Oural.

Satisfaction personnelle, quoique décrié, le post rock n’a pas encore rendu son dernier souffle. Il vient peut-être de rentrer dans une phase universelle. Et Collapse Under The Empire ainsi que Mooncake en sont plus que probablement la parfaite démonstration…

 

The Sea And Cake

The Moonlight Butterfly

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Seize années déjà que la formation chicagolaise roule sa bosse. Il y a bien eu une interruption entre 2004 et 2007, mais cette pause a permis au combo de se ressourcer. Valeur sûre dans l’univers de l’indie, The Sea and Cake, n’a cependant jamais rencontré le succès à la mesure de son talent. Faut dire que la musique développée par les Américains ne s’adresse pas aux hit-parades, le groupe privilégiant plutôt les longues compositions climatiques.

“The Moonlight Butterfly” constitue leur neuvième opus. Et apparemment, Sam Prekop et ses potes en sont revenus à leurs premiers amours. Les six compos de cet elpee ont été écrites lors d’une tournée accomplie en compagnie des Canadiens de Broken Social Scene. Des plages inévitablement copieuses, mais trempées dans une pop douce, brumeuse et mélancolique, traversées de passages instrumentaux aux accents jazz ou krautrock, à l’instar du morceau maître. Une seule piste plus rythmée: « Up on the North Shore ».

La nouvelle œuvre du quatuor est de toute bonne facture. Mais, encore une fois, elle ne s’adresse pas au grand public. Perso, cette situation ne me dérange pas. D’ailleurs, souvent un groupe préserve bien mieux son identité à l’abri des regards et des oreilles. Et vu sa longévité, The Sea and Cake en est un parfait exemple.

 

Cake

Showroom Of Compassion

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Du vieux Cake moisi, c’est ce que nous offre la bande à John McCrea sur ce « Showroom Of Compassion » tout pourri. Difficile de faire preuve de compassion envers une formation qui a fait poireauter ses fans pendant six ans et demi, pour finalement publier une daube pareille. Il est loin le bon vieux temps où Cake tenait la ‘Distance’ et contait fleurette aux demoiselles aux ‘Short Skirt/Long Jacket’… La réédition en 2009 de « Motorcade Of Generosity » (1993) avait rappelé à nos mémoires combien le quintet était, à l’époque, frais et inspiré. Oublié, tout ça... Il revient aujourd’hui pour un sixième LP équitablement partagé entre redondance et monotonie.

Publié sous la houlette de Naïve Records, « Showroom Of Compassion » est une grosse déception. Difficile de croire que le disque se soit classé directement en tête des ventes d’albums lors de sa sortie US en janvier dernier. McCrea et ses collègues doivent peut-être ce succès au single « Long Time » qui sonne comme un morceau que le casting de « Glee » reprendrait sans la moindre hésitation. Totalement indigeste.

Cake

Motorcade Of Generosity

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Les Californiens de Cake fêtent leurs 15 ans de carrière en dépoussiérant leur premier ouvrage, « Motorcade Of Generosity ». Une réédition en forme de pied de nez à tous les critiques qui ne donnaient pas cher de la peau de John McCrea et sa bande. L’œuvre d’introduction du quintet retrouve le chemin des bacs comme s’il s’agissait de la première fois. Les écrits pleins d’ironie de McCrea et les mélodies subtiles et décontractées des musiciens n’ont pas pris la moindre ride. « Rock’n’Roll Lifestyle », le premier single de la formation à la force tranquille, ainsi que l’exemplaire tube pop « Jolene » (NDR : rien à voir avec le classique de Parton) le démontrent à eux seuls.

Surtout connus pour leurs hits « The Distance » et « Short Skirt / Long Jacket », extraits de respectivement « Fashion Nugget » et « Comfort Eagle », leurs deux plus gros cartons commerciaux, les membres de Cake ont fait leur bonhomme de chemin, publiant en tout cinq ouvrages aux résultats mitigés. « Pressure Chief », le dernier de la discographie et le moins couronné de succès, date déjà de 2004. Histoire de ne pas se faire oublier et fêter la fin de ses obligations envers le label Columbia, Cake gonfle son « Motorcade Of Generosity » d’une partie CD-ROM. Un live de quatre titres que le groupe a préféré insérer au cœur de la plaque plutôt qu’en Dvd bonus. Et on s’en régale. Comme au bon vieux temps.  

 

A Cake A Room

Cutlass Supreme

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Depuis 1994, A Cake A Room prêche sa bonne nouvelle aux quatre coins des vertes campagnes rennaises. Et depuis tout ce temps, nos amis français évaluent inlassablement la distance qui les sépare du rêve américain. L’écoute attentive de ce troisième album suffit amplement à souligner les malheurs de ces messieurs : ils ne sont pas nés sur le bon continent ! Infiniment plus proche des univers barrés de Sebadoh ou de Bonnie Prince Billie, A Cake A Room s’installe à la lisière de l’americana et dépose quelques courbettes folky aux pieds de leurs maîtres. Parfois plus rock (« Snoopy »), les neuf musiciens ne délaissent pourtant jamais leur amour de toujours : une country-pop pastorale élégante et décontractée. Le psychédélisme en poche (« Sugar Ray »), on s’écroule dans cette grande pièce après avoir goûté aux effets de ce cake très spécial…

Cake

Pressure Chief

Il y a bien longtemps qu’on n’écoute plus Cake. Car depuis « Fashion Nugget » (1996) et ses tubes à la pelle, la bande à John McCrea n’a plus rien sorti de bien intéressant : son retour discographique s’apparente dès lors à un triste rappel de concert, que personne n’aurait vraiment demandé, un rappel au cours duquel la moitié des spectateurs a déjà quitté la salle pour aller s’enfiler quelques bières. Cake ? De l’histoire ancienne, à l’heure où la jeunesse sonique de Belgique et d’ailleurs s’émoustille face au retour du rock cambouis et de l’électro minimaliste. Pourquoi donc revenir huit années en arrière, surtout si le cœur n’y est plus, qu’on a maintenant des poils au menton et d’autres rêves musicaux dans la tête ? Parce que le Cake de 2004, c’est encore et toujours celui de 1996… La rage, les mélodies comiques et l’inspiration en moins. Il reste bien ce petit capital sympathie qui donnera envie à quelques-uns de jeter une oreille distraite à ce disque du ‘grand retour’… Sauf qu’ici il n’y a plus aucun tube (à part « Carbon Monoxide »… et encore il bande mou), et qu’à choisir on se repassera le dernier TTC en boucle en tapinant des orteils. Cake ? Ca fait pouêt pouêt mais ce n’est même plus drôle, bref pour McCrea et ses potes ça sent salement le pâté. « I Will Survive » ? Mmmm… Pour ces types une chose est sûre : l’avenir est mal barré.

The Sea And Cake

Glass

Quelques mois seulement après la sortie de l'excellent " One Bedroom ", les Chicagolais sont de retour avec cet EP aux inédits solides, plus trois remixes qui valent leur pesant de cacahuètes. D'abord " To The Author ", étalé en deux versions sensiblement différentes : une ligne de basse à la Peter Hook, une boîte à rythmes, des synthés, puis cette guitare aérienne qui vient renforcer la mélodie, tandis qu'un léger battement électronique en rajoute encore une couche… Enfin, la voix de Prekop, qui survole délicatement cette matière sonore : on reconnaît dans cette complexité pop tout l'intérêt (et le talent) de The Sea and Cake… Le deuxième inédit (" Traditional Wax Coin "), avec ses ruptures de rythmes et son piano délétère, fait un peu pâle figure après tant de classe… Mais " An Echo In ", une miniature pop servie dans un écrin post-rock, remet les pendules à l'heure. Puis viennent les remixes : Stéréolab rajoute des synthés à " Tea and Cake " et Broadcast des bruits et des beats vintage (" Interiors "). Leur travail, c'est du papier carbone : en apposant leur lourde empreinte sur les vignettes en apesanteur des quatre Américains, Stéréolab et Broadcast les dénaturent. Faute d'idées, de temps ou de talent ? Leur exercice de style s'avère d'une suffisance crasse. Seul Carl Craig semble avoir compris l'intérêt d'un remix : en rajoutant des BPMs aux mélodies volages de Prekop, il pousse le groupe sur le dance-floor, pas fâché pour un sou. Moralité : pour éviter l'ennui, faut pas être trop poli… Surtout que Sam en singlet sous la boule à facettes, ça vaut vachement le détour !

Brick Layer Cake

Whatchamacallit

Écrit par

Putain, près de 7 ans à l'attendre cette plaque ! Pour pénétrer dans le monde de Brick Layer Cake, laissez surtout votre morale et vos tabous au vestiaire. Car cette expérience est opérée hors des limites, hors de la normalité. Projet d'un seul homme (Todd Trainer, batteur de Shellac), BLC nous (en)traîne dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine. Au programme : 'sex, drugs and rock n' roll'… Avec pour toile de fond la grande faucheuse. Uniquement articulés autour de la voix de Trainer, dont le débit est d'une lenteur inouïe, et le timbre d'une perversité et d'une lubricité rarement atteintes, ces 8 titres épuisent. Parce que à la fois suaves et suintants de toutes les douleurs de la terre, de toute la haine du maître de maison. La guitare, hypnotique, étouffe l'espace de microbulles immobiles; la batterie, lorsqu'elle n'est pas carrément absente, marque le pas, cadence le titre au rythme moyen de 6BPM. Laissant rarement insensible, Brick Layer Cake demeure passionnant, Trainer reprenant les choses là où ils les avaient laissées : à mi-chemin entre l'espoir d'un jour meilleur et la gerbe d'un lendemain de grosse fête. Quoique la balance penche quand même… Encore !

The Sea And Cake

One Bedroom

Autant les Américains de The Sea and Cake s'avèrent pénibles en concert, autant leurs disques se révèlent de délicieux écrins post-pop à savourer lentement, mais sûrement. Avec ce sixième album, Sam Prekop (chanteur-guitariste) et sa bande (Archer Prewitt à la guitare et au piano, Eric Claridge à la basse et John McEntire, éminence grise de Tortoise, à la batterie) prouvent encore une fois qu'exigence et sophistication peuvent rimer avec légèreté et décontraction. Leur pop aérienne et mille-feuille, construite comme un Rubik's Cube aux multiples facettes (rock, électro, jazz), s'apprivoise pourtant difficilement : certains étroits d'esprit pourraient la trouver trop précieuse, voire ‘intello’… Mais une fois domptée, passés ces clichés qui ternissent son éclat bien réel (‘Du Tortoise pop’, ce genre), elle dévoile alors ses charmes avec insistance, et touche à la grâce. Comme en apesanteur. Plus que jamais mélodieux (" Four Corners ", " Left Side Clouded "), voire assurément dansant (" Hotel Tell " et ses boucles enivrantes), ce " One Bedroom " d'une beauté immaculée assure la place de The Sea and Cake au firmament pop. Et lorsque retentissent les premières notes sibyllines du dernier titre, une reprise tubesque du " Sound and Vision " de David Bowie, c'est au septième ciel que nous sommes hissés, gentiment béats. Parce que " One Bedroom " et les trompettes des anges, en fin de compte, c'est du pareil au même.

Cake

Comfort eagle

Écrit par

Qu'est ce qui ressemble plus à un album de Cake, qu'un autre album de Cake? Un nouvel album de Cake, pardi ! Il est vrai que, nonobstant le départ du guitariste Greg Brown, la musique de la bande à John Mc Crea n'a guère évolué en quatre opus. Seule différence, mais elle est significative, " Fashion nugget ", le deuxième, recelait quand même des hits de la trempe de " Perhaps, perhaps, perhaps ", " Frank Sinatra " ou encore la cover du standard intemporel, immortalisé par Gloria Gaynor, " I will survive ". A l'écoute de " Comfort eagle ", vous n'aurez donc ni de mauvaise, ni de bonne surprise. Il y a bien ça et là quelques accès de moog weezerien, mais sur les onze fragments que recèle cet opus, dix agrègent le plus naturellement du monde folk, country, hip hop, salsa, jazz, rock, pop et funk, dans un contexte latino. Seul " Short skirt/Long jacket ", pastiche humoristique du " Vicious " de Lou Reed, s'autorise une aventure dans le reggae/punk. Heureusement, la pâte sonore de ce Cake est légère et se digère facilement. Mais il serait peut être temps que le combo de Sacramento, pense à renouveler ses condiments…

 

The Cakeheads

Our favourite place

Écrit par

Ce trio allemand, munichois pour être plus précis, pratique une pop sucrée, insouciante, allègre, légèrement jazzyfiante, née de la combinaison d'instruments digitaux et analogues. Un style que pratiquait, début des eighties, des groupes tels qu'Everything But The Girl ou encore Week End ; et que tente de remettre au goût du jour, mais à sa manière, Pizzicato Five. Cakeheads y ajoute une touche de funk, de soul, et de bossa nova, histoire de se forger un style un peu plus personnel. Coïncidence, la vocaliste de Cakeheads répond au doux nom de Mariko Okuyama. Et lorsqu'elle chante, elle me fait inévitablement penser à Maki Nomiya. Parce que les vocaux sont la plupart du temps assurés par Axel Koch (NDR : il est également le leader du groupe et le mari de Mariko). Et il possède une superbe voix, très ample, dont le timbre est capable de passer du baryton profond (Matt Johnson) au glamoureux clair et précieux (Neil Hannon). Un album fort agréable, mais qui risque fort de ne pas laisser un souvenir impérissable…

The Sea And Cake

Oui

Écrit par

Sam Prekop est un perfectionniste. Pour enregistrer le cinquième opus de The Sea and The Cake, il a d'abord enregistré ses compositions au Soma Electronic Music de John Mc Entire. Soit dans un des studios les plus à la pointe de la technologie moderne. Et bien évidemment Mc Entire (NDR : une des têtes pensantes de Tortoise) lui a aussi filé un coup de main. Il n'est pas le seul. Puisqu'on retrouve également le bassiste Eric Claridge et puis surtout Archer Prewitt, un musicien qui a autrefois bossé pour Brian Wilson des Beach Boys. Difficile de faire mieux au niveau du talent des instrumentistes ! Lorsque Sam a enfin eu terminé ses démos (NDR : on ne peut imaginer la somme de travail qu'il a consacré à cette tâche), il les a remises à Paul Mertens. Qui les a enrichies d'arrangements de cordes et de cuivres. Musiciens en chair et en os à l'appui ! Paul se réservant même les différents saxophones et clarinettes. Retournées à l'expéditeur, Sam a de nouveau reciselé les épreuves afin de produire un son hybride et fluide en même temps. Et " Oui " constitue le résultat de ce travail minutieux. Un résultat tout à fait étonnant, bien moins artificiel que j'aurais pu le craindre. Un disque raffiné et complexe, c'est une certitude. Mais qui ne manque pas de sensibilité. Et cette forme de prog pop éthérée, légèrement jazzyfiante, caressée par la voix diaphane de Sam me rappelle même un certain Caravan. En particulier son elpee " In the land of grey and pink ". Un disque qui remonte quand même à 1971. Comme quoi la Canterbury school fait encore et toujours des émules. Même aux States…

 

Cake

Fashion nugget

Bien que fondé en 1991, ce groupe de Sacramento n'a enregistré, à ce jour que deux albums. Mais, il faut reconnaître que son deuxième a plus qu'agréablement surpris. En touchant un peu à tous les styles : métal, jazz, country, gospel, hip hop, etc. Mais sous un même dénominateur commun : la pop. Un peu à la manière de Beck et de Fun Lovin' Criminals, mais en moins funk. Un disque qui implique trois covers. Celle du standard intemporel " Perhaps, perhaps, perhaps ". Du " Sad songs and waltzer " de Willie Nelson ; et puis surtout du célèbre " I will suvive " de Gloria Gaynor. Mais quelle version ! Cependant, ce qui donne une coloration toute personnelle et en même temps une saveur unique à la musique de Cake, c'est cette recherche du groove distinct pour chaque chanson et puis de ce recours aux cuivres mariachi. Technique qui plonge toutes les compositions de " Fashion nugget" au sein d'une atmosphère allègre, excitante, alors que paradoxalement, les lyrics abordent des thèmes de la vie souvent moroses et même parfois franchement tragiques...

 

Cake

Cake entartre la radio...

Écrit par

Bien que fondé en 1991, Cake n'a enregistré, à ce jour, que deux albums. Mais il faut reconnaître que son deuxième, " Fashion nuggets " a fait un véritable tabac. En touchant un peu à tous les styles. Metal, jazz, country, gospel, hip hop, pop, rock, etc. Un peu à la manière de Beck et de Fun Lovin' Criminals. Mais en moins funk. Un disque dont le standard intemporel, " Perhaps, perhaps, perhaps ", la reprise de Gloria Gaynor, " I will survive " et puis cet étonnant, mieux encore, brillant " Frank Sinatra ", doivent encore vous trotter dans la tête. C'est le guitariste Greg Brown, antithèse de la rock star, mais complément indispensable au chanteur/songwriter John Mc Crea, qui s'est plié, de bonne grâce, à cette interview…

Vous vivez tous les cinq à Sacramento, une ville que vous avez déclarée, rongée par la corruption. Pensez-vous que vous auriez conçu le même style de musique si vous étiez nés à Seattle ?

Non, sincèrement je ne crois pas. Sacramento est une ville californienne de taille moyenne. Ni trop grande, ni trop petite. Plutôt ordinaire et surtout conservatrice.

Oui, mais tu ne réponds pas à la question relative à la corruption. La chanson " Frank Sinatra " y fait quand même allusion ?

" Frank Sinatra " ? Cette chanson a été composée par John, et je suis incapable d'expliquer ce qu'il a voulu exprimer (NDR : ou il ne veut pas le dire). Mais tout ce que je peux préciser, c'est qu'elle ne concerne pas directement Sinatra, mais plutôt un état d'esprit que sa personnalité suggère. Pour le reste, j'ignore si John a voulu faire passer un message (NDR : il ne s'appelle pas Pierre, pourtant !).

John a pourtant déclaré que le rock était un cirque. Une révolution simulée par des jeunes blancs qui se battent entre eux pour être les premiers sur le marché. A notre humble avis, lorsqu'on parle de cirque dans le rock, on pense plutôt aux vautours du business qui gravitent autour du rock. C'est un problème de société, pas d'individus. Pas d'accord ?

Non, pas du tout ! La presse a tantôt simplifié, tantôt exagéré les déclarations de John. Quelque part, ce n'était qu'un jeu, une provocation… Etre premiers sur le marché ? Je ne sais pas. Je suis né et j'ai été éduqué en Amérique. Et les institutions m'ont inculqué et continuent d'inculquer aux jeunes la nécessité d'avoir un job et le devoir de payer leurs impôts, comme tout le monde. Je n'ai rien d'autre à ajouter sur ce sujet…

Vous êtes régulièrement comparés à Beck, Fun Lovin' Criminals et à Soul Coughing. Ennuyeux ?

Ces comparaisons sont fréquentes, c'est vrai, avec Beck et Soul Coughing. Je l'ignorais pour Fun Lovin' Criminals. Je peux comprendre cette situation, même si Soul Coughing ne nous aime pas beaucoup. Nous n'avons d'ailleurs aucun contact avec eux. Toutes ces formations se situent, en quelque sorte, à gauche du centre. Mais je pense que nous sommes les moins choyés par la critique aux States, parmi ces groupes. Si je devais établir une hiérarchie dans la popularité, je citerais dans l'ordre Beck, ensuite Soul Coughing, Fun Lovin Criminals, et enfin Cake, comme une sorte d''après pensée'… Mais c'est Beck qui a montré le chemin. Ses investigations ont marqué de nombreuses formations. Il est devenu un symbole pour tout ceux qui incorporent ou mélangent des tas de styles musicaux… D'un autre côté, les Violent Femmes ont également eu une influence sur certains musiciens de Cake, et moi en particulier…

Dans un article des 'Inrocks', j'ai appris que Captain Beefheart aimait beaucoup votre musique. Pas l'intention de collaborer avec lui ?

Vous avez lu cette déclaration dans la presse ? C'est un mensonge ! Nous ne l'avons jamais rencontré et j'ignore totalement s'il a un jour émis une telle réflexion…

Vous appréciez un tas de styles musicaux. Folk, blues, rhythm and blues, etc. Etes-vous intéressés par l'histoire du rock ? Préférez-vous la pop ou la soul ?

L'histoire du rock'n'roll est relativement récente, mais son développement nous a toujours passionné. Son passé est une source d'inspiration. Et nous nous y régénérons de temps en temps. Sa simplicité n'exclut pas une certaine forme de richesse, ce qui explique sans doute pourquoi, il peut se révéler brillant. Maintenant, est-ce que Cake est plus pop que rock ? J'aime la pop autant que le rock, et je ne suis pas sûr que Cake puisse opter définitivement pour l'un ou l'autre genre musical. Parce que nous nous référons à beaucoup de styles musicaux. Tu sais aux States, il existe une certaine forme de ségrégation dans la musique. Certaines stations de radio ne diffusent que du rock. D'autres de la soul. D'autres encore uniquement de la musique des sixties. Je ne connais pas vraiment de radio qui parvient à programmer un mélange de styles comme cela existe en Europe. Mais lorsqu'on affirme que nous sommes un groupe intégralement rock, nous n'avons même plus envie de réagir, à cause de ces ségrégations…

Apparemment, vous aimez beaucoup les reprises. " Most likely ", " Perhaps, perhaps, perhaps ", " I will survive ". On suppose qu'il en existe d'autres. A ce régime, vous allez bientôt pouvoir sortir un album de covers, non ?

Ce n'est pas du tout notre intention. Nous avons toujours eu recours aux reprises comme des outils destinés à apprendre, mais aussi pour nous aider à comprendre les gens que nous admirons. Et puis, tu sais, nous avons beaucoup tourné dans les bars. Après avoir joué pendant quatre heures au même endroit, le répertoire est fatalement épuisé. Donc, si tu ne veux pas te répéter, tu as intérêt à trouver une solution. Et comme nous aimons tous cet exercice de style, il n'y a pas de raison de s'en priver.

Cake parvient à faire le maximum avec le minimum. Etes-vous quelque part lo-fi ?

Lorsque nous avons gravé notre premier album, la lo-fi était un concept populaire, un mot qui revenait dans de nombreux magazines. Mais ce concept a vieilli très rapidement. En fait, les gens qui nous ont définis comme formation lo-fi ignoraient que nous n'avions pas d'argent. Ce n'était donc pas un choix ! Et pour la plupart des musiciens du groupe, ce concept n'existait pas au moment de l'enregistrement du disque…

Est-ce Cake joue du rock par défaut ?

Je ne crois pas que ce soit une bonne définition. Notre concept est très complexe et nous souhaitons, à l'avenir, le faire évoluer le plus loin possible. Enfin, seul l'avenir nous dira si nous n'avons pas fait fausse route. Mais je pense que tôt ou tard, nous atteindrons un juste équilibre entre les différentes composantes de notre musique. Cependant, quelqu'un comme moi qui écoute du rock depuis sa tendre enfance connaît d'énormes difficultés à faire abstraction de ses propres goûts, de ses propres influences, de son propre passé…

Vous n'utilisez pas de samplings, ni en studio, ni sur scène. Allergiques à la technologie moderne ?

Non, non. Nous n'avons jamais exclu la possibilité d'incorporer des samplings dans notre musique. Dans le futur nous y recourrons certainement. Mais pour l'instant, nous sommes probablement un peu trop stupides pour avoir recours à cette technologie de pointe. Il faudra peut-être prendre des cours pour nous familiariser avec elle

John a déclaré qu'il n'y avait rien de mauvais à explorer la complexité, pourvu que le musicien n'essaie pas de démontrer sa virtuosité. Vous n'êtes pas trop attirés par le jazz, alors ?

Je ne peux pas parler pour tout le monde. Mais ce n'est pas tout à fait exact. J'aime le jazz. J'aime beaucoup le jazz. Pas le jazz fusion. Je pense d'ailleurs qu'aucun d'entre nous ne s'en préoccupe. Mais aucun de nous n'est bon musicien, alors, il est évident que pour nous le concept de la virtuosité n'a strictement rien de primordial…

Savais-tu qu'il existait un autre groupe qui répondait au nom de Cake ?

Oui, un à Los Angeles, et puis celui du fils de Ringo Starr, Cake in San Francisco. Il en existe un autre ?

Apparemment, au sein duquel on retrouve un ancien membre de Terminator…

Un de plus…

Merci à Jean-Baptiste Ducrotois.

Version originale de l'interview parue dans le n° 60 (février/mars 97) du magazine MOFO