Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Flexa Lyndo

Trioscopie

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Tout doucement, à petits pas, nous pénétrons dans l'antre du " Slow Club ", nouvel album des Namurois de Flexa Lyndo. Ce disque emporte la somme des frustrations accumulées par les fans : des mois d'attentes pour les uns, des années pour les autres. Retour sans cesse reporté, absence continuellement prolongée : le cycle prend fin. Pourtant, ça a chauffé dans le bloc opératoire ! L'amputation d'un membre (Rodolphe Coster) n'a pu être évitée et la rééducation semblait inévitable : réparation des traumatismes, traitement des infections,… Aujourd'hui, Flexa Lyndo repose fièrement sur ses trois membres et s'affiche plutôt confiant avant d'ouvrir les portes de son " Slow Club " au public… Petite discussion en compagnie de Loïc et Gaël, les compères 'trématiques' de la formation.

Pouvez-vous revenir sur les épisodes qui ont jalonné l'histoire de Flexa Lyndo entre votre album précédent, " Little Everyday Masterplan " et la sortie de " Slow Club "?

Loïc : A la sortie de " Little Everyday Masterplan ", les concerts se sont enchaînés en Belgique et à l'étranger. Durant ces représentations, nous n'avons intégré aucun nouveau morceau dans le set, contrairement à nos habitudes. Nous connaissions une sorte de panne sèche d'inspiration…. Jusqu'alors, le groupe fonctionnait toujours de la même façon : nous réalimentions sans cesse un stock de nouvelles chansons. Après le deuxième album, nous avons eu l'impression d'avoir épuisé ce stock, d'avoir fait le tour de notre univers… Nous avons donc décidé d'arrêter de tourner pour nous concentrer uniquement sur la composition du nouvel album…

Comment ne pas évoquer le départ de Rodolphe Coster (guitare, claviers, chants) ?

Gaël : C'était en septembre dernier… Il a participé à l'élaboration de toutes les chansons du nouvel album et a enregistré de nombreuses parties de guitares. Mais il avait tellement de projets... Notamment, ses rêves les plus fous, tournés vers le théâtre. Il s'est très vite aperçu qu'il ne disposait plus vraiment du temps nécessaire pour assumer tous ses projets. Plus les jours passaient et moins il venait au local de répétition. En fait, c'est Rodolphe, lui-même, qui nous a proposé de prendre un peu de distance…

L. : …par la force des choses, il ne jouera pas sur scène à nos côtés. Mais nous sommes conscients qu'il a mis toute son énergie dans les chansons de " Slow Club ". Quand Rodolphe nous a quittés, nous nous sommes demandé ce que nous allions faire. Finalement, nous avons décidé de 'solder les comptes' et de ne plus rien modifier !

Que pensez-vous de Baum, le nouveau groupe de Rodolphe Coster ?

L. : Nous reconnaissons immédiatement la personnalité de Rodolphe dans ce projet. Il a toujours été captivé par la chanson française, par les mots de la langue française. Nous sommes un peu désolés qu'il ne soit plus des nôtres au sein de Flexa Lyndo mais il ne faut pas s'alarmer : la situation n'est nullement conflictuelle !

Comment expliquez-vous l'envol de votre musique vers des contrées plus électroniques ?

L. : Mon inspiration à la guitare touchait à sa fin… J'étais plus heureux de chipoter sur un clavier que de gratter des cordes ! Et nous avons découvert de nouveaux instruments, des outils formidables qui nous permettaient de créer de la musique autrement…

G. : …les choses ont évolué très naturellement. Pendant la réalisation de notre nouvel album, nous avions enregistré quelques sons sur un ordinateur. Cela nous a donné des idées et offert l'opportunité d'expérimenter de nouvelles sonorités…

L. : …de toutes façons, nous n'avions pas envie de faire du sur-place. Nous avons changé notre fusil d'épaule parce que nos goûts musicaux évoluaient en ce sens ! Mais il est toujours très difficile d'évaluer son travail de l'intérieur ! Car nous sommes profondément immergés dans l'objet même de notre musique.

Une de vos chansons s'intitule " Love The Bomb ". C'est très belliqueux comme titre ! Pouvez-vous nous expliquer cet amour irraisonnable pour les bombes ?

L. : Ce titre trouve une part de son explication dans " Docteur Folamour ", un des grands (NDR : mais en existent-t-ils de petits ?) films de Stanley Kubrick. Le sous-titre de la version originale indiquait " How I Learn to Love The Bomb ". En chantant, j'avais ce " Love The Bomb " qui ne cessait de revenir sur la mélodie. Aujourd'hui, c'est la guerre en Irak. Mais à l'origine, ce n'est pas du tout le thème phare de cette chanson. " Love The Bomb " parle d'une obsession permanente pour une personne, quelqu'un dont on est amoureux, par exemple. Le plus amusant, c'est que derrière cette chanson, les gens identifient directement une logique guerrière, même nos proches ! Ainsi, sur scène, nous sommes accompagnés d'un V-jay. Il a interprété " Love The Bomb " à partir de son sens littéral… C'est très marrant car le thème initial de ce titre réside dans un profond sentiment obsessif.

Sur l'elpee, tu chantes 'The Thing You Wanna Have (But You Don't Have It)'. Est-ce que l'auditeur peut retrouver des traces autobiographiques du groupe dans le thème de cette chanson ?

L. : Cette chanson résume le sentiment frustrant de vouloir à tout prix trouver la perle mélodique sans y parvenir. Ce genre de sensation peut engendrer une réelle remise en question au sein d'un groupe. Parfois, tu peux enregistrer trente prises de voix sans qu'une ne soit meilleure que l'autre... Pour nous, c'est le sens de cette chanson. Mais une fois encore, l'interprétation de ce titre appartient avant tout au public !

Vous êtes dans le circuit depuis de nombreuses années. Quand vous découvrez dans la presse qu'il existe une nouvelle vague de rock en Belgique francophone, quelle est votre réaction ?

L. : Nous ne sommes pas conscients de ce statut. Pourtant, lorsque nous avons annoncé la sortie de ce nouvel album, la presse s'est largement manifestée. Nous ne nous y attendions vraiment pas… Mais que penser de cette 'nouvelle vague' ? Quand les gars du label sont venus nous voir en nous présentant Girls in Hawaïï, leur nouvelle signature, nous avons directement accroché. Antoine et Lionel (NDR : les têtes pensantes de G.I.H.) sont parvenus à séduire facilement le public. Il a quelque chose de très limpide et d'immédiat dans leur musique... De notre côté, nous ne sommes pas du tout frustrés ou jaloux par rapport au succès d'autres groupes belges. En musique, il n'y a pas de mystère : pour réussir à creuser son trou, il faut toujours compter sur la chance et sur un sérieux coup de poker ! Personnellement, je connais trop de groupes qui enregistrent d'excellents morceaux dans l'anonymat… A mon avis, un groupe comme Austin Lace est largement mésestimé ! Je ne cherche pas à comparer l'œuvre de Girls in Hawaïï à celle d'Austin Lace mais quand j'écoute le dernier album d'Austin Lace, je ne comprends toujours pas pourquoi ils ne sont pas encore en haut de l'affiche !

 

 

 

 

Flexa Lyndo

Little everyday masterplan

Écrit par

Conscients de ne pas toujours avoir apporté le soin nécessaire et indispensable à la finition de ses disques, Flexa Lyndo a fait coup double. D'abord en recrutant pour nouveau membre, Rodolphe Coster. Un musicien qui sait y faire dans le domaine des arrangements. Ensuite en débauchant Tony Goddess, responsable de la mise en forme des trois albums de Papas Fritas, pour produire ce " Little everyday masterplan ". Et il faut reconnaître que les deux personnages ont fait de l'excellent travail, parvenant à raffiner le son sans pour autant dénaturer son identité. En outre, Tony a même apporté un petit coup de guitare et de claviers. Autre invité de marque : Bernard Plouvier. Ses interventions au violon sont redoutables d'efficacité. Et lorsqu'il lui donne des accents grinçants, c'est même au dEus originel qu'on se met à penser. A l'instar de " Pear ", du tribal " Lemp ", d'un " Lovesick UFO " enrobé de chœurs " barryryanesques " ou encore du mini concerto pop pour musique de chambre, " Love forever knows ". Et il faut croire que c'est encore lui qu'on retrouve à la clarinette sur le baroque, psychédélique dans l'esprit d'un Kevin Ayers, " Split our sex ". Mais la formation namuroise ne se contente pas de tirer parti de ses collaborateurs ou de marcher sur les traces de l'ex bande à Rudy Trouvé. Instrumental énigmatique, torturé, " #7 " est traversé d'oscillations électriques circa Blonde Redhead. Contaminé par le country & western, " Your enemies are not your friends " aurait pu figurer au répertoire d'un Tindersticks devenu subitement optimiste ( !?!?). Parsemé d'accords de claviers fluides, feutrés, " Probability " concède des réminiscences au Caravan de David Sinclair. Voire à The Sea and the Cake. Presque prog, nonobstant la présence d'un harmonium, " Happyfeelsad lovesonghymn " incarne la rencontre hypothétique entre dEUS et Pavement. Mais les deux morceaux les plus accrocheurs, les hits en puissance, sont incontestablement " Obi " et " Thank the scene ". Le premier parce que sa pop pure, moelleuse, minimaliste, est parfumée par un vocal diaphane et élégamment saupoudrée d'un piano électrique. Le second, à cause de son refrain à la Bangles et son filet de moog rafraîchissant. Un morceau particulièrement contagieux qui ne dépareillerait pas dans le répertoire d'un Weezer. Une excellente surprise !