RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album "Collision", sous forme de clip. La photographe et réalisatrice Laetitia Bica (prix du ‘Changemaker de l’année 2023’ au Belgian fashion awards) emmène le duo dans la nuit des…

logo_musiczine

La maternité, source d’inspiration pour The Wandering Hearts…

Le trio britannique The Wandering Hearts sortira son nouvel album "Mother", le 22 mars 2024. Produit par Steve Milbourne, c’est un patchwork de récits folkloriques, d'accroches pop et d'énergie rock, le tout assemblé par des harmonies lumineuses. On pourrait…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (10 Items)

Quique Gomez & Luca Giordano

Chicago 3011 Studio Sessions

Écrit par

Luca Giordano est un guitariste italien de 33 ans. Quique Gomez est un harmoniciste espagnol. Madrilène, pour être plus précis. En 2005, Luca émigre à Chicago pour rencontrer les acteurs du blues local. Il publie un album solo, en 2012, "My kind of blues", disque pour lequel il reçoit le concours de Chris Cain, Sax Gordon et Bob Stroger.

Le duo avait déjà bossé ensemble sur un premier opus, en 2010, "Dead Mama blues". Quique a milité au sein du groupe espagnol Gatos Bizcos. Lors de cette aventure, il a participé à la confection d’"I can't believe my eyes", en 2012.

Nos deux compères sont soutenus par le drummer Marty Binder (ex-Albert Collins Band, Junior Wells), le bassiste Harlan Terson (Lonnie Brooks Band, Otis Rush), et le pianiste Ariyo (Billy Branch & Sons of the Blues). Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au Studio 3011 de Chicago, sous la houlette de Pete Galanis, lui-même guitariste, ex-Howard and the White Boys, Rob Blaine's Big Otis Blues.

Piano et harmonica ouvrent "Blow my blues away". Un blues imprimé sur un mid tempo. Manifestement, le chanteur ne s'exprime pas dans sa langue maternelle. Les premières ouvertures émanent des ivoires d'Ariyo et des cordes de Giordano. Les choses sérieuses commencent dès "The fool", un Chicago shuffle" canalisé par l'harmonica de Gomez et caractérisé par l’excellence des vocaux. La guitare de Luca s'autorise un envol à la fois superbe et parcimonieux. Véhiculant des accents swamps, dans l’esprit de Slim Harpo, "You're fine" nous entraîne dans la danse ; une belle opportunité pour Gomez de se mettre en évidence. "Three wheels automobile" est un blues qui aurait pu être signé par Willie Dixon pour Little Walter. C'est pourtant Luca qui fait d’abord la différence. Impeccablement ficelé, son solo monte progressivement en puissance, avant de céder le relais à Quique, qui piaffait d’impatience. Toujours aussi brillant, "Livin' in a campsite" est bercé par un swing délicat, un swing alimenté par la section rythmique et le piano converti au jazz! Les deux amis reprennent le "Woman don't lie" de Luther ‘Snake Boy’ Johnson, guitariste du Muddy Waters Band au cours des années 60. Quique en profite pour s’accorder un nouveau billet de sortie lumineux. La qualité est toujours au rendez-vous tout au long de "Travellin' man", une piste imprimée sur un tempo funky. Bob Stroger se réserve la quatre cordes et chante le classique d'Eddie Taylor, "Bad boy". Au cours de ces dernières années, ce vétéran a remporté deux fois l'award du meilleur bassiste de blues. Quique et Luca son particulièrement inspirés pour attaquer le long blues lent "Outskirt of town". Une plage bouleversante. Jimmy Burns prête sa voix à "That's life". Et elle a du vécu ! Billy Branch vient souffler dans son harmo sur "Rocket 88". Il ne manque d’ailleurs pas de panache. Eddie C. Campbell chante et gratte sur son "Eddie's shuffle", un blues saignant. Enfin, en bonus, tout ce beau monde se retrouve en studio pour attaquer "Jammin' with friends", une finale très ‘Made in Chicago’. Un album sans prétention mais bigrement plaisant !

 

Gomez

Whatever’s On your Mind

Écrit par

Difficile pour Gomez d’en revenir au charme rafraîchissant des « Bring It On » (1998) et autres « Liquid Skin » (1999). Depuis, seul « How We Operate » y était presque arrivé en 2006. Entre ces deux périodes, le quintet a publié trois autres ouvrages dont seuls des morceaux choisis et quelques singles terriblement accrocheurs lui ont permis de garder la tête hors de l’eau. Publié en 2009, « A New Tide » est passé quasi inaperçu. Et « Whatever’s On Your Mind » n’est pas beaucoup plus glorieux…

Le band de Southport s’emmerde et nous emmerde d’un même geste. « Just As Lost As You » ou « Our Goodbye » ne sont tout simplement pas dignes d’une formation de cette trempe. Il faut attendre la fin du disque pour que le bon vieux Gomez ne montre enfin le bout de son nez sur « Equalize », « That Wolf » et « X-Rays ». Un peu tard. « Whatever’s On Your Mind » est tristement statique. Pas de réels frissons à l’horizon. Et c’est bien dommage pour un groupe qui en est à son 7ème ouvrage. Gomez se coltine donc un bon 3/10 pointé.

 

Robert Gomez

Brand New Towns

Écrit par

Fraîchement signé sur le label Bella Union, Robert Gomez revient deux ans après l’autoproduit « Etherville ». Gérant du label Basement Front, leader de la formation Latin Pimps, Gomez tend donc à prouver qu’il possède plus d’une corde à son arc. Et ce « Brand New Towns » sert bien sa cause. Après une ouverture en fanfare sur l’intriguant single « Closer Still », Gomez s’évade ensuite vers un univers proche de celui de Howie Beck (« All We Got », « Back To Me ») et d'Elliott Smith (« Into The Sun », « You Need Somebody »). Lascif et propice à quelques rêveries, « Brand New Towns » est un essai intéressant, sans pour autant atteindre des sommets d’ingéniosité. Entre lo-fi et folk, l’œuvre de Gomez se fait parfois hésitante (« The Same Sad Song », « Back To Me »), parfois accomplie (« Brand New Towns », « If I Could have You Back »). Une demi-mesure provoquée par les vocalises affectées, rarement variées, du jeune Texan. Trop souvent, « Brand New Towns » verse dans une longue et frémissante complainte. Pas forcément désagréable, mais lassant à la longue…

 



Gomez

Split the difference

Écrit par
Après avoir commis deux excellents albums (“ Bring it on” en 98 et « Liquid Skin » en 99), Gomez surprenait tout son monde en gravant « In our gun ». En 2000. Une œuvre tout au long de laquelle la formation injectait une dose massive de technologie moderne. Avec plus ou moins de réussite. Des exercices de style qui finalement masquaient un déficit de créativité. Et leur nouvel opus, « Split the difference » confirme cette carence. Il y a bien le sinusoïdal « Silence », réminiscent de Syd Barrett, la pseuso ballade « Sweet Virginia », déchirée entre envolées orchestrales et paysages jazzyfiants, un « Extra special guy » plus Ray Davies que nature, le britpop countryfié « There it was, le sympathique « Me, you and everybody », découpé dans le blues semi acoustique, et puis surtout la remarquable reprise de David ‘Junior’ Kimbrough, « Meet me in the city ». Mais la moitié de l’opus est totalement gangrené par le grunge. De Pearl Jam. Et surtout de Nirvana. On a même droit sur « Nothing is wrong » à du Oasis déshydraté. Bref, pour une formation de la trempe de Gomez, le résultat est à moitié vide plutôt qu’à moitié plein…

Gomez

In our gun

Écrit par

Franchement, je n'aurais jamais imaginé que Gomez puisse un jour injecter une telle dose de technologie moderne dans sa solution sonore. Enfin, pas à ce point, puisque si dans le passé le quintette avait eu recours à l'un ou l'autre gadget électronique, il faut avouer que tout au long de " In our gun ", il a mis la gomme. Avec d'excellents, de bons et de moins bons résultats. En fait, le quintette a conservé pour formule basique son mélange de funk, de britpop, de folk, de punk, de soul, de country, de rock, de blues et de psychédélisme. Il l'a même enrichi de cuivres. Et il peut toujours compter sur trois chanteurs, dont un Ben Ottewell doué d'une voix savoureuse ; une voix dont le timbre rocailleux campe un hybride entre celui de Tom Waits et d'Otis Redding. Une véritable corne d'abondance que le groupe a délibérément décidé de cuisiner à la sauce contemporaine (NDR : pour ne pas dire techno !). Les rares titres sculptés dans la ballade intimiste, constituant les exceptions qui confirment la règle. Le douloureux " Sound of sounds ", tout d'abord. " 1000 times ", ensuite. Ce dernier glissant même progressivement au sein d'un climat semi-acoustique à caractère 'Remesque'. L'énigmatique et hanté " Miles end ", enfin. Valse country alternative, le morceau maître vire ainsi dans la techno musclée d'un Prodigy, au beau milieu du fragment. Funk déjanté, enrichi de percussions métalliques et parcouru d'un clavier kitsch, " Ruff stuff " frôle l'univers d'un Beck. Des claviers kitsch qu'on retrouve sur le reggae industriel " Army dub ". Des effets technologiques dispensés à des doses diverses, mais le plus souvent avec bonheur. A l'instar d'" Even song ", piqué de cuivres sous Morphine. De " Rex Kramer ", dont le groove est littéralement allumé par la slide caoutchouteuse. Ou encore de " Shot shot ", caractérisé par ses riffs de guitare trempés dans le delta blues et galvanisé par un saxophone presque free jazz. Reste trois titres, allègres sans doute, mais dispensables, sans aucun doute.

 

Gomez

Machismo (Ep)

Si Gomez a bien l'intention de sortir tout prochainement un box de 25 titres partagés entre inédits, raretés, faces B de singles, prises live et reprises, il a repoussé à l'année prochaine l'idée d'enregistrer un nouvel album. A la place, il nous gratifiera de deux EP ; et ce " Machismo " en est le premier. Découpé en cinq titres, il recèle en " The Dajon song " un psyché blues de plus de 13 minutes digne des trips les plus acides pratiqués sur la West Coast au début des seventies. Et on pense ici plus particulièrement à Grateful Dead, Jefferson Airplane et à Quicksilver Messenger Service. Beaucoup plus étonnant, le titre maître tente une diversion dans la dance, sans pour autant convaincre. Nous lui préférons le groove acoustique de " Do's and Don'ts " et surtout la très jolie et luxuriante ballade, " Touchin' up " qui bénéficie, pour la circonstance, du concours du London Session Orchestra. Seul " Waster " correspond au profil r&b bien spécifique à Gomez. Un titre qui aurait d'ailleurs pu revendiquer un statut de hit, s'il était sorti au cours des sixties...

 

Gomez

Abandoned shopping trolley hotline

Écrit par

" Abandoned shopping trolley hotline " n'est pas un nouvel album de Gomez, mais un recueil constitué d'inédits, de versions alternatives et de sessions radio qui n'avaient, à ce jour, jamais été reproduits sur disques. Si la plupart des compositions trempent dans une forme de rythm'n blues urbain aussi marécageux et dépouillé que celui de Tom Waits, cet opus nous réserve quand même l'une ou l'autre surprise. Et en particulier " Bring your lovin' back here ", dont le groove a été lavé par l'électricité, " We haven't turned around (x-ray) ", embué par les vapeurs psychédéliques d'un mellotron, qui a probablement dû servir pour enregistrer le " Strawberry fields " des Fab Four, " Buena vista ", dont le funk house nous rappelle les Stone Roses et une cover assez étonnante du " Getting better " des Beatles, qui ponctue le disque. Bien vite le nouvel album !

Gomez

Liquid skin

Quatorze mois après avoir accouché de " Bring it on ", Gomez nous revient avec un deuxième album. Un disque dont les sessions d’enregistrement se sont déroulées tantôt à Liverpool, à Londres (aux studios " Abbey Road ") et puis dans un manoir près de Hastings. Une œuvre qui nécessite cependant plusieurs écoutes avant d’être réellement apprécié à sa juste valeur. Parce que si le son est moins épais que sur leur précédent opus, il est paradoxalement plus riche. L’instrumentation acoustique, la guitare sèche surtout, est plus présente. On y trouve même parfois une section de cordes ou des mariachis, sans oublier des claviers ou du piano. Mais leur groove est toujours aussi irrésistible. Les drums acariâtres et la basse grondante, pulsante. Sans oublier le formidable timbre de Ben Ottewell, dont la gorge, selon un célèbre magazine musical insulaire, aurait subi une trachéotomie en dub. " Liquid skin " baigne dans un contexte qui tourne autour du rythm’n blues, de la house, du psychédélisme, du funk, du swamp, du bayou et de la roots. Les spécialistes du blues apprécieront, sans aucun doute. Gomez réalise ainsi la liaison parfaite entre l’héritage d’un certain passé, incarné par Lightin’ Hopkins, Toots & The Maytals, Grateful Dead, Allman Brothers Band, Jefferson Airplane et Nick Drake, et le présent des Happy Mondays, Beck et Tom Waits. On a même l’illusion d’entrevoir le spectre de Tuxedo Moon, sur l’étonnant " Las Vegas dealer ". Mais Gomez a tellement bien digéré toutes ses influences, que son expression sonore en est devenue bien personnelle. Un album cinq étoiles assurément !

 

Gomez

Bring it on

Les Doors, Tom Waits, Dr John, le Floyd, Canned Heat, et les Temptations, ce sont autant d’images qui traversent notre esprit, lorsqu’on écoute ce disque pour la première fois. Et qu’on a instinctivement envie de réécouter. Parce qu’il libère quelque chose d’indéfinissable, de fort, de pur, de frais, quelque chose que nous avions ressenti après avoir encaissé le premier album de Beck ou le deuxième de Cake. En fait, dans l’art du recyclage, ce quintette de Southport, dans le Merseyside, se débrouille plutôt bien, très bien même. Avec une sensibilité funk qui vous donne envie bouger, de danser, de vous éclater. Pas sur tous les morceaux, m’enfin presque. Un univers au sein duquel claviers marécageux, grooves bluegrass lancinants, slide vertigineuse, guitare moelleuse, hispanisante, country ou folk, et effets technologiques font bon ménage. Ajoutez-y la voix chaude, bluesy de Ben Ottewell, et vous comprendrez pourquoi des compositions telles que " 78 stone wobble ", " Get miles ", " Love is better than a warm trombone " ou le sulfureux " Rie’s wagon " nous ont véritablement fait flasher !

 

Gomez

La vision panoramique de Gomez

Écrit par

Ils sont jeunes. Très jeunes, même. Et nous viennent du Nord de Liverpool. De Southport, très exactement. Un quintette qui compte, à son actif, quatre singles, dont le remarquable " 78 stone wobble ", et puis un premier album, " Bring it on ", qui a été très bien reçu dans toute la presse spécialisée. Excellents musiciens, les membres de Gomez ne sont cependant pas très loquaces, surtout lorsqu'ils doivent assurer une interview, préférant, soit éluder les questions, soit les tourner en dérision…

La pochette.

Le graphisme du booklet interpelle immédiatement. Des gravures très réussies, mais aux coloris ténébreux et aux motifs torturés qui vous flanquent instantanément une impression troublante de claustrophobie, de désenchantement. Une impression qui pourrait facilement s'expliquer par la situation économique du Merseyside, en proie à un taux de chômage effrayant. Et puis, par l'attitude du multi-instrumentiste, Tom Gray, le moins taciturne des cinq. Il a, en effet, participé aux marches organisées en faveur des mineurs en Angleterre. Maintenant, lorsqu'on lui rappelle cet épisode, il imagine qu'on le charrie. Et si on lui demande si Billy Bragg, régulièrement impliqué dans ce type de manifestation, est pour lui un modèle, il nous rétorque être davantage sensible à l'engagement social et politique de Woodie Guthrie. Mais revenons au graphisme du booklet. En couverture, un homme se pince le nez. Pourquoi ? Paul Blackburn, le bassiste, mais également le responsable de ces fresques n'aime pas trop voir analyser son art pictural. Ses répliques cinglantes corroborent ce point de vue. " Qu'est ce qui pue ? C'est l'haleine de Tom ! "  Et Tom d'en remettre une couche : " Oui, oui, c'est vrai, elle est tout à fait toxique ! "  En ouvrant le dernier feuillet, on découvre un bâtiment lugubre, blafard, jouxtant un autre tableau aussi sinistre, illustré par un visage en détresse, qui contemple cinq traits verticaux biffés d'une ligne horizontale. Est-ce le symbole d'un camp de concentration ? Le cri de détresse d'un détenu qui compte les jours qui lui restent à passer à l'ombre. Paul se défend de véhiculer de semblables desseins. " La tronche du personnage ne transpire pas le bonheur, c'est vrai ; mais le bâtiment n'est ni une prison, ni un camp de concentration ; c'est une usine. J'ai simplement voulu faire passer un message. Celui de l'allergie au travail. C'est tout ! "  (NDR : si on veut bien !)

Le style.

Difficile de comprendre comment de si jeunes musiciens, dont la moyenne d'âge est de vingt-deux ans, ont pu assimiler des styles aussi peu contemporains que le blues, le rythm'n blues, de l'école " Stax " en particulier, le psychédélisme de la fin des sixties ou la country ; et reconnaître pour influences majeures des artistes tels qu'Isaac Hayes, Curtis Mayfield, Marvin Gaye, Canned Heat, les Doors, le Floyd, Flying Burrito Brothers, Robert Johnson et même Ornette Coleman. Leur éducation musicale a-t-elle été tracée par leurs parents ? Tom réagit instantanément. " Pas du tout ! Nos parents n'écoutaient certainement pas Marvin Gaye ou Otis Redding. Un style beaucoup trop sensuel, lubrique pour eux (rires). Ils préféraient se brancher sur une musique plus douce, plus décente. Si nous reconnaissons ces influences, c'est parce que ce sont les disques que nous écoutons depuis notre plus tendre enfance. En fait, nous fréquentions régulièrement les disquaires. De vrais accros. Et dès qu'un vinyle était à notre goût, nous l'achetions. Ce qui explique pourquoi nous possédons une vision aussi panoramique de la musique. Il y a beaucoup d'espace et de volume dans ce que nous faisons. Nous nous intéressons à tous les courants musicaux, pourvu qu'ils correspondent à notre sensibilité. Nous ne nous limitons pas à parcourir un seul style, à adopter une seule formule. Nous élargissons notre paysage sonore, en mélangeant les sonorités les plus diverses. Cela nous permet d'accomplir notre propre voyage sonique, d'affirmer notre propre identité…" Une philosophie partagée par des artistes américains et surtout contemporains tels que Fun Lovin' Criminals, Cake et surtout Beck. Ben Ottewell, chanteur ou plus exactement crooner au timbre vocal aussi rocailleux que Tom Waits concède : " Cake est un très bon groupe. Leur dernier album n'est peut être pas très consistant, mais il recèle d'excellents morceaux. Cependant, je dois admettre ne pas suffisamment connaître ce groupe, pour pouvoir me prononcer à leur sujet. " Tom revient à la charge : " Les comparaisons, on s'en fout. Il faut bien que les médias trouvent matière à disserter. M'enfin, il vaut mieux être comparé à Suede qu'à Slade ! "  (NDR : on voit pas le rapport !) " Je ne vais quand même pas en faire une maladie parce que le groupe est bombardé de références. A priori, elles ne nous dérangent pas, mais il y en a tellement, qu'il faudrait un camion pour pouvoir les transporter ". Intervention soudaine de Ian Ball, le guitariste/harmoniciste : " Je n'aimerais pas que nous soyons comparés à Barbara Streisand ou à quelque chose dans le genre… " Finalement, il est à se demander si Gomez n'incarne pas la réponse britannique au funk post moderniste yankee des Fun Lovin' Criminals, et surtout de Beck. Encore que, côté groove, Gomez semble plutôt marcher sur les plates-bandes de Primal Scream. Et c'est loin d'être une critique négative. Ce qui n'empêche pas Ben de réagir : " Primal Scream ? Ils ont presque tout piqué aux Stones. Même le feeling de 'Gimme Shelter'. Enfin, nous ne sommes pas contre, surtout lorsque c'est bien fait. Leur dernier album m'a, en tout cas, beaucoup plu… " Et nous aussi !

L'identité.

Gomez est un nom qui colle bien à la formation. Parce qu'intrinsèquement, dans sa musique, on y ressent des influences latines, comme la bossa nova. Pourtant, aucun des musiciens n'a d'ancêtre espagnol, brésilien ou mexicain. En fait, Gomez est tout simplement le nom de famille d'un de leurs potes. Jason. Asiatique de surcroît. Mais alors, pourquoi diable, cette sensibilité latino ? Ben confesse : " Il n'y a rien de secret là-dessous. En fait, le rythme a beaucoup d'importance dans la structure de nos compositions ; et lorsque nous interprétons une chanson, un feeling latin domine instinctivement, naturellement, le tempo. Ce n'est pas le fruit du hasard. Ce sont des effets que nous recherchons. Et si c'est un hasard, c'est un hasard heureux. "

Une flopée de labels souhaitait signer le combo. Mais c'est finalement Hut, dont le catalogue épingle notamment Smashing Pumpkins, Verve et Placebo, qui a coiffé tous ses concurrents sur la ligne. (NDR : avec ou sans doping ?). Tom conteste l'idée reçue que le groupe aurait choisi cette firme de disques, en fonction de la notoriété de son catalogue : " Non, non, nous n'y avions pas pensé. Nous avons simplement signé ce contrat, parce que les gens qui travaillent dans cette boîte son sympas. Tout comme le boss, Dave Boyd, d'ailleurs. Et puis, nous sommes libres d'être aussi fous que nous le souhaitons, et aussi pop que nous le désirons… "

Merci à Vincent Devos.

(Version originale de l'interview parue dans le n° 65 - Août 1998 - de Mofo)