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Interpol

Un peu trop sur rails…

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Pas grand monde à l’arrivée de votre serviteur devant les grilles de Forest National. Même à l’ouverture des portes la foule ne s’y bouscule pas. Interpol s’y produit, pourtant, ce soir. Il est venu défendre son dernier elpee, « Marauder », paru en septembre dernier. Un bon cru ! Pourtant, il y a de quoi être inquiet de l’affluence. 2 500 personnes sont attendues, alors que la salle peut en accueillir plus de 7 000. Mais en pénétrant au sein de FN, on se rend compte que les lieux ont été aménagés en conséquence. Les balcons du haut sont condamnés par d’immenses tentures noires. La fosse a été réduite des deux tiers. Le podium s’avance profondément dans la fosse. Et les premiers gradins se remplissent correctement. Une formule ‘club’ qui va se révéler intéressante, favorisant la proximité entre la foule et les artistes ; et puis elle va procurer un son de bonne qualité. Ce qui est plutôt rare dans cette salle.

Le supporting act est assuré par Nilüfer Yanya. D’origine turque d'origine turque, irlandaise et bajan, cette Londonienne figure dans la liste finale du ‘BBC Sound’, en 2018. En outre, elle a été invitée par Courtney Barnett pour jouer dans le cadre du denier ‘Sonic City’. 

Sur les planches, elle est soutenue par la multi-instrumentiste Jazzi Bobbi et le claviériste/bassiste, Luke Bower. Blonde, Jazzi se réserve de superbes envolées jazzyfiantes au saxophone. Graveleux, soul groovy, le timbre de voix de Nilüfer est savoureux. Tour à tour, on pense à la regrettée Amy Winehouse, Sade voire Janelle Manaë. Evidemment, les racines moyen-orientales de Mrs Yany filtrent à travers sa musique. Et tout particulièrement sur la reprise du « Hey » des Pixies. Elle nous réserve, son nouveau single, le touchant « Heavyweight Champion of the Year », en primeur. Elle se produira dans le cadre de l’édition 2019 des Nuits Botanique, le 29 avril.  

Place ensuite à la tête d’affiche, Interpol. Du line up initial, il ne reste plus que Paul Banks (voix, guitare rythmique) et Daniel Kessler (guitare, chœurs). On pourrait presque ajouter Sam Fogarino (drums), présent depuis l’an 2000. Sur les planches, Ils sont soutenus par Brandon Curtis (claviers, chœurs) et Brad Truax (basse). A son actif, six opus studio. La set list va privilégier le dernier, « Marauder », ainsi que les deux premiers, 2002 : « Turn on the Bright Lights » et « Antics », le troisième, « One love too », ne livrant que deux titres.

Surmontés d’énormes spots, dix gigantesques tubes leds verticaux entourent les artistes. Trois boules à facettes sont disposées à des hauteurs différentes, et elles vont refléter les faisceaux lasers dans la fosse.  

« Pionneer To The Falls » ouvre le set. Les artistes sont bien alignés mais adoptent une posture plutôt statique. La voix de Banks –peu interactif, par ailleurs– et l’instrumentation respectent un parfait équilibre, reflétant une belle homogénéité au sein du groupe. Et si les claviers s’immiscent insidieusement dans l’ensemble, c’est quand même les percus, tribales et énergiques de Sam Fogarino, qui s’imposent tout au long de « C’Mere », et de briller par ses interventions de caisse claire sur « Stay In Touch ». De temps à autre, les spectres de Joy Division et des Chameleons se mettent à rôder, mais également ceux de Kraftwerk, à cause des sonorités électroniques, qu’on pourrait qualifier de métronomiques. Les titres se succèdent sans la moindre surprise. Section rythmique imparable, cordes de gratte incisives, voix bien timbrée, mais sans grande passion : c’est irréprochable, mais un peu trop sur rails. Y compris lors d’un rappel, réservant à l’auditoire, trois compos…

Setlist : « Pionneer To The Falls », « C’Mere », «  If You Really Love Nothing », « Public Pervert », « Roland », « Complications », « Say Hello To The Angels », « NYC », « The Rover », « Rest My Chemistry », « NYSMAW », « Stay In Touch », « All The Rage Back Home », « The New », « Flight of Fancy », « Slow Hands ».

Rappel : « Lights », « Evil », « Obstacle 1 »

(Organisation : Live Nation)

Interpol

Hanté par les fantômes de Chameleons, Joy Division et même des Smiths...

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Girls Against Boys et Interpol partageaient donc l'affiche de l'Aéronef ce mardi 12 novembre. Si à l'origine, Interpol devait se produire en première partie, c'est avec beaucoup de sagesse que les rôles ont été inversés, cette dernière formation rencontrant déjà, nonobstant une moins grande expérience, davantage de succès Outre-Quiévrain. Faut dire que leur dernier album " Turn on the bright eyes " a réveillé, au fond des âmes, le spectre de Ian Curtis et de Joy Division. Et la cold wave fait apparemment encore recette en France. Maintenant, il est vrai que sans être particulièrement novateur, cet opus véhicule de bonnes vibrations. Ne connaissant pas suffisamment Girls Against Boys, je ne me risquerai donc pas à réaliser une review sur leur prestation. Grégory s'en est chargé lors de leur passage à l'AB de Bruxelles.

Eclairé par un light show à dominante rouge, la plupart les musiciens d'Interpol montent sur scène, sapés dans des costards à la fois, seyants, étroits et élégants. Seul le basiste Carlos, a opté pour un look dandy new wave. Même le claviériste qui les accompagne pour la tournée, tout vêtu de noir, se fond dans l'ensemble. Faut croire que les démarrages des concerts sont pour l'instant laborieux, puisqu'il a fallu cinq ou six chansons avant que la formation new-yorkaise ne parvienne à sortir du carcan de son album. Même le riff de guitare, destiné à ouvrir chaque refrain, manquait singulièrement de pêche. Mais progressivement toutes ces imperfections se sont dissipées, pour faire place à un véritable envoûtement. Pourtant, si la belle frimousse du chanteur (Paul Banks), attire tous les regards des filles, pendant que Daniel Kessler et Carlos D semblent plongés dans leur trip, le métronome du set n'est autre que le drummer Sam Fogarino. Son jeu tribal tout en souplesse et en dextérité permet aux autres musiciens de se libérer. Tout au long de ce concert, les fantômes de Chameleons, de Joy Division et même des Smiths vont me traverser l'esprit ; mais sans jamais me communiquer le vague à l'âme. Au contraire! D'autant plus que les musiciens, qui clôturaient leur tournée dans la métropole, étaient de très bonne humeur. Avec deux rappels à la clef, ponctués d'une distribution généreuse de sticks de drums assurée par Sam, on pouvait retourner chez soi l'âme en paix, sans même penser à Ian Curtis. Et pour cause, le public venait de succomber au charme d'une étoile qui vient à peine de naître…

Interpol

Our love to admire

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Depuis « Antics », Interpol affiche un profil nettement plus pop. Et ce n’est pas « Our love to admire » qui changera la donne. Bien sûr leur musique est toujours aussi contaminée par les eighties : la new wave, le post punk et évidemment la cold wave. L’attitude et l’image sont également préservées. Et la voix spectrale de Paul Banks continue de donner le ton. Alors, rien n’a changé chez Interpol ? Pas tout à fait, puisque la production a été confiée à Rich Costey (Muse, Franz Ferdinand). Et puis les arrangements sont beaucoup plus riches, impliquant comme sur le précédent opus, « Antics », piano et claviers, mais également des cuivres et des cordes. Encore qu’il soit nécessaire de bien tendre l’oreille pour s’en rendre compte, tant cet enrichissement est subtil. Bref, cet « Our love to admire » manque singulièrement de groove. Ce qui ne veut pas dire que cet opus soit de mauvaise facture. Au contraire ! Mais il risque de décevoir les fans de la première heure. Maintenant en analysant les morceaux de plus près, on y décèle une grande sensibilité mélodique. Et une texture finalement fort élaborée. Hormis le très dispensable « Wrecking ball », plage destinée à inviter les spectateurs à balancer les bras, au-dessus de leurs têtes, lors d’un set ‘live’, le reste nous plonge au sein d’un climat profond, ténébreux, teinté de mélancolie et d’introspection. Moments solennels et intenses (le single « The Heinrich maneuver »), parfois proche de la symphonie gothique (« Mammoth ») alternent avec passages plus atmosphériques (le final nébuleux, presque contemplatif « The lighthouse » et surtout les vaguelettes de cordes de guitare directement inspirées par And Also The Trees, parsemées tout au long de l’opus) et compos hymniques (« Pioneer to the falls »). Personnellement, j’estime que les deux morceaux les plus intéressants sont aussi les plus audacieux. Tout d’abord « All fired up ». Caractérisé par ses variations rythmiques et ses riffs de guitare angulaires, il frôle épisodiquement l’univers punk/funk d’un Radio 4. Et puis « Rest my chemistry ». L’ombre d’AATT y est omniprésente, malgré les déflagrations ponctuelles d’électricité. Et pour compléter votre information, sachez que les lyrics de Banks sont toujours aussi cryptiques.    

Interpol

Antics

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« Turn on the bright lights » était un album avant tout contaminé par les eighties : l’attitude, l’image et surtout la musique. New wave, post punk et bien sûr cold wave. En outre, la couleur sonore était circonscrite au noir. « Antics » embrasse également la palette des gris. A cause de la voix de Paul, tout d’abord. Moins monocorde et plus versatile. Qui épanche des lyrics traitant du conflit entre l’humain et l’inhumain, l’homme et la machine, l’amour et la haine, le sexe et la mort. De la présence d’un clavier, ensuite. Dont la fluidité insuffle une certaine chaleur aux mélodies. A l’instar de « Next exit », qui trahit même un certain penchant pour les sixties. Hormis le final morbide « A time to be so small », l’opus affiche un profil nettement plus pop. Parfois même dansant. Revers de la médaille, on a parfois l’impression que la formation s’essouffle au coeur de l’elpee. Heureusement, sur les 10 fragments de la plaque, plus de la moitié ont vraiment la pêche. « Next exit », bien sûr. Mais aussi le ‘pixiesque’ « Evil », le single potentiel « Narc », caractérisé par une ligne de basse jazzyfiante ; ou encore le funkysant « Length of love », dont le groove métronomique rappelle les Hives. Pour solidifier le tout, Interpol peut heureusement encore compter sur l’efficacité et la créativité des drums de Sam Fogarino. Et dans la musique d’Interpol, cet atout est loin d’être négligeable. Pas pour rien qu’il est surnommé l’as de pique. Bref, un très chouette album auquel il ne manquait pas grand-chose pour mériter un ‘must’.

Interpol

Influences internes...

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La scène new-yorkaise est à nouveau en pleine effervescence : Radio 4, les Strokes et puis Interpol en sont probablement les plus beaux fleurons. Interpol consitue cependant la formation qui se rapproche le plus de la scène britannique. Pas la britpop, mais la cold wave… enfin et heureusement, pas seulement. Leur premier album a reçu très bonne presse. Mais c'est surtout sur les planches que le quartet y fait l'unanimité : ils y sont tout bonnement impressionnants. Samuel Fogarino, le drummer, est aussi le plus âgé des quatre. Un personnage d'une grande gentillesse, posé et assez charismatique pour incarner le rôle de guide spirituel d'Interpol. Il s'est prêté de bonne grâce à cette interview…

Mais comment comprendre ce nouveau boom sur la scène new-yorkaise. Samuel explique : " Ce phénomène de renouveau du rock s'y reproduit cycliquement. Je ne suis pas issu de cette métropole, mais je me souviens que lorsque j'y suis arrivé, en 1997, j'ai assisté à des concerts de groupes comme Firewater et Valentine Six. Et chaque fois, ils attiraient au moins 500 personnes. Tout baignait dans l'huile. Ils tournaient aux States et en Europe. Aujourd'hui, tout le monde s'en fout. Mais on les aime toujours. Et maintenant les médias ont mis l'accent sur cette nouvelle scène de New York City. Je respecte tous ces nouveaux groupes. Ils sont bons dans ce qu'ils font. Et les Whites Stripes (NDR: ils sont de Detroit!) ainsi que les Strokes correspondent parfaitement à ce type d'atmosphère. Je leur souhaite d'ailleurs tout le bien du monde. Mais j'avoue avoir davantage d'affinités avec des ensembles qui affichent plus de profondeur et de complexité. D'un point de vue mélodique et rythmique. Comme, par exemple Swervedriver. M'enfin, ce qui peut expliquer ce phénomène procède probablement de la fascination exercée par Andy Warhol sur les groupes de New York. Elle n'a jamais cessée. Début des 90's, la tendance était plus hard, une tendance parfaitement illustrée par un groupe comme Unsane. Il était très agressif, très sombre, sinistre même. Une forme de blues blanc urbain joué de manière redoutable et colérique. C'était un de mes groupes favoris ".

Et pourquoi la musique d'un groupe new-yorkais comme Interpol sonne aussi britannique ? Samuel donne son explication : " Depuis une dizaine d'années, la pop et le rock tendent à épouser une forme très lourde, très agressive, très immédiate, très instantanée. Tu la prends en pleine figure. C'est au détriment de la mélodie et de l'introspection. Un groupe américain comme le Red House Painters a toujours fait le contraire. Et c'est ce que nous avons de commun avec eux. Cet aspect là de la britpop. Privilégier l'atmosphère et l'humeur du moment. Au cours des 80's, des groupes comme Killing Joke et Echo & The Bunnymen correspondaient à cette approche musicale. L'ambiance y était tellement épaisse qu'on pouvait presque la saisir. C'est ce que nous aimons. Et pensons que nous pensons voir réapparaître… " De cette époque, Samuel avoue beaucoup aimer les Chameleons. Et puis Clash. Surtout l'elpee 'London Calling'. De la scène punk américaine, Television, Mission Of Burma, Hüsker Dü, Big Black, Dinosaur Jr. Mais en premier lieu Fugazi. Pas seulement leur musique. Leur sens éthique. Sans oublier les disques de chez 'Dischord'…

L'âme de la musique d'Interpol est incontestablement sombre, ténébreuse. Mais parfois on se demande si en baignant au sein de cette atmosphère, le combo ne cherche pas à exorciser quelque démon. Sam ne formule aucune objection. Mais avoue qu'il n'existe aucune réelle d'intention. " A chaque chanson son démon. Et l'alcool peut aider à les exorciser (NDR : il est hilare !) ". Par contre, alors qu'on aurait pu penser le contraire, il n'est pas un grand admirateur de Joy Division. Ni lui, ni Paul, ni Daniel ne possèdent le moindre de leurs disques. Il préfère New Order. C'est plutôt le bassiste Carlos qui est un fan de ce groupe. Et puis l'ancien drummer. " J'ai rejoint le line up, plus tard. Il y a trois ans. Lorsque je suis arrivé, le groupe avait déjà enregistré quelques démos. La musique y était beaucoup plus lugubre, plus linéaire. Mais au fil du temps on s'est démarqué de cette voie. Et dans le futur, ce sera encore plus flagrant ". Les membres d'Interpol ne partagent guère d'influences communes. Daniel et Sam apprécient Fugazi. Pas les autres. Paul et Sam, les Pixies et Frank Black. Carlos et Sam, Killing Joke. Paul, la pop. Carlos, tout ce qui touche au gothique : Bahaus, Tones On Tail… " Il n'existe pas d'influence externe au groupe, mais des influences à l'intérieur du groupe. Chacun possède une influence externe, mais pas le groupe. On s'influence donc, à l'intérieur du groupe, mais pas à l'extérieur. Et je pense que c'est très sain. Par exemple, je n'assiste pas aux sets des artistes qui jouent en supporting act, afin de conserver mon esprit libre. En tournée, je n'aime pas écouter de la nouvelle musique. J'écoute de vieux standards. Les nouveautés, je les écoute chez moi. Je ne veux pas que notre musique puisse être influencée par quiconque. Je veux rester dans mon propre monde. Jusqu'à ce que le désir de créer se manifeste à nouveau… "

Tout comme au début des eighties, Interpol accorde une importance certaine à l'attitude, au look. Sur les planches, tous les musiciens, et même ceux qui sont uniquement engagés pour la tournée, sont sapés dans des costards à la fois seyants, étroits et élégants. A l'instar des musiciens de Spandau Ballet et d'Elvis Costello. Et Sam d'ajouter : " Il était super dans son costume avec sa Fender, Costello ! ".

Sur leur premier opus, une composition a été intitulée 'Untitled'. Drôle d'idée ! Sam élucide : " Sur la maquette, nous l'avions intitulé 'Intro'. Parce qu'elle ouvre nos concerts. Et puis aussi l'album. Mais elle reste tout simplement une chanson de plus de 3 minutes. Elle est mélodique. Comme nous ne trouvions pas de titre, nous avons décidé de la laisser sans titre. Si on avait conservé le titre ‘Intro’, elle aurait perdu toute sa gravité… " 'Say hello to the angels' adresse, par contre, un clin d'œil aux Smiths. C'est tellement évident que Sam nous répond en rigolant, " Non, non, il faut davantage remonter dans le temps. C'est un clin d'œil à Diana Ross… " Certaines chansons bénéficient de lyrics différents, suivant qu'elles figurent sur l'album ou sur l'EP. Mais là, seul Paul aurait pu résoudre cette énigme.

Tous les musiciens d'Interpol ont flashé sur les Warlocks. Un groupe californien, de Los Angeles très exactement, que Sam a découvert grâce au magazine Magnet. " En lisant l'article qui faisait référence à Syd Barrett et à Spacemen 3, j'ai été interpellé. Surtout que le line up aligne trois guitaristes et deux drummers. J'ai acheté le disque, et je l'ai trouvé excellent. C'est le meilleur truc que j'ai entendu depuis des années. Et pour une fois, tous les membres du groupe partagent le même point de vue. Je suis seulement parvenu à communiquer avec eux via internet. Mais malheureusement on n'a pu les voir sur scène, car lorsqu'on est allé à LA pour assister à un de leurs concerts, il était sold out. Et on n'a pu décrocher de place via la guest list. C'était assez frustrant, je dois le reconnaître. A ce jour, ils ont commis deux Eps et un elpee, parus sur un petit label américain qui s'appelle 'Bump'. L'elpee s'intitule ‘Rise and Fall’. J'espère que tu vas le trouver. " (NDR : ce qui n'est pas évident, mais je vais essayer…)

Lorsqu'on rencontre quelqu'un qui vit à New-York depuis quelques années, on ne peut s'empêcher de reparler des événements du 11 septembre. Des plaies que ces attentats ont laissées. " Mes plaies sont guéries. Je n'ai pas trop changé. Mais lorsque je traverse le pont qui sépare Manhattan de Brooklyn et que je ne vois plus les tours jumelles, je réalise très rapidement ce qui s'est produit. Et je pense que ce sentiment ne s'effacera jamais. J'ai assisté au drame de la fenêtre de mon salon. En direct. Tu sais, c'est facile de mettre cette histoire de côté ; mais lorsque vous vivez dans ce quartier, vous êtes habitués à voir ces immeubles. Mais ils ne sont plus là. Et inévitablement, vous ne pouvez vous empêcher de penser à cette catastrophe… " Bowie, qui vit aujourd'hui également à New York, estime que les Américains n'étaient pas, ou alors très mal, préparés face au terrorisme. Le sont-ils davantage aujourd'hui ? La question méritait d'être posée. " Pfft. Je ne pense pas que vous puissiez être préparés contre le terrorisme. Parce que cela ne se voit pas. Cela n'a pas d'odeur. Le terrorisme est un acte démoniaque, parce qu'on ignore quand il va se produire. " Dans la foulée, et vu les événements qui se bousculent sur la scène internationale, je lui ai demandé si Bush ne manquait pas sa cible, en menaçant l'Irak de représailles. " C'est un con ! Un enculé ! Avec ses méthodes, il va tuer tout le monde. Il va déclencher la prochaine guerre mondiale. C'est comme si il voulait récupérer la guerre du golfe de son père, là où elle s'est arrêtée, il y a 12 ans. Tout tourne autour de l'argent et du pétrole. C'est un être maléfique. En plus il est stupide. Pire, il est con ! Il aurait mieux valu qu'il soit coach de basket ! Je ne suis pas du tout d'accord avec sa politique menée aux States. Ce n'est déjà pas un domaine qui me botte particulièrement, mais depuis que Bush est président des Etats-Unis, il l'est encore moins. Agiter le drapeau américain aujourd'hui : non merci ! Nous n'avons pas besoin d'un conflit armé supplémentaire. Est-il nécessaire d'engager des représailles vis à vis de L'Irak, parce que 2 à 3.000 personnes sont décédées lors d'un attentat ? Tout ce qui risque d'arriver, c'est qu'il y aura encore plus de morts. Un père va perdre son fils. Un fils son père. Cette politique va engendrer une escalade et tuer encore plus de gens. Je ne puis partager sa façon de penser. Tout ce que Bush est parvenu à faire, c'est nous effrayer. Et je ne me sens pas en sécurité… "

Merci à Vincent Devos

 

Interpol

Turn on the bright lights

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Encore un groupe new-yorkais! Tirez les rideaux, baissez l'intensité de la lumière et calfeutrez-vous au cœur de la paranoïa, de la concupiscence et de la peur : voici Interpol. Trêve de plaisanterie. Interpol c'est avant tout un quatuor totalement intoxiqué par les eighties. Son attitude. Son image. Et surtout sa musique : new wave, post punk et bien sûr cold wave. Dans le désordre on y décèle pour influences majeures Wire, les Smiths, Echo & The Bunnymen, les Chameleons, le Sound, Bauhaus et prioritairement Joy Division. Et s'il faut admettre que le résultat n'est pas très original, il a le mérite de communiquer de bonnes vibrations. Auxquelles je ne suis pas insensible, je dois l'avouer. L'atmosphère blême, brumeuse, douloureuse de leur musique est entretenue par la densité des guitares, le drumming hypnotique, robotique, la basse élégante et le vocal clinique, sinistre, glacial, monocorde de Paul Banks, qui doit certainement rêver nuit et jour de Ian Curtis. Des guitares qui peuvent même pulser avec une énergie nerveuse décapante, scintillante. A l'instar de " Untitled " ou encore de " The new ". Et les neuf autres fragments ne sont pas en reste. " Say hello to the angels " sous-entend " Hello les Smiths" en adressant un clin d'oeil aux Strokes. "Hand away" baigne au sein d'une solution sonore céleste, digne d'And Also The Trees", alors que "NYC" accomplit une valse lente, triste, à travers la cité malade. Bref, un album qui a défaut d'être orignal a au moins le mérite d'être (très) efficace…