La révolte de Bagdad Rodeo...

Le premier single extrait de « Quatre - L'album sans Fin - Part 1 », le nouvel album de Bagdad Rodéo, « Révolution Vendetta », nous plonge dans les racines du groupe, de son combat, celui de la liberté à tout prix et de l'esprit critique qui font de Bagdad…

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Jane Birkin

Jane Birkin est partie rejoindre son pygmalion…

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De son véritable nom Jane Mallory Birkin, Jane Birkin est décédée à l’âge de 76 ans. Elle a été retrouvée sans vie à son domicile parisien ce dimanche 16 juillet 2023. Elle avait récemment annulé des concerts pour des raisons de santé. En septembre 2021, elle avait déjà été contrainte d’annuler sa tournée après avoir été victime d’un léger AVC.

Née à Londres en 1946, elle s’était installée en France à la fin des 60’s. Naturalisée française, elle a toujours gardé son accent britannique et son timbre de voix d’une indicible douceur. Après un premier mariage avec le compositeur John Barry, avec qui elle aura une fille Kate, décédée en 2013, elle rencontre Serge Gainsbourg. Ils vont former ensemble un couple iconique. Il sera son pygmalion. Elle sera sa muse. De ses dix ans d’union avec Serge Gainsbourg est née une fille, Charlotte Gainsbourg, en 1971. En 1980, l’idylle s’achève ; le couple se sépare mais continue de collaborer artistiquement. Après cette rupture, l’Anglaise préférée des Français a partagé la vie, de 1980 à 1992, du réalisateur Jacques Doillon, avec lequel elle a eu une fille, Lou Doillon.

Lorsqu’on a été DJ itinérant, au cours des seventies, et même si on privilégiait la programmation rock, on a inévitablement inclus les 45 tours « Je t’aime… moi non plus » et « La décadance » du couple sulfureux Gainsbourg-Birkin, lors d’une série de slows. Devenu numéro 1 dans les charts, en Grande-Bretagne, alors qu’il était censuré sur la plupart des ondes radiophoniques, le premier titre a fait couler beaucoup d’encre. A l’origine, la compo était destinée au duo Bardot/Gainsbourg, mais BB s’était opposée à cette sortie. Caractérisé par ses paroles aussi sexuellement explicites, le second ne récoltera cependant par le même succès… Mais la libération sexuelle était en route. En 1969, le couple chantait d’ailleurs déjà « 69 année érotique » …

Mais si Jane a longtemps interprété les chansons de Gainsbourg, à la disparition de ce dernier, elle a reçu la collaboration de nombreux autres compositeurs, dont Miossec, Dominique A, Cali, Zazie, Mickey 3 D et plus récemment Etienne Daho, et puis elle s’est décidée à écrire ses propres textes.

Elle avait également goûté à la world a travers l’album « Arabesque », en adaptant des compos signées Gainsbourg à l’aide de musicos arabes et tout particulièrement algériens. Elle était partie en tournée en compagnie de cet orchestre oriental, où ils s’étaient notamment produits à la maison de la Culture de Tournai. C’était en février 2003 (NDR : le compte-rendu est à lire ou à relire ). 

Et dans le même esprit elle bénéficie du concours de l'orchestre symphonique de Montréal pour enregistrer « Birkin / Gainsbourg : le symphonique », en 2017. Une aventure qu’elle va poursuivre, lors d’une tournée, mais soutenue par des ensembles philarmoniques issus de pays différents.

Parmi les morceaux les plus célèbres de son répertoire, outre le 3 titres dont question dans le premier paragraphe, on peut citer « Melody Nelson », « La gadoue », « Elisa », « Ex-fan des sixties », « Les dessous chics », « Je m’appelle Jane ‘feat. Mickey 3D’ », « Di Doo Dah » et la liste est loin d’être exhaustive.

Chanteuse, mais aussi actrice, scénariste et réalisatrice, elle a fait ses débuts au cinéma dans les sixties. Elle crée un premier scandale en jouant une mannequin séquestrée et nue dans ‘Blow-Up’, de l'Italien Michelangelo Antonioni. Une première dans un film britannique ! Elle jouera dans près de 70 films au total, dont ‘La Piscine’ de Jacques Deray aux côtés de Romy Schneider et Alain Delon ; ‘Don Juan 73’ de Roger Vadim, avec Brigitte Bardot ; ‘La Moutarde me monte au nez’ et ‘La Course à l'échalote’ de Claude Zidi, en compagnie de Pierre Richard ; ‘Mort sur le Nil’, de John Guillermin, auprès de Peter Ustinov...

Elle était engagée, tant pour l’écologie, l’humanitaire, les droits des femmes que les LGBTQI.

En compagnie de Françoise Hardy, elle avait chanté « Comment lui dire adieu ? » et en 1992, après la disparition de Gainsbarre, « Je viens te dire que je m’en vais ». Ce sont des chansons de circonstance. Il ne lui manque plus que « Les clefs du paradis » …

RIP

 

Jane Birkin

Un parfum d'Orient...

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Le concert que Jane Birkin accordait à la Maison de la Culture de Tournai, ce samedi 15 février, était bien sûr sold out depuis quelques jours. Pourtant, le public partagé entre jeunes et surtout moins jeunes était prévenu : à l'instar de son denier album (« Arabesque » (Kachalou/EMI), l'Anglaise préférée des Français allait revisiter les compositions de Gainsbourg à la sauce orientale. Et pour y parvenir, elle s'appuie sur une solide formation constituée de Fred Maggi au piano, d'Aziz Boularoug aux percussions, d'Amel Riahi au luth et de Djamel Beneylles au violon. Egalement responsable des orchestrations, ce dernier est également le leader du groupe algérien Djam & Fam et un collaborateur régulier de Jacques Higelin, Khaled ou encore Florent Pagny.

Jane monte sur scène vêtue de noir, pantalon et top (NDR : mais avec manches longues). Elle est vraiment belle et toujours aussi frêle. Et arbore un sourire jusqu'aux oreilles. Pas de trace de l'orchestre, mais simplement de son pianiste. Elle entame son répertoire par de nouvelles chansons, de cette voix fluette, sans grand registre, mais tellement chargée de grâce et d'émotion ; des chansons qu'elle a écrites et puis une compo de Zazie. Toutes sur ce mode minimaliste. On n'échappe évidemment pas au poème de Prévert, « Les feuilles mortes ». Histoire de faire la transition et de faire place à son orchestre. L'éclairage passe à l'orange, et on entre dans le monde oriental. Enfin, tantôt à coloration algérienne, andalouse, un peu gitane ou même sud américaine pour « Couleur café ». Jane aligne ses classiques : « Elisa », etc. Elle est ravie et parle entre chaque interprétation, autant qu'elle ne chante. Puis échange un remarquable duo avec le chanteur Moumen, avant de disparaître pour laisser la formation jouer l'instrumental « She left her ». Lorsqu'elle revient, c'est vêtue d'une longue robe rouge et chanter le très évocateur « Les dessous chics ». Jane est toujours aussi hantée par l'esprit de Serge Gainsbourg. Elle parle toujours autant de lui. Même sur scène. Moment d'émotion intense, lorsqu'elle récite un poème du fils de son frère, décédé suite à un accident de circulation, en compagnie de tout son groupe. Le temps semble passer à une vitesse folle. Pour « Les clefs du paradis », Jane se met à danser. Ce qui n'est pas nécessairement une réussite. M'enfin le rythme on l'a ou on ne l'a pas dans le sang. Et en plus pour une Anglaise… Elle remercie plusieurs fois ses musiciens (NDR : qu'elle embrasse affectueusement, à plusieurs reprises, tout au long du set), ses collaborateurs, les éclairagistes, le public… presque les nuages… Mais c'est dit avec une telle sincérité qu'on ne peut que craquer. Elle félicite la Belgique pour sa position dans la question de l'Irak. Et puis, c'est le moment de « Comment te dire adieu ». La salle est debout ! Les applaudissements nourris la décident à remonter sur scène, pour interpréter deux derniers titres, dont « La javanaise » a cappella, au cours duquel le public l'accompagne. Rideau. L'homme à la tête de chou aurait été très fier de Jane…

Jane Birkin

Enfants d’Hiver

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Jane Birkin n’a jamais été à proprement parler, une avare. Plus jeune, elle nous a déjà permis de partager sa plastique, entre les doigts jaunis de son pygmalion à la tête de chou. Elle a ensuite rangé ses mini-jupes pour nous parler de ses émotions tout en entamant le chemin de la notoriété, seule au micro. De sa voix fragile, presque chuchotée, elle trouve toujours le moyen de nous toucher, grâce à sa douceur, au fin fond de nos cœurs. A 61 ans, et une belle carrière derrière elle, Jane nous revient plus intimiste encore que jamais, en proposant pour la première fois, des textes issus de sa plume personnelle. A travers sa vision des événements, elle nous parle de son univers où la famille et les souvenirs tiennent une place énorme. Elle a décollé les images de ses albums photos de famille pour s’en servir comme visuel de sa dernière création. Bref, elle nous entraîne dans son jardin privé. Cette démarche n’est pas destinée à nous faire croire que son herbe est plus verte qu’ailleurs ou que ses fleurs ont des couleurs qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Il s’agit simplement d’une invitation sur le pré pour parler du bon temps et des moments heureux de sa vie, de ses enfants, de sa passion. Elle a aussi reçu le concours d’Edith Fambuena, d’Alain et Pierre Souchon, de Franck Eulry, d’Alain Lanty et d’Hawksley Workman pour écrire certaines des compos de cet opus. Des chansons dont l’empathie et l’altruisme parviennent à nous cajoler. On épinglera également une dédicace au prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi, lors d’un un morceau qui porte son nom. Une vraie humaniste qu’on vous dit, cette Jane.

 

Jane Birkin

Fictions

Une renaissance pour elle : il y a deux ans, Jane Birkin confiait la composition de « Rendez-Vous » à des artistes en vogue chez les jeunes (Mickey 3D, Miossec, Feist, Chao, Molko,…) et à quelques sexagénaires de sa trempe (Hardy, Bryan Ferry, Souchon, Paolo Conte, Veloso,…) : l’album était concept (des duos) mais pas variet’, d’où le soulagement, l’oreille attentive, « Blow Up » et « Melody Nelson ». Pour « Fictions », l’Anglaise s’occupe cette fois toute seule de l’interprétation, mais encore une fois elle est bien entourée : à l’écriture on retrouve ainsi The Divine Comedy, Tom Waits, Gonzales, Rufus Wainwright, Beth Gibbons, Dominique A, The Magic Numbers, Cali, Neil Young, Arthur H., Kate Bush, Maurice Ravel, Hervé Guibert, aux chœurs l’impeccable Jamie Lidell et aux instruments Johnny Marr, Mocky et… Gonzales. Trois covers (Waits, Young, Bush), huit chansons originales, un texte de l’écrivain Hervé Guibert sur une musique de Ravel. Si la scène pop-rock anglo-saxonne se taille cette fois la part du gâteau, c’est parce que Jane Birkin voulait ‘wremonter à la sourwce de ses owrigines british’ (admirez l’accent). Aurons-nous bientôt droit à l’intégrale de Black Sabbath en version javanaise avec Pleymo et Tool en invités vedette ? Toujours est-il que « Fictions » est une belle réussite, les compositions de chaque invité se révélant pareilles à elles-mêmes, c’est-à-dire plutôt bonnes (« Living in Limbo » de Gonzales, également à la production, et « Steal me a dream », signée The Magic Numbers).

Jane Birkin

Rendez-vous

L’exercice de l’album entièrement composé de duos s’avère souvent le genre d’opération marketing sans autre intérêt que celui de jouer au jeu des sept familles : une vaste couillonnade dont le seul objectif est d’orienter les projecteurs sur un artiste en plein déclin, une manière pour lui de se refaire une santé, voire une réputation. Chance : ce n’est pas le cas pour cet album de « rendez-vous » entre Jane Birkin et 14 auteurs/compositeurs de premiers plans, venus de France et d’ailleurs. Ici, on évite les mariages forcés, même si parfois c’est contre-nature : Birkin et Molko, pourquoi pas ? D’autant que ça fonctionne. Pareil pour Manu Chao et Miossec, quelques-uns des plumitifs associés au projet, qui s’inclinent devant la muse à Gainsbourg en échange d’un flirt vocal tout emprunt de finesse. Elle s’appelle Jane, elle nous emmerde (« Je m’appelle Jane », avec Mickey 3D), mais pour une fois on tendra l’autre joue : à ce genre de fessées on s’avoue réceptifs, quitte à jouer les masos. Parce qu’à chaque écoute de ces duos avec Bryan Ferry (la cover de « In Every Dream Home A Heartache », plus beau slow gothique de Roxy Music), Etienne Daho (« La Grippe », de Brigitte Fontaine), Beth Gibbons (« Strange Melody »), Françoise Hardy (« Surannée », de Biolay et Keren Ann), on frissonne de plaisir. Tout au long de ce disque, Jane Birkin se dévoile comme l’égérie ressuscitée d’une nouvelle génération de chanteurs de charme, à leur plus grande surprise, et à la nôtre aussi. Autre bonheur, l’écrin musical offert à la chanteuse : d’une élégance rare, sans esbroufes ni déluge d’orchestration auxquelles se destine le plus souvent ce genre d’albums-concepts. Du grand art, qui replace Birkin au rang jalousé des grandes chanteuses de notre temps, sensuelles et sans complexes.