Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Sharko

Note maximale pour Sharko !

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Est-ce l'album de la ‘sagesse’ ou de la ‘maturité’ ? “10”, c’est donc le titre du nouvel ouvrage de Sharko.

Dixième elpee donc (Sharko œuvre depuis 25 ans), cela se fête ; aussi des cuivres colorent-ils intelligemment l'ensemble (trompette, tuba, trombone et saxophone) !

Sur "10", nous rencontrons un rock candide ("Expression"), des atmosphères jusqu'ici peu exploitées ("Crutches", "Cheap Thrill", "Batman Became Fatman") et évidemment du rock enjoué et espiègle ("Family Flop" qui évoque l'enthousiasme d'un séjour familial brisé par les bouchons sur l'E411 ou encore "SOS On The Dance Floor").

La ‘lyric’ vidéo est à écouter ici

 

Sharko

Prix d’excellence pour Sharko…

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Sharko publiera un nouvel album à la rentrée. En attendant, il nous propose un Ep 3 titres baptisé « Vintage ».

Sharko se fait plaisir, revient aux sources, à un univers pop/rock et revisite ici trois titres parus sur les premiers albums du groupe.

Sur cet Ep, figure « Excellent », titre qui est devenu un morceau phare de ses concerts, et titre que Julien Doré avait repris dans une version à l’ukulélé, dans l’émission TV ‘Nouvelle Star’.

Sharko présentera cet elpee le 30 novembre au Botanique.

En attendant, régalez-vous avec une version ‘live’ d’« Excellent » ici

 

 

Sharko

Glucose

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Il y a des histoires qui s’écrivent et d’autres qui se vivent.

C’est ainsi que pourrait se résumer la carrière artistique du leader charismatique de Sharko, David Bartholomé. Il entame, dès 2017, une tournée acoustique ; un périple qui l’entraîne parfois à se produire au sein d’endroits insolites. En juin 2019, son ‘Hometour Acoustic Woaw’ prend fin.

Un succès d’estime et critique s’ensuit, reléguant aux oubliettes l’échec cuisant essuyé par « You Don’t Have To Worry », un elpee produit par Mark Plati et gravé en 2016.

Ces deux années de régime drastique vont donc permettre au combo d’amorcer une nouvelle direction. Et surtout de concocter un recueil de compositions stylistiquement très différentes, puisque « Glucose », éminemment étiqueté « Sharko », épouse cette fois une courbe électro-pop.

Pour ce huitième essai, Bartho’ a donc changé de fusil d’épaule en s’autorisant des sonorités qui ne sont pas sans rappeler les années 80 ; une approche à laquelle le travail de production de Luuk Cox n’est pas étrangère. 

On notera aussi, au passage, la contribution du musicien finlandais, Jukka Jahnukainen, de Maxime Firket (Compuphonic), et de la chanteuse lauréate de The Voice en 2018, Valentine Brognion, qui prête sa voix sur le titre « Sunny ».

Après plus de vingt ans au service du rock au sens le plus noble du terme, la formation belge a décidé d’adopter une formule plus contemporaine, tout en conservant l’identité première de Sharko. Tout y est : l’esprit, cette voix un brin rocailleuse reconnaissable entre mille, cette fausse nonchalance dans le phrasé et ces mélodies addictives

Si, par le passé, la musique de Sharko naviguait constamment entre ténèbres et la lumière, ce nouvel opus se révèle, au contraire, ensoleillé, radieux, joyeux et pétillant.

C’est dansant, précis et accrocheur. Bref, un disque qui devrait plaire au plus grand nombre, grâce à son approche relativement pop et ‘sucrée’.

Et que ceux qui se sentent trahis par ce virage à 180 degrés, qu’ils se rassurent, le long playing réserve, quand même, l’une ou l’autre plage plus rock, comme ce « Cold War », propulsé par une ligne de basse entêtante.

Bref, du sucre à consommer sans modération !

Sharko

Hometour Acoustic Woaw

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Sept années après avoir publié un premier ‘best of’, sobrement intitulé "Be(a)st Of", David Bartholomé signe une nouvelle œuvre puisée au sein de son meilleur jus, que ce soit en groupe ou en solo.

Si l’auteur-compositeur-interprète et leader de la formation Sharko se consacre d’habitude à la basse, il a opté pour la guitare afin de proposer ce condensé acoustique de presque deux décennies d’une carrière pleinement habitée.

Une idée est née presque naturellement, suite à des problèmes techniques rencontrés dans le cadre du ‘Fly Away Festival’. En les interprétant seul à la sèche, sous un arbre, ses titres ont alors atteint un potentiel de plaisir et de communion sans grosse production.

Enregistrés chez Olivier Cox (batteur), Jérôme Mardaga (le chanteur de Jeronimo avec avait collaboré à la confection de « You Don't Have To Worry », en 2016) au sein du studio ICP, les quatorze titres de cet elpee ont été totalement réorchestrés afin de créer une ambiance quasi-intimiste et pleine d’humanité.

Même s’il reste relativement inégal, le long playing recèle de vraies perles à l’instar de « Spotlite », ressuscitée en down tempo, « You Don’t Have To Worry » en ballade douce amère, « When I Was Your Age » qui trouve une angulaire reggae surprenante ou encore une version épurée d’un « We should be dancing » hallucinant de curiosité.

Naviguant entre l’ombre et la lumière, la voix éraillée de l’Arlonais sublime une fois de plus. Les refrains deviennent vite addictifs sur fond de doutes existentiels et de blues chronique.

Le quadra moins excentrique que par le passé s’est assagi, certes, mais reste toujours autant tourmenté et à fleur de peau.

L’exercice dans lequel il s’est livré est périlleux et la prise de risque importante, mais le résultat dans sa globalité est plus que satisfaisant.

Une belle découverte donc qui permet de se (re)plonger dans l’univers d’un artiste en  mouvement perpétuel, mais qui est parvenu à arrondir les angles plutôt que de les briser !

S’agit-il du disque de la renaissance ou de la rédemption ? C’est selon !

Dans tous les cas, une chose est certaine : il ne renverra pas les fans insulaires au feu sacré qui hantait l’artiste à ses débuts !

Néanmoins, le chanteur belge signe là une très belle œuvre singulière et prouve une fois de plus qu’il reste un des piliers du rock au cœur du paysage musical belge…

Sharko

You Don’t Have to Worry

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Plus ou moins absent des radars musicaux depuis 2009 –soit après la sortie de l’album « Dance to the Beast »– Sharko a donc publié son sixième LP. David Bartholomé est toujours soutenu par le guitariste Teuk, mais le line up implique un nouveau drummer ; en l’occurrence Olivier Cox, qui remplace donc Charly De Croix. Première constatation, « You Don’t Have to Worry » est moins foutraque que les précédents elpees. Impeccablement produit par Mark Platin (que l’on a vu aux côtés de Bashung et de Bowie, tout de même !), il privilégie même des titres pop aux refrains addictifs ; à l’instar de l’enthousiasmant « You Don’t Have to Worry » ou du sautillant « Shailene », une compo dédiée à l’actrice Shailene Woodley. David Bartholomé aborde de biais la crise de la quarantaine (« When I Was Your Age ») ou les amis qu’on perd (« Amigoes ») tout en conservant son ton décalé, quasi 80’s, et jamais trop prise de tête. Un retour un brin plus sage pour Sharko ; malgré des compos qui n’ont rient perdu de cette aisance mélodique mise au service d’un esprit pop indéniable… On avait raison de ne pas trop s’en faire pour Sharko…

 

Sharko

J’ai conscience d’être moins extravagant aujourd’hui…

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Parmi les têtes d’affiche de la cinquième édition du festival de Ronquières, figurait assurément Sharko, une des figures de proue de la scène musicale belge. Après un hiatus de sept longues années, le combo a refait surface et surtout publié un nouvel opus. Ecrit et produit par David Bartholomé himself et mixé par l'Américain Mark Plati, « You don’t have to worry » est défini par son chanteur comme un album... intense avec des moments sombres, mais jamais nombrilistes et des passages solaires. Assagi, le quadra s’est pourtant fendu d’un show percutant ; de quoi faire oublier un flagrant passage à vide et une carrière solo mitigée.

David a accordé une interview à Musiczine, quelques minutes seulement après le set. Si d’emblée l’homme se prête volontiers au jeu des questions/réponses, les temps morts entre chacune des interventions désarçonnent parfois. Il est d’un naturel taiseux ; et ses réparties sont brèves, mais implacables ! Aussi, dans de telles circonstances, il est préférable de se montrer imaginatif, pour combler ces moments de silence ou de réflexion intense.

Sept longues années séparent ton dernier opus du précédent. C’est le temps nécessaire pour la créativité ?

Bien sûr que non ! Certains ont besoin de vingt minutes pour composer les chansons d’un album ; d’autres, de deux mois et même plus ! En ce qui me concerne, je ne souhaitais pas attendre aussi longtemps. Je le regrette un peu. Mais les événements sont ce qu’ils sont… enregistrer un cd nécessite beaucoup d’énergie…

"You don't have to worry" est bien plus cohérent que les opus précédents. En tout cas, moins éclaté. Est-ce que Sharko a gagné en maturité et retrouvé le feu sacré de ses débuts ?

Le feu sacré, peut-être pas, car il est un lié à la jeunesse et à la fougue. Je ne suis plus tout jeune. Je confirme néanmoins tes propos, Sharko est bien plus mature aujourd’hui !

Qu’est-ce qui t’a le plus inspiré pour concocter cet elpee ?

La nature ! Marcher dans les bois, par exemple…

Les premiers disques étaient autoproduits. En quelque sorte, tu bricolais en te servant des moyens du bord. Au fil du temps, tu as manifestement changé de méthode. Le dernier essai est même, en quelque sorte, une ode à la perfection ! Alors quoi, évolution ou révolution ?

C’est une bonne question ! Je crois qu’il s’agit d’une évolution ! Et peut-être d’une révolution aussi !

La concentration et la substance semblent importantes pour toi. On te sent très perfectionniste dans l’âme. Dans ce métier, certaines personnes abordent leur rôle avec beaucoup de légèreté, sans que cette perspective ne puisse pourtant poser problème. N’as-tu pas l’impression de t’emprisonner ?

Exactement ! Comme, je le disais à l’instant, certains sont capables de boucler un disque en deux semaines à peine ! Perso, je n’y parviendrais pas ! Je n’en possède ni les moyens, ni la dextérité, ni même sans doute l’intelligence ! Je suis ce que l’on peut appeler un besogneux ! Et puis, j’aime les choses bien faites !

Le long playing a été mixé à New York. Est-il important de baigner dans un univers anglophone quand sa musique, qu’on peut qualifier de pop/rock, est chantée en anglais ?

Oui, bien sûr ! Je le pense ! J’ai eu l’opportunité d’enregistrer les voix à Londres ; ce qui a permis un encadrement dans mon travail. Il était primordial de maîtriser l’accent et les syntaxes grammaticales ; sans quoi on m’aurait attendu au tournant !

Chez Sharko, on est encore loin du formatage purement radiophonique. On flirte encore avec une vraie identité musicale. Une réaction ?

Il serait prétentieux de dire que tu as raison, mais je pense que tu n’es pas loin de la vérité ! Je me pose parfois la question de savoir ce que les gens recherchent encore aujourd’hui… Souhaitent-ils encore vraiment écouter de bonnes chansons ou préfèrent-ils se contenter de trucs réalisés à la va-vite sans aucun contenu…

La musique de Sharko est un peu à l’image de la vie, non ? Tout n’est pas paisible. On navigue entre le sombre et la lumière…

Oui, c’est vrai ! Je confirme ! C’est comme mettre des jeux de mots sur des mélodies tristes ou montrer qu’on est tourmenté sur des musiques enlevées…

Un peu à l’image de son leader. On sent chez toi un mec troublé, vachement à fleur de peau…

Oui, je crois (rires) ! Malheureusement ! J’aurais aimé être différent !

Est-ce gênant ?

C’est parfois gênant, effectivement !

Ronquières est un jeune festival certes, mais dont l’ampleur prend forme d’année en année. Estimes-tu que la musique de Sharko a une meilleure caisse de résonance dans de tels espaces ou dans des endroits plus petits ?

Aujourd’hui, ce festival ratisse large. Notre musique va forcément toucher une frange des spectateurs présents. J’en suis complètement ravi ! Mais, je suis conscient que notre univers est davantage formaté clubbing. Jouer dans de petites salles permet de mieux s’immerger dans l’ambiance, de mieux défendre sa musique, de mieux libérer son potentiel énergétique.

A propos, tu faisais les beaux jours du ‘Père Noël est un rockeur’ il y a quelques années, notamment à Dour. Ces concerts caritatifs étaient destinés à récolter des jouets pour les offrir aux enfants les plus démunis. On ne t’y voit plus. Un retour en décembre de cette année ?

Je ne sais pas du tout ! J’ai tendance à dire que non !

As-tu vécu ton expérience en solo comme une parenthèse essentielle ?

Exactement ! Elle m’a permis de renouer avec le plaisir de côtoyer des gens et de développer des projets ensemble. Ce qui m’a fait un bien fou !

Est-ce un passage obligé dans la carrière artistique d’un artiste ?

En ce qui me concerne, oui ! Pour les autres, je n’en sais rien !

Tu as déclaré il y a quelques années que tu écoutais du classique afin de t’aérer l’esprit. Où en es-tu aujourd’hui dans cette thérapie ?

J’en écoute toujours beaucoup ; cette musique me détend !

J’ai l’impression qu’au fil de l’âge, tu deviens moins excentrique en ‘live’. On ne te verra jamais donc terminer à poil sur les planches ? (rires)

Non, il n’y a pas de risque ! J’ai conscience d’être moins extravaguant aujourd’hui ! A vrai dire, je n’en ai plus envie. C’est comme quand tu es jeune et que tu te ballades en arborant un nœud papillon. Un jour, tu le regardes et tu n’as plus envie de le porter. Tu ne ressembles plus à celui que tu incarnais dans le passé. Tu as envie d’aller de l’avant et dorénavant, tu te noues une cravate !

« Sweet Protection » traite du thème de l’existence et de l’amour. A travers la sécurité que lui procurait ta maman et par extrapolation la mère patrie. Elle manifeste de la bienveillance. Suite à la vague d’attentats perpétrés par les terroristes, cette chanson est-elle susceptible de prendre une signification différente aujourd’hui ?

Je la chante aujourd’hui différemment ! Elle clôture nos concerts et lorsque nous la jouons, je pense sincèrement aux gens qui ont subi ces atrocités et à leur entourage. J’aimerais leur dire que tout ira pour le mieux et de se protéger.

David Bartholomé, le truc qui t’énerve le plus : qu’on te dise Sharko-Sarko ou qu’on compare ta voix à celle de Sting ?

Le mimétisme avec Sting ne m’énerve pas spécialement parce qu’il y a une part de vérité là-dedans. A vrai dire, peu de gens m’en parlent aujourd’hui ! Ca me va bien comme ça ! Je préfère cette comparaison à toute autre…

 

 

Sharko

Be(a)st of

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Sharko, c’est David Bartholomé. Et David Bartholomé c’est le Tintin du rock belge… Ses débuts, il les a accomplis en solitaire. Déjà. Dès 1992. Mais il meuble rapidement sa solitude, à l’instar du plus illustre reporter de notre plat pays. Et pour cause, après avoir publié un premier cd solo, intitulé « Feuded », en 1997, dont il extrait l’excellent single « Wake Up », il s’adjoint les services d’un fidèle compagnon. Depuis le second millénaire, dans le rôle de l’inséparable Milou, Henri Teuk l’épaule donc aux guitares.

Douze mois plus tard, vêtu d’un imperméable vert (NDR : celui de Tournesol ?), Julien Paschal débarque et récupère les baguettes que David se réservait énergiquement jusqu’alors. Le line up résiste jusqu’en 2008 où, fatigué par le rythme et lassé des tournées, le drummer passe le relais à Charles Decroix (Dupont ?), lui-même remplacé en 2010 par Laurens Smagghe (Dupond ?)

Depuis les prémices de sa carrière, David a toujours privilégié la musique qui pouvait ‘percuter’ sur scène. C’est dans ce contexte qu’il faut donc aborder ce Be(a)st of. Quinze titres qui sont autant de crochets à la face, de directs au foie, d’uppercuts au menton ou de jabs en pleine poire. Après douze ans de carrière, notre Tintin national a choisi et remasterisé ce qu’il y avait de plus révélateur parmi ses cinq albums studio. Dans sa sélection (elle aurait pu être plus large encore), on épinglera plus particulièrement les trois versions inédites de « Excellent », « Spotlite » et du très dance-floor « We Should Be Dancing ». A ces trois nouvelles versions s’ajoutent pêle-mêle, pour le plus grand bonheur des fans, des titres tels que « Rise up », « Motels », « Sweet Protection » ou encore « Since You Called » et « Yo Heart ».

Une excellent sélection, donc pour ce Be(a)st of, résumé parfait d’une carrière débutée, ben oui, en 1992, où exilé aux USA, David faisait déjà parler de lui dans de petits clubs folk-grunge de la côte ouest.

‘Tintin en Amérique’, seconde version, en quelque sorte !!!

A voir d’urgence sur scène si vous n’en n’avez pas encore eu l’occasion. Son dernier set, auquel j’ai pu assister était même mémorable. C’était dans le cadre de l’édition 2010 du festival Sugarock (NDR : voir le compte-rendu consacré à cette prestation, dans notre rubrique festivals).

A qui attribuer le rôle du capitaine Haddock, dès lors ???

Ben ce s’rait p’têt bien leur producteur Dimitri Tikovoï (Placebo, The Horrors, Goldfrapp) qui, depuis cinq ans, se décarcasse pour les pousser vers le haut en leur donnant toujours plus de puissance et de moyens d’expression.

Indispensable !

 

Sharko

Dance on the Beast

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Qui aurait pensé après une victoire décrochée au concours circuit en 1997, que David Bartholomé deviendrait une figure incontournable de la scène belge ? 10 ans après leur premier album « Feuded », David, Teuk Henri et Charly De Croix (nouveau batteur) nous invitent à danser et à célébrer la bête sur leur cinquième opus « Dance on the Beast ».

Coréalisé durant l’été 2008 en compagnie du tyrannique mais non moins talentueux Dimitri Tikovoi (Goldfrapp, Placebo, Horrors…) et enregistré entre les studios londoniens de Flood (producteur de U2, Depeche Mode, PJ Harvey, Soulwax…) et Bruxelles, ce dernier album gagne en maturité et professionnalisme. 

Le journal, rédigé lors de la production de l’album (www.sharko.be), nous apprend beaucoup sur les intentions du leader du groupe. L’esprit de « Dance on the Beast » se présente comme l’évolution logique de « Molecule ». Un album qui s’interroge sur le futur, sur les angoisses et les joies de l’auteur.

Plongé dans ses éternelles et instinctives (in)certitudes, David Bartholomé nous invite à un voyage initiatique visant à dompter, dominer et épuiser la bête. Exorciser et danser sur les  fantômes, les monstres qui l’habitent, qui nous hantent tous. Faire resurgir les peurs et les ombres du passé pour les combattre et leur rire au visage. Expérience au cœur de ses paradoxes, de ses stigmates en voie de guérison. La mise en mélodie de son hypersensibilité  nous enivre d’influx hypnotiques. L’impression de découvrir la lune à vélo dans un mouvement qui le soulève lentement de son plancher peuplé de souris noires. Onze morceaux évoluant entre anxiété et optimisme! Le clown triste de la formation bruxelloise n’est ‘pas toujours sagesse et maturité’, mais se rend compte, au fil du temps, qu’il ‘aime la vie finalement’ et compte la célébrer à travers ce dernier opus.

  A l’image du leader du groupe, « Dance on the Beast » se présente comme un album aux mille facettes : complexe, dense, aux influences éclectiques. Paradoxe et diversité dans lesquels le groupe parvient à trouver un certain équilibre. Sharko s’arrache au confort du coton et opte pour un changement et une évolution sonore. Cette métamorphose représente souvent une prise de risque et la formation bruxelloise marche sur ce fil onduleux sans jamais chuter.

Le dernier elpee s’ouvre rapidement à de nouvelles sonorités davantage électro-dance et ludiques. « Yo heart » et « Rise Up » se veulent plus dansants. Une sorte de ‘happy-happy / show-biz strass’. Morceau aux allures doucement disco-pop qui évoque parfois Zita Swoon. Une harmonie entre ombres et lumières réussie.

L’album se nourrit de sonorités diverses conjuguant la basse ronflante de Bartholomé et les riffs orageux de Teuk à d’autres instruments plus inhabituels. Ainsi, les compos sont colorées d’un vieux synthé Roland de 1971 et d’un Solina vintage. Le tout nous offre des sonorités nostalgiques et démodées aux couleurs ‘hypesques’.

« Horses », morceau inclassable, illustre bien le nouveau visage Sharko. La plage prend sa source sur un petit thème ‘Electro-Atari’ (NDR : intro ressemblant à s’y méprendre au générique du jeu télévisé Motus sur France 2) placé sous une grille d’accords gores et sombres. Après quelques percussions indiennes, viennent se greffer des claviers introduisant une langueur ‘lynchéenne’. Puis se terminent sur des impressions post-new wave. Etonnant ! La touche excentrique de Dimitri Tikovoi se fait ici lourdement entendre. Pour définir cet ovni, la description la plus fiable restera cependant votre oreille.

On remarquera également « Never the same » aux airs groovy couverts d’un synthé grinçant proche du bruit strident de la scie.

Malgré ces quelques innovations musicales et le très commercial « Since you called » aux guitares white funk, Sharko gagne globalement en maturité sans perdre de son âme.

Le superbe « 23 find we belong », suite de « Sweet Protection » présent sur « Molecule », et « Mouse/Animal/Facebook/Danger » posent un regard serein et critique sur l’avenir tout en préservant l’esprit initial du groupe.

La sensibilité cinématographique de David Batholomé et la patte d’Henri Teuk restent  présentes sur « Head » et le très orageux « Cinema Tech ». Remarquablement mixé par Peter Crosbie, ce délicieux côté bancal, bricolo, naïf propre au groupe demeure bien présent. Cet aspect se retrouve également sur « I’m so stupid… the things I did, I regret it ».

“Dance on the Beast” s’impose globalement par la plénitude acquise par la formation bruxelloise mêlant  naturellement et astucieusement l’ancien au nouveau.


 

Sharko

Molecule

On sait le garçon plutôt dépressif (« I Went Down », quand même un sacré titre), un peu dégoûté par la bande FM et le communautarisme (à noter : le site officiel en trois langues !), pudique sous cette peau de showman incompris. Trois bons albums, des concerts fiévreux, et pourtant David Bartholomé n'a toujours pas récolté la monnaie de sa pièce. En gros si tu fais pas du Malibu Ghinzu, t'es mal barré chez nous - mais ça on le savait déjà. D'où peut-être cette production plus mastoc (signée Dimitri Tikovoi, le type derrière Trash Palace et le « Meds » de Placebo, sic) et des titres taillés dans un écrin quasi U2-esque (« Trip », « Motels ») : le hit-parade, cette forteresse inabordable, ouvrira-t-il enfin ses portes à notre rockeur décati (la pochette) ? « Molecule », en tout cas, recèle plusieurs trésors : une ballade qui tire des larmes à un banjo (« I Need Someone »), une resucée habile de Cure (« No More I Give Up »), un étrange cabaret où se seraient consumées nos années les plus folles (« Love Is A Bug »), une déclaration d'amour (« Skish Hee, I'm Gonna Make It ») et un tube (le voilà !) radiophonique (« Rock 1 », hommage à Blur et Vitalic ?). Si cette fois encore tout le monde s'en fout, nous jurerons fidélité aux opinions christiques de Thierry Coljon sur le rock et sur toutes les musiques dites « actuelles » - et ce jusqu'à la fin des temps. « No contest, I'm the best » !

Sharko

Réaction chimique

Écrit par

Rien n'est simple : la vie est compliquée, le monde imparfait. Oui, c'est vrai. Dans un monde parfait, les albums de Sharko se vendraient à la pelle. Le nom du groupe à peine susurré, les fans s'évanouiraient. Oui, c'est vrai. Dans un monde parfait, les trois Bruxellois se paieraient les scalps de Placebo et de Shakira. C'est comme ça. Malheureusement, la terre tourne à l'envers. Et à l'heure de la sortie de « Molecule », le nouvel album de Sharko, l'énorme potentiel du groupe de David Bartholomé demeure encore insoupçonné par les nombreux fans d'un rock puissant et racé. Une fois encore, les nouveaux morceaux de Sharko affichent l'envergure de leur ambition. Au fait, il n'est jamais trop tard pour changer le monde, changer de vie...

En s'attardant sur votre discographie, on constate que la mise en œuvre de ce nouvel album vous a demandé plus de temps que d'habitude : trois ans. Il s'agit du laps de temps le plus important entre deux disques de Sharko. Comment expliquez-vous ce constat ?

Cette période a été très difficile. Elle correspond à une remise en question totale, à une envie de tout arrêter... Nous vivions une impasse artistique : impossible d'écrire de bonnes chansons. Celles écrites à l'époque étaient inutiles, vaines, vides de sens. Les morceaux composés pendant cette période étaient comme 'des mobylettes sans essence'. Parfois, on retrouvait l'amorce de bonnes idées. Quelques unes se retrouvent d'ailleurs aujourd'hui dans « Molecule ».

Quel est, selon vous, l'événement qui a marqué le début de cette période de doute ?

Nous sommes rentrés d'une tournée en France. Ensuite, nous devions bosser sur notre nouvel album dont la sortie était prévue pour septembre 2005. Mais dès le début du processus d'écriture, le cœur n'y était pas. Aucune sensation : rien ne venait, rien ne sortait...

Comment êtes-vous retombés sur vos pattes ?

Le premier déclic repose certainement sur cette volonté d'arrêter le projet, d'en finir avec Sharko. Le choc a vraiment été terrible pour les autres membres du groupe. Une fois cette déclaration passée, la deuxième étape thérapeutique est à mettre à l'actif des nombreux messages d'encouragement envoyés par Teuk et Julien, mes deux musiciens et amis. Ils insistaient : 'On a peut-être pas tout donné ! Il reste encore de nombreuses choses à écrire, etc.' Aujourd'hui, je n'ai pas encore décelé l'origine de ce ras-le-bol. C'était sans doute lié à un contexte général, à des problèmes personnels. Tout cela demeure très complexe...

Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre. Le nouvel album est là. Il s'intitule « Molecule » et a été mis en forme par Dimitri Tikovoi, une grosse pointure en matière de production. Son nom est souvent rapproché des œuvres de Placebo, Archive, Goldfrapp ou, encore, Shakira. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Nous connaissions Dimitri grâce à son travail de production sur le projet Trash Palace. Nous l'avions approché quatre ans plus tôt. Depuis, il a produit des artistes de dimension internationale. Après avoir composé les chansons du nouvel album, nous recherchions un producteur. Nous avons alors songé à le contacter... Mais il était injoignable et certainement trop cher pour nos moyens... Mais coup de bol : on avait conservé son adresse personnelle ! Dès lors, on lui a envoyé notre démo fin mai. Trois jours après l'avoir reçu, il nous a contactés, nous posant pas mal de questions. Après cet interrogatoire téléphonique, il nous a confié : 'Je suis disponible dès le trois juillet, est-ce que vous êtes prêts ?' Force était d'admettre que nous n'étions pas encore tout à fait au point... Finalement, s'il a accepté de travailler avec nous, en passant au-delà de notre maigre apport financier, c'est en grande partie en raison de la souplesse de notre musique. En arrivant, la première question qu'il nous a posée était : 'Etes-vous déterminé à vous laisser diriger ?' Notre réponse était spontanée : 'Si on fait venir un mec de Londres, ce n'est certainement pas pour lui donner des ordres !'

Après cette rencontre et cette collaboration, considérez-vous son apport comme majeur dans le compte rendu final de « Molecule » ?

Le résultat final est très éloigné de la démo envoyée dans sa boîte aux lettres ! Essentiellement au niveau de la profondeur des sons et du discours...

La pochette du nouvel album bouleverse la conception esthétique de votre discographie. Pour la première fois, ce sont vos visages qui illustrent votre album ? Est-ce une volonté de se mettre davantage en avant ?

On s'est réunis pour écouter l'album et discuter de sa pochette. Nous ne voulions pas entrer dans un plan graphique à la Franz Ferdinand. Nous cherchions quelque chose de simple, spontané, radical, sombre : une image correspondant parfaitement à l'esprit de ce nouveau disque. La première idée venue était celle d'une photographie de nous trois, en noir et blanc. Il n'existe rien de plus franc et radical.

Sur « Molecule », deux chansons se référent au concept de 'Bug' : « Love is a Bug » et « Bug ». Eprouvez-vous une fascination pour cette notion ?

La double signification de ce mot est captivante. 'Bug' peut se traduire par 'petit insecte' : une coccinelle, par exemple. Mais il peut aussi s'agir d'un 'dérèglement'. Sur la première chanson de l'album, nous voulions retrouver un son très puissant, évoquant une attaque d'abeilles. On a beaucoup joué là-dessus. Par ailleurs, les paroles de la chanson parlent d'un gars dévoré par les problèmes. A la fin, il prend conscience qu'il est quand même quelqu'un de bien... Ça vous rappelle quelqu'un ?

Le premier single de l'album s'intitule « Motels ». Pourquoi avez-vous opté pour ce titre pour lancer le disque ?

En réalité, nous ne l'avons pas choisi ! Le patron de notre label souhaitait que « Motels » soit ce premier single. C'est un bon titre... Alors, pourquoi pas ? Personnellement, j'aurai davantage misé sur « Trip », un morceau agressif, immédiat, très court. Dans un monde idéal, mon choix se serait porté sur cette chanson. Mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut... Par ailleurs, nous accordons une entière confiance aux décisions de notre label.

Les nouvelles chansons touchent essentiellement au thème de l'amour. On pense à « Sweet Protection », « I Need Someone ». Pensez-vous qu'il s'agisse d'un thème inépuisable dans l'univers de Sharko ?

Nos textes se référent aux relations. Qu'elles soient amoureuses ou humaines. Nous aimons mettre en parallèle la relation avec 'soi-même' et essayer de projeter cette vision vers une relation extérieure. C'est également une relation avec l'intimité.

Pour votre retour à la scène, vous avez joué deux dates. La première s'est déroulée au Cirque Royal, la seconde à La Cigale, à Paris. Comment le public réagit-il à l'écoute de vos nouveaux morceaux ?

Le public semble heureux de nous retrouver sur scène. A Paris, c'était une sensation extraordinaire : nous étions fiers d'être Belges... Cela peut sembler un peu idiot. Mais nous avons ressenti quelque chose de très puissant. Devant le public du Cirque Royal, l'émotion était intense. On revenait de loin... Avant de monter sur scène, nous ressentions une terrible montée d'adrénaline. Le silence régnait, nous échangions des regards et, soudain, le concert a commencé...

Sharko est de plus en plus présent sur la toile. Pour de nombreux artistes, Internet constitue désormais un important moyen de diffusion. Votre implication sur un site comme MySpace en témoigne. Que pensez-vous de cette évolution ?

C'est dans l'air du temps, on ne peut plus s'en passer... D'ici cinq ou dix ans, le support disque risque de disparaître. Pour de nombreux artistes, Internet va alors devenir le seul média de diffusion et de promotion. Certes, il y aura toujours des gens pour défendre la cause des cd's. Mais il faut se faire une raison : l'industrie ne nous demandera pas notre avis. A-t-elle demandé l'avis des gens lorsqu'elle a décidé de débarquer le disque vinyle ? Combien de collectionneurs de vinyles se sont retrouvés dans l'impossibilité de lire leur disque parce qu'ils ne pouvaient plus se procurer le tourne-disque nécessaire à leur bonheur ? Les gens ont été obligés de passer aux cd's. Et pensez-vous que quelqu'un nous demandera notre avis le jour où la FNAC fermera ses portes ? Dans quelques années, il est évident que les 'petits artistes' ne jouiront plus du luxe d'un support plastique...  Paradoxalement, les gens n'ont jamais autant écouté de musique qu'aujourd'hui. Les sites d'échange, les plates-formes MySpace, les blogs, les pages personnelles : la musique est partout !

 

Girls In Hawaii + Sharko + Ghinzu

Live Dvd

Écrit par
Le 12 février 2004, Girls In Hawaii, Sharko et Ghinzu se produisaient à l’Ancienne Belgique de Bruxelles devant un parterre de 2.000 personnes. Cet événement vient d’être reproduit sur un Dvd de 135 minutes, incluant 6 bonus tracks acoustiques et une galerie de photos réalisées par Muriel Thies. Je ne vais pas vous relater une nouvelle fois le spectacle, mais simplement vous renvoyer à la review concoctée par Grégory, qui avait assisté à cette soirée…

Sharko

Sharko III

David Bartholomé est un sacré farceur. Il n'est pas rare de le voir sur scène faire des pitreries, jusqu'à bâcler ses chansons pour raconter une blague de plus. Cette nonchalance fait partie du personnage, et se ressent encore une fois sur ce nouvel album, le troisième, après " Meeuws " (et " Meeuws 2 ") il y a deux ans. Pas que ses compos ne tiennent pas la route, bien au contraire : à cet égard, Sharko fait montre d'une constance rare au niveau qualitatif, et ce depuis le début de ses aventures dans la jungle du showbiz. Le bonhomme vieillit bien, comme le bon vin. Tubes (plus ou moins) pop (" Spotlite ", " Excellent ", " President "), chansons (plus ou moins) tristes (" Bath ", " Car Was ", " YMCO "), déconnade étudiée et hommages timides (" Luv Mix ", funky comme l'était Beck), Sharko-les-mains-vertes sait (plus ou moins) tout faire, avec chance. " Plus ou moins ", c'est ça la nonchalance. Que Ben Findlay, un pote à Peter Gabriel, ait produit l'album, ne change pour nous rien à l'affaire. Sans lui, sans doute que l'album n'aurait pas sonné bien différent, parce que Sharko est un type qui n'a pas besoin de grand chose pour se mettre en valeur. Un autre compliment : ce disque s'écoute comme on boit une bonne bouteille (de vin, toujours), c'est-à-dire sans se presser, avec délectation, l'esprit parfois ailleurs. A la fin, évidemment, on est un peu saoul et on raconte des conneries, mais on a bien ri de toutes ses histoires. Plus ou moins.