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The Verve

Forth

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On ne va rien vous apprendre en vous rappelant que The Verve s’est reformé sous son line up initial et qu’il tourne maintenant depuis presque une année. Par contre, on craignait que la sortie de leur quatrième album, onze années après celle d’« Urban hymns », ne soit que le résultat d’un objectif purement commercial. Mais avant toute chose, remettons les pendules à l’heure : The Verve ne se résume pas seulement aux tubes « This Is Music », « Lucky Man », « The Drugs Don't Work » et « Bitter Sweet Symphony ». C’est sans doute ce que pensent les plus jeunes d’entre vous. Or, et je n’ai de cesse de le répéter, le quatuor de Wigan est responsable de deux albums-culte (NDR : allez donc jeter une œil dans la rubrique ad hoc !), « A Storm in Heaven » en 1993 et « A Northern Soul » en 1995. Deux opus trempés dans un psychédélisme atmosphérique totalement stupéfiant. « Urban Hymns » est un ‘best seller’. Point à la ligne ! D’honnête facture, les trois elpees solo de Richard Aschcroft n’entretiendront finalement que des regrets. Ceux d’avoir perdu un groupe-phare des nineties.

Avant d’entamer l’écoute de « Forth », j’ai lu tout et son contraire dans le domaine de la critique. Des analyses très sensées, mais aussi des âneries. On va donc essayer de faire la part des choses. Et tout d’abord en évoquant le single : « Love is noise ». Une véritable daube, réminiscente des pires dérives de Simple Minds. Et les samples des chœurs sont tellement ridicules qu’on a envie de se rouler par terre. De rire ! Mais le reste alors ? Bien mieux que je ne l’espérais. Toutes les compos ne sont pas transcendantes, mais elles tiennent la route. « Rather be », le doux-amer « Valium skies » (Oasis ?) et le majestueux, voire luxuriant, « I see houses » sont des ballades qui auraient pu figurer sur « Urban hymns ». Pas de quoi s’extasier, néanmoins. Par contre, final éthéré, « Appalachian springs » est bien plus convainquant. Mais le meilleur est encore à venir. Ainsi, on est emporté par l’intensité tempétueuse, atmosphérique de « Sit and wonder ». Les cordes de guitare cristallines de McCabe y font merveille. Tout comme sur le bruitiste et nébuleux « Noise epic ». Imprimé sur un tempo soutenu, hypnotique, et balayé par les vocaux tantôt confessionnels, tantôt vindicatifs de Richard, il rappelle The Music. On épinglera encore le frémissant « Judas », caractérisé par cette amplitude phénoménale des drums, cette conjugaison très réussie entre le vibraphone et les cordes de guitare ; et puis ces arrangements somptueux. Dommage cette contre-voix soul. Inoculée dans l’esprit du dernier album solo de Richard, « Keys to the World », elle aurait fait merveille. Falsetto dans l’esprit du « Saturday night fever » des Bee Gees, elle provoque une montée d’urticaire. Et pour terminer sur une bonne note, on ne peut passer à côté de « Numbness », une des plages les plus intéressantes de la plaque. Evoluant sur un mid tempo, fiévreuse, faussement indolente, elle baigne au sein d’un climat presque West Coast du début des seventies (ces cordes de guitare subtilement écorchées, plaquées, vibrantes), digne de l’incontournable elpee de David Crosby, « If I Could Only Remember My Name ». Et finalement, pour ramer à contre-courant, je vais émettre une critique. L’album a été trop bien produit. Surtout pour les plages qui méritaient un son plus crade, plus spontané, plus brut… Enfin, ce n’est qu’un avis personnel…

 

The Verve

This is music : The singles 92-98

Écrit par
Au fil du temps, de plus en plus de formations contemporaines branchées sur la musique dite psychédélique se réclament de The Verve. Les Warlocks, The Music, les Vines et Black Rebel Motorcycle Club figurent parmi les plus notoires. Si vous n’avez jamais entendu que le hit planétaire “Bittersweet symphony”, voire le tubesque « The drugs don’t work », vous ne devez certainement penser que je vous raconte des salades. Et l’album « Urban hyms » qui recèle ces deux fragments ne fera qu’accentuer votre défiance. En fait, vous devez absolument avoir écouté « A storm in heaven » ou/et « A nothern soul » pour en comprendre la raison. Deux elpees devenus depuis incontournables. Maintenant, il est exact que pour concocter une telle solution sonore, The Verve était lui-même influencé par le Floyd circa Syd Barrett et par My Bloddy Valentine. Chez la formation issue de la région de Manchester (NDR : de Wigan, très exactement), cette période de créativité intense procédait de la collaboration entre deux personnages dotés de caractères versatiles. Richard Ashcroft, tout d’abord. Un chanteur au timbre exceptionnel, ample, éthéré. Nick McCabe, ensuite. Un guitariste inventif et surtout terriblement efficace. Surnommé ‘Richard le fou’, le charismatique Ashcroft affichait une exubérance excessive, alors que le taciturne Nick préférait l’expérimentation la plus pure. Une situation qui va déboucher sur un conflit d’ego. Et le remplacement de Nick par Simon Tong. Avant que Richard ne se rende compte que l’absence de son rival lui est préjudiciable. Et le rappelle pour enregistrer « Urban Hymns ». Mais le charme est rompu ; et si ce troisième opus recèle de remarquables mélodies hymniques, il y manque ce grain de folie que McCabe n’a pas eu le loisir d’injecter. Ce qui explique la nouvelle séparation et le début de la carrière solo de Richard Ashcroft. Cette compile réunit donc les plus grands succès du groupe issus des trois elpees, différents Ep’s, quelques flip sides et deux inédits (NDR : loin d’être indispensables, je vous l’avoue). Bref, si vous possédez toute la discographie de la formation, ce disque n’a guère d’utilité pour vous. A contrario, si vous souhaitez découvrir The Verve, cet opus (NDR : nonobstant son désordre chronologique) vous donnera une idée plus ou moins correcte de l’histoire d’une légende éphémère, mais qui est déjà parvenue à marquer l’histoire du rock et de la pop.

The Verve

Urban hymns

Pourquoi les deux premiers opus de cette formation britannique, fondée en 1993, n'ont pas récolté le succès escompté et amplement mérité ; et en particulier sur le Vieux Continent ? Insuffisance de la couverture médiatique ? Manque d'esprit d'ouverture des médias en général ? Probablement ! Pas en Angleterre, en tout cas, puisque la presse est dithyrambique à leur égard. Mais, comment voulez-vous qu'un consommateur s'intéresse à ce produit, si les médias n'en parlent pas ? En fait, il s'agit d'un phénomène dont souffre notre société contemporaine. Et qui ne se traduit pas seulement dans le domaine de l'art, de la culture et bien sûr de la musique. Un système dont l'hermétisme est entretenu par des dirigeants, qui paradoxalement le critiquaient violemment, voici maintenant près de trente ans... Résultat des courses, tout le monde parle de la même chose, raconte les même choses et plus personne (NDR : ou presque !) n'ose prendre la moindre initiative. Transposez cette réflexion à tous les échelons de la vie quotidienne, et vous verrez que nous ne sommes pas loin de la vérité...

Mais venons-en à cet " Urban hymns ", troisième elpee de Verve. Que nous considérons, à ce jour, comme le meilleur album de l'année. Pas la peine de revenir sur la symphonie moderne de " Bitter sweet symphony ", sinon qu'elle recèle des samples de " The last time " des Rolling Stones. Si vous ne l'avez jamais entendu, c'est que vous n'écoutez jamais la radio. Ni de l'ex-n° 1 en Angleterre, le ‘lennonesque’ " The drugs don't work ". Mais abordons plutôt le reste, qui vaut son pesant d'or... Certaines compositions nécessitent pourtant parfois plusieurs auditions, avant de pouvoir être véritablement appréciées. Notamment les plus luxuriantes, celles qui passent à la moulinette une grosse partie de l'histoire de la pop et du rock. Avec des arrangements de cordes et des envolées stratosphériques qui se partagent un espace sonore déchiré par le falsetto profond, torturé de Richard Ashcroft. Psychédélisme ‘hawkwindien’, mais épuré de ses lourdeurs métalliques chez " The Rolling people " et " Come on " (" A storm in heaven " ?). Psychédélisme éthéré, mais cauchemardesque pour " Catching the butterfly ". Hymne à la solitude sur " Space and time ". House gracile avec " This time " (Seahorses ?), ainsi que pop fragilisée par la douleur sur " One day " et " Velvet morning ". La rencontre entre Oasis et Tears for Fears vous paraissait improbable ? " Wheeping willow " la réalise à la perfection. Enfin, il y a ce " Lucky man ", dont le sens mélodique semble hérité en ligne droite de Cast, alors que Richard emprunte le phrasé vocal de Robbie Grey, chanteur du défunt et mythique Modern English. Nous ne vous en dirons pas davantage, question de ne pas trop vous gâcher la sensation de surprise...

 

The Verve Pipe

Villains

Tout comme Black Crowes, Verve Pipe est contaminé par le heavy rock de la fin des sixties et du début des seventies. En particulier celui que pratiquaient à cette époque les Allman Brothers Band, le Free, les Small Faces, Humble Pie, Cream, Steppenwolf et consorts. Mais là où le groupe géorgien se contente de revivaliser dans la performance technique, Verve Pipe parvient à dépasser ses propres références en agrégeant la simplicité naturelle de la pop et l'urgence émotionnelle du rock. Certaines compositions de ce "Villains" ne sont d'ailleurs pas loin d'atteindre l'intensité passionnelle, âpre, d'un Stone Temple Pilots, d'un Pearl Jam, d'un Screaming Trees, voire tout simplement de REM...

 

The Verve

A northern soul

En 1993, Verve commettait un superbe opus, "A Storm in Heaven", un disque que la plupart d'entre vous ont sans doute snobé par manque d'audace ou tout simplement par paresse. C'est vrai que la musique de ce quatuor est intemporelle, atmosphérique, difficile même parfois, mais tellement vivifiante et surtout exaltante. Reflétant l'état d'esprit d'un chanteur/compositeur illuminé et fascinant, Richard Ashcroft. Depuis, le groupe a dû adapter son patronyme en The Verve, suite à une action judiciaire menée par un label yankee frustré. Commis une compile de singles. Passée totalement inaperçue, faute de promo, il faut le souligner. Enfin, s'est décidé à faire appel à Owen Morris, ingénieur du son chez Oasis, pour coproduire son nouvel opus. Et, il faut reconnaître que la formation galloise vient de frapper fort. Très fort même. Etablissant subconsciemment un pont naturel entre Oasis et les prémisses des Stones Roses. Rien que le titre maître, qui exhume les fantômes des Stooges, Doors et autres Thee Hypnotics originels, mérite un prix d'excellence. Et le reste ne manque pas de surprises. Comme cet "History" enrichi d'orchestrations symphoniques opérées dans le célèbre studio Abbey Road. Ou encore "A new decade" et "This is music" aussi stupéfiants qu'imprévisibles. Douze expérimentations stimulantes où violence, douleur, exaltation, sexualité, dépression, romance, mort et mysticisme alimentent un paysage sonore vertigineux, kaléidoscopique. Calme un instant, tumultueux le suivant, il s'évapore dans l'éther stratosphérique avant d'atteindre les rêves célestes de la "Northern soul"...

 

The Verve

A storm in heaven

En 1993, Verve bénéficie d’une une campagne de presse qui frôle l’indécence. Dans le style réservé à Suede. Etonnant d’ailleurs pour deux groupes qui alors n’ont toujours pas enregistré le moindre album. D’ailleurs le premier elpee de Suede était largement perfectible, pour ne pas dire bâclé, même si à l’époque on ne contestait pas la valeur du groupe promis à un bel avenir. Bref, quoi de plus normal alors d’être méfiant vis-à-vis de Verve. « A storm in heaven » allait-il déclencher une tempête dans un verre d’eau ? On a rapidement été rassuré. Et pourtant, le disque ne recèle aucun titre susceptible d’enflammer instantanément, mais sa maturité et son équilibre sont alors étonnants pour une aussi jeune formation.

Produite par John Leckie, cette œuvre nous invite à traverser des climats vertigineux, extatiques, puis des turbulences tempétueuses, dramatiques, avant de revenir contempler des horizons paisibles, fragiles, propices aux rêves les plus impressionnistes. Les guitares sont tantôt sensuelles, ondoyantes, menaçantes ou fluides, épisodiquement, un sax ou une flûte accentue le côté planant des mélodies. Et puis la voix dédaigneuse de Richard Ashcroft se fond dans l’ensemble avec une telle séduction et un tel souci du détail, qu’elle en devient bouleversante…

The Verve

Adepte des voyages astraux

Écrit par

"La musique de Verve nous fait traverser des climats vertigineux, extatiques, puis des turbulences tempétueuses, dramatiques, avant de revenir contempler des horizons paisibles, fragiles, propices aux rêves les plus impressionnistes". Cette réflexion empreinte de poésie adolescente (sic!), ne pouvait pas mieux tomber pour introduire l'interview que nous a accordée le leader charismatique du groupe, Richard Aschcroft. Un gars étonnant, ambitieux, philosophe, mystique et cultivé qui a les pieds sur terre, mais la tête dans les nuages...

Tout comme l'album de Suede, "A storm in heaven" a été porté aux nues avant même sa sortie. Ne penses-tu pas que cet engouement prématuré soit une arme à double tranchant?

Au début, cette situation m'a beaucoup amusé. Il n'est pas fréquent de voir un groupe indie sur la couverture des magazines. Mais une telle publicité n'était pas pour me déplaire; même si parfois elle s'est avérée excessive. Mon but est de faire de Verve un groupe important. Quelque chose qui ne peut cependant pas se réaliser du jour au lendemain. Nous prenons du recul par rapport à tout ce qui se dit et s'écrit. Mais il est exact que jusqu'à présent la presse s'est montrée positive à notre égard. La presse écrite, surtout. Car la radio ne semble pas tellement s'intéresser à notre sort...

Mais bien à Suede pourtant?

Suede est un bon groupe, mais il ne draine pas le même public que Verve. Nous sommes capables de jouer devant n'importe quel public: rock, danse, psyché,... Une faculté d'adaptation qui s'explique par l'éclectisme de nos goûts musicaux. Nous écoutons aussi bien des groupes allemands des seventies, tels que Can, Amon Düül, Faust et Neu, que des artistes américains comme Neil Young ou Big Star.

Tu as pourtant déclaré que la musique de Verve n'avait pas besoin de références?

Exact! Nous avons notre propre style musical. Je ne crois pas qu'il soit possible de le comparer à celui d'un autre groupe. Parce qu'il n'est que pure évasion. Et c'est la raison pour laquelle nous éprouvons un plaisir immense à jouer "live".

Tu défends des concepts néo progressifs là (rires) ?

Je veux que Verve atteigne une grande richesse musicale. Un son unique fait de rock, d'ambiant, de psychédélisme et de tas d'autres choses. N'importe qui est susceptible de pousser le volume à fond de son ampli lorsqu'il gratte une guitare. Regarde ce qui se passe pour l'instant à Seattle!... Mais cela ne m'intéresse pas que la musique enfle, gronde ou explose. Un album doit devenir un ami. Permettre de t'y confier le matin, l'après-midi ou le soir. C'est un ami qui t'écoutes et que tu écoutes... La musique de Verve tente d'atteindre cet objectif. Parce qu'elle vient du coeur. Une émotion que nous essayons de transcender sur scène. Nous accordons beaucoup d'importance à l'improvisation, mais la technique ne suit pas toujours. Surtout lorsque tu développes une musique élaborée, difficile à canaliser; et qu'il t'est demandé de démontrer l'étendue de tes capacités en quarante-cinq minutes!

Est-il exact que tu aspires à devenir une star? Es-tu un idéaliste?

Oui, je veux devenir célèbre. Mais sans mettre en jeu mon intégrité. Il n'est pourtant pas facile, pour un jeune groupe d'observer une ligne de conduite. Parce qu'un tas de prétextes peut à tout moment en modifier l'orientation. Nous avons tous entre vingt et vingt et un ans et sommes de véritables amis. Ce qui explique pourquoi le groupe est toujours aussi soudé aujourd'hui qu'il y a deux ans. Nous voulons faire mentir le préjugé selon lequel un groupe doit attendre cinq ans avant d'enregistrer quelque chose de valable. J'estime notre âge idéal pour le style musical que nous pratiquons. C'est en tout cas plus original que de copier Nirvana ou Pearl Jam. Appartenir à un courant alternatif indépendant, c'est aller à l'encontre des temps et des modes!

Le public est-il indispensable lors d'un concert de Verve? Est-il exact que tu ériges une barrière entre le groupe et les spectateurs?

Je désire communiquer avec le public, mais spirituellement, pas physiquement. Je déteste me prostituer dans un bain de foule. Un concert de Verve ressemble à une pièce de théâtre. Tu assistes au spectacle, et puis tu rentres chez toi. Je reconnais que six mois plus tôt, nous accordions des rappels. Mais cette forme de compromis n'avait aucun sens. Nous voulons donner naissance à un moment privilégié. Jouer notre set, puis disparaître dans les coulisses, dans la profondeur de la nuit. Et laisser le spectateur conserver une bonne image du concert. J'aime que les gens continuent de rêver après notre spectacle, qu'ils laissent aller leur imagination. Qu'ils se posent des questions au sujet du groupe. Sur son identité, sa personnalité, son message...

La musique de Verve traduit-elle un voyage à travers l'espace mental? Reflète-t-elle des climats dramatiques, exotiques ou extatiques?

C'est un cocktail de tous ces concepts! Nous tentons d'embrasser l'éventail d'émotions le plus large possible. Oui, je veux qu'elle soit dramatique. Mais pas d'une manière pompeuse. Et surtout pas en me pavanant dans un stade. Dramatique, mais à l'échelon humain. Extatique aussi, lorsqu'elle se met à flotter. Elle n'est pas exclusivement focalisée sur les accords de guitare. Elle fluctue. Nous ignorons même parfois les turbulences qui l'agitent. "Live", nous n'avons pas toujours la maîtrise de son développement ou la connaissance de son aboutissement. Sauvage, belle ou atmosphérique, elle nous entraîne avec elle lorsque nous en perdons le contrôle. Elle devient multidimensionnelle. C'est elle qui nous guide. Pas notre ego ou notre personnalité. A quoi ressemblera notre prochain album? Personne ne le sait. Ni moi, ni les autres musiciens du groupe. Nous entrerons en studio avec nos désirs et nos rêves et les traduirons dans la musique avec cet esprit de liberté qui nous hante.

Votre démarche n'est-elle pas liée à la consommation de drogues et d'alcool?

D'une certaine manière. Parce que nous composons sous influence. Nous propageons une certaine culture musicale en marge de tout système, une culture musicale qui cherche à rencontrer la plénitude. Et si quelqu'un a recours aux expédients pour y parvenir, je respecte son choix. Mais Verve lui offre une nouvelle alternative beaucoup plus saine pour atteindre cet absolu: sa musique...

Tu as déclaré que sur les planches, tu étais capable d'incarner quinze à seize personnes différentes susceptibles de propager des millions de pensées. Est-ce une scission ou une multiplication de la personnalité?

Je ne sais pas si tu as vu notre vidéo. J'y joue plusieurs rôles en même temps. C'est la projection de mon état d'esprit lorsque je suis sur scène, des différents voyages que j'entreprends en compagnie de Verve. En concert, je plane très haut dans les airs. Je suis détaché de mon être. Remercier le public romprait le charme. Retour sur la terre: "Bang !". C'est pourquoi, à l'issue d'un set, j'ai besoin d'un certain laps de temps, une bonne demie- heure, pour récupérer, pour retrouver la parole. Pour redevenir moi-même. Je suis un grand adepte des voyages astraux. Je crois aux manifestations de la parapsychologie. La musique de Verve me permet de sortir de mon corps. Là-haut, la perception des choses est totalement différente, fascinante même...

(Version originale de l'interview parue dans le n° 17 - novembre 1993 - de Mofo)