Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

logo_musiczine

Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (3 Items)

Cibelle

Un concert en demi-teintes...

Écrit par

C'est dans une ABBox clairsemée que la Brésilienne Cibelle est venue présenter son deuxième album. Intitulé « The Shine Of Dried Electric Leaves », il devrait bientôt atterrir dans les bacs des disquaires. Le single « London London », auquel a participé Devendra Banhart, commence à se frayer un chemin dans les playlists des radios nationales. Il est chargé de faire connaître un peu plus du grand public une chanteuse qui n'a jusqu'ici touché que les amateurs de nouvelle pop brésilienne.

Trois musiciens accompagnent la donzelle habillée de noir pour l'occasion : un batteur et deux guitaristes. L'un d'eux n'est autre que Mike Lindsay, préposé aussi à l'électronique et coauteur (avec Cibelle) de la majeure partie des titres du nouvel album. Certains d'entre vous en ont peut-être déjà eu un avant goût à l'écoute du quatre-titres « About A Girl », paru il y a quelques mois. Le concert débute par ce mélange d'avant-garde électronique et de bossa nova propre à la chanteuse, qui pour ce soir semble avoir du mal à entrer dans son concert. La faute peut-être à une salle un peu trop grande pour sa musique intimiste ou alors à l'éclairagiste de l'AB qui devait s'être endormi sur sa table pour ne laisser qu'une bien triste lumière blanche éclairer une bonne partie du concert, avant que Cibelle le prie gentiment de varier ses effets. La chanteuse lance des boucles vocales dans un de ses micros et se sert de ce tapis pour poser sa voix sur des chansons vaporeuses qui se disloquent aussi soudainement qu'elles sont apparues, renforçant l'atmosphère rêveuse déjà présente sur les disques. Les musiciens ne semblent pas être tout à fait à l'aise lorsqu'ils jouent sur les bandes pré programmées de Mike Lindsay. C'est quand l'électronique passe à l'arrière plan que la magie opère. La musique se simplifie alors dans des structures plus pop qui permettent à la magnifique voix de Cibelle de s'imposer, moments malheureusement un peu trop rares dans ce concert en demi-teintes…

Après un rappel expédié en vitesse, Cibelle laisse la place au groupe du percussionniste cubain Miguel 'Anga' Diaz. L'homme possède un solide cv : Irakere, Afro Cuban All Stars, et d'innombrables collaborations. Il vient défendre son album « Echu Mingua », paru en 2005 chez World Circuit. Une œuvre hybride où l'homme touche au funk et le marie aux éléments latins. Plus chaleureux et visiblement contents d'être là, les musiciens livrent une première partie de concert irréprochable. Dee Nasty, dj symbole du hip-hop français, est aux platines et balance des scratches inspirés tout au long du concert. Il en va de même pour les autres musiciens (chant, contrebasse, trompette, instruments traditionnels africains et congas joués par Baba Sissoko) qui se lanceront pendant une heure dans des joutes musicales jamais gratuites et pratiqueront du latin jazz de  tout premier ordre. Seulement voilà les personnes présentes sont quand même là pour danser et le groupe finira par se sacrifier à jouer des titres un peu plus accessibles ; loin d'être indignes, mais quand même beaucoup plus convenus.

 

 

Belle & Sebastian

Un groupe profondément attachant...

Depuis leur passage remarqué au Botanique, il y a environ quatre ans, les charmants Ecossais de Belle and Sebastian n'étaient plus jamais revenus fouler les scènes de notre plat pays. Selon Stuart Murdoch, le chanteur à la voix d'ange mais aux idées noires, ce concert-là n'était pas à retenir dans les annales du rock… " Nous essayerons de mieux jouer cette fois-ci ", lance-t-il goguenard aux fans venus nombreux en cette fin de journée printanière pour déguster ses chères ritournelles folk-pop. Mais quoi qu'il dise, on ne le croit pas : ce concert, il y a quatre ans, était fiévreux et onctueux, et l'on croise les doigts pour qu'encore une fois, lui et ses amis nous emmènent dans leur petit monde chéri, où les délicats Simon and Garfunkel (pour les mélodies) jouent à la marelle avec Stephen Jones (pour l'ironie) et Leonard Cohen (pour la poésie). Venus spécialement pour promouvoir leur nouvel album (bientôt dans les bacs) et la BO de " Storytelling " (qu'ils ont composée), les douze (ou treize ?) membres du groupe ont tout l'air d'un groupuscule néo-hippie, les chemises à fleur en moins : en parfaite symbiose pendant tout le concert, ils n'auront de cesse d'échanger leurs instruments, comme on se passe un joint. L'atmosphère est d'ailleurs des plus bucoliques, et les mélodies chantées à bout de voix par Stuart et sa jolie copine semblent parfaites pour les veillées autour du feu… Mais attention : derrière ses complaintes baba susurrées d'une voix presque enfantine et ces minois charmants se cachent des petits malins qui jouent avec nos nerfs, plus proches de songwriters comme Randy Newman que de la Kelly Family. Car en se penchant sur les paroles de leurs chansons soi-disant guillerettes, l'auditeur attentif trouvera des thèmes souvent pessimistes, voire glauques. Belle and Sebastian n'est donc pas un groupe pour midinettes, mais plutôt le moyen idéal de refouler ses pulsions négatives dans une musique apparemment inoffensive : en d'autres termes, celui qui dit encore une fois que c'est de la musique de tapette a mon poing dans sa figure.

A part ça, le concert privilégia dans sa première partie de nouvelles compositions, dont une très flamenco. Puis les tubes s'enchaînèrent, de " Dog On Wheels " à " Sleep The Clock Around " en passant par " The Fox In The Snow ". En une heure et demie, Belle and Sebastian a prouvé, encore une fois, qu'il était un grand groupe, peut-être pas assez aventurier (c'est finalement toujours à peu près la même recette) mais profondément attachant.

 

Speech Debelle

Un nouveau souffle

Écrit par

Jeune MC anglaise, Speech Debelle a soufflé les critiques anglais en s’emparant du prestigieux Mercury Prize, qui récompense d’une grosse somme d’argent l’artiste ‘le plus créatif’ de l’année. Première femme à remporter le prix en l’espace de 7 ans, elle succède fièrement à Elbow, Arctic Monkeys, Antony & The Johnsons ou encore Franz Ferdinand dans la liste des lauréats.

Et il fallait s’y attendre, sa venue à Bruxelles n’allait pas passer inaperçue. D’abord programmée au Witloof Bar, Speech Debelle, victime de son succès, a finalement versé son flow sur la scène de la Rotonde, reléguant ainsi les pauvres Baddies dans les sous-sols du Botanique. A 20h30, la jeune femme s’avance en toute décontraction sur le milieu de la scène, accompagnée d’un préposé aux grosses caisses, d’un bassiste et d’un violoncelliste. Affublée de lunettes et vêtue d’un gros pull blanc ainsi que de collants bleus, la petite MC salue le public bruxellois (NDR : son accent est à couper au couteau !) et entame son set par « The Key », titre mélangeant subtilement hip hop et jazz. De quoi donner le ton à la soirée.

Speech Debelle parcourt tranquillement l’entièreté de son premier ouvrage, « Speech Therapy ». Elle livre un hip hop vivant, humain, teinté d’une soul qui n’est pas sans rappeler les premiers travaux d’Erykah Badù. Lorsque vient « Wheels In Motion », Debelle se joue un peu de l’assistance en lui faisant croire, pendant quelques courtes secondes, que son producteur, le grand Roots Manuva, s’apprête à la rejoindre sur les planches. Petite déception lorsqu’elle avoue finalement que le co-interprète de « Wheels In Motion » est remplacé au pied levé par l’un de ses camarades de route. Néanmoins, le gars se montre plutôt talentueux ; de quoi pardonner à la chanteuse sa mauvaise blague. Une petite heure plus tard, Speech Debelle quitte la salle non sans avoir prouvé les raisons pour lesquelles le Mercury Prize est passé sous le nez de Bat For Lashes, Florence + The Machine, Friendly Fires ou encore l’insupportable La Roux. « Speech Therapy » est tout simplement un nouveau souffle pour le Hip Hop féminin made in UK.

Organisation : Botanique.