Lylac rencontre les esprits de la nature…

Telle une allégorie d’un paradis perdu, le nouveau single de Lylac, “The spirits of the wild”, évoque son fantasme ‘Eastwoodien’ des grands espaces sauvages et inexplorés. Fleuretant avec l’idée de la recherche du mythe ultime cher aux artistes californiens…

logo_musiczine

L’interaction de Ride…

Le septième elpee studio de Ride, « Interplay », sortira le 29 janvier 2024. Ce nouvel album est le troisième du quatuor d'Oxford depuis sa reformation en 2014. Ces pionniers du shoegaze, quelquefois proche du noise rock des années 90, sont davantage ensemble…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (2 Items)

Willard Grant Conspiracy

Trop long et sans grand relief…

Écrit par

Fondé en 1995, Willard Grant Conspiracy ne compte plus que Robert Fisher comme membre permanent. Si au départ, son style est bien ancré dans le country/folk américain, WGC s’autorise régulièrement des incursions dans la pop, le psychédélisme et surtout le rock. Depuis 2002, Bob milite également au sein de The Transmissionary Six, en compagnie de Terri Moeller des Walkabouts, formation au sein de laquelle il tourne régulièrement. WGC se produisait ce soir au Botanique, pour défendre son dernier elpee, « Ghost Republic ». Il est vrai que le projet de Fischer ne rencontre pas un succès planétaire ; et pourtant, il est responsable de quelques long playings qui tiennent bien la route. Publié en 2006, « Let it roll » est ainsi un petit chef-d’œuvre. A contrario, ses essais sculptés dans l’americana manquent souvent de punch. Mais tout en préservant un paramètre : la qualité des lyrics. Et c’est sous un format dépouillé que WGC va nous livrer son set, dans une Rotonde qui compte une cinquantaine de spectateurs. Probablement des membres de son fan club… 

Physiquement, Robert Fisher ressemble à feu Carlos qui se serait laissé pousser la barbe et aurait troqué sa chemise à fleurs contre une veste en cuir. Sa carrure est impressionnante. Sur les planches, il est flanqué d’un violoniste. Le concert sera donc bien minimaliste. Les deux musiciens prennent place sur deux chaises placées au centre du podium. L’ambiance est détendue, tout le monde est assis sur les marches de la Rotonde. Ce n’est d’ailleurs pas plus mal, vu le climat au sein duquel nous allons être plongés…

Dès le premier morceau, le baryton de Fisher impressionne. Ténébreux, il résonne dans la Rotonde. Il est armé d’une gratte sèche et les interventions de son comparse au violon sont solides. En toile de fond, des projections défilent. Des images. Celles du désert de Mojave ou de villes étasuniennes abandonnées. Mais aussi des textes. Nous rappelant qu’après avoir séjourné quelques années à Boston, Robert est retourné vivre en Californie. De quoi permettre à l’auditoire de décoller. Une petite demi-heure cependant, pas plus. Car passé ce cap, l’attention des spectateurs se disperse et se rend compte que musicalement, Willard Grant Conspiracy tourne en rond. Si la voix du leader est irréprochable, son jeu de guitare est limité. Certes, pas besoin d’être un soliste de génie pour enflammer le public : mais trois accords, c’est tout de même un peu léger. En outre, au cours de sa prestation, jamais il ne haussera le ton. Pas la moindre bouffée d’excitation. Enfin, si en début de parcours, le jeu décousu et expérimental du violon bouleverse, trop rapidement l’effet de surprise s’estompe. Même le visuel se mord la queue. Au cours de l’heure et demie de spectacle (?!?!), les mêmes photos et les mêmes écrits seront projetés à 3 reprises. Pour rompre la monotonie du concert, on aura quand même droit à deux morceaux qui sortent du lot. Tout d’abord, lorsque le violoniste chante sa compo, pendant que Fisher exécute trois notes d’harmonica. Malheureusement, le songwriting n’est pas aussi brillant que celui de son partenaire. A cet instant nous avions quitté le désert, en nous imaginant autour d’un feu de camp, lors d’un camp scout. Le second a vraiment surpris tout le monde. Bob interprétant une compo a cappella. Et une telle performance dans la Rotonde, c’est classe !

Finalement, il est préférable d’écouter « Ghost republic » tranquillement chez soi, les paroles devant les yeux. Sa transposition en ‘live’ était trop longue, et manquait surtout de relief. Une petite déception !

(Organisation Botanique)

 

Willard Grant Conspiracy

Symphonie pour un pèlerin

Écrit par

Robert Fischer est imprévisible. Après avoir écouté son dernier album, « Pilgrim road », je me suis demandé quelle mouche l’avait donc bien piqué pour accoucher d’une musique aussi orchestrale. D’ailleurs, je dois avouer avoir imaginé que cet opus était un projet sans lendemain. Et je me suis lourdement trompé. La plus belle preuve par son set accordé ce samedi 24 mai au Handelbeurs de Gand.

Howe Gelb assure le supporting act de la nouvelle tournée de WGC. Il joue même sur le piano d’un des musiciens du groupe, alors que son compère emprunte la contrebasse d’Eric Van Loo. Au milieu de sa prestation, le drummer de la bande à Fischer vient même donner quelques coups de balais. Mais venons-en à la prestation de Gelb. Il joue des ivoires sur la moitié de son set. Ses chansons baignent manifestement dans le jazz. Aussi bien allègre que mélancolique. Et les accords tout en nuances accordés par le contrebassiste accentuent cette impression d’intimisme syncopé. Heureusement, Gelb parsème sa prestation de traits d’humour. Il se lève régulièrement de son tabouret pour aller pincer les cordes à l’intérieur du piano à queue. Fait craquer son support de micro lorsqu’il achève ses morceaux. Balance l’une ou l’autre plaisanterie. Converse parfois avec le public. Après 7 ou 8 titres, il passe à la guitare à 12 cordes dont il parvient à sortir des sonorités incroyables, tout en recadrant constamment une ligne de conduite essentiellement semi-acoustique. Et en fin de parcours, il revient siéger derrière le piano pour interpréter une compo à la limite du dixieland. On est quand même très loin de ses expérimentations extrêmes opérées au sein de Giant Sand, voici plus de 10 ans. L’homme à mûri. Seules ses expressions du visage trahissent encore son esprit malicieux.

Pas le temps d’avaler sa blanche (NDR : un petit quart d’heure !) et Willard Grant Conspiracy monte sur le podium. Ils sont onze sur scène (*)! Tous assis, sauf le contrebassiste Eric Van Loo, légèrement en retrait, sur la gauche. En fait de contrebasse, il s’agit réellement d’une double basse. En front de scène et de gauche à droite s’installent un pianiste (guitariste aussi, mais surtout à mi-parcours), Robert (il ne jouera pas de gratte avant le 11ème morceau), une charmante vocaliste (dès son arrivée, elle a planté une fleur sur son pied de micro) douée d’un timbre vocal exceptionnel rappelant Joan Baez (elle n’assure pourtant que la contre voix), un guitariste (et pas n’importe qui, puisqu’il s’agit de Chris Eckman !) et le drummer. Derrière, dans le même ordre, campent une claviériste (toute menue, d’origine asiatique, elle viendra prendre place derrière les ivoires lors du tout dernier morceau, « Distant shore »), un violoncelliste coiffé d’un drôle de chapeau, un violoniste, un trompettiste/accordéoniste et un tromboniste. Le compte est bon ! Et surtout le team prêt à jouer son « Pilgrim road ». Robert (il est imberbe !) se concentre sur ses vocaux. Et son baryton sensible, chaleureux, est souvent proche de celui de Neil Diamond, même lorsqu’il s’exprime à travers une forme de prière (le très beau « Painter blue »), alors que la musique majestueuse, belle, luxuriante rappelle plutôt le Divine Comedy. Aussi lorsque l’orchestration monte en intensité, on en attrape des frissons dans le dos. La fin du set est plus électrique. Robert à empoigné sa sèche. Certains musiciens changent de rôle. Un ballet décrit par Robert comme de la chorégraphie. C’est le moment choisi par les deux gratteurs pour injecter leur dose maximale d’électricité dans les compos, parfois même en se servant du bottleneck, mais surtout de pédales de distorsion. On aura ainsi droit à une version fabuleuse de « Let it roll », proche de l’envoûtement. Mais sous cette forme, lorsque les arrangements orchestraux viennent enrichir la solution sonore, je ne peux m’empêcher de penser à Sophia. Un seul rappel consacré à une seule chanson. Encore plus rock. D’ailleurs le drummer a alors changé ses balais contre des baguettes. Mais franchement, ce set m’a véritablement impressionné, même s’il n’a duré qu’une heure et une bonne quinzaine de minutes…

(*)

Malcolm Lindsay - piano et guitare
Erik Van Loo - double basse
Yuko Murata - claviers et piano
Peter Harvey - violoncelle
Josh Hillman - alto
Dennis Hillman - trompette et accordéon
Tom King - drums

Chris Eckman - guitare acoustique et électique
John Songdahl - trombone and orgue
Iona MacDonald - chant
Et bien sûr Robert Fischer au chant et à la guitare.

Organisation : Handelsbeurs