Andy Just est déjà un vétéran du blues, puisque qu’il sillonne les routes du blues, depuis près de trente ans. Lorsqu’il sévissait du côté de San Francisco, il avait monté des formations comme The Defenders ou encore Shape et The Shakedown. Il est surtout notoire pour avoir longtemps servi de souffleur chez le Ford Blues Band. Il a ainsi participé à la confection d’"In memory of Michael Bloomfield" et "A tribute to Paul Butterfield", aux côtés de Robben Ford. Au cours des années 80, il publie plusieurs albums sous son propre nom ; des disques devenus, pour la plupart, aujourd’hui introuvables. En 1994, il grave "Don't cry" sur le label de Patrick Ford, Blue Rock It. Il faut attendre 2010 pour retrouver Just sur un opus en solo. Il le signe sur le label italien Feelin’ Good Productions, écurie qui se charge également de ses intérêts artistiques en Europe!
Andy est très populaire en Italie et en Australie. Il a enregistré ce double elpee au ‘Muddy Waters Club’ de Calvari, le 26 février 2010. Il y bénéficie du concours de musiciens locaux. Il pratique un blues/rock susceptible d’intégrer des éléments de jazz. Et il jongle parfaitement entre les différents styles.
Le premier disque s’ouvre par "Sreamin" une longue plage instrumentale au titre judicieux. Le souffle d’Andy est prodigieux, puissant et toujours sur l’offensive. Sa voix n’est pas exceptionnelle, mais elle passe quand même la rampe. "Talk is cheap" en est une belle illustration. A tout instant, il est capable de se libérer sur son instrument ; il se montre alors très loquace et atteint le sommet de son art. Sur ce morceau, il est relayé par le guitariste Donnie Romano, dont les interventions très amplifiées se révèlent un peu trop hard à mon goût. Le concert est d’excellente facture. Les compos défilent : "I can't hold out", "Lovin' cup" et "My baby didn't come", un shuffle entraînant caractérisé par les excellentes sonorités d’une guitare. Le climat est torride. La machine est bien huilée. Et atteint son rendement maximum lors de la reprise de "Crosscut saw". Le gratteur dispense des notes parcimonieuses et exécute des soli bien construits. La première plaque s’achève par une version bien ficelée du "Bad boy" d'Eddie Taylor. Manifestement, on ne s’ennuie pas lors d’un show accordé par notre infatigable souffleur!
Le second cd débute par "Check yourself", un morceau instrumental. "She's sweet" campe enfin le blues lent dépouillé. Inspiré pour la circonstance par Ronnie Earl, Romano s’y révèle un guitariste bien subtil. Une excellente tranche de blues de plus d’un quart d'heure. Just opère une nouvelle grande sortie sur "Get yourself together". La cover du "My babe" est calquée sur celle des Fabulous Thunderbirds. Elle déménage furieusement. Le deuxième tome s’achève par "Walking by myself".
Nonobstant les vocaux, qui laissent quand même quelque peu à désirer, ce set demeure de bonne facture. Faut dire que le potentiel musical est d’un tout autre calibre. Mr Just semble vouloir rattraper le temps perdu. En effet, l'année 2010 n'est pas encore terminée et un nouvel elpee est déjà dans les bacs : "Preachin ' the blues", toujours chez Feelin' Good. Un opus enregistré en studio, mais en compagnie des même musicos : Romano, le bassiste Charles Romagnoli, le drummer Emmanuel Zamparini et pour trois plages le gratteur texan Shawn Pittman…