Mesdames et messieurs, prenez garde! Il n'est point question de confondre les guitares hurlantes des Subways avec le laptop rétroactif de Subway. L'un n'est pas l'autre. Et irrésistiblement, l'effacement du ‘s’ plonge le rock'n'roll dans les limbes de la musique électronique. Désormais, toute confusion sera sévèrement sanctionnée. Parmi les sentences, relevons les plus abominables: une croisière sur le Nil en compagnie de Lemmy de Motörhead, un brûlage de couilles sur les effets pyrotechniques de Rammstein ou encore une séance d'hypnose mensuelle légalement orchestrée par Orbital sur la base de Guantanamo. Un peu de concentration sera donc requise pour la lecture de cette chronique. Il est ici question de Subway. Oui, oui, on parle bien de musique électronique, rassurez-vous… Ce premier disque de Subway, c'est également l'occasion d'aborder la naissance d'un nouveau label: Sunday Best. Pour la petite histoire, Rob Da Bank, son fondateur, est l'illustre remplaçant du regretté John Peel, le mythique programmateur de Radio One. Saluons donc la venue de cette nouvelle entité militant pour la cause des musiques électroniques (organique, électro-clash, electonica, etc). Pour fêter son avènement sur le marché, Sunday Best lance Subway, curieux projet immergé dans trente années de musiques électronique. Les instigateurs de l'aventure Subway se nomment Alan James et Michael Kirkman. Depuis quelques années, ces deux pionniers recouvrent leurs intuitions mélodiques d'un son chaud et habité. Egalement patrons du label Nuphonic, nos électroniciens en chef en connaissent un rayon sur l'histoire des musiques mécaniques. Habitué des tournées en compagnie de Tiefschwarz, Peter Kruder ou Norman Jay, le duo distille une allégeance de douceur ("Missing Link") et de quiétude dans un univers feutré de mille sonorités. Les moments-clefs, de l'ordre de l'étonnant "Testing", foisonnent de part et d'autre de cet "Empty Head" réjouissant et sans fin. Les limites de l'exploration électronique sont à nouveau repoussées…