Vendredi soir sur la terre, comme chantait l’autre. Les lumières de la nuit commencent à se refléter à la surface des flaques d’eau et Bruxelles m’aspire dans son long œsophage au transit bien ralenti. Trois heures après mon départ de Liège, je me retrouve enfin face à l’Ancienne Belgique, où d’emblée, mes amis me rassurent. Oui, j’ai bel et bien raté la première partie. Oui, j’ai bien fait. Non, ce n’était pas bien terrible.
as de regrets donc d’avoir manqué Crystal Antlers, dont le set était, suivant la rumeur, assez indigeste. La présence d’Ikey Owens, producteur des Mars Volta, derrière les claviers ne m’ayant pas franchement inspiré confiance, je confesse volontiers un certain soulagement.
Quand montent sur scène les trois True Widow, mes grandes espérances fondées sur l’écoute de divers titres disponibles sur la toile chavirent quelque peu.
Manifestant autant d’enthousiasme qu’un trio de paresseux sous antidépresseurs, notre combo texan se lance, tel un Phoenix englué dans une marée noire, dans un concert au ralenti qui jamais ne prendra son envol…
Une heure d’ennui profond, d’une platitude morne où les musiciens semblent traîner les pieds. Pas la moindre envolée, et les quelques tentatives amorcées ne parviendront jamais à réanimer un scan désespérément plat.
Les voix au diapason restant timidement emprisonnées dans les gorges, la seule envie qui me titillera sera un repli vers le bar. Néanmoins, je me suis efforcé de tenir bon, espérant un quelconque sursaut d’énergie qui hélas, n’est jamais venu.
S’ils sont effectivement très bons sur disques, True Widow ne nous a rien prouvé ce soir. Rien dans le ventre. Sorte de Low neurasthénique (sic !) sans désir ni passion, et donc loin du génie de ceux-ci.
Déçus mais pas vaincus, mes amis et moi quittons l’Ancienne Belgique en direction des bars de Bruxelles où l’entrain est quand même tout autre.
Organisation : AB