RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album "Collision", sous forme de clip. La photographe et réalisatrice Laetitia Bica (prix du ‘Changemaker de l’année 2023’ au Belgian fashion awards) emmène le duo dans la nuit des…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Jeff Beck

Loud Hailer

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Geoffrey Arnold ‘Jeff’ Beck est âgé de 72 balais. Ce célèbre guitariste anglais a sévi chez les Yardbirds, au cours des 60’s, avant de fonder sa propre formation. Puis il a entamé une carrière sous son propre nom. Qui aura un retentissement international. A deux reprises, il a été intronisé dans le Rock and Roll Hall of Fame. Beck possède un son bien spécifique ; et a acquis sa notoriété pour sa technique très personnelle. Sa discographie est conséquente.

Pour enregistrer cet opus, il s’est entouré d’un quatuor ; en l’occurrence Davide Sollazzi et Giovanni Pallotti comme section rythmique, et deux jeunes femmes, Rosie Bones aux vocaux ainsi que Carmen Vandenberg, à la guitare rythmique. La majorité des compos sont signées par le trio Jeff, Rosie et Carmen.

De riches effets sonores introduisent "The Revolution will be televized", un blues hypnotique aux accents psychédéliques ; une piste au cours de laquelle la voix de Rosie est quasi-déclamatoire. Une voix qui se révèle particulièrement élégante tout au long du blues/rock "Live in the dark". Explosive, la guitare explore toute la gamme sonore, alors que Davide impressionne sur ses percus. Instrumental, "Pull it" baigne au sein d’un climat empreint d’inquiétude, de torpeur et d’angoisse. Les cordes émettent cris et gémissements issus d’un autre monde. Généreusement funk, "Thugs Club" est largement teinté de blues. Derrière son micro, Miss Bones trace la ligne de conduite alors que largement amplifiées et réverbérées, les cordes de Jeff sont constamment à la recherche de sonorités denses et étranges, propres à l’univers de Beck. "Scared for the children" est empreint de douceur. La voix de Carmen y contribue largement. Et ses cordes doublent respectueusement celles du maître de cérémonie, avant que les siennes, magiques, évoluent au sein d’un environnement indolent, rappelant parfois le Pink Floyd époque Waters/Gilmour. Et sous ce format, l’émotion communiquée est bien palpable. Superbe ! Un climat qu’on retrouve sur "Scarred for the children". "Right now" est sculpté dans du hard blues rock torturé, bien dans l’esprit du style de Jeff qu’il proposait déjà sur son premier elpee solo, "Truth". Pressée par la puissance des cordes, la voix féminine se dédouble à l’infini. Et quand on retrouve ce vétéran insulaire dans un tel contexte, c’est un véritable régal ! "Shame" replonge au sein d’une atmosphère paisible et mélodique. La voix est chiadée. Le morceau aurait pu alimenter un juke-box, il y a, presque un siècle. Les cordes sont limpides, enchanteresses. La conjugaison des grattes est lumineuse. "The Ballad of Jersey wives" est une plage à la fois belle et créative. Progressive, complexe, sa construction est digne du Led Zeppelin. "O.I.L" accomplit un retour au funk. Les échanges opérés entre la voix de Carmen et la section rythmique sont excellents. "Shrine" se distingue par sa très belle mélodie finale. Un retour surprenant, mais réussi pour le maître Beck.

 

Becki Sue

Big rockin’ boogie

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Becki Sue, c’est la chanteuse des Big Rockin' Daddies, une formation issue du nord-ouest des Etats-Unis, dans l'Etat de Washington. Fondée en 2003, par le guitariste Tom ‘T-Boy Neal’ Boyle, elle s’est forgé une certaine notoriété, en décrochant, au cours des dernières années, quelques Awards. Et tout particulièrement auprès de la Washington Blues Society et la Cascade Blues Association, dans l'Oregon. "Big rockin’ boogie" constitue leur troisième elpee. Il fait suite à "The L.A.B results", publié en 2005, et "Big City blues", en 2007, un disque pour lequel, le combo avait reçu le concours de Candye Kane et Mitch Woods.

Outre Becki, le line up implique le saxophoniste/harmoniciste/vocaliste Jim King, le drummer Jeff Hayes et le contrebassiste Les White. Dès "Rocket in my pocket", titre d’ouverture, le combo démontre que la formation est parfaitement huilée. Becki se la joue rockeuse. Puissante, la section rythmique soutient ses solistes. Tom Boyle porte déjà sa première estocade. Il est suivi à la trace par Jim King qui se déchaîne déjà sur son saxophone ténor. King passe aussitôt à l'harmonica pour attaquer "Mr Lies". Cet adepte de l’overblowing ne manque pas de souffle et il s'impose sur ce shuffle bien trempé. Ne tenant plus en place, King reprend son sax ténor pour aborder un autre rock bien speedé : "Fat boy blues". La voix de Miss Sue est impeccable. Faut dire qu’elle est balisée par un backing group de haute volée. Et maître Jim, jamais à court d’haleine, en profite pout se lancer dans un solo dévastateur. Il est également un des deux vocalistes du Big Rockin' Daddies. Il se réserve donc le chant sur le furieux "Big rocking boogie", mais nous réserve une volée de coups d'harmo dont il a le secret, avant d’être relayé par T-Boy Neal, tout boogie devant les percussions de Hayes. Le tempo ralentit. Pour un inévitable blues lent : "Cant stop these teardrops". La voix de Becki est chargée de passion. Le saxophone de King, bouleversant, alors que piano et orgue enrichissent l’espace sonore. De toute bonne facture, l’instrumental "Meet on toast" met en exergue le talent des différents musiciens. Excellent ! "Neighbor tend top your business" est un blues de toute bonne facture, imprimé sur un mid tempo. La guitare reverb de Boyle s’insinue dans le décor, mais c’est à nouveau les interventions à l'harmonica de Jim qui crèvent l'écran!! Franchement R&B, "What have I done?" adopte un tempo proche de Magic Sam. Sue injecte une fameuse dose de swing tout au long de "How much longer", une compo parcourue par un piano acoustique. Jim se réserve les vocaux sur "All my money", un Chicago shuffle très rapide, à nouveau soutenu par les ivoires. Pas le temps de respirer, et on passe à du Chicago westside pour "I'd walk a mile". Du pur Magic Sam Maghett au cours duquel Boyle, totalement imprégné de ce style très rythmique, tire son épingle du jeu. La voix de Becki est irréprochable de bout en bout. Elle pousse sur le champignon face à King, lors d’un "Hillbilly blues ball" dévastateur. "Where my money" achève cet elpee. Une courte plage instrumentale tout à fait redoutable, caractérisée par un duo échangé entre la six cordes et l’harmo. De quoi flanquer le frisson. Un excellent opus !

 

Beck

Modern Guilt

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A l’écoute du boulot impeccable que Danger Mouse a apporté au dernier travail des Black Keys, on était plus qu’impatient de découvrir le traitement qu’il avait réservé aux compositions de Beck. La confrontation des deux bidouilleurs nés, dont on aurait pu s’attendre du résultat qu’il soit chaotique, a donné naissance à une huitième plaque étonnamment lo-fi. Produit d’une main de maître par les deux hommes, « Modern Guilt » ajoute une corde à l’arc déjà bien complet de Beck. Entre sonorités rétros (« Profanity Prayers », évoquant un Beck circa « Mellow Gold ») et modernes (les synthés discrets sur « Youthless », les bidouillages de « Replica »), l’interprète ne se limite plus qu’à quelques rares tubes dans un océan d’inintérêt (Cfr. « The Information », « Guero »). Les choeurs de Chan Marshall, alias Cat Power, sur les titres « Ophans » et « Walls » ajoutent par ailleurs du cachet à l’ensemble.

Quant à la patte de Danger Mouse, elle est évidemment indéniable et, surtout, omniprésente (la très Gnarls Barkley « Gamma Ray »). Même s’il ne semble pas gérer la collaboration aussi efficacement que les Black Keys, Beck ne se laisse pas complètement bouffer par le producteur en imposant quelques unes des sonorités caractéristiques de sa discographie. Le tout sans réellement innover. Au final, « Modern Guilt » est un Beck en bonne et due forme, peu surprenant mais qui vaut tout de même la peine de s’y attarder.

 

Limbeck

Limbeck

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Voilà ce qui arrive à force de courir pieds nus sur le sable californien. La voûte plantaire se durcit et s’habitue à la chaleur, les sensations s’estompent pour ne former qu’une semelle naturelle. Protection idéale pour prendre le temps de flâner. Il est donc loin le temps de « This Chapter is Called Titles », premier album des artistes paru chez Utility Records. Après avoir opéré des débuts clairement punky (nous somme alors en 2000 !), Limbeck accuse par cette dernière plaque éponyme chez Doghouse Records (Paulson, Minutes Too Far, These Enzymes, etc.), une équation dorénavant pop rock country, sans gêne. Produisant un son à l’image de la température ambiante, les fans de surf et autres balaises en maillot à fleurs seront aux anges sur les bords de plage quand débarqueront Patrick Carrie, Justin Entsminger, Rob Mc Lean et Matt Stephens dans leurs oreilles. Un peu saoulant sur la longueur, les guitares semblent s’ensabler petit à petit, et se ternissent de l’éclat du soleil qui voudrait s’y refléter. Faisant parfois penser à Bon Jovi (je vais encore me faire des ami(e)s), le côté ronflant, too much happy, et mega sunny aura vite faite de vous assommer et vous plonger dans un coma cuisant. A ronfler sous les rayons brûlants, faites attention au coup de soleil !!

Beck

The Information

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Il y a bien bien longtemps que Beck Hansen ne nous amusait plus. Mais tout semble rentrer dans l’ordre : « The Information ». D’abord, c’est franchement bidonnant de concevoir la pochette de son nouveau disque. Plein de petits stickers à coller partout, des vignettes barrées pour bricoler une jaquette délirante. L’initiative est originale. Un peu trop fantaisiste, d’ailleurs, au goût de nos amis Anglais. Ces derniers ont, en effet, interdit l’album de hit-parades. Pour cause, « The Information » enfreint la loi ! Et oui, la petite singularité du packaging confère au disque un avantage considérable et déloyal dans l’impitoyable lutte mercantile de ce début de siècle. Moins drôle l’information, hein ? Pourtant, Beck a le sourire : ce genre d’anecdote tend à semer les germes d’une belle campagne promotionnelle. Et le consommateur ? Il trouve ça cool, merci pour lui. La transgression des interdits demeure l’éternelle source de motivation des jeunes générations. « The Information » circulera dans les cours de récréation britannique. Soyez sans crainte.

Le neuvième album de Beck tient le bon bout. Fouillé, bidouillé, décontracté. Trois qualificatifs disparus depuis bien longtemps (« Odelay », 1996 ?) de l’univers de notre blond scientologue. Franchement, on n’y croyait plus. Et pourtant… « The Information » relance l’intérêt. Beck redevient cette drôle de machine détraquée, ce sampler fou. Folk, rock, jazz, lo-fi, hip-hop : le grand bordel organisé se joue ici en toute désinvolture. Et ce nouvel album remet un peu de désordre dans sa discographie. « One, two : you know what to do ! ». Yeah ! Dès « Elevator Music », on se déhanche telle une super limace bionique. Derrière les manettes, Nigel Godrich assiste Beck dans ce regain de coolitude. « Think I’m In Love », « Cellphone’s Dead » ou « Nausea » invitent le hip-hop à folker sur des hymnes de défoncés. Beck surprend et, en fin de parcours, on ne sait vraiment pas où le petit blond nous a largué. On est perdu. Mais heureux d’avoir retrouvé notre vieux pote !

Becki Sue

The L.A.B Results

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Issu du Nord Ouest américain, du côté de Seattle, Beckie Sue & Her Big Rockin' Daddies est un blues band qui monte. Enfants chéris de la Washington Blues Society, ils sont considérés là-bas comme un powerhouse hipshakin' blues band. Jim King en est le leader. Chanteur, harmoniciste et saxophoniste, il est épaulé, bien sûr, par Miss Beckie Sue. Ils partagent d’ailleurs les vocaux. Un line up qui implique également Tom "T Boy Neal" Boyle aux guitares, Les White à la basse et Jeff Hayes aux drums. En 2002, Boyle avait d’abord fondé le T-Boy Neal Band, un combo au sein duquel militaient déjà Beckie Sue et White. Puis il a transformé le patronyme en Big Rockin' Daddies.
 
L'album a été enregistré ‘live’. Au Little Auditorium in the Back (L.A.B) de Seattle. Boyle ouvre l’elpee. King se réserve le saxophone. Signé Otis Rush, "Easy go" est une plage instrumentale inspirée paradoxalement par … Albert Collins. Beckie Sue chante "Natural born lover", un shuffle introduit par un harmonica puissant. Elle dispose d’une bonne voix, naturellement forte. Elle n’a pas besoin de la forcer. En outre, Jim King est manifestement un souffleur qui promet. Beckie poursuit sur un tempo effréné le "Mean mean man" de Wanda Jackson. Les cordes impriment ce rythme qui galope littéralement. Jim est passé avec le même bonheur au sax ténor qui ‘honke’ à merveille. Les Daddies reprennent de manière respectueuse le "Crosss-eyed cat" de Muddy Waters. Du bon Chicago blues davantage proche de Howlin' Wolf. Jim King chante et joue de l'harmonica comme s'il avait quatre poumons. Quel souffle ! Jim se réserve le chant et le sax tout au long du "Whiskey drinkin' woman" de Lonnie Johnson, un blues classique au cours duquel Boyle dispense un jeu inspiré par le Chicago Westside. Beckie Sue rassemble toutes ses forces pour exploser le très jump "No! I aint gonna let you go". Poussée par les hurlements du saxophone, sa voix possède énormément de punch. Elle me rappelle même une certaine Candye Kane. Ce qui n'est guère étonnant lorsqu’on sait que cette dernière avait également repris ce titre sur "Home cookin", son premier album. Les Rockin' Daddies s’éclatent alors dans un répertoire archiconnu, mais avec tellement de brio. A l’instar de leur adaptation du "I got love if you want it" de Slim Harpo. Du bonheur à l'état pur ! Jim et Beckie se partagent les vocaux devant la section rythmique soudée par les cordes de Boyle. Les vibrations montent encore d'une cran pour "Call me rockin". King est époustouflant à l'harmo. Ses interventions semblent tellement faciles. Son souffle est inouï, impressionnant, foudroyant. Jim a beaucoup écouté Little Walter. Il le démontre en attaquant "Just your fool", chanté pat Miss Becki. Le "Waterbed Lou" de Sax Gordon Beadle autorise une petite pause pour les vocalistes. Une nouvelle occasion pour King d’étaler son talent au sax. Ponctué d’une superbe envolée de T-Boy Neal aux cordes, la cover d’"I can't stop it" de Jim Liggins marque un retour au jump. Le "Mean mistreater" de Muddy Waters est très nerveux. Becki pousse un peu sa voix face à l'harmonica magique de King. Les White et Jeff Hayes soutiennent parfaitement l’édifice sonore. Des rythmes de rumba introduisent "Stranger blues", une finale chantée par Becki et ponctuée par les riffs du sax ténor. La guitare de Boyle s’y révèle aérienne. Après une bonne trentaine de secondes de silence, l’opus nous propose encore une reprise a capella d’"I can't stop it". J'apprécie beaucoup cet album. C’est d’ailleurs mon coup de cœur du mois.

Beck

Guero

Écrit par
Même les rock stars vieillissent, Beck Hansen a désormais 35 ans, est marié, papa, et se serait même, dit-on, converti à l’église de la scientologie. Devant la banalité toute américaine de ce merveilleux parcours, dire qu’on était très curieux d’écouter son nouvel album serait trahir la vérité, d’autant que lors du précédent « Sea Change » (en 2002, produit par Nigel Godrich, le producteur de Radiohead), Beck avait déçu. Un peu chiant et en tout cas bien trop sérieux comme disque... Le public l’avait donc plutôt logiquement boudé. De ce côté-là, bonne nouvelle: « Guero », son 8e opus, marque un retour à l’esprit fantaisiste et déconnant qui avait fait la réussite d’Odelay en 1996. Normal, Beck a été rechercher les Dust Brothers, le duo (John King et Michael Simpson) qui avait présidé à son meilleur album. Près de dix ans plus tard, les trois compères ont bien travaillé. Ils ont concocté un disque (trop?) varié où, le dandy, avec dilettantisme, remet les pendules à l’heure. Oui, Beck, qu’il parte d’un fond de sauce blues, funk, rock, techno, salsa ou bossa, parvient toujours à se montrer un chef intéressant. Et si, aujourd’hui, on lui retire quelques étoiles dans le guide, c’est pour une simple raison : s’il reste intéressant, il n’arrive plus à être aussi passionnant. Les compositions ne manquent pas de punch, mais de consistance. Et les paroles n’atteignent plus jamais l’universalité générationnelle de « Loser »... Mais il est sans doute vrai qu’on n’y arrive qu’une seule fois dans sa vie. « Guero » (le mot espagnol pour « Garçon blanc ») a donc des qualités et, à la première écoute, il fait illusion (ça se gâte un peu par la suite). Le riff funk de « Go it alone » (signé par Jack White des White Stripes) est donc imparable, l’atmosphère techno d’« E-Pro » devrait valoir un tube, et les promenades bossa (« Missing ») sont bien agréables. Qui plus est, il réussit à éviter le piège du pastiche... Mais désolé, il semble révolu, le temps des années 90 où Beck menait la danse pour être le leader d’opinion de sa génération. Comme Dylan à une époque, Beck va devoir compter uniquement sur l’excellence de ses chansons pour durer. Avec « Guero », il ne s’en montre pas (encore) capable.

Beck

Sea Change

Décidément, Beck ne tient pas en place : après un album funky à souhait (" Midnight Vultures "), le voilà qu'il sort l'orchestre à cordes et nous balance un " Sea Change " voluptueux, à des lieues de ses tubes Grand-Guignol et de ses comptines lo-fi. Beck n'aime sans doute pas la redite, et c'est tant mieux : avec ce " Sea Change " sous haut patronage (Gainsbourg et son " Melody Nelson "), Beck continue son grand bonhomme de chemin. Un sans faute.

Beck

Midnight vultures

En 1998, Beck parvenait à faire imploser son folk moderne à travers un superbe album, « Mutations ». Aujourd’hui, le mandarin du post pop des 90’s prend un virage à 180°. Plus funk, plus soul, dans l’esprit de l’école ‘stax’. Une structure basique sur laquelle repose la plupart des compositions de cet opus. A l’instar d’un Prince qui aurait bien évolué. Et le résultat est plus que probant. Malheureusement, comme nous ne sommes pas très accros à la soul, la digestion acoustique de ce « Midnite vultures » se révèle assez difficile. Pourtant, les effets spéciaux et les innovations sont omniprésents. Tantôt psychédéliques, krafwerkiens ou encore countryfiants, ils contaminent les 12 fragments, dont un morceau caché. Des compositions peuplées de lyrics surréalistes, lascifs ou ironiques qui suintent de sex funk étudié, stylisé, velouté, impertinent, crémeux ou cuivré. Et si cet elpee constitue, pour bon nombre de spécialistes, une plaque tournante dans la carrière de Beck, nous attendons, avec impatience, qu’il opère un nouveau virage à 180°…

 

Beck

Mutations

" Mutations " constitue le cinquième ou le troisième album de Beck, suivant que l’on comptabilise ses expérimentations menées pour les labels indépendants ou pas. En fait, à l’origine, cet opus composé de chansons écrites au cours des quatre dernières années, devait paraître sur " Bongload ", à l’instar de " Mellow Gold ". Mais, après avoir écouté les bandes démos, Geffen a mis le paquet (au propre comme au figuré) pour le récupérer. Et à notre humble avis, ce n’est pas à fonds perdus. Car ce disque ne manque pas d’allure. Plus confessionnel, plus confidentiel, à l’instar d’un Bob Dylan qui aurait été piqué par l’acid rock médiéval, capricieux, de Syd Barrett, au point de virer parfois dans le Pink Floyd cosmique. Pour la plupart des compositions. Car, ce disque recèle également quelques fragments traditionnellement country/folk, où Beck se montre aussi à l’aise que Neil Young à l’harmonica ; et puis surtout son lot de surprises. Notamment le single " Tropicalia ", hommage au révolutionnaire brésilien Caetano Veloso, relaté sous une forme allègre et pétillante de samba typiquement latino-américaine. Et puis, également, " Oh Maria ", trempé à la fois dans le jazz et le cabaret. Peu de traces de hip hop, cependant, sur " Mutations ", mais quand même une petite incursion dans l’underground, exercée sur " Diamlond bollocks ", avec beaucoup d’imagination…

 

Beck

Odelay

Considéré comme un des artistes les plus doués de sa génération, Beck avait commis, voici déjà deux ans, un album remarquable de créativité: "Mellow Gold". Un disque qui risque d'ailleurs de devenir une des œuvres marquantes des nineties. Avec cet "Odelay", il pousse encore plus loin ses expérimentations vivantes, spontanées, torturées, dans le rock, le punk rock, le folk, la country, le blues, le hip hop, le disco, le funk, le r&b et la lo-fi; dispensant quatorze fragments très caractéristiques de cet éclectisme luxuriant. Depuis la redoutable intro "Devils haircut" dont les boucles de guitare semblent avoir été empruntées à "Mama keep your big mouth shut" des Troggs à l'électro/free/jazz dérangé de "Diskobox", en passant par le minimalisme folk de "Ramshackle", le funk aventureux de "Hotwax", le country blues de "Lord only knows", le country glam - rehaussé par le concours d'une steel guitar - de "Sissyneck", la soul nappée de claviers fluides (Booker T?) du single "Where it's at", le beafheartien, ivre de riffs titubants et gorgé d'électro overdubs, "Ready made", le cyber bayou - rongé par le vocal cryptique de Beck et enrichi de percussions (Todd Rundgren?) et de tablas - de "Derelict. Sans oublier les visions cauchemardesques de "Novacane" et de "High 5", visions irradiées de vocaux distordus, meurtries par une basse bourdonnante, et oxydées de collages, scratchings, et autres artifices technologiques post Beastie Boys. Reste "Jack-ass" dont la sensibilité mélodique rappelle, nonobstant le recours à l'instrumentation synthétique, Shane Mc Gowan; et puis surtout le remarquable "The new pollution". Criblé de références psychédéliques, sinusoïdales, riches en arrangements, au "Rubber soul" des Beatles, et summum de l'expérimentalisme idéologique, ironique, irrévérencieux que Beck manifeste tout au long de cet "Odelay"...

 

Beck

Pay no mind

Bénéficiant du concours de quelques potes, parmi lesquels on retrouve Calvin Johnson de Beat Happening et Sect des Spinnanes, "One foot in the grave" s'intéresse surtout à la musique country traditionnelle. Celle de Woodie Guthrie et de Ramblin' Jack Elliott en particulier. Encore que cet opus soit incrusté de trois intermèdes acides, parfois dynamisés dans l'esprit de Syd Barrett, parfois oxydés par le blues. Des chansons essentiellement acoustiques qu'il négocie d'une voix nasillarde, proche d'un Ray Davies...

 

Beck

One foot in the grave

Nous vous avions expliqué, lors de la sortie de "Mellow Gold", que Beck prêchait un psychédélisme à multiples facettes, mais élaboré dans le sens le plus contemporain du terme. Sur cet opus, qui ne manquait pourtant ni d'imagination, ni de profondeur, il privilégiait le sens mélodique. Et ce "Pay no mind", qui en est extrait, épouse parfaitement cette perspective accessible. Mais ce single épingle également trois expérimentations avant-gardistes, prétextes à bruitages, distorsions en tous genres, collages, etc.